đŸ© Croyance Que Tout Objet A Une Âme

Peuimporte les circonstances, peu importe le trajet que vous avez empruntĂ© pour en arriver lĂ  oĂč vous ĂȘtes en ce moment prĂ©sent. Les choix, les rĂ©sultats, les chemins que vous avez pu prendre et ne pas prendre. Votre Ăąme veut que vous sachiez que tout arrive pour une raison, et rien ne se passe par hasard. Ayez confiance, tout va bien Croyanceque tout objet Ă  une Ăąme; SENTIMENT. 9 lettres. Ă©tat d'Ăąme; Vague idĂ©e; SPIRITUEL. 9 lettres. Qui relĂšve de l'Ăąme et de la conscience; Fin et drĂŽle; GENEROSITE. 10 lettres. Grandeur d'Ăąme; Esprit de noĂ«l; Sentiment qui a du coeur; THERAPEUTE. 10 lettres. MĂ©decin de l'Ăąme; MAGNANIMITE. 11 lettres. Grandeur d'Ăąme ; MELANCOLIQUE. 12 lettres. CroyanceQue Tout Objet À Une Âme. La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 8 lettres et commence par la lettre A. Les solutions pour CROYANCE QUE TOUT OBJET À Croyanceque tout objet a une Ăąme. Un Alfred qui ne badine pas avec l’amour. Bouche de fleuve. ← CodyCross Sous L'ocĂ©an Groupe 26 Grille 4: CodyCross PlanĂšte Terre Groupe 1 Grille 1 →: Laisser un commentaire Annuler la rĂ©ponse. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiĂ©e. Les champs obligatoires sont indiquĂ©s avec * Commentaire * Nom * Adresse de WZwlcfB. Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisLa doxa » des Grecs croyance et opinionC'est donc de la doxa des Grecs qu'il faut partir, de son sens majeur d'opinion et de son sens mineur d'opiner. LĂ  est la source de la double Ă©valuation philosophique de la croyance nous dirons dĂ©sormais croyance-opinion et opiner-juger. DĂšs le PoĂšme de ParmĂ©nide, dont il ne nous reste que des fragments, l'opinion est mise en jugement et condamnĂ©e elle est comme le contre-pĂŽle du cƓur sans tremblement de la VĂ©ritĂ© » Fragments, I, 29. Quant aux opinions des mortels, en elles on ne peut se fier Ă  rien de vrai » I, 30. La VĂ©ritĂ©, c'est le chemin auquel se fier » ; l'autre voie de recherche, la seule qui soit Ă  concevoir, n'est qu' un sentier oĂč ne se trouve absolument rien Ă  quoi se fier » II. D'un cĂŽtĂ©, donc, science, VĂ©ritĂ©, ĂȘtre – car ce qui est et ce qui est Ă  penser sont une seule et mĂȘme chose ; de l'autre, opinion, erreur, non-ĂȘtre. Et pourtant, dĂšs le PoĂšme de ParmĂ©nide, le philosophe est contraint d'enseigner aussi les opinions des mortels » – ce qu'ils ont en vue et ce qui se montre tout cela est contenu dans le participe dokounta qui correspond au substantif doxa ; du moins cĂ©lĂ©brera-t-il celles des opinions qui, par leur relative stabilitĂ©, sont dignes d'ĂȘtre Ă©quivoque, qui n'a cessĂ© d'intriguer les commentateurs, s'amplifie dans la philosophie platonicienne qui domine notre problĂšme le rĂšgne de la vĂ©ritĂ© s'appuie sur un modĂšle mathĂ©matique de nĂ©cessitĂ©, d'immutabilitĂ©, d'inconditionnalitĂ©, tandis que le rĂšgne de l'opinion s'identifie Ă  l'ordre du contingent, du variable, du conditionnĂ©. Mais, pas plus chez Platon que chez ParmĂ©nide, la condamnation de la doxa ne reste sans contrepartie ; dans la hiĂ©rarchie des degrĂ©s du savoir, l' opinion droite » tient la place du milieu, de l'intermĂ©diaire, entre l'ignorance ou la sensation et la science vĂ©ritable ; dans cette position intermĂ©diaire, la doxa n'est pas seulement un degrĂ© de transition, elle reprĂ©sente une activitĂ© de l'Ăąme qui, Ă  travers l' embarras », et la recherche », et par le moyen du discours », s'applique seule et directement Ă  l'Ă©tude des ĂȘtres » ThéétĂšte, 187 a. Or cet acte – que Platon appelle doxazein, verbe formĂ© sur doxa – signifie opiner, au sens de juger, et n'est plus dĂ©fini simplement