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RRLKWk. 1 SimultanĂ©ment partenaire, concurrent et rival systĂ©mique, la Chine nâen pose pas moins des dĂ©fis de plus en plus sĂ©rieux Ă lâEurope, touchant ses valeurs et intĂ©rĂȘts fondamentaux. En dĂ©ployant des sanctions Ă©conomiques en rĂ©ponse Ă lâouverture par la Lituanie dâun bureau de reprĂ©sentation de TaĂŻwan, elle sape lâintĂ©gritĂ© du marchĂ© unique europĂ©en et de la politique commerciale commune ; en sanctionnant des parlementaires, des universitaires et des instituts de recherche pour des allĂ©gations de dĂ©sinformation », elle bafoue dĂ©libĂ©rĂ©ment les principes dĂ©mocratiques de lâEurope et sa libertĂ© dâexpression ; en proclamant son partenariat stratĂ©gique sans limites » avec Moscou et en soutenant tacitement la Russie malgrĂ© son offensive en Ukraine, elle choisit une politique de sĂ©curitĂ© antagonique de celle de lâUnion europĂ©enne UE. Dans le mĂȘme temps, la Chine a fait de la limitation de sa dĂ©pendance Ă lâĂ©gard des fournisseurs Ă©trangers et des vulnĂ©rabilitĂ©s qui pourraient y ĂȘtre associĂ©es une prioritĂ© de politique Ă©conomique, dans un contexte de ralentissement marquĂ© de sa croissance. 2 La stratĂ©gie de lâUE vis-Ă -vis de la Chine doit ĂȘtre réévaluĂ©e en consĂ©quence, selon trois dimensions principales. Dans le domaine traditionnel de la politique commerciale, lâapplication Ă©quitable des rĂšgles de lâOMC et leur rĂ©forme restent la meilleure solution pour lâUE, mais peu de progrĂšs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans ce sens. Pour amĂ©liorer lâinfluence de lâUE, nous recommandons le maintien dâune utilisation active, mais sĂ©lective, des instruments de dĂ©fense commerciale. Quant aux instruments dits autonomes », le dĂ©fi sera dĂ©sormais dâen faire une utilisation efficace et cohĂ©rente, en y mettant les moyens humains et politiques que cela nĂ©cessite. En revanche, nous ne recommandons pas de relancer le processus de ratification de lâaccord global sur lâinvestissement CAI, qui est dans lâimpasse. 3 La deuxiĂšme dimension concerne plusieurs nouveaux sujets » la dĂ©fense des droits de lâhomme, pour laquelle lâutilisation des politiques commerciale et dâinvestissement est lĂ©gitime mais dont la mise en Ćuvre, complexe, nĂ©cessite des efforts de coordination et de partage dâinformation pour dĂ©finir un cadre adaptĂ© de devoir de vigilance ; le changement climatique, contre lequel la mise en Ćuvre dâun mĂ©canisme dâajustement carbone aux frontiĂšres doit rester une prioritĂ©, avec la question clĂ© de la prise en compte des politiques climatiques chinoises, tout en veillant Ă bĂątir des positions industrielles fortes dans les technologies vertes ; et la rĂ©glementation des donnĂ©es, pour laquelle les approches irrĂ©conciliables des donnĂ©es personnelles ne doivent pas empĂȘcher de rechercher lâinteropĂ©rabilitĂ© pour les usages industriels, en utilisant les conditions de rĂ©ciprocitĂ© comme levier. 4 Finalement, lâUE doit placer la sĂ©curitĂ© et la souverainetĂ© Ă©conomiques au cĆur de sa stratĂ©gie vis-Ă -vis de la Chine. Au-delĂ de lâamĂ©lioration nĂ©cessaire de la capacitĂ© de surveillance, de recherche et dâintelligence Ă©conomique de lâUE, il sâagit de minimiser les vulnĂ©rabilitĂ©s et consolider des points forts dans des secteurs stratĂ©giques. Cela nĂ©cessite une approche intĂ©grĂ©e, soutenue par une capacitĂ© institutionnelle plus forte. Introduction 5 Lorsquâun accord a Ă©tĂ© conclu sur un traitĂ© bilatĂ©ral dâinvestissement entre la Chine et lâUnion europĂ©enne UE, le 30 dĂ©cembre 2020, il a Ă©tĂ© saluĂ© comme un succĂšs diplomatique retentissant. Moins de trois mois plus tard, le processus de ratification Ă©tait brutalement paralysĂ© la Chine annonçait des sanctions visant dix personnes et quatre entitĂ©s, en rĂ©torsion Ă celles de lâUE Ă lâencontre dâentitĂ©s chinoises accusĂ©es de violations des droits de lâHomme dans le Xinjiang. Cet Ă©pisode illustre la difficultĂ© de gĂ©rer la relation avec un pays qui est Ă la fois un partenaire de coopĂ©ration [et] de nĂ©gociation âŠ, un concurrent Ă©conomique ⊠et un rival systĂ©mique » [1]. La Chine est en effet trĂšs particuliĂšre pour lâUE, de par sa puissance, son dynamisme et ses diffĂ©rences. Trois ans plus tard, lâĂ©volution rapide de la situation appelle dĂ©jĂ un rĂ©examen de cette contexte des relations Ă©conomiques entre la Chine et lâUnion europĂ©enneUne relation Ă©troite et dĂ©sĂ©quilibrĂ©e 6 La Chine est lâun des partenaires Ă©conomiques les plus importants de lâUE, et les relations sâintensifient les imports en provenance de la Chine sont passĂ©s de 25 milliards dâeuros par mois Ă la fin 2019 Ă plus de 40 milliards dâeuros dĂ©but 2022. Tous les pays membres ont un lien Ă©conomique avec la Chine, de façon directe ou indirecte en raison des interdĂ©pendances au sein de lâUE, via deux canaux principaux le commerce de biens et les flux dâinvestissements directs Ă©trangers IDE. Alors que lâampleur des IDE est trĂšs inĂ©gale graphique 1b, les flux commerciaux sont substantiels pour tous les pays membres voir le graphique 1a et Huotari et al., 2022, pour les liens indirects. Cependant, le contraste est remarquable entre des pays comme les Pays-Bas, la Finlande, lâAllemagne, la Hongrie, Malte ou la RĂ©publique tchĂšque, et dâautres comme lâItalie, lâEspagne, la Roumanie, la Croatie, la Lettonie ou la Lituanie oĂč les relations Ă©conomiques avec la Chine sont bien moindres. Dans ce contexte, la France se place dans une situation intermĂ©diaire, avec des relations bilatĂ©rales avec la Chine bien plus faibles que celles de lâAllemagne, mĂȘme si la diffĂ©rence entre les intensitĂ©s des exports diminue lorsque sont pris en compte les liens inĂ©gale des relations Ă©conomiques entre la Chine et lâUnion europĂ©enneaCommerce en % du PIBCommerce en % du PIBLecture La ligne en pointillĂ©s reprĂ©sente lâaxe Y = X, câest-Ă -dire la situation pour laquelle lâintensitĂ© des imports et des exports en fonction du PIB est la directs Ă©trangers en % du PIBInvestisements directs Ă©trangers en % du PIBLecture IntensitĂ© des IDE depuis et vers la Chine, en pourcentage du PIB, pendant la pĂ©riode 2001-2021. La ligne en pointillĂ©s reprĂ©sente lâaxe Y = X..LâintensitĂ© inĂ©gale des relations Ă©conomiques entre la Chine et lâUnion europĂ©enne 7 Bien que la spĂ©cialisation des exportations chinoises se rapproche de celle de plusieurs pays de lâUE, il subsiste des diffĂ©rences notables, comme la part importante de produits classĂ©s comme Ă©tant de haute technologie Ă©lectronique grand public par exemple ou encore des positions fortes dans de nouveaux produits clĂ©s, tels les vĂ©hicules Ă©lectriques voir Huotari et al., 2022, op. cit.. Ces relations commerciales se caractĂ©risent par ailleurs par leur dĂ©sĂ©quilibre. Celui-ci sâest aggravĂ© derniĂšrement, reflet de la difficultĂ© persistante du gouvernement chinois Ă atteindre son objectif de rééquilibrer son Ă©conomie. Ces dĂ©sĂ©quilibres durables ne sont pas soutenables et lâaccroissement des pressions concurrentielles dans les industries clĂ©s est susceptible de crĂ©er de nouvelles frictions. 8 Sâils ont sensiblement diminuĂ© par rapport Ă leur pic de 2016 et 2017, les IDE chinois vers lâUE semblent sâĂȘtre dĂ©sormais stabilisĂ©s, Ă un niveau comparable aux flux entrants en Chine. Les investissements greenfield », consistant Ă crĂ©er des structures entiĂšrement nouvelles, en sont la composante la plus dynamique et reprĂ©sentent 30 % des IDE chinois vers lâUE, soit plus de 2,5 milliards de dollars en 2020 et 2021. Les IDE europĂ©ens, principalement portĂ©s par les grandes multinationales allemandes, ont Ă©galement atteint des niveaux records en 2021. Des ouvertures de marchĂ© ciblĂ©es et sĂ©lectives, notamment dans les secteurs financier et automobile, constituent des nouvelles opportunitĂ©s pour les grandes entreprises internationale et prioritĂ©s de politique Ă©conomique la Chine change dâapproche 9 Lâapproche de PĂ©kin sur la mondialisation et les interdĂ©pendances a considĂ©rablement Ă©voluĂ©, notamment depuis lâescalade des tensions avec Washington en 2018. Il est trĂšs probable que la guerre Ă©conomique de lâ Occident » contre la Russie accentue les prĂ©occupations des dirigeants de PĂ©kin quant Ă leurs propres dĂ©pendances et vulnĂ©rabilitĂ©s et accĂ©lĂšre une Ă©volution vers plus dâautonomie. La stratĂ©gie de double circulation » Dual Circulation Strategy, DCS dĂ©finie par le prĂ©sident Xi Jinping en avril 2020 visait dĂ©jĂ Ă gĂ©rer lâinterdĂ©pendance de la Chine avec le reste du monde en renforçant lâinnovation autochtone et lâautonomie. La DCS vise Ă protĂ©ger la Chine des chocs extĂ©rieurs en rĂ©duisant la dĂ©pendance Ă lâĂ©gard de la demande extĂ©rieure exportations vers les Ă©conomies avancĂ©es par la stimulation de la consommation intĂ©rieure, des dĂ©penses de politique sociale et des relations avec les Ă©conomies en voie de dĂ©veloppement. Elle sâappuie sur une planification ambitieuse de la politique industrielle chinoise, dĂ©veloppĂ©e dans la stratĂ©gie Made in China 2025 ». Celle-ci vise Ă faire de la Chine une puissance manufacturiĂšre de rĂ©fĂ©rence dans les domaines Ă haute valeur ajoutĂ©e, tout en diversifiant les chaĂźnes dâapprovisionnement pour garantir lâaccĂšs aux intrants, aux ressources et aux technologies. Elle cherche Ă©galement Ă localiser les activitĂ©s de R&D en Chine chaque fois que cela est possible. 10 La guerre commerciale entre les Ătats-Unis et la Chine a donnĂ© un coup dâaccĂ©lĂ©rateur Ă la stratĂ©gie dâautosuffisance de la Chine, notamment en raison des restrictions imposĂ©es aux exportations de technologies amĂ©ricaines vers certaines entreprises chinoises. Le fait que les technologies essentielles restent largement importĂ©es ou fabriquĂ©es Ă lâĂ©tranger est de plus en plus considĂ©rĂ© comme inacceptable. Des centaines de milliards de yuans ont Ă©tĂ© allouĂ©es au soutien de lâinnovation, via des mĂ©canismes traditionnels dâaides dâĂtat comme les prĂȘts Ă des conditions prĂ©fĂ©rentielles ou les subventions, et des outils plus rĂ©cents comme les fonds dâĂtat ou le financement des valeurs axĂ©es sur la technologie [2]. 