comme un degrĂ© infĂ©rieur de savoir et d'ĂȘtre ; c'est plutĂŽt un terme neutre, qui implique qu'il y a opinion vraie ou fausse ; car la dĂ©finition de l'opinion est maintenant prise du cĂŽtĂ© de l'opĂ©ration, de l'activitĂ© de l'Ăąme, et non plus du contenu ; de ce point de vue, la science elle-mĂȘme est opinion vraie » ibid., 187 b ; autrement dit, opinion vraie, opinion fausse sont jugement vrai et jugement faux. On arrive ainsi Ă  la dĂ©finition fameuse Un discours que l'Ăąme se tient tout au long Ă  elle-mĂȘme sur les objets qu'elle examine [...], c'est ainsi que je me figure l'Ăąme en son acte de penser ; ce n'est pas autre chose, pour elle, que dialoguer, s'adresser Ă  elle-mĂȘme les questions et les rĂ©ponses, passant de l'affirmation Ă  la nĂ©gation, quand elle a, dans un mouvement plus ou moins lent, soit mĂȘme dans un Ă©lan plus rapide, dĂ©fini son arrĂȘt, que, dĂšs lors, elle demeure constante dans son affirmation et ne doute plus, c'est lĂ  ce que nous posons ĂȘtre, chez elle, opinion [doxa] » ibid., 189 e-190 a. Deux problĂ©matiques dĂ©sormais s'entrecroisent l'une, plus ontologique, qui oppose science et opinion, comme ĂȘtre et apparaĂźtre, l'autre plus psychologique, qui place l'opinion entre l'ignorance et la science, comme le mouvement mĂȘme de chercher, d'apprendre, d'arrĂȘter et d'achever son discours, c'est-Ă -dire son parcours de pensĂ©e. Le problĂšme philosophique de la croyance est dominĂ© par cette ambiguĂŻtĂ© entre l'Ă©valuation nĂ©gative du paraĂźtre qui, Ă  la limite, n'est que le sembler d'une apparence, et l'Ă©valuation positive de l'opiner qui, Ă  la limite aussi, tend vers le discours vrai et dont la science nĂ©cessaire et immuable est l' devait consolider ce statut de l'opinion en prĂ©cisant celui de son objet propre qu'il caractĂ©rise par le probable endoxon, de [...]1 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 18 pagesÉcrit par professeur Ă©mĂ©rite Ă  l'universitĂ© de Paris-X, professeur Ă  l'universitĂ© de ChicagoClassificationPhilosophieHistoire de la philosophie occidentalePhilosophie antiquePhilosophie grecquePhilosophieHistoire de la philosophie occidentalePhilosophie occidentale, xxe s. et xxie de la philosophie occidentalePhilosophie occidentale, xxe s. et xxie modernePhilosophiePhilosophie gĂ©nĂ©raleVĂ©ritĂ©PhilosophiePhilosophie du langagePragmatiquePhilosophiePhilosophie du langageSĂ©miotiqueReligionsReligions gĂ©nĂ©ralitĂ©sFoiAutres rĂ©fĂ©rences CROYANCE » est Ă©galement traitĂ© dans CROYANCES sociologieÉcrit par Romain PUDAL ‱ 1 225 mots ‱ 1 mĂ©diaDans son acception la plus simple, la notion de croyance sert Ă  dĂ©signer l’adhĂ©sion Ă  des idĂ©es, des opinions, des valeurs sans qu’une dĂ©monstration rationnelle, empirique ou thĂ©orique n’ait conduit Ă  l’élaboration et l’adoption des croyances en question. Classiquement donc, la croyance reposerait sur une parole d’autoritĂ©, un ouĂŻ-dire, des raisons non vĂ©ri [
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] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis Aujourd’hui, dans la lignĂ©e de mes articles sur la littĂ©rature amoureuse et Ă©rotique et ses grands mouvements, “petit” topo sur le libertinage
 dont on ne connaĂźt bien souvent que l’aspect
 “charnel” ! Un grand mouvement nĂ© au XVIe s. et qui mĂ©rite, vous allez le voir, qu’on s’y intĂ©resse ! PrĂ©cisons tout d’abord pour couper court aux Ă©ventuels ragots auxquels un tel article pourrait donner vie
^^ que je ne verse pas dans le libertinage de mƓurs ou autre. J Cet article s’inscrit tout simplement dans la lignĂ©e des articles prĂ©vus sur les mouvements littĂ©raires particuliĂšrement axĂ©s sur la question amoureuse PlĂ©iade, PrĂ©ciositĂ©, Romantisme