11 Une sĂ©rie de mesures ont en outre Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es, y compris des nouvelles rĂšgles visant Ă soutenir les dimensions de sĂ©curitĂ© nationale dans les relations Ă©conomiques. Par exemple, des examens de sĂ©curitĂ© nationale sont dĂ©sormais requis pour les entreprises qui investissent dans des infrastructures dâinformation critiques » IIC, un terme qui nâest pas dĂ©fini avec prĂ©cision. La Chine dĂ©ploie Ă©galement des outils moins explicites qui ont un impact plus large sur les chaĂźnes dâapprovisionnement. Les demandes officieuses montent pour que les chaĂźnes de valeur technologiques deviennent autonomes et contrĂŽlables » A&C, afin de sâassurer que les processus de production ne sont pas exposĂ©s Ă des sanctions ou Ă des mesures coercitives Ă©trangĂšres. Dans les domaines technologiques critiques, la Chine vise ainsi soit Ă dĂ©velopper la production domestique, soit Ă relocaliser entiĂšrement les chaĂźnes de valeur technologiques Ă©trangĂšres. Pour les producteurs Ă©trangers, cela se traduit par un supplĂ©ment de contraintes sur la production locale et dâobstacles Ă lâaccĂšs au marchĂ© pour les technologies concernĂ©es. Les entreprises europĂ©ennes en Chine indiquent quâelles sont de ce fait confrontĂ©es Ă des pressions croissantes qui les obligent souvent Ă dissocier leurs opĂ©rations en Chine de leurs opĂ©rations mondiales, avec un impact potentiellement nĂ©gatif sur leur activitĂ© [3]. 12 La situation est trĂšs variable selon les secteurs. Lorsque les entreprises sont en mesure dâapporter des technologies pour lesquelles il nâexiste pas de bon substitut local semi-conducteurs, logiciels, intrants chimiques et machines, elles sont les bienvenues. Dans le cas contraire tĂ©lĂ©communications, services numĂ©riquesâŠ, elles sont en revanche confrontĂ©es Ă des obstacles croissants et se trouvent souvent exclues du marchĂ©. Dans les secteurs jugĂ©s non sensibles automobile, cosmĂ©tiquesâŠ, les producteurs Ă©trangers sont considĂ©rĂ©s comme utiles pour stimuler la concurrence, et leur traitement par les autoritĂ©s est caractĂ©risĂ© par une nĂ©gligence bienveillante [4]. 13 Une Ă©tude rĂ©cente [5] confirme que lâĂ©cosystĂšme chinois de R&D est considĂ©rĂ© comme de plus en plus dynamique et que le travail dâinnovation basĂ© en Chine est de plus en plus intĂ©grĂ© dans les efforts mondiaux des entreprises. Dans le mĂȘme temps, celles-ci subissent des pressions croissantes pour localiser en Chine les Ă©tapes de production et dâinnovation Ă plus forte valeur ajoutĂ©e, conditions devenant de fait nĂ©cessaire pour permettre leur rĂ©ussite sur le marchĂ© chinois. De telles pratiques seraient clairement en contradiction avec le principe du traitement national elles doivent ĂȘtre vigoureusement combattues en cas de non-respect de ce principe, car elles reprĂ©sentent alors une menace importante pour la vitalitĂ© du systĂšme dâinnovation de lâ 1. La stratĂ©gie dâautosuffisance et de sĂ©curitĂ© Ă©conomique de la Chine se traduit pour les entreprises europĂ©ennes par des obstacles supplĂ©mentaires et par une forte pression Ă la localisation sur le sol chinois des activitĂ©s de production et dâinnovation Ă forte valeur prĂ©occupations traditionnelles de politique commerciale 14 Lâobjectif traditionnel de la politique commerciale de lâUE est de garantir des conditions de concurrence Ă©quitables. La relation avec la Chine pose Ă cet Ă©gard de nombreux problĂšmes [6]. Tout dâabord, malgrĂ© le niveau relativement faible des droits de douane appliquĂ©s en Chine, lâaccĂšs effectif au marchĂ© reste une prĂ©occupation majeure, tant pour le commerce que pour lâinvestissement, du fait de la maniĂšre dont les rĂ©glementations sont appliquĂ©es dans la pratique. Ensuite, en dĂ©pit des engagements de la Chine, les transferts forcĂ©s de technologie restent trĂšs rĂ©pandus, mĂȘme si, dans de nombreux cas, ils ne rĂ©sultent pas dâobligations lĂ©gales. Enfin, les subventions Ă lâindustrie jouent un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans lâallocation des ressources entre les entreprises et les secteurs en Chine, atteignant une ampleur inĂ©galĂ©e dans le monde. Elles sont en outre mouvantes au-delĂ des subventions directes, les modalitĂ©s de lâimplication de lâĂtat Ă©voluent rapidement vers une financiarisation du capitalisme dâĂtat » et lâutilisation ciblĂ©e des marchĂ©s comme multiplicateurs du soutien de lâĂtat. Le recours croissant Ă des conditions prĂ©fĂ©rentielles de financement par actions dans les secteurs de haute technologie en est une illustration voir Huotari et al. 2022, op. cit..Constat 2. La concurrence en Chine est faussĂ©e par le manque de transparence et dâĂ©quitĂ© dans lâapplication des rĂ©glementations, et par la persistance de transferts technologiques forcĂ©s. Les aides publiques protĂ©iformes sont Ă lâorigine de distorsions les rĂšgles de lâOMC et pousser Ă sa rĂ©forme 15 Pour traiter ces questions traditionnelles de politique commerciale, il est prĂ©fĂ©rable pour lâUE, du point de vue de ses intĂ©rĂȘts comme de ses valeurs, de privilĂ©gier des solutions fondĂ©es sur des rĂšgles â en cohĂ©rence avec la nature institutionnelle de lâUE, qui est elle-mĂȘme fondĂ©e sur des rĂšgles internationales et a moins de cohĂ©sion politique quâun Ătat, un handicap dans les rapports de force [7]. Lâapproche conflictuelle suivie sous lâadministration Trump nâa dâailleurs guĂšre produit de rĂ©sultats probants â ni mĂȘme de stratĂ©gie cohĂ©rente. 16 En pratique, les efforts pour obtenir une application adĂ©quate des rĂšgles se sont avĂ©rĂ©s frustrants, mĂȘme sâils ne sont pas totalement infructueux. Un exemple est la difficultĂ© de mettre fin aux transferts forcĂ©s de technologie, malgrĂ© des annĂ©es de plaintes Ă ce sujet, y compris auprĂšs lâOMC en 2018 voir Huotari et al., 2022, op. cit.. Des cas plus rĂ©cents montrent que faire respecter leur propriĂ©tĂ© intellectuelle en Chine reste difficile pour les entreprises de lâUE [8]. Autre exemple, la paralysie de lâOrgane de rĂšglement des diffĂ©rends mĂȘme si la crĂ©ation dâun arrangement dâarbitrage dâappel provisoire multipartite MPIA a maintenu la possibilitĂ© de dĂ©cisions exĂ©cutoires entre les membres, dont la Chine, il ne peut jouer le mĂȘme rĂŽle institutionnel. Plus largement, la frustration vient de la difficultĂ© pour ce systĂšme de remĂ©dier Ă lâopacitĂ© et aux obstacles informels qui, sans ĂȘtre spĂ©cifiques Ă la Chine, sont particuliĂšrement importants dans son Ă©conomie. 17 Le domaine dans lequel cette frustration est la plus forte est probablement celui des subventions industrielles. Lâaccord de lâOMC sur les subventions et les mesures compensatoires dĂ©finit des rĂšgles Ă cet Ă©gard, soit en interdisant les aides qui faussent excessivement la concurrence parce quâelles sont subordonnĂ©es aux rĂ©sultats Ă lâexportation ou Ă lâutilisation de produits locaux, soit en rendant passibles de poursuites celles qui sont prĂ©judiciables aux pays partenaires. Dans la pratique, cependant, ce cadre ne parvient pas Ă corriger les distorsions de concurrence, principalement parce que ses rĂšgles sont trop restrictives dans leur dĂ©finition ou trop exigeantes dans les preuves quâelles nĂ©cessitent [9]. 18 LâUE a fait des propositions concrĂštes concernant la rĂ©forme de lâOMC en gĂ©nĂ©ral, et les questions liĂ©es aux subventions en particulier [10], et a rĂ©cemment rĂ©affirmĂ© sa volontĂ© de travailler dans ce sens [11]. Ces efforts doivent ĂȘtre poursuivis. Dans ce domaine oĂč les enjeux ne sont pas de nature principalement bilatĂ©rale, seul un cadre institutionnel multilatĂ©ral, avec la pression des pairs qui lui est associĂ©e, est efficace pour permettre un rĂšglement des diffĂ©rends fondĂ© sur des rĂšgles. Les perspectives dâune rĂ©forme substantielle restent cependant lointaines un accord multilatĂ©ral est clairement hors de portĂ©e dans un avenir proche, et mĂȘme un accord plurilatĂ©ral, qui nĂ©cessiterait une convergence sur le fond entre les principaux acteurs, paraĂźt difficile Ă obtenir. Le contexte est peu propice, notamment parce que la Chine nâest guĂšre incitĂ©e Ă accepter de nouvelles rĂšgles susceptibles de contraindre ses politiques industrielles [12]. Si les efforts pour dialoguer avec la Chine sur cette question doivent ĂȘtre poursuivis, en coordination avec les pays de mĂȘme sensibilitĂ©, ils doivent sâaccompagner de politiques actives visant Ă minimiser le coĂ»t de ces subventions pour lâUE, et Ă amĂ©liorer sa position de nĂ©gociation en limitant les avantages que la Chine peut tirer des pratiques qui faussent la instruments de dĂ©fense commerciale 19 Les instruments de dĂ©fense commerciale sont spĂ©cifiquement conçus pour rĂ©pondre aux situations de concurrence dĂ©loyale. Les mesures antidumping sont les plus utilisĂ©es par lâUE fin 2020, 91 Ă©taient en vigueur Ă lâencontre dâimportations chinoises [13]. Huit mesures destinĂ©es Ă compenser des subventions industrielles Ă©taient en outre appliquĂ©es contre les importations chinoises Ă cette date, ainsi quâune mesure contre les subventions chinoises accordĂ©es aux entreprises Ă capitaux chinois basĂ©es en Ăgypte et exportant depuis ce pays vers lâUE. 20 Les mesures antidumping entraĂźnent de trĂšs fortes baisses des volumes dâimportation, souvent de lâordre de 60 Ă 90 %. Elles couvrent prĂšs de 11 % des importations totales en 2021, une part qui a fortement augmentĂ© au cours de la derniĂšre dĂ©cennie graphique 2. Câest un niveau lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă celui des Ătats-Unis, oĂč 12 % des importations chinoises sont concernĂ©es en 2019 Bown et al., 2020 [14]. Cet instrument a donc un impact trĂšs significatif sur le commerce bilatĂ©ral avec la Chine. Câest pourquoi le diffĂ©rend lancĂ© par la Chine Ă lâOMC en dĂ©cembre 2016 au sujet de la maniĂšre dont elle Ă©tait traitĂ©e dans la procĂ©dure antidumping de lâUE revĂȘtait une importance particuliĂšre. Il reposait sur lâaffirmation selon laquelle, aprĂšs lâexpiration de la pĂ©riode de transition de 15 ans, la Chine devait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une Ă©conomie de marchĂ© et, Ă ce titre, traitĂ©e comme les autres partenaires commerciaux dans les procĂ©dures antidumping. Ce diffĂ©rend a Ă©tĂ© abandonnĂ© par la Chine en juin 2019, validant de facto lâapproche de lâUE qui permet de continuer Ă appliquer la mĂ©thode dite du pays analogue » lorsque lâingĂ©rence de lâĂtat fausse significativement le marchĂ© chinois [15]. En pratique, lâantidumping reste donc lâinstrument clĂ© de dĂ©fense commerciale pour lâUE, Ă la fois puissant et moins difficile Ă mettre en Ćuvre que les des importations depuis la Chine visĂ©es par des mesures antidumping en %Part des importations depuis la Chine visĂ©es par des mesures antidumping en %Lecture La part des importations couverte est calculĂ©e sur la base de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dent lâouverture de lâenquĂȘte pour antidumping.. 