 et Libertinage, donc. J’ai publiĂ© mes deux premiers articles sur la PrĂ©ciositĂ© et sur Mme de La Fayette en septembre, vous pouvez les retrouver ici et lĂ . Quitte Ă  en surprendre certains, il faut savoir que le libertinage est, Ă  l’origine, et avant tout, un courant intellectuel nĂ© au XVIe s. qui tire son nom du latin libertinus », terme renvoyant, dans la Rome antique, Ă  un esclave affranchi, libĂ©rĂ© » de l’autoritĂ© de son propriĂ©taire. L’emphase est donc mise sur l’idĂ©e de la libĂ©ration de l’homme d’un joug. Lequel ? Au sortir du Moyen-Ăąge et en pleine Renaissance celui de la religion, bien sĂ»r. Les premiers libertins sont donc de libres penseurs qui se sont affranchis de certaines traditions religieuses, de certains dogmes, de certaines croyances. Anticonformistes, parfois mĂȘme athĂ©es et anticlĂ©ricaux, ils sont Ă©videmment fustigĂ©s par l’Eglise, qualifiĂ©s de mĂ©crĂ©ants, d’hĂ©rĂ©tiques, et leur credo, de doctrine pour putains et ruffians », selon le rĂ©formateur Guillaume Farel. Plusieurs finiront – Ă©videmment – sur le bĂ»cher on Ă©tait encore loin – est-il utile de le rappeler ? – de la libertĂ© de culte, de la libertĂ© de pensĂ©e et de la libertĂ© d’expression. Le libertinisme », comme on l’appelle alors, c’est donc d’abord une rĂ©action contre les excĂšs, les tabous, les interdits et l’austĂ©ritĂ© de la religion rappelons que nous sommes Ă  l’époque du schisme protestant, donc de la naissance de cette religion rĂ©formatrice et particuliĂšrement austĂšre, et des guerres de religion qui en dĂ©coulent avec le catholicisme bien implantĂ© ; Ă  l’époque aussi de l’Inquisition et de la persĂ©cution des juifs et de tout ce qu’on considĂšre alors comme hĂ©rĂ©tique
. Un libertin est alors dĂ©iste, athĂ©e, hostile au pape, franchement anticlĂ©rical ou seulement critique Ă  l’égard des religions rĂ©vĂ©lĂ©es. Le concept Ă©volue rapidement, au dĂ©but du XVIIe s., en un mode de pensĂ©e savant qui prĂŽne une totale libertĂ© intellectuelle et morale et qui puise ses origines dans diffĂ©rents courants. Il procĂšde en effet D’une reprise des idĂ©es atomistes du philosophe grec DĂ©mocrite, tout d’abord d’aprĂšs la pensĂ©e matĂ©rialiste de celui-ci, tout n’est que matiĂšre, atomes, particules. En consĂ©quence, Dieu n’existe pas, le Paradis non plus, et la seule existence dont nous puissions jouir est l’existence terrestre – dont il convient, par extension, de profiter au maximum
 D’une reprise des idĂ©es d’Epicure satisfaire ses besoins nĂ©cessaires et vitaux – physiques, y compris sexuels, mais aussi intellectuels – et se dĂ©tourner les dĂ©sirs superficiels, non naturels et non vitaux qui seront ensuite peu Ă  peu transformĂ©es en prĂ©conisations hĂ©donistes prendre du plaisir avant tout, laisser libre cours Ă  ses passions, satisfaire tous ses dĂ©sirs, laisser Ă  ses pulsions tout l’accroissement possible. Une philosophie du bonheur qui ne sera parvenue au XVIIe s. que par l’intermĂ©diaire des tĂ©moignages de ses disciples, ses premiers Ă©crits – fait intĂ©ressant – ayant Ă©tĂ© intĂ©gralement dĂ©truits par les premier ChrĂ©tiens
 tiens donc !. Epicure fait donc bien sĂ»r partie des auteurs antiques apprĂ©ciĂ©s des libertins mais proscrits par l’Eglise catholique de leur temps. Des idĂ©es de LucrĂšce, par l’intermĂ©diaire duquel, entre autres, la philosophie Ă©picurienne du bonheur nous est parvenue. On lui doit Ă©galement une thĂ©orie matĂ©rialiste de la crĂ©ation du monde sous la forme, non pas d’une Ɠuvre divine, mais d’une pluie d’atomes un atome dĂ©viant aurait heurtĂ© les autres atomes et permis leur amalgame