21 Cet instrument nâest toutefois pas en mesure dâĂ©quilibrer Ă lui seul les consĂ©quences des subventions industrielles chinoises, et ce pour plusieurs raisons. La premiĂšre est que le recours Ă un tel instrument de dĂ©fense commerciale est par dĂ©finition supposĂ© exceptionnel, rĂ©pondant Ă des situations de concurrence dĂ©loyale. Si la rĂ©forme des instruments de dĂ©fense commerciale de 2018 a ouvert la voie au lancement dâenquĂȘtes par la Commission de maniĂšre spontanĂ©e ex officio », dans la pratique, elles font suite Ă des plaintes de lâindustrie. Du fait de leur complexitĂ© et de leur coĂ»t, deux tiers de ces plaintes se concentrent dans quelques secteurs, comme les mĂ©taux ou les produits mĂ©talliques et les produits chimiques [16]. Une telle concentration risque dâune part de crĂ©er des comportements de captation de rente dans certains secteurs lorsque les capacitĂ©s dâinfluence et de coordination conjuguĂ©es Ă la connaissance fine de ces instruments rendent les procĂ©dures possibles et rentables, et dâautre part dâexclure des secteurs oĂč ces conditions ne sont pas rĂ©unies malgrĂ© la rĂ©alitĂ© dâune concurrence faussĂ©e par des subventions. Pour ces raisons, lâutilisation maximale des procĂ©dures antidumping ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un objectif en 1. Renforcer la coopĂ©ration internationale pour obtenir de la Chine une coordination sur les subventions industrielles. Utiliser de maniĂšre active mais sĂ©lective les instruments de dĂ©fense commerciale. 22 Lâautre limite importante des instruments de dĂ©fense commerciale est quâils ne peuvent traiter que les distorsions de concurrence sur le marchĂ© des biens de lâUE. Ils ne sont ainsi dâaucune utilitĂ© sur le marchĂ© chinois comme sur les marchĂ©s tiers, et ne couvrent pas les services. Dans ce contexte, lâUE sâest concentrĂ©e sur deux outils supplĂ©mentaires pour tenter de rééquilibrer les relations en matiĂšre de commerce et dâinvestissement avec la Chine lâaccord global sur lâinvestissement CAI et une boĂźte Ă outils dâinstruments bilatĂ©ral dâinvestissement 23 Pendant des annĂ©es et jusquâĂ rĂ©cemment, le CAI a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une prioritĂ© pour structurer la relation bilatĂ©rale avec la Chine. De fait, lâaccord comprend des engagements importants de la part de la Chine concernant lâaccĂšs au marchĂ© pour les investissements dans plusieurs secteurs, le comportement des entreprises dâĂtat, la transparence des subventions et les transferts forcĂ©s de technologie. Compte tenu du peu de concessions rĂ©elles faites par lâUE, cet accord a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par la Commission comme un accord permettant un rééquilibrage substantiel des relations Ă©conomiques bilatĂ©rales. Cependant, ses bĂ©nĂ©fices potentiels nous semblent avoir Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©s, en raison de lâincertitude liĂ©e Ă la maniĂšre dont il sera effectivement appliquĂ© et parce que nombre de concessions apparentes Ă©taient des changements que la Chine Ă©tait de toute façon disposĂ©e Ă faire [17]. 24 Quoi quâil en soit, lâaccord est aujourdâhui dans lâimpasse les sanctions rĂ©ciproques ont arrĂȘtĂ© pour de bon le processus de ratification au Parlement europĂ©en, et son aboutissement dans un avenir proche semble trĂšs improbable. Lâaccord de principe a donc Ă©tĂ© annoncĂ© alors que les conditions politiques de sa mise en Ćuvre nâĂ©taient pas rĂ©unies. Cela remet en cause la prioritĂ© donnĂ©e Ă cet accord pour rééquilibrer la relation Ă©conomique bilatĂ©rale. La mise en avant des concessions obtenues de la Chine pour un rééquilibrage de la relation Ă©conomique est rĂ©vĂ©latrice du point faible de lâapproche si lâaccord Ă©tait rĂ©ellement asymĂ©trique, quelles Ă©taient les incitations pour la Chine Ă le faire respecter ? Et si son application est sujette Ă caution, quelle est sa valeur pour lâUE ? La dimension politique de tels accords, frĂ©quemment prĂ©sentĂ©s comme des partenariats, ressort souvent ; ce nâest pas le cas ici, comme lâont montrĂ© les sanctions quelques mois plus tard. Câest pourquoi, dans les circonstances actuelles, tant que le contexte politique ne sâamĂ©liore pas de maniĂšre significative, de sorte que les sanctions soient levĂ©es et que les deux parties sâentendent sur un programme complet programme de coopĂ©ration, nous ne considĂ©rons pas que la ratification du CAI doive ĂȘtre une 2. Ne pas faire de la ratification du CAI une prioritĂ© dans les circonstances boĂźte Ă outils des instruments autonomes 25 Au contraire, lâUE ne doit pas sâattendre Ă ce que le rééquilibrage vienne de concessions chinoises, mais plutĂŽt de ses propres initiatives pour dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts et ses valeurs. Cette logique sous-tend depuis quelques annĂ©es le dĂ©veloppement dâinstruments autonomes, portant sur des domaines clĂ©s variĂ©s, mĂȘme si aucun dâentre eux nâest spĂ©cifique Ă la Chine [18] la nomination dâun procureur commercial » europĂ©en. Ce changement institutionnel, trop rĂ©cent pour ĂȘtre Ă©valuĂ©, est censĂ© incarner et accompagner lâorientation vers la mise en Ćuvre des accords et engagements commerciaux ;le rĂšglement dâapplication 2021/167 adaptant la pratique de lâUE en matiĂšre dâapplication et dâexĂ©cution des rĂšgles commerciales Ă un contexte oĂč le systĂšme de rĂšglement des diffĂ©rends de lâOMC est de facto paralysĂ© ;lâinstrument relatif aux marchĂ©s publics internationaux, adoptĂ© en mars 2022, vise Ă rééquilibrer les conditions dâaccĂšs aux marchĂ©s publics avec les pays tiers qui nâont pas pris dâengagements analogues. Vis-Ă -vis de la Chine, un tel instrument apparaĂźt lĂ©gitime et nĂ©cessaire pour assurer la rĂ©ciprocitĂ©, mais son efficacitĂ© risque dâĂȘtre amoindrie par le fait que ce sont les Ătats membres, et non la Commission, qui dĂ©cideront dâĂ©ventuelles exemptions. Une prise de dĂ©cision centralisĂ©e serait plus efficace, en termes dâindĂ©pendance comme de cohĂ©rence ;le rĂšglement sur les subventions Ă©trangĂšres la Commission a fait circuler une proposition, qui est actuellement Ă©tudiĂ©e par le Parlement europĂ©en PE. Ce rĂšglement est nĂ©cessaire pour contrer lâimpact des subventions Ă©trangĂšres sur le marchĂ© intĂ©rieur par le biais des investissements Ă©trangers ou des fusions-acquisitions. 26 Bien que le rĂšglement sur les subventions Ă©trangĂšres doive encore ĂȘtre finalisĂ©, lâenjeu est dĂ©sormais la mise en Ćuvre cohĂ©rente et efficace de cette panoplie dâoutils. Cela nĂ©cessitera des ressources substantielles et du capital politique, en assurant la transition dâune stratĂ©gie de nĂ©gociation Ă une stratĂ©gie dâ 3. Finaliser le rĂšglement sur les subventions Ă©trangĂšres et mettre lâaccent sur lâutilisation efficace de la panoplie dâinstruments nouveaux » sujets 27 Des enjeux qui nâappartiennent pas au domaine traditionnel des politiques de commerce et dâinvestissement jouent un rĂŽle de plus en plus important dans la dĂ©finition et la gestion de la politique Ă©conomique de lâUE vis-Ă -vis de la Chine. Câest notamment le cas des droits de lâHomme, du changement climatique et de la rĂ©glementation de lâĂ©conomie droits de lâHomme 28 La politique commerciale commune est une composante de lâaction extĂ©rieure de lâUnion, avec les objectifs qui y sont associĂ©s, dont la dĂ©fense des droits de lâHomme article 21 du TraitĂ© de lâUnion europĂ©enne. Par consĂ©quent, les relations Ă©conomiques ne peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©es de questions telles que les violations massives et continues des droits de lâHomme en Chine, le non-respect des engagements internationaux Hong Kong, Convention des Nations unies sur le droit de la mer et le renforcement de la dimension autoritaire du pouvoir dans le pays. Les questions relatives aux droits figurent dâailleurs explicitement dans des accords et instruments spĂ©cifiques [19]. 29 Le dĂ©fi le plus immĂ©diat demeure la rĂ©pression des OuĂŻghours au Xinjiang. Si la rĂ©cente ratification par la Chine de deux conventions de lâOIT sur le travail forcĂ© est positive sur le principe, ce sont des progrĂšs concrets qui sont attendus. Câest ce qui a motivĂ© les propositions visant Ă bannir du marchĂ© unique les produits issus du travail forcĂ©, une mesure dĂ©jĂ dĂ©cidĂ©e par les Ătats-Unis en dĂ©cembre 2021. Au-delĂ de lâinterdiction des produits issus du travail forcĂ©, dĂ©jĂ ancienne aux Ătats-Unis, lâenjeu de ces nouvelles lĂ©gislations est le dĂ©placement la charge de la preuve vers les entreprises, avec des exigences importantes en matiĂšre dâenquĂȘtes et de rapports. 30 Lâexposition directe aux exportations de la rĂ©gion du Xinjiang est, en rĂ©alitĂ©, relativement limitĂ©e pour lâUE. Selon les statistiques officielles, les exportations mondiales de la rĂ©gion du Xinjiang sont estimĂ©es Ă environ 15 milliards dâeuros de marchandises en 2021. Les principaux produits dâexportation sont les produits Ă©lectriques, le concentrĂ© de tomates, les chaussures et les textiles. Plus de 80 % de ces exportations sont traditionnellement destinĂ©es Ă lâAsie centrale. Moins de 1 % des exportations du Xinjiang sont le fait dâentreprises Ă capitaux Ă©trangers, cette part ayant considĂ©rablement diminuĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es. Cependant, lâexposition indirecte par le biais des chaĂźnes dâapprovisionnement internes Ă la Chine modifie sensiblement ce constat. Selon les organisations de dĂ©fense des droits de lâHomme, jusquâĂ 20 % de tous les produits Ă base de coton et jusquâĂ 97 % de tous les panneaux solaires Ă base de polysilicium dans le monde sont hautement susceptibles dâĂȘtre issus de travail forcĂ© ouĂŻghour. Compte tenu de ce contexte, les canaux et la portĂ©e exacte de lâimplication europĂ©enne dans les violations des droits de lâHomme en Chine resteront difficiles Ă dĂ©terminer. 