. Et donc la naissance du monde qui n’aurait rien Ă  voir avec Dieu
 – thĂ©orie du Big Bang avant l’heure ? Lorsque le libertinage Ă©merge Ă  l’époque moderne, le brĂ©viaire athĂ©iste et atomiste de LucrĂšce, longtemps banni et tombĂ© dans l’oubli, vient tout juste d’ĂȘtre redĂ©couvert. Du scepticisme de Montaigne – puis de Descartes au siĂšcle suivant – et du rationalisme humaniste nĂ©s au XVIe qui, comme leur nom l’indique, recommandent de douter de tout et de passer toute information, tout savoir, toute croyance par le filtre de la raison, de l’analyse scientifique – ou du moins rationnelle – et du doute systĂ©matique. On est bien loin de l’ignorance et de la crĂ©dulitĂ© requises par le dogme religieux alors en place. Les libertins, on l’aura compris, refusent de se soumettre Ă  des rĂšgles, Ă  des dogmes préétablis, Ă  l’éthique religieuse, Ă  une morale fondĂ©e sur la vertu et les restrictions. Ce sont des Ă©rudits, des savants, des hommes de lettre, des libres penseurs, qui publient sous le manteau des Ă©crits satiriques, cyniques, ironiques et contestataires ; qui cherchent Ă  Ă©chapper Ă  la censure et Ă  la rĂ©pression moyennant l’usage de doubles-sens, de codes, d’allusions, de l’anonymat et d’éditeurs clandestins ; qui prĂŽnent un savoir fondĂ© sur la raison et l’observation et non sur la superstition ou le respect aveugle des traditions ; qui, enfin, hĂ©donistes et matĂ©rialistes, rĂ©digent des poĂšmes Ă©rotiques, des contes licencieux, s’adonnent aux plaisirs de la chair, tiennent parfois des propos obscĂšnes et entonnent des chansons blasphĂ©matoires. Ce sont de beaux-esprits, des poĂštes, des incrĂ©dules, des irrĂ©ligieux, des mĂ©decins, des Ă©crivains, des mathĂ©maticiens, des penseurs ouverts et curieux, qui ont tous pour point commun d’aspirer Ă  une plus grande tolĂ©rance et Ă  une plus grande indĂ©pendance. Pierre Gassendi, ThĂ©ophile de Viau, Cyrano de Bergerac le vrai !, figurent parmi les plus cĂ©lĂšbres d’entre eux. Nombre de ces esprits libres souffriront des affres de la censure, de l’emprisonnement, de l’exil, voire mĂȘme de la peine capitale. Le libertinage s’inscrit donc dans la mouvance de certaines philosophies grecques DĂ©mocrite, Epicure, LucrĂšce, HĂ©donisme de l’humanisme du XVIe siĂšcle Renaissance, un mouvement caractĂ©risĂ© par l’effervescence scientifique, philanthropique et philosophique, soucieux de remettre l’homme au centre des prĂ©occupations vs. Dieu et l’Eglise, omniprĂ©sents au Moyen-Ăąge et de faire relativiser les choses face aux dĂ©couvertes de nouveaux mondes les AmĂ©riques et de nouvelles perspectives rĂ©volution copernicienne, hĂ©liocentrisme, thĂšses sur la pluralitĂ© des mondes ; relativisme de Montaigne
 mais aussi du baroque fin XVIe XVIIe s., un courant marquĂ© par l’excĂšs, l’exubĂ©rance, la surcharge, l’abondance, le changement, le provisoire, l’instabilitĂ©, une conception du monde en transformation permanente et la soif de libertĂ©. Un mouvement bien plus global que le libertinage qui ne concerne que quelques esprits particuliĂšrement Ă©mancipĂ©s et qui concerne la sociĂ©tĂ© artistique et intellectuelle tout entiĂšre d’environ 1580 Ă  1640. Un courant marquĂ© par le rejet de l’absolu, l’idĂ©e que rien ne dure, que rien n’est figĂ©, immuable ou dĂ©finitif, que tout change sans cesse, que tout se transforme, que tout est Ă©phĂ©mĂšre, que le monde est Ă  peine en train de se construire, que la vie est Ă©phĂ©mĂšre, la mort inĂ©vitable et l’homme bien peu de chose. Un mouvement en consĂ©quence marquĂ© aussi par le goĂ»t pour l’apparence, pour l’illusion, pour l’aventure, la passion, le bruit, la fureur et les pĂ©ripĂ©ties Ă©piques, mais aussi la tolĂ©rance, la pluralitĂ© de la vĂ©ritĂ©, l’absence de rĂšgles et de lois intangibles, l’ouverture, une libertĂ© totale d’action, l’infini des possibilitĂ©s, et donc l’opportunisme. L’aviditĂ© de nouveautĂ©s, de sensations et d’expĂ©riences, la curiositĂ© et donc l’inconstance amoureuse qui en dĂ©coulent logiquement caractĂ©risent encore l’homme baroque. Autant de traits, on le voit, que l’on retrouve dans le libertin, faisant de l’ùre baroque le terreau fertile d’une philosophie libertine. Le personnage tragi-comique de Don Juan de MoliĂšre incarne parfaitement le libertin tel qu’il est alors dĂ©crit et dĂ©criĂ© par ses dĂ©tracteurs l’Eglise et la bien-pensante sociĂ©tĂ© en tĂȘte libre-penseur, immoral, blasphĂ©matoire, provocant, hĂ©rĂ©tique, coureur, profiteur, matĂ©rialiste et jouisseur. Certaines de ses tirades restent cĂ©lĂšbres pour l’apologie du libertinage et de l’inconstance amoureuse qu’elles dĂ©livrent et la critique en rĂšgle de Dieu et de l’Eglise qu’elles proposent. Les propos de Don Juan sont choquants et ses mƓurs dissolues. Evidemment, la caricature fait de lui un ĂȘtre parjure, hypocrite, Ă©goĂŻste et menteur en plus du reste. Don Juan est l’image mĂȘme du libertin Ă  la fois dans sa pensĂ©e, dans ses propos et dans ses mƓurs et de l’homme baroque qui aime l’aventure, le changement, les rebondissements, l’éphĂ©mĂšre, l’inconstance, l’absence de rĂšgles. Cette tragi-comĂ©die de MoliĂšre est aux libertins ce que ses PrĂ©cieuses ridicules sont Ă  la prĂ©ciositĂ© des salons de la mĂȘme Ă©poque cf. autre article y Ă©tant consacrĂ© une satire amusante et fort Ă©difiante encore pour le lecteur du XXIe s. Evidemment, le libertinisme se retrouve particuliĂšrement critiquĂ© durant la seconde moitiĂ© du XVIIe s., lors du trĂšs rigoureux rĂšgne de Louis XIV, lorsque le baroque fait place aux exigences et aux rĂšgles moralistes du classicisme. On assiste alors Ă  un retour en force des exigences de biensĂ©ance et de bon goĂ»t, et de la figure trĂšs prisĂ©e du gentilhomme et de l’honnĂȘte homme aux maniĂšres impeccables. Le libertinisme, dans un tel contexte, est, on le comprend, particuliĂšrement mal vu et surveillĂ©. Il se met en veille. C’est au cours de la RĂ©gence qui suit la mort de Louis XIV, puis au cours des rĂšgnes de Louis XV et de Louis XVI, trĂšs libĂ©raux au regard du rĂšgne de fer du Roi-Soleil, que le libertinage de mƓurs libertĂ© d’aimer et libertĂ© d’agir prend donc toute son ampleur, quand enfin l’étau se desserre. Jusque-lĂ  surtout intellectuel et moral, le libertinage revĂȘt alors pleinement son habit sensuel, mĂȘme si l’étiquette de dĂ©bauchĂ© aux mƓurs lĂ©gĂšres et immorales » colle Ă  la peau du libertin bien avant le siĂšcle des LumiĂšres. Au XVIIIe donc, l’aspect sensuel et charnel du libertinage connaĂźt un essor important. S’il garde toute sa philosophie d’antan, c’est sur le plan amoureux que ce courant se dĂ©veloppe alors le plus on met en avant les jeux Ă©rotiques, la sĂ©duction, la libertĂ© sexuelle, des pratiques alternatives, et toute une littĂ©rature romans, nouvelles, poĂšmes qui, entre message philosophique et divertissement osĂ©, vont du coquin gentillet au pornographique. C’est, entre autres, le siĂšcle des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, de l’Histoire de ma vie de Casanova et des scandales du Marquis de Sade. A noter, une diffĂ©rence entre les deux grands rĂšgnes de ce siĂšcle si, sous Louis XV, le libertinage est ouvertement affichĂ© et connaĂźt son apogĂ©e, personne ne se cache et la dĂ©bauche imprĂšgne mĂȘme le mode de vie royal, Louis XVI, puritain, tente en revanche d’imposer un retour Ă  des valeurs plus