31 Certains Ătats membres, comme la France et les Pays-Bas, ont dĂ©jĂ adoptĂ© une lĂ©gislation visant Ă renforcer la responsabilitĂ© des entreprises et ont introduit des processus de devoir de vigilance. Dâautres gouvernements envisagent des actions similaires, notamment lâAllemagne, lâAutriche, la SuĂšde, la Finlande et le Danemark. Au niveau europĂ©en, le Parlement europĂ©en a proposĂ© une initiative lĂ©gislative en mars 2021 et la Commission a publiĂ© sa proposition de directive le 23 fĂ©vrier 2022. 32 LĂ©gitimes, les mesures relatives au commerce et aux investissements ne sont quâune composante limitĂ©e des politiques de lâUE et leur efficacitĂ© ne doit pas ĂȘtre surestimĂ©e, compte tenu de leur application complexe et des nombreuses possibilitĂ©s de contournement. Il convient donc de prĂȘter une attention particuliĂšre Ă la cohĂ©rence et Ă lâadĂ©quation des rĂ©glementations, qui doivent exiger des entreprises des moyens proportionnels Ă leurs capacitĂ©s, conformĂ©ment aux principes directeurs des Nations unies et aux lignes directrices de lâOCDE, en tenant compte des spĂ©cificitĂ©s sectorielles. Le succĂšs de ces actions Ă©tant difficile Ă dĂ©finir et Ă Ă©valuer, en particulier vis-Ă -vis de la Chine, leur mise en Ćuvre doit laisser suffisamment de place Ă des ajustements 4. En utilisant les politiques commerciales et dâinvestissement pour lutter contre les violations des droits de lâHomme, sâappuyer sur la coordination internationale et veiller Ă la proportionnalitĂ© des rĂ©glementations et lâadaptabilitĂ© des lutte contre le changement climatique 33 Lutter efficacement contre le changement climatique est une responsabilitĂ© commune essentielle sur laquelle lâUE et la Chine devraient dĂ©velopper leur partenariat. La proposition de mĂ©canisme dâajustement carbone Ă la frontiĂšre MACF publiĂ©e par la Commission en juillet 2021 revĂȘt une importance centrale. Son succĂšs dĂ©pendra de la capacitĂ© de lâUE Ă en faire non pas une source de conflits commerciaux, mais une incitation pour les partenaires Ă accĂ©lĂ©rer leur propre transition. 34 Avec des consĂ©quences Ă©conomiques limitĂ©es Ă court terme pour la Chine, ce mĂ©canisme pourrait ĂȘtre beaucoup plus consĂ©quent Ă long terme, surtout si lâon considĂšre lâextension et lâintensification de la taxation du carbone. En supposant que le prix relatif du carbone entre la Chine et lâUE reste inchangĂ© au fil du temps, Bellora et FontagnĂ© 2022 [20] modĂ©lisent les effets que ce mĂ©canisme pourrait avoir sur le commerce bilatĂ©ral les importations de lâUE en provenance de Chine pourraient diminuer de 5 % pour lâensemble des produits manufacturĂ©s dâici 2040, et de 20 % ou plus pour les mĂ©taux, les produits mĂ©talliques et les produits chimiques. 35 En pratique, la façon dont le MACF tiendra compte les politiques chinoises jouera sans doute un rĂŽle essentiel. La Chine a lancĂ© en juin 2021 son systĂšme national dâĂ©change de quotas dâĂ©mission, mais son ambition est limitĂ©e et nâest pas directement comparable au systĂšme dâĂ©change europĂ©en [21]. Sans prĂ©juger de leur ambition future, les politiques chinoises pourraient prendre des formes diffĂ©rentes de celles engagĂ©es par lâUE, comme des contraintes sur la capacitĂ© des centrales au charbon ou une taxe carbone, par exemple. 36 Bien quâil nây ait pas dâĂ©quivalence directe entre ces politiques et un systĂšme dâĂ©change, les efforts correspondants doivent ĂȘtre pris en compte. Pour ce faire, lâaccent doit ĂȘtre mis sur les enjeux de comparabilitĂ© des politiques mises en place tout en maintenant lâĂ©lan vers la mise en Ćuvre du MACF. LâOMC et/ou lâOCDE seraient bien placĂ©es pour accueillir une telle initiative qui pourrait prendre la forme du forum de comparabilitĂ© proposĂ© par Lamy et al. 2021, 2022 [22]. Une coordination autour de prix minimums pourrait Ă©galement ĂȘtre envisagĂ©e, afin de former un club de pays coopĂ©rant Ă la transformation des secteurs industriels et appliquant ensemble un mĂ©canisme commun dâajustement [23]. Ătant donnĂ© lâurgence de la lutte contre le changement climatique, ces initiatives ne doivent pas retarder la mise en Ćuvre du MACF, qui doit rester prioritaire. 37 Si tous les efforts doivent ĂȘtre mis en Ćuvre pour favoriser la coordination sur le climat, nous ne pensons pas que le fait de la lier Ă un impĂ©ratif de coopĂ©ration dans dâautres domaines soit un moyen efficace dâavancer sur ces sujets. 38 ParallĂšlement, la dimension technologique et industrielle de la transition Ă©cologique est un autre dĂ©fi vis-Ă -vis duquel la relation avec la Chine est susceptible de jouer un rĂŽle important. 39 Elle dĂ©tient en effet une position stratĂ©gique dans nombre de matiĂšres premiĂšres, technologies et marchĂ©s concernĂ©s, renforcĂ©e par la prioritĂ© donnĂ©e Ă ces secteurs dans sa politique industrielle. Les avancĂ©es chinoises constituent Ă cet Ă©gard un dĂ©fi, qui peut avoir des effets bĂ©nĂ©fiques, mais suscite des inquiĂ©tudes liĂ©es aux conditions de concurrence, aux subventions industrielles et Ă lâenchevĂȘtrement des systĂšmes dâinnovation. Du fait de leur importance stratĂ©gique, ces secteurs mĂ©ritent une attention particuliĂšre et justifient des politiques ambitieuses afin de sâassurer que lâUE bĂątisse des positions fortes tant dans la recherche appliquĂ©e que dans lâ 5. Sans diffĂ©rer la mise en Ćuvre du MACF, engager un dialogue sur la prise en compte des politiques climatiques chinoises dans un cadre plurilatĂ©ral. Consacrer des efforts spĂ©cifiques pour les technologies vertes dans la recherche et lâ numĂ©rique 40 Les politiques visant Ă rĂ©glementer et Ă taxer le transfert et lâutilisation des informations, des donnĂ©es, des logiciels et des technologies sous-tendent lâavenir du commerce. Ătant lâune des principales puissances numĂ©riques, la Chine aura une influence considĂ©rable sur lâĂ©tablissement des rĂšgles numĂ©riques mondiales, y compris au sein de lâOMC ; elle tente dâailleurs dĂ©jĂ de façonner les rĂšgles du commerce numĂ©rique, par exemple par le biais du Partenariat Ă©conomique rĂ©gional dâensemble RCEP. Ses pratiques sont souvent antagoniques de celles de lâUE la Chine est lâun des pays les plus restrictifs en matiĂšre de commerce numĂ©rique, quâil sâagisse de fiscalitĂ©, dâaccĂšs au marchĂ©, dâĂ©tablissement, de donnĂ©es ou dâĂ©changes ;la Chine applique des politiques numĂ©riques fondamentalement restrictives, oĂč la surveillance est omniprĂ©sente. Depuis la promulgation de la loi sur la cybersĂ©curitĂ© de 2017, les entreprises Ă©trangĂšres sont obligĂ©es de se conformer Ă de nombreuses rĂšgles de cybersĂ©curitĂ©, notamment Ă des processus intrusifs de certification et dâexamen de la sĂ©curitĂ© ;il existe peu de restrictions Ă lâingĂ©rence du gouvernement sur les marchĂ©s numĂ©riques ;les entreprises sont confrontĂ©es Ă des exigences croissantes de localisation, notamment pour lâhĂ©bergement de donnĂ©es et les services de cloud, Ă un large Ă©ventail de restrictions pour les flux transfrontaliers et le transfert de donnĂ©es, et Ă des droits de douane sur les transmissions Ă©lectroniques ;la Chine pratique des politiques mercantiles actives dans le commerce numĂ©rique, notamment par le biais des politiques industrielles, de soutien aux champions nationaux, et des marchĂ©s publics de produits technologiques. 41 Ces restrictions, Ă©galement nĂ©fastes pour la compĂ©titivitĂ© de la Chine dans les services numĂ©riques, rendent difficile toute coordination en la matiĂšre. Lâimbrication entre les fournisseurs chinois de plateformes numĂ©riques et les marchĂ©s mondiaux, en particulier les services impliquant des donnĂ©es personnelles, est susceptible de sâaccroĂźtre comme lâillustrent les enquĂȘtes en cours sur TikTok mais demeure limitĂ©e. Les perspectives sont toutefois diffĂ©rentes pour les services numĂ©riques liĂ©s aux produits et Ă la production industrielle, pour lesquels lâaccĂšs au marchĂ© chinois risque dâĂȘtre problĂ©matique, nĂ©cessitant une redĂ©finition des conditions de rĂ©ciprocitĂ©. Plus de la moitiĂ© des entreprises allemandes interrogĂ©es dans une enquĂȘte rĂ©cente sâattendent Ă ce que les diffĂ©rences rĂ©glementaires relatives au numĂ©rique les empĂȘchent de servir le marchĂ© chinois par les exportations, la production en Chine devenant leur seule option [24]. Les rĂ©glementations de cybersĂ©curitĂ© et de protection des donnĂ©es sont ainsi devenues lâune des dix prĂ©occupations majeures des entreprises europĂ©ennes en Chine, et mĂȘme lâune des cinq premiĂšres pour celles originaires dâ 6. Faire des conditions de rĂ©ciprocitĂ© un levier pour aider les entreprises europĂ©ennes Ă obtenir la transfĂ©rabilitĂ© des donnĂ©es industrielles depuis et vers la Chine, sous rĂ©serve de sĂ©curitĂ© et de la souverainetĂ© et la sĂ©curitĂ© Ă©conomiques au cĆur des objectifs de lâUE 42 Au-delĂ de leur politisation croissante, les relations Ă©conomiques de lâUE avec la Chine apparaissent dĂ©sormais exposĂ©es Ă des risques significatifs de perturbations majeures, avec des enjeux Ă©conomiques bien plus Ă©levĂ©s que ceux vis-Ă -vis de la Russie [25]. Nous estimons que mettre fin Ă lâinterdĂ©pendance Ă©conomique nâest pas une rĂ©ponse adaptĂ©e les Ă©changes sont Ă lâorigine de gains Ă©conomiques significatifs [26] et, malgrĂ© les asymĂ©tries constatĂ©es, ils crĂ©ent des intĂ©rĂȘts communs qui sont indispensables pour nourrir des relations durables et constructives, y compris dans la rĂ©ponse aux dĂ©fis communs. Cela justifie toutefois de placer la souverainetĂ© et la sĂ©curitĂ© Ă©conomiques au cĆur des objectifs de la politique de lâUE vis-Ă -vis de la Chine, afin de minimiser les vulnĂ©rabilitĂ©s, dâavoir les moyens dâagir de maniĂšre indĂ©pendante et de poursuivre des objectifs fondamentaux. Le but dâune telle stratĂ©gie est donc de construire une interdĂ©pendance plus sĂ»re, et non un dĂ©couplage total. 