morales, contraignant les libertins Ă  avancer masquĂ©s ; c’est alors qu’apparaĂźt le type du rouĂ© », ce grand sĂ©ducteur qui se donne les airs d’un honnĂȘte homme, courtois et raffinĂ©, mais qui manipule son entourage et avance dans ses projets avec une mĂ©thode scientifique et quasi militaire, et dont le personnage du vicomte de Valmont Liaisons dangereuses donne une parfait illustration. Aujourd’hui, le parallĂ©lisme entre athĂ©isme, matĂ©rialisme et Ă©picurisme s’est attĂ©nuĂ© ainsi que le lien Ă©troit qui unifiait une philosophie et des mƓurs. On ne retient de nos jours que l’aspect charnel et vaguement immoral du libertinage, hĂ©ritĂ© du XVIIIe. En ce qu’il bouscule la morale conventionnelle et bourgeoise de notre temps, il reste dans l’ensemble connotĂ© pĂ©jorativement, mĂȘme si la libĂ©ralisation des mƓurs tout au long du XXe siĂšcle et les cultes respectivement rendus au corps, Ă  la nuditĂ©, Ă  la chair, aux plaisirs physiques, Ă  la libertĂ© y compris amoureuse et Ă  la consommation Ă  outrance, de nos jours, et l’ébranlement de valeurs traditionnelles telles que le mariage, la tempĂ©rance, les contraintes et la fidĂ©litĂ©, contribuent chaque jour un peu plus Ă  la banalisation – ou du moins Ă  l’acceptation – de ces pratiques, aujourd’hui plus facilement tolĂ©rĂ©es, voire admises comme faisant partie de la vie privĂ©e et des droits de chacun. Quant Ă  son aspect littĂ©raire, il est aujourd’hui dĂ©signĂ© sous le terme plus neutre – d’un point de vue moral – de littĂ©rature Ă©rotique ». Des publications confidentielles et clandestines retirĂ©es de la vente pour outrage aux bonnes mƓurs, et conduisant leurs auteurs Ă  la prison, jusqu’au best-seller amĂ©ricain Cinquante nuances de gris de les mƓurs et le goĂ»t du public ont bien changĂ© ! 3 articles Ă  venir pour creuser ce thĂšme du libertinage Le Marquis de Sade – Ă©videmment ! Casanova – Ă©videmment bis ! Et Don Juan – Ă©videmment ter ! Citation de Dom juan Sagnarelle son valet dĂ©crit son maĂźtre Dom Juan acte I sc. 1 SGANARELLE [
] tu vois en Dom Juan, mon maĂźtre, le plus grand scĂ©lĂ©rat que la terre ait jamais portĂ©, [
] un hĂ©rĂ©tique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe cette vie en vĂ©ritable bĂȘte brute, un pourceau d’Epicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l’oreille Ă  toutes les remontrances qu’on peut lui faire, et traite de billevesĂ©es tout ce que nous croyons. [
] Un mariage ne lui coĂ»te rien Ă  contracter, il ne se sert point d’autres piĂšges pour attraper les belles, et c’est un Ă©pouseur Ă  toutes mains ; dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud, ni de trop froid pour lui ; et si je te disais le nom de toutes celles qu’il a Ă©pousĂ©es en divers lieux, c serait un chapitre Ă  durer jusques au soir. » Citation de Dom Juan l’éloge de l’inconstance amoureuse par ce maĂźtre de la sĂ©duction acte I sc. 2 DOM JUAN Quoi ? tu veux qu’on se lie Ă  demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’ĂȘtre fidĂšle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’ĂȘtre mort dĂšs sa jeunesse Ă  toutes les autres beautĂ©s qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non la constance n’est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’ĂȘtre rencontrĂ©e la premiĂšre ne doit point dĂ©rober aux autres les justes prĂ©tentions qu’elles ont toutes sur nos coeurs. Pour moi, la beautĂ© me ravit partout oĂč je la trouve, et je cĂšde facilement Ă  cette douce violence dont elle nous entraĂźne. J’ai beau ĂȘtre engagĂ©, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon Ăąme Ă  faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mĂ©rite de toutes, et rends Ă  chacune les hommages et les tributs oĂč la nature nous oblige. Quoi qu’il en soit, je ne puis refuser mon cƓur Ă  tout ce que je vois d’aimable; et dĂšs qu’un beau visage me le demande, si j’en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, aprĂšs tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l’amour est dans le changement. On goĂ»te une douceur extrĂȘme Ă  rĂ©duire, par cent hommages, le cƓur d’une jeune beautĂ©, Ă  voir de jour en jour les petits progrĂšs qu’on y fait, Ă  combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l’innocente pudeur d’une Ăąme qui a peine Ă  rendre les armes, Ă  forcer pied Ă  pied toutes les petites rĂ©sistances qu’elle nous oppose, Ă  vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement oĂč nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu’on en est maĂźtre une fois, il n’y a plus rien Ă  dire ni rien Ă  souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillitĂ© d’un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient rĂ©veiller nos dĂ©sirs, et prĂ©senter Ă  notre cƓur les charmes attrayants d’une conquĂȘte Ă  faire. Enfin il n’est rien de si doux que de triompher de la rĂ©sistance d’une belle personne, et j’ai sur ce sujet l’ambition des conquĂ©rants, qui volent perpĂ©tuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se rĂ©soudre Ă  borner leurs souhaits. Il n’est rien qui puisse arrĂȘter l’impĂ©tuositĂ© de mes dĂ©sirs je me sens un cƓur Ă  aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eĂ»t d’autres mondes, pour y pouvoir Ă©tendre mes conquĂȘtes amoureuses. » Tagged analyse littĂ©raire, culture littĂ©raire, Ă©poque moderne, Ă©rotisme, histoire littĂ©raire, libertinage Souvent, nous entendons les athĂ©es militants et anti-religieux assĂ©ner le postulat voulant que la Religion relĂšve de la croyance – or la foi n’est pas synonyme de croyance puisqu’elle impliquait, – du moins Ă  l’origine, la Connaissance, – et parfois la dĂ©monstration logique -, l’Amour et la sincĂ©ritĂ© -. En Islam par exemple, il y a toute une science, appelĂ©e ilm ul-kalĂąm », – reprise par la suite par des savants juifs et chrĂ©tiens, et mĂȘme dĂ©istes de nos jours -, visant Ă  dĂ©montrer rationnellement la RĂ©alitĂ© divine et Ses Attributs nĂ©cessaires. Les thĂ©ologiens sunnites asharites, maturidites et une partie des atharites orthodoxes ou dĂ©viants, les mu’tazilites, les shiites et les philosophes musulmans y auront aussi recours par moment et selon les besoins de l’époque ou du contexte. Par ailleurs, la croyance ne signifie pas que celle-ci serait fausse, mais qu’elle ne serait pas dĂ©montrable », – du moins sous certains aspects -. La croyance peut ĂȘtre aussi bien rationnelle qu’irrationnelle, appuyĂ©e ou non par des arguments scientifiques, rationnels, spirituels, psychologiques, etc. Mais les athĂ©es prosĂ©lytes s’excluent du champ de la croyance » comme par enchantement pour prĂ©senter l’athĂ©isme comme une sorte de connaissance », alors qu’elle relĂšve de la croyance et de leur subjectivitĂ©. En effet, l’athĂ©isme est un acte de croyance, car y’aurait-il une croyance plus absurde que celle-ci, oĂč l’absence de rĂ©alitĂ© nĂ©ant/rien aurait pu produire la rĂ©alitĂ© 1, oĂč le hasard bouche trou expliquerait et engendrerait comme par magie et par miracle » tout ce qui lui fait cruellement dĂ©faut, Ă  savoir la vie, l’intelligence, l’information, la conscience, les lois. OĂč l’absurde non-sens et l’irrationnel se trouverait au fondement de leur croyance qui aimerait se voir coller l’étiquette de la rationalitĂ© dont l’athĂ©isme nie en quelque sorte la valeur existentielle » et oĂč ils reprochent aux non-athĂ©es d’ĂȘtre irrationnels et dans l’erreur alors que les croyants sont dans le rationnel et que l’athĂ©isme rejette en soi les concepts de rationalitĂ©, d’ordre, de cohĂ©rence, de logique, de sens et donc de vĂ©ritĂ© puisque tout serait irrationnel en soi l’univers comme l’intellect alors qu’il y a adĂ©quation entre le rĂ©el et l’intelligence humaine, entre l’objet et le sujet. D’ailleurs le fait que ce qui est rĂ©el et illusoire soit distinguĂ©, dĂ©montre l’existence d’une lumiĂšre ou d’une opĂ©ration mentale entre la rĂ©alitĂ© et l’illusoire, et la diffĂ©rence entre l’objectivitĂ© et la subjectivitĂ©, oĂč la conscience est au centre » de tout, fondement et manifestation de la Transcendance Ă  l’origine des modalitĂ©s spatio-temporelles, et nĂ©cessaire pour permettre et lĂ©gitimer toutes les dĂ©marches scientifiques et philosophiques. L’athĂ©isme est donc une sorte de croyance magique qui ne dit pas son nom. Quant au hasard bouche-trou, il ne peut en rien expliquer l’existence de l’univers ni de la vie. En effet, Ă  la moindre erreur » ou au moindre Ă©chec », l’univers ne serait pas viable, mĂȘme avec 5 ou 5000000000000 milliards d’annĂ©es. L’existence des multivers hypothĂ©tique sur le plan scientifique, mais parfaitement compatible avec les doctrines religieuses ne change rien Ă  la situation. Le hasard et le temps ne peuvent rien expliquer. Le hasard n’existe pas et ce, mĂȘme si l’on adopte l’argumentaire athĂ©e Je ne crois que ce que je vois, ce n’est pas quantifiable, c’est de la croyance et une illusion de l’esprit », c’est une chimĂšre. Et pour le temps », seul, il ne produit rien, raison pour laquelle la science explique et dĂ©crit l’univers par des constantes et des lois physiques autres que le temps », et non pas par le hasard philosophique bouche-trou Ă  qui l’on attribue la Toute-Puissance ou comment voiler l’un des Noms et Attributs du Divin 
. Frithjof Schuon Ă©crivait aussi ceci Toutes les erreurs sur le monde et sur Dieu rĂ©sident dans la nĂ©gation naturaliste » de la discontinuitĂ© 1, donc de la transcendance – alors que c’est sur celle-ci qu’on aurait dĂ» Ă©difier toute la science – soit dans l’incomprĂ©hension de la continuitĂ© mĂ©taphysique et descendante », laquelle n’abolit en rien la discontinuitĂ© Ă  partir du relatif. 1 C’est plus ou moins ce prĂ©jugĂ© scientiste » – allant de pair avec la falsification et l’appauvrissement de l’imagination spĂ©culative – qui empĂȘche un Teilhard de Chardin de concevoir la discontinuitĂ© de force majeure entre la matiĂšre et l’ñme, ou entre le naturel ou le surnaturel, d’oĂč un Ă©volutionnisme qui – au rebours de la vĂ©ritĂ© – fait tout commencer par la matiĂšre. – Un minus prĂ©suppose toujours un plus initial, si bien qu’une apparente Ă©volution n’est que le dĂ©roulement tout provisoire d’un rĂ©sultat prĂ©existant ; l’embryon humain devient homme parce qu’il l’est dĂ©jĂ ; aucune Ă©volution » ne fera surgir un homme d’un embryon animal. De mĂȘme le cosmos entier ne peut jaillir que d’un Ă©tat embryonnaire qui en contient virtuellement tout le dĂ©ploiement possible, et qui ne fait que manifester sur le plan des contingences un prototype infiniment supĂ©rieur et transcendant ». Frithjof Schuon, Comprendre l’Islam, Ă©d. Gallimard, 1961, pp. 148-149. Notes 1 Quand bien mĂȘme l’univers serait Ă©ternel », cela n’exclut pas la nĂ©cessitĂ© du Divin posĂ© et Ă©tabli comme nĂ©cessitĂ© rationnelle et comme principe mĂ©taphysique, comme l’ont montrĂ© par exemple Ibn Rushd au Moyen-Ăąge et Frithjof Schuon Ă  notre Ă©poque, notamment dans son ouvrage Soufisme – Voile et quintessence aux Ă©ditions Dervy, 2006.

croyance que tout objet a une Ăąme