43 MĂȘme si lâUE pĂątit de la politique chinoise de sĂ©curitĂ© Ă©conomique, il nâest pas souhaitable de lâimiter ; en revanche, il y a beaucoup Ă apprendre de ses principaux partenaires asiatiques. Le Japon, la CorĂ©e du Sud, TaĂŻwan et lâAustralie entretiennent avec la Chine des liens Ă©conomiques beaucoup plus Ă©troits que lâUE et ses Ătats membres, occasionnellement teintĂ©s de graves diffĂ©rends, de tensions et de sanctions. Dans ces Ă©pisodes, ils ont gĂ©nĂ©ralement fait preuve dâune rĂ©silience remarquable, sâadaptant par des rĂ©ponses concrĂštes sans pour autant renoncer aux avantages de leurs Ă©changes avec la Chine. Ainsi, confrontĂ© Ă la rupture dâapprovisionnement de terres rares par la Chine suite au diffĂ©rend bilatĂ©ral de 2010 autour des Ăźles Senkaku/Diaoyu [27], le Japon a menĂ© une politique volontariste pour rĂ©duire durablement sa dĂ©pendance dans ce domaine, ramenant la part de la Chine dans ses importations de 90 % en 2008 Ă 58 % en 2020. Le TrĂ©sor australien a amĂ©liorĂ© le renseignement et lâĂ©valuation stratĂ©gique des capacitĂ©s, des intentions et des vulnĂ©rabilitĂ©s de la Chine, y compris en dĂ©veloppant les analyses qui sous-tendent les stratĂ©gies de diversification. La CorĂ©e du Sud et TaĂŻwan ont construit des positions Ă©conomiques trĂšs fortes les rendant indispensables dans des secteurs stratĂ©giques notamment les semi-conducteurs, prĂ©cieuse pour faire face aux Ă©pisodes de lâinterdĂ©pendance avec la Chine plus sĂ»re 44 Une Ă©valuation sophistiquĂ©e et dynamique des dĂ©pendances europĂ©ennes est nĂ©cessaire pour renforcer la souverainetĂ© Ă©conomique et la sĂ©curitĂ© de lâUE vis-Ă -vis de la Chine [28]. 45 Lâaccent doit ĂȘtre mis sur les dĂ©pendances stratĂ©giques, dĂ©finies par la Commission europĂ©enne comme les dĂ©pendances qui sont considĂ©rĂ©es comme dâimportance critique pour les intĂ©rĂȘts stratĂ©giques de lâUE et de ses Ătats membres, tels que la sĂ©curitĂ©, la sĂ»retĂ©, la santĂ© et la transition Ă©cologique et numĂ©rique » cf. Commission europĂ©enne, 2021c, op. cit.. Lâimportance critique des secteurs doit ĂȘtre Ă©valuĂ©e de maniĂšre qualitative, sur la base de leur caractĂšre indispensable ou de leur intĂ©rĂȘt stratĂ©gique, en particulier pour les infrastructures critiques et les secteurs liĂ©s aux enjeux de dĂ©fense. La vulnĂ©rabilitĂ©, en revanche, doit ĂȘtre Ă©valuĂ©e Ă un niveau fin, sur la base des statistiques commerciales dĂ©taillĂ©es. Lâobjectif est dâidentifier les cas oĂč lâapprovisionnement dĂ©pend dâun nombre limitĂ© de sources extra-europĂ©ennes, avec des possibilitĂ©s de substitution limitĂ©es. Bien que leur frĂ©quence varie considĂ©rablement dâune mĂ©thode Ă lâautre, les analyses montrent que de telles dĂ©pendances ne sont pas rares [29], notamment pour certaines matiĂšres premiĂšres, les composants Ă©lectroniques, les produits chimiques et les ingrĂ©dients pharmaceutiques. Elles concluent invariablement que le principal partenaire vis-Ă -vis duquel de telles dĂ©pendances stratĂ©giques apparaissent est la Chine. Un cas extrĂȘme et important est celui des terres rares, dont la Chine assure 98 % de lâapprovisionnement de lâUE cf. Commission europĂ©enne, 2020, op. cit.. 46 La dĂ©pendance Ă lâĂ©gard du marchĂ© chinois a Ă©galement son importance. La Chine a dĂ©jĂ utilisĂ© lâaccĂšs Ă son marchĂ© comme un outil de sanction ou de coercition, par exemple rĂ©cemment contre lâAustralie et la Lituanie, et contre les entreprises europĂ©ennes qui prennent des mesures contre le travail forcĂ© au Xinjiang. Une dĂ©pendance excessive Ă lâĂ©gard du marchĂ© chinois peut donc ĂȘtre une source de vulnĂ©rabilitĂ©. De fait, de nombreuses grandes entreprises europĂ©ennes sont fortement exposĂ©es Ă la Chine bien que les estimations varient, il apparaĂźt clairement quâune part substantielle dâentre elles, probablement de lâordre dâun tiers, tirent plus de 10 % de leurs revenus totaux de la Chine [30]. Toutefois, ce chiffre regroupe lâensemble des revenus, quel que soit le lieu de production. Du point de vue des politiques publiques, cependant, les filiales en Chine comptent moins que les unitĂ©s europĂ©ennes, car elles sont moins directement liĂ©es Ă lâemploi et Ă la production en Europe. Se concentrer sur les exportations vers la Chine fournit donc une autre mesure de lâexposition au marchĂ© chinois, et les calculs basĂ©s sur les donnĂ©es des entreprises françaises tĂ©moignent dâordres de grandeur assez diffĂ©rents [31] en 2019, les exportations vers la Chine reprĂ©sentaient plus de 5 % de la production sur le territoire français pour seulement 1,7 % des entreprises manufacturiĂšres françaises, et pour 4,3 % des grandes cf. tableau et Huotari, 2022, op. cit.. En somme, lâexposition au marchĂ© chinois est bien plus importante si lâon considĂšre lâensemble des revenus des entreprises de lâUE sur le marchĂ© chinois. Si les investisseurs privĂ©s » se prĂ©occupent du premier cas â et devraient ĂȘtre conscients de lâampleur de leur exposition au risque gĂ©opolitique en Chine â, les politiques publiques devraient principalement se concentrer sur le second. En consĂ©quence, la puissance publique devrait reconsidĂ©rer lâopportunitĂ© de fournir des garanties gouvernementales pour les investissements privĂ©s en Chine, en fonction du contexte plus large de la relation bilatĂ©rale. 47 La dĂ©pendance dâentreprises similaires ou de secteurs entiers vis-Ă -vis du marchĂ© chinois peut ĂȘtre une autre source de vulnĂ©rabilitĂ©, face aux stratĂ©gies chinoises qui limitent de facto la concurrence Ă©trangĂšre. Cela constitue un enjeu de compĂ©titivitĂ© Ă long terme pour lâEurope lorsque les activitĂ©s Ă plus forte valeur ajoutĂ©e et Ă forte intensitĂ© dâinnovation sont systĂ©matiquement dĂ©localisĂ©es. Pour faire face Ă ces menaces, il faut surveiller de prĂšs lâĂ©volution des relations entre lâEurope et la Chine en matiĂšre de R&D et de systĂšmes dâ 7. Renforcer la capacitĂ© dâanalyse de lâUE sur les vulnĂ©rabilitĂ©s, la rĂ©silience et les dĂ©fis de compĂ©titivitĂ© associĂ©s Ă lâintrication des relations Ă©conomiques et dâinnovation de lâUE avec la Ă lâexport vers la Chine parmi les firmes françaises productrices de biens selon leur taille proportion dâentreprises selon la part que les exports vers la Chine reprĂ©sentent dans leur chiffre dâaffaires dĂ©clarĂ© en France, en %PMEETIGEEnsemblePas dâexport88,741,422,685,1Part des exports vers la Chine dans le chiffre dâaffaires dĂ©clarĂ© en France 20 %0,30,40,00,3Part des exports vers la Chine dans le chiffre dâaffaires de la catĂ©gorie0,50,91,61,3Part de la catĂ©gorie dans les ventes totales dĂ©clarĂ©es en France11,929,758,3100,0DĂ©pendance Ă lâexport vers la Chine parmi les firmes françaises productrices de biens selon leur taille proportion dâentreprises selon la part que les exports vers la Chine reprĂ©sentent dans leur chiffre dâaffaires dĂ©clarĂ© en France, en %Champ Entreprises productrices de biens uniquement, hors agriculture et industries rĂ©ponses europĂ©ennes ? 48 Pour faire face Ă ces dĂ©pendances stratĂ©giques, il faut poursuivre deux objectifs la rĂ©silience â limiter les vulnĂ©rabilitĂ©s et se renforcer pour absorber les chocs â et lâinfluence â renforcer la capacitĂ© Ă agir et Ă façonner les enjeux internationaux, en fixant des rĂšgles, en influençant les partenaires et en se dotant de positions concurrentielles fortes. 49 Plusieurs objectifs doivent ĂȘtre poursuivis pour amĂ©liorer la rĂ©silience utiliser les forums multilatĂ©raux pour sâattaquer aux violations des accords internationaux et se coordonner avec des partenaires partageant ces objectifs. LâUE vient de lancer une procĂ©dure devant lâOMC Ă propos de la Lituanie. Dâautres, comme lâAustralie, lâont fait avec succĂšs dans des Ă©pisodes de coercition. Le format G7, le Conseil Commerce et Technologie » UE-Ătats-Unis et les dialogues avec le Japon et lâAustralie peuvent servir Ă coordonner lâinterprĂ©tation des rĂšgles internationales et les propositions dâĂ©volution de celles-ci ;un accĂšs sĂ©curisĂ© aux matiĂšres premiĂšres critiques. MalgrĂ© les quatre communications publiĂ©es par la Commission europĂ©enne sur ce sujet depuis 2011, la situation reste prĂ©occupante, surtout dans un contexte oĂč la transition Ă©cologique va transformer, et dans de nombreux cas augmenter, la dĂ©pendance Ă lâĂ©gard de matiĂšres premiĂšres spĂ©cifiques. La mise en pratique des plans dâaction proposĂ©s devrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une prioritĂ©, notamment par le biais dâune stratĂ©gie de diversification proactive [32] ;sĂ©curiser les chaĂźnes dâapprovisionnement critiques. La diversification, le friend-shoring » lâapprovisionnement via des pays amis » et dans certains cas le stockage devraient ĂȘtre envisagĂ©s en premier lieu, en raison de leur rapport coĂ»t-efficacitĂ©. Les pouvoirs publics pourraient contribuer Ă fournir des informations prĂ©cises et Ă sensibiliser les acteurs privĂ©s. Il convient dâenvisager des mesures dâincitation plus ciblĂ©es Ă lâintention des industries et des entreprises afin quâelles diversifient leurs approvisionnements et leur expansion sur les marchĂ©s mondiaux en dehors de la Chine, mais uniquement pour certains produits dâimportance critique pour lesquels les vulnĂ©rabilitĂ©s sont importantes ;protĂ©ger les infrastructures et les biens essentiels. La rĂ©silience doit Ă©galement ĂȘtre prise en compte au niveau des infrastructures et des Ă©cosystĂšmes techno- logiques Ă©mergents par le biais dâune mĂ©thode robuste et cohĂ©rente, comme celle dĂ©veloppĂ©e pour la boĂźte Ă outils de lâUE pour la sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux 5G » ;amĂ©liorer la surveillance et le contrĂŽle des flux Ă©conomiques. MalgrĂ© des amĂ©liorations significatives, des questions subsistent quant Ă la capacitĂ© des autoritĂ©s europĂ©ennes Ă contrĂŽler correctement le bĂ©nĂ©ficiaire final lorsque des schĂ©mas complexes sont en jeu, ou lorsque les investissements sont infĂ©rieurs aux seuils Ă©tablis. RĂ©cemment, lâUE a Ă©galement mis Ă niveau et modernisĂ© son rĂšglement sur le contrĂŽle des exportations, ce qui est susceptible dâaugmenter les cas liĂ©s Ă la Chine. La pertinence dâun filtrage des investissements sortants est Ă©galement Ă réévaluer, en considĂ©rant les exemples Ă©tablis ou dĂ©battus en CorĂ©e du Sud, Ă TaĂŻwan, et maintenant aux Ătats-Unis ;prĂ©venir les transferts indĂ©sirables de propriĂ©tĂ© intellectuelle et de technologie, en amĂ©liorant lâexamen des transferts de technologie et des coopĂ©rations de recherche avec la Chine et en renforçant la coordination avec des partenaires en matiĂšre de cybersĂ©curitĂ© vis-Ă -vis de la Chine. 50 Pour amĂ©liorer la pertinence de la stratĂ©gie europĂ©enne vis-Ă -vis de la Chine, il convient de promouvoir des objectifs supplĂ©mentaires, plus offensifs renforcer les positions dans les nouvelles technologies en sâappuyant sur les Ă©cosystĂšmes industriels. Alors que lâinnovation radicale prend de plus en plus dâimportance, lâambition des politiques industrielles chinoises renforce la nĂ©cessitĂ© de stimuler la recherche fondamentale et lâindustrialisation prĂ©coce, de crĂ©er de nouveaux marchĂ©s lĂ oĂč ils sont nĂ©cessaires et de catalyser le dĂ©veloppement de nouveaux Ă©cosystĂšmes technologiques. La nouvelle stratĂ©gie industrielle europĂ©enne dĂ©finie en 2020, qui vise Ă amĂ©liorer la cohĂ©rence entre les politiques de concurrence et les politiques industrielles, en favorisant notamment les alliances industrielles, est la bienvenue pour relever ces dĂ©fis. Mais cela ne va pas sans poser certains problĂšmes, et le dĂ©bat sur les rĂšgles rĂ©visĂ©es en matiĂšre dâaides dâĂtat appliquĂ©es aux PIIEC projets importants dâintĂ©rĂȘt europĂ©en commun [33] souligne la nĂ©cessitĂ© de contrĂŽler minutieusement lâutilisation de ces instruments, en veillant Ă ce quâils soient effectivement ouverts Ă une large participation et Ă ce quâils ne servent pas de couverture Ă une course aux subventions entre les Ătats membres [34] ; consolider les positions fortes. Ătre leader dans des secteurs importants renforce la position de nĂ©gociation en cas de tension. Compte tenu de lâinertie de nombreux domaines technologiques, consolider une position forte [35] est souvent une stratĂ©gie plus rentable que de remĂ©dier aux vulnĂ©rabilitĂ©s ;rĂ©glementer et fixer des normes au niveau mondial. Si lâUE a acquis une influence croissante au cours des derniĂšres dĂ©cennies en influençant les normes de jure et de facto dans le monde entier [36], lâ effet Bruxelles » ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme acquis, dâautant que la Chine a fixĂ© des objectifs ambitieux en matiĂšre dâinfluence normative. La volontĂ© de renforcer lâimpact rĂ©glementaire de lâUE » doit ĂȘtre Ă©tayĂ©e par une rĂ©elle capacitĂ© industrielle et dâinnovation, une coordination efficace et des incitations pour les fabricants europĂ©ens Ă investir dans des processus de standardisation. En outre, lâUE devrait demander un accĂšs effectif aux institutions chinoises qui Ă©tablissent les normes et standards comme condition prĂ©alable Ă toute forme de coopĂ©ration bilatĂ©rale en la matiĂšre ;poursuivre une stratĂ©gie de partenariat compĂ©titive. La prioritĂ© de lâUE Ă de nouveaux partenariats numĂ©riques internationaux va dans ce sens. Le projet Global Gateways donne lieu Ă un ensemble de projets visibles, une coordination dĂ©cloisonnĂ©e et efficace Ă Bruxelles, une meilleure inclusion des Ătats membres via la prĂ©sidence tournante du Conseil et du secteur privĂ© via le conseil consultatif. 51 Ces objectifs sâĂ©cartant dâune optimisation Ă©conomique immĂ©diate, leur poursuite aura inĂ©vitablement un coĂ»t. Lâambition des rĂ©ponses dĂ©pendra des moyens consacrĂ©s, et de leur rapport coĂ»t-efficacitĂ©. 52 Compte tenu de lâĂ©tendue des domaines politiques concernĂ©s et de la nĂ©cessitĂ© dâune mise en Ćuvre plus cohĂ©rente et plus efficace, une adaptation institutionnelle paraĂźt justifiĂ©e, afin dâamĂ©liorer Ă la fois lâinformation et la dĂ©cision. Les initiatives des gouvernements japonais, nĂ©erlandais ou australien visant Ă accroĂźtre le niveau dâattention et de coordination entre les ministĂšres sur les questions de sĂ©curitĂ© Ă©conomique montrent la voie Ă suivre. LâEurope bĂ©nĂ©ficierait de la mise en place dâun systĂšme Ă©quivalent de conseil, de recherche et de soutien en matiĂšre de renseignement, qui Ă©value les vulnĂ©rabilitĂ©s spĂ©cifiques et les dĂ©fis de rĂ©silience associĂ©s. Au-delĂ de lâanalyse et de la coordination, la gestion des relations de lâUE avec la Chine est dĂ©sormais du ressort des dirigeants politiques du plus haut niveau chefsache, comme le soulignait dĂ©jĂ la vision stratĂ©gique » de lâUE de 2019. Ă cet Ă©gard, il pourrait ĂȘtre utile de rĂ©unir la direction politique des relations Ă©conomiques extĂ©rieures de lâUE sous lâautoritĂ© dâun vice-prĂ©sident exĂ©cutif de la 8. PrivilĂ©gier une approche intĂ©grĂ©e des dĂ©fis de la sĂ©curitĂ© Ă©conomique et de la souverainetĂ© vis-Ă -vis de la Chine, tenant compte de lâefficacitĂ© des rĂ©ponses au regard de leur coĂ»t. Renforcer la capacitĂ© institutionnelle de lâUE, par exemple en crĂ©ant un poste de vice-prĂ©sident exĂ©cutif de la Commission europĂ©enne, chargĂ© des relations Ă©conomiques extĂ©rieures. 53 La gestion des relations Ă©conomiques bilatĂ©rales avec la Chine est de plus en plus imbriquĂ©e dans des questions stratĂ©giques plus larges, liĂ©es Ă la souverainetĂ© et Ă la sĂ©curitĂ© de lâUE. Une telle adaptation sera un dĂ©fi, qui peut sâavĂ©rer coĂ»teux Ă diffĂ©rents Ă©gards et doit ĂȘtre apprĂ©hendĂ© dans une perspective intĂ©grĂ©e. Pour le relever de façon coordonnĂ©e, les prioritĂ©s doivent ĂȘtre la cohĂ©rence, lâunitĂ© et la auteurs tiennent Ă remercier Kevin Parra Ramirez, conseiller scientifique au CAE, et Madeleine PĂ©ron, Ă©conomiste au CAE, pour leur excellente contribution Ă la prĂ©paration de cette Note. Ils sont Ă©galement redevables Ă Pierre Cotterlaz et Kevin Lefebvre, qui ont effectuĂ© des calculs spĂ©cifiques pour cette Note, ainsi quâĂ Max Zenglein et Cecilia Bellora, qui ont partagĂ© des documents non publiĂ©s liĂ©s Ă leurs recherches. Ils sont Ă©galement reconnaissants Ă ceux, trop nombreux pour ĂȘtre nommĂ©s individuellement, qui ont acceptĂ© de partager leur expertise lors des auditions, ainsi quâaux membres du CAE, pour leurs Note sâappuie sur des travaux dĂ©taillĂ©s dans le Focus du CAE associĂ© Huotari M., S. Jean, K. Parra Ramirez et M. PĂ©ron 2022 Dissecting EU-China Economic Relations », Focus du CAE, n° 086-2022, juillet. Notes [1] Commission europĂ©enne 2019 EU-China. A Strategic Outlook, EC and HR/VP Contribution to the European Council, mars, p. 1. [2] Voir Huotari et al. 2022 op. cit. et Chimist F. 2021 Chasing the Gost of Transatlantic Cooperation to Level the Playing Field with China Time for Action, MERICS China Monitor, octobre. [3] Voir European Union Chamber of Commerce in China EUCCC 2021a Business Confidence Survey 2021, Rapport de lâEUCCC, juin, et European UnionChamber of Commerce in China EUCCC 2021b European Business in China », EUCCC Position Paper, n°2021/222, septembre. [4] Voir EUCCC 2021a et b et MERICS 2022 Chinaâs Innovation Ecosystem Right for Many but not for All », Ă paraĂźtre, basĂ© sur une enquĂȘte et des entretiens semi-structurĂ©s approfondis avec des entreprises europĂ©ennes du groupe de travail R&D de lâEUCCC. [5] MERICS 2022 op. cit. [6] Voir le Focus associĂ© pour une description plus dĂ©taillĂ©e des enjeux, cf. Huotari, 2022, op. cit. [7] Pour une analyse approfondie de la maniĂšre dont le multilatĂ©ralisme reste utile pour traiter avec la Chine, voir Mavroidis et A. Sapir 2021 China and the WTO. Why Multilateralism Still Matters, Princeton University Press. [8] Voir le cas soulevĂ© par lâUE contre la Chine en fĂ©vrier 2022 pour avoir empĂȘchĂ© les entreprises de lâUE de sâadresser Ă un tribunal Ă©tranger pour protĂ©ger et utiliser leurs brevets OMC, DS611. [9] Il convient Ă©galement de noter que les exigences en matiĂšre de notifications ne sont pas bien respectĂ©es, notamment par la Chine, dont les derniĂšres notifications ont Ă©tĂ© Ă©mises en 2019, pour les annĂ©es 2017 et 2018, et Ă©taient loin dâĂȘtre complĂštes comme indiquĂ© dans SecrĂ©tariat de lâOMC 2021 Examen des politiques commerciales Chine, Rapport, septembre. [10] Commission europĂ©enne 2018 Document de rĂ©flexion de lâUE sur la rĂ©forme de lâOMC, 18 septembre. [11] Commission europĂ©enne 2021a Examen de la politique commerciale. Une politique commerciale ouverte, durable et affirmĂ©e, fĂ©vrier. [12] Le dialogue dit trilatĂ©ral » avec les Ătats-Unis et le Japon nâa eu aucun rĂ©sultat visible entre janvier 2020 et sa rĂ©cente relance, ce qui suggĂšre que mĂȘme la coordination entre des pays qui partagent des vues similaires sur de nombreuses questions est complexe. [13] Commission europĂ©enne 2021b 39th Annual Report from the Commission to the European Parliament and the Council on the EUâs Anti-Dumping, Anti-Subsidy and Safeguard activities and the Use of Trade Defence Instruments by Third Countries targeting the EU in 2020, Document de travail accompagnant le rapport de la Commission au Parlement europĂ©en et au Conseil, SWD2021 234 final. [14] Bown et al. 2020 trouvent un taux de couverture nettement infĂ©rieur pour lâUE, principalement parce quâils mesurent les parts dâimportation au cours de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dant la mise en Ćuvre des mesures, alors que nous nous fondons sur lâannĂ©e prĂ©cĂ©dant lâouverture de lâenquĂȘte, voir Bown M. Cieszkowsky, A. Erbahar et J. Signoret 2020 Temporary Trade Barriers Database », Banque mondiale. [15] Voir Bellora C. et S. Jean. 2016 Granting Market Economy Status to China in the EU An Economic Impact Assessment », CEPII Policy Brief, n° 11. [16] Cf. Cour des comptes europĂ©enne 2020 Instruments de dĂ©fense commerciale le systĂšme de protection des entreprises de lâUE contre les importations faisant lâobjet dâun dumping ou subventionnĂ©es fonctionne bien, Rapport spĂ©cial 2020/17. [17] Voir Godement F. 2021 Wins and losses in the EU-China Investment Agreement CAI, Institut Montaigne, fĂ©vrier. [18] Les instruments qui relĂšvent de la souverainetĂ© et de la sĂ©curitĂ© Ă©conomiques, comme le contrĂŽle des investissements, lâinstrument anti-coercition ou le contrĂŽle des exportations, sont traitĂ©s dans la section suivante. [19] Par exemple, lâaccord CAI visait Ă©galement Ă Ă©tablir un point dâancrage plus solide pour lâapplication des droits du travail en Chine. [20] Bellora C. et L. FontagnĂ© 2022 LâUE Ă la recherche dâun mĂ©canisme dâajustement aux frontiĂšres du carbone compatible avec lâOMC », Document de travail du CEPII, n° 2022-01, mars. Commentaires basĂ©s sur les rĂ©sultats dĂ©taillĂ©s fournis par les auteurs. [21] Le systĂšme dâĂ©change chinois sâapplique au seul secteur de lâĂ©lectricitĂ© avec un prix fluctuant autour de 8 dollars par tonne jusquâĂ prĂ©sent ; il repose sur des rĂ©fĂ©rences spĂ©cifiques Ă chaque technologie et un systĂšme dâallocations gratuites. Voir par exemple Tu 2021 Chinaâs Long Quest for an Appropriate Carbon Pricing Regime » in Can the Biggest Emitters Set Up a Climate Club ? Une revue des dĂ©bats internationaux sur la tarification du carbone, Mathieu ed., Ătudes de lâIFRI. [22] Lamy P., G. Pons et P. Leturcq 2021 GT6. Vers un mĂ©canisme dâajustement carbone aux frontiĂšres », Europe Jacques Delors Policy Paper, juillet et Lamy P., G. Pons, I. Garzon et L. Kauffmann 2022 GT8. Aspects internes et internationaux du MACF de lâUE », Europe Jacques Delors Policy Paper, fĂ©vrier. [23] Voir par exemple Goldthau A. et S. Tagliapietra 2022 How an Open Climate Club Can Generate Carbon Dividends for the Poor, Euractiv Network, janvier. [24] Voir Matthes J. 2021 Wettbewerbsverzerrungen durch China. Akademische Evidenz und Ergebnisse einer Befragung Deutscher Unternehmen », IW-Report, n° 11. [25] En 2021, 22,3 % des importations de lâUE provenaient de Chine, contre 7,7 % de Russie. ParallĂšlement, 10,2 % des exportations de lâUE Ă©taient destinĂ©es Ă la Chine, contre 4,1 % Ă la Russie. [26] Sur les gains pour les consommateurs français, voir par exemple Carluccio J., P. Gautier et S. Guilloux-Nefussi 2018 Dissecting the Impact of Imports from Low-Wage Countries on French Consumer Prices », Banque de France Working Paper, n° 672. [27] Voir, par exemple, lâarticle du Quartz du 23 avril 2021 Japanâs Global Rare Earths Quest Holds Lessons for the US and Europe, [28] Voir notamment Bonneau C. et M. Nakaa 2020 VulnĂ©rabilitĂ© des approvisionnements français et europĂ©ens », TrĂ©sor-Eco, n° 274, dont la mĂ©thodologie a Ă©tĂ© reprise et Ă©tendue dans Commission europĂ©enne 2021c DĂ©pendances et capacitĂ©s stratĂ©giques », Document de Travail des Services de la Commission, n° SWD 352. Voir Ă©galement Zenglein 2020 Mapping and Recalibrating Europeâs Economic Interdependence with China », MERICS China Monitor, 18 novembre et Jaravel X. et I. MĂ©jean 2021 Quelle stratĂ©gie de rĂ©silience dans la mondialisation ? », Note du CAE, n° 64, avril. Pour les matiĂšres critiques, diffĂ©rentes mĂ©thodologies peuvent ĂȘtre utilisĂ©es, en sâappuyant sur les informations spĂ©cifiques sur les rĂ©serves et la production disponibles dans ce cas par exemple, Commission europĂ©enne 2020 Critical Raw Materials Resilience Charting a Path Towards Greater Security and Sustainability », n° COM2020/474, septembre. Pour des Ă©valuations plus globales, voir Ă©galement les rapports de prospective stratĂ©gique de la Commission europĂ©enne, publiĂ©s chaque annĂ©e depuis 2020, et les tableaux de bord de rĂ©silience associĂ©s. [29] La part des produits concernĂ©s est Ă©valuĂ©e Ă 2,4 % par Bonneau et Nakaa 2020, op. cit., 2,7 % par la Commission europĂ©enne 2021c, 11,8 % par Zenglein 2020, op. cit., et 6,4 % par Jaravel et MĂ©jean 2021, op. cit.. [30] Voir Huotari et al. 2022, op. cit. pour une analyse plus dĂ©taillĂ©e. [31] Un autre canal reliant directement la production en Europe Ă la demande chinoise est celui des ventes aux voyageurs chinois, qui sont importantes, en particulier pour les produits de luxe. [32] Au niveau français, le Rapport Varin, remis au gouvernement dĂ©but 2022 dans le cadre du plan dâinvestissement France 2030, traite Ă©galement de cette question. [33] Smart and Selective Use of the IPCEI Instrument », document officieux conjoint de la RĂ©publique tchĂšque, du Danemark, de la Finlande, de lâIrlande, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, des Pays-Bas, de la Slovaquie, de lâEspagne et de la SuĂšde, 28 avril 2021. [34] Voir aussi Poitier N. et P. Weil 2022 Opaque and Ill-Defined The Problems with Europeâs IPCEI Subsidy Framework », Bruegel Blog Post, 26 janvier. [35] En particulier, lâUE est de loin le principal fournisseur de la Chine en matiĂšre de machines et dâĂ©quipements industriels Zenglein, 2020, op. cit., et dĂ©tient des positions trĂšs fortes dans le domaine pharmaceutique Cotterlaz P., G. Gaulier, A. Sztulman et D. Ănal 2022 Industrie pharmaceutique europĂ©enne quand rentabilitĂ© rime avec vulnĂ©rabilitĂ© », La Lettre du CEPII, n° 423, CEPII, janvier. [36] Bradford A. 2020 The Brussels Effect How the European Union Rules the World, Oxford University Press.
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RAPPORTLe monde FĂV. 2022de lâInternet des objets des dynamiquesĂ maĂźtriserLE MONDE DE LâINTERNET DES OBJETS DES DYNAMIQUES Ă MAĂTRISER Sous la direction scientifique de Claude Kirchner Directeur du ComitĂ© national pilote dâĂ©thique du numĂ©rique et directeur de recherche Ă©mĂ©rite dâInria Rapporteurs Anne Faure Mohamed Harfi Antoine Naboulet Ăva Tranier FĂVRIER 2022AVANT-PROPOSDĂ©jĂ largement prĂ©sent dans notre vie quotidienne et pourtant encore difficile Ă apprĂ©hender, lâInternet des objets lâIdO implique une Ă©volution profonde de lâInternet quenous connaissons. Il ne sâagit plus de relier des tablettes, des ordinateurs, des tĂ©lĂ©phonesentre eux, mais de rendre communiquant tout Ă©lĂ©ment du monde physique, abolissant enquelque sorte les frontiĂšres entre objets physiques et monde virtuel. Câest le caractĂšre Ă la fois Ă©mergent, avec une croissance trĂšs rapide, et multidimensionnel de lâIdO â diversitĂ©des objets concernĂ©s, des cas dâapplication possibles, des technologies associĂ©es â quirend difficile la comprĂ©hension des transformations sociales et des impactsenvironnementaux que provoque le dĂ©veloppement massif de lâ lettre de mission adressĂ©e par la ministre de la Transition Ă©cologique1, Mme BarbaraPompili et le secrĂ©taire dâĂtat au numĂ©rique M. CĂ©dric O nous a fixĂ© pour objectifsdâapporter des clĂ©s de comprĂ©hension et dâanalyse sur les technologies de lâInternet desobjets, et dâen Ă©valuer les principaux impacts sur lâenvironnement et sur la vie quotidiennedes Français, tant par leur impact social sur le dĂ©veloppement des usages que sur lesquestions quâelles soulĂšvent notamment en matiĂšre de protection de la vie travaux prĂ©sentĂ©s ci-aprĂšs soulignent dâabord lâextrĂȘme difficultĂ© Ă cerner un sujetaussi vaste et aussi complexe, pour un objet dont il nâexiste aujourdâhui aucune dĂ©finitionarrĂȘtĂ©e, aucun outil statistique de mesure, ni cadre juridique pourquoi il Ă©tait nĂ©cessaire que France StratĂ©gie sâappuie sur un large spectre decompĂ©tences extĂ©rieures, en rĂ©unissant un comitĂ© ad hoc de quatorze experts issus dumonde acadĂ©mique, mais aussi de reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile, du monde politiqueou de membres dâinstitutions spĂ©cialisĂ©es2. Je tiens Ă remercier particuliĂšrement lesnombreuses contributions de chacun des membres du comitĂ©, qui sâest rĂ©uni chaquesemaine pour des rĂ©unions de travail, pendant quatre Voir annexe 1. 3 FĂVRIER 20222 Voir annexe monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserLe travail du comitĂ© nâaurait pas Ă©tĂ© possible sans lâimplication diligente de M. ClaudeKirchner, directeur du ComitĂ© national pilote dâĂ©thique du numĂ©rique et directeur derecherche Ă©mĂ©rite dâInria, qui a prĂ©sidĂ© le comitĂ© et animĂ© ses travaux en assurant avecrigueur le pilotage scientifique de la mission. Je lâen remercie rapport est aussi le fruit dâune trentaine dâauditions1 qui se sont tenues entre la mi-septembre et la mi-dĂ©cembre 2021. Je remercie les intervenants pour leur disponibilitĂ© etla qualitĂ© de leurs StratĂ©gie a Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâappui des cabinets Boston Consulting GroupBCG et Ernst & Young-Parthenon EY-Parthenon, dans le cadre dâune prestationfinancĂ©e par la Direction gĂ©nĂ©rale des entreprises du ministĂšre de lâĂconomie, desFinances et de la Relance Service Ăconomie numĂ©rique et des contributions du rĂ©seaudes services Ă©conomiques Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor.Les travaux du cabinet BCG/EY-Parthenon nous ont permis notamment dâapprofondirnotre approche des cas dâusage et de complĂ©ter notre analyse du cadre juridique dudĂ©ploiement de lâIdO, dans une perspective Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor a conduit une enquĂȘte comparative auprĂšs de huit pays,Inde, IsraĂ«l, Chine, Chili, Japon, NigĂ©ria, Finlande et Estonie. Ces derniers ont Ă©tĂ©sĂ©lectionnĂ©s avec le comitĂ© dâexperts sur la base de critĂšres2 tenant compte de la maturitĂ©technologique et numĂ©rique du pays, de ses caractĂ©ristiques socioĂ©conomiques et de lanature du cadre institutionnel et politique, afin dâapprĂ©hender les diffĂ©rentes approchespour encadrer ces technologies. Ce travail nous a permis dâillustrer notre rĂ©flexion par unĂ©clairage international rapport prĂ©sente une premiĂšre analyse des enjeux dĂ©jĂ prĂ©sents et Ă venir mais il ditaussi lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des connaissances et des donnĂ©es disponibles, ce qui sâagissantdâun domaine aussi vaste nâest pas surprenant. Câest pourquoi il souligne les nombreuxchamps qui restent Ă investiguer et les nombreux outils dâobservation Ă mettre en Ćuvre,mais il permet Ă©galement de proposer les premiĂšres orientations des travaux et actions axes forts en ressortent.ï· Les conditions dâexploitation et de valorisation des donnĂ©es collectĂ©es par des objets connectĂ©s sont au cĆur du dĂ©veloppement de ces technologies et un enjeu majeur. Pourtant de nombreuses questions restent en suspens selon que ces donnĂ©es relĂšvent du statut de donnĂ©es personnelles recueillies dans la sphĂšre privĂ©e, professionnelle1 Voir annexe Voir annexe STRATĂGIE 4 FĂVRIER ou publique ou quâelles relĂšvent du champ des donnĂ©es Ă caractĂšre non personnel Ă©changĂ©es entre machines. Si les premiĂšres font lâobjet dâun cadre juridique qui a fait ses preuves â le RGPD, rĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es â, celui-ci devra nĂ©anmoins sâadapter aux enjeux spĂ©cifiques de lâIdO et un cadre de rĂ©gulation ad hoc doit ĂȘtre dĂ©fini pour les donnĂ©es Ă caractĂšre non personnel.ï· Des aspirations contradictoires existent sur la circulation des donnĂ©es collectĂ©es entre dâun cĂŽtĂ© lâaspiration Ă un espace large de circulation et dâusage des donnĂ©es de toute nature qui constitue la condition nĂ©cessaire au dĂ©veloppement de nouveaux services et Ă la crĂ©ation de bĂ©nĂ©fices liĂ©s Ă ces services, et de lâautre le souhait dâencadrer le partage de ces donnĂ©es pour rester suffisamment protecteur de la vie privĂ©e, de la propriĂ©tĂ© industrielle ou intellectuelle. En outre, lâabsence dâun cadre adaptĂ©, sĂ©curisĂ© et propice au partage des donnĂ©es donne un avantage certain aux grandes plateformes hĂ©gĂ©moniques, qui fixent leurs rĂšgles du jeu, en capturant les donnĂ©es et leur valeur pour leur seul bĂ©nĂ©fice.ï· Les enjeux de sĂ©curitĂ© liĂ©s au dĂ©veloppement rapide de lâIdO sont massifs, et massi- vement sous-estimĂ©s. Les identifier, prĂ©venir les risques, dĂ©finir les protections Ă mettre en place et les actions nĂ©cessaires Ă la remĂ©diation des situations de crise qui ne manqueront pas de se produire doit ĂȘtre un objectif de premier plan.ï· Lâempreinte environnementale liĂ©e aux usages de lâIdO va croĂźtre rapidement. Mais elle peut rester modeste Ă long terme, dans la part de la consommation dâĂ©nergie globale du numĂ©rique, si les solutions technologiques les moins gourmandes en Ă©nergie pour les rĂ©seaux tĂ©lĂ©communication notamment sont retenues et si la sensibilisation des usagers Ă plus de sobriĂ©tĂ© numĂ©rique sâengage.ï· Enfin, pour disposer dâune vision complĂšte des diffĂ©rents enjeux et Ă©laborer les diffĂ©rentes rĂ©formes Ă©voquĂ©es ci-dessus, il faut, en France et en Europe, un investissement important de recherche, pour Ă©tablir des faits et des connaissances techniques robustes et rester pertinent malgrĂ© la rapiditĂ© des Ă©volutions technologiques. Gilles de Margerie Commissaire gĂ©nĂ©ral de France StratĂ©gieFRANCE STRATĂGIE 5 FĂVRIER 9Introduction....................................................................................................................................................................23PREMIĂRE PARTIE â COMPRENDRE LES CONCEPTS, LES TECHNOLOGIESâET L ĂCONOMIE...........................................................................................................................................................29Chapitre 1 â Une dĂ©finition mouvante ........................................................................................................31 1. Un peu dâhistoire............................................................................................................................................31 2. Une dĂ©finition strictement technique ne suffit pas Ă cerner le concept ........................32 3. DĂ©finition et concepts retenus dans ce rapport...........................................................................36Chapitre 2 â LâInternet des objets, comment ça marche ?..........................................................39 1. Lâarchitecture capteurs, rĂ©seaux, donnĂ©es et services .......................................................39 2. Typologie des rĂ©seaux et des usages ..............................................................................................43Chapitre 3 â Chiffres et perspectives en France et dans le monde ......................................59 1. Les limites des indicateurs statistiques............................................................................................59 2. Un marchĂ© mondial en pleine expansion........................................................................................64 3. La diffusion en France et en Europe .................................................................................................70Chapitre 4 â Douze cas dâusage......................................................................................................................81 1. Des exemples remarquables dans six domaines ......................................................................81 2. Description de douze cas dâusage......................................................................................................84D P â AEUXIĂME ARTIE NALYSER LES ENJEUX ..................................................................................99Chapitre 5 â Les enjeux sociaux..................................................................................................................101 1. Enjeux individuels ......................................................................................................................................101 2. Enjeux dans le monde du travail.......................................................................................................108 3. Enjeux collectifs ..........................................................................................................................................121Chapitre 6 â Les enjeux environnementaux ou la difficile mesure des coĂ»tset bĂ©nĂ©fices .................................................................................................................................................................135 1. BĂ©nĂ©fices et coĂ»ts Ă©vitĂ©s de grandes incertitudes sur les chiffres ............................135 2. Les coĂ»ts environnementaux les travaux acadĂ©miques convergent en dĂ©pit des difficultĂ©s mĂ©thodologiques ........................................................................................................139FRANCE STRATĂGIE 7 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserChapitre 7 â Des cadres juridiques en construction ....................................................................159 1. En France, un encadrement juridique partiel de lâIdO, qui sâappuie aussi sur la rĂ©gulation europĂ©enne ..............................................................................................................159 2. Aux Ătats-Unis, en lâabsence dâun cadre juridique fĂ©dĂ©ral, certains Ătats sont Ă lâinitiative ...........................................................................................................................................177 3. Au Royaume-Uni, la diffusion des bonnes pratiques sera-t-elle suivie de lâadoption dâune loi ?..........................................................................................................................183TROISIĂME PARTIE â CONSTATS, DĂFIS ET PISTES DE PROPOSITIONS ....................187Chapitre 8 â Constats et dĂ©fis lâIdO est bien plus quâune simple Ă©volutiontechnologique............................................................................................................................................................189 1. Un impact majeur sur la sociĂ©tĂ©, les citoyens et les entreprises ...................................189 2. Une composante importante de lâimpact environnemental du numĂ©rique...............190 3. Un accroissement considĂ©rable des surfaces de vulnĂ©rabilitĂ© .......................................191 4. Un dĂ©veloppement qui se joue largement hors de nos frontiĂšres ................................192 5. Un cadre de rĂ©gulation dĂ©jĂ riche mais fragmentĂ© ................................................................192Chapitre 9 â Orientations et prĂ©conisations .......................................................................................195 1. Donner les moyens de dĂ©velopper une vision stratĂ©gique observer, mesurer, comprendre et protĂ©ger ..........................................................................................................................196 2. DĂ©velopper la recherche et intensifier la prĂ©sence française dans les instances de gouvernance de lâInternet...............................................................................................................196 3. Permettre le dĂ©veloppement dâun Internet des objets Ă©thique et respectueux des utilisateurs .............................................................................................................................................197 4. Soutenir le dĂ©veloppement dâun IdO sobre et responsable..............................................198 5. Concevoir un IdO de confiance pour les entreprises, les citoyens et les acteurs publics ...............................................................................................................................................................199ANNEXESAnnexe 1 â Lettre de saisine .............................................................................................................................203Annexe 2 â Composition du comitĂ© dâexperts .........................................................................................205Annexe 3 â Liste des personnes rencontrĂ©es .........................................................................................207Annexe 4 â Glossaire .............................................................................................................................................211Annexe 5 â Description dĂ©taillĂ©e de cas dâusage .................................................................................215Annexe 6 â Calcul des bĂ©nĂ©fices de lâInternet des objets ...............................................................217Annexe 7 â Ătude comparative dans huit pays, par la Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor .....221Bibliographie ..............................................................................................................................................................289FRANCE STRATĂGIE 8 FĂVRIER apports remarquables, des impacts omniprĂ©sents,des enjeux complexesLes objets du rapportLâInternet des objets dĂ©signe la mise en rĂ©seau, au moyen dâInternet, dâobjets peut ĂȘtre une ampoule Ă©lectrique, un panneau de signalisation, un bracelet, une brosseĂ dent, un pacemaker, une poupĂ©e, un thermostat, un pluviomĂštre, un dĂ©tecteur de CO2,une camĂ©ra, un vĂ©lo, un vĂȘtement ou encore un ensemble de capteurs actionneurs sur unechaĂźne de production industrielle⊠Passerelle entre le monde physique et le monde virtuel,cette mise en rĂ©seau numĂ©rique globale a des impacts profonds sur tous les secteurs delâactivitĂ© humaine notre habitat, nos vĂ©hicules, notre environnement de travail, nos usines,nos villes, notre agriculture, notre systĂšme de santĂ©. Dâabord simple solution technologique,lâInternet des objets â IdO en français ou IoT en anglais pour Internet of Things » â estdevenu lâun des Ă©lĂ©ments clĂ©s de la transformation numĂ©rique et de lâInternet que nousconnaissons. En 2021, la ConfĂ©rence des Nations unies sur le commerce et ledĂ©veloppement1 lâa distinguĂ© parmi les onze technologies dites de des objets est porteur de promesses, comme lâillustre la soixantaine de casdâusage rĂ©pertoriĂ©s pour ce rapport â dont douze cas emblĂ©matiques prĂ©sentĂ©s en dĂ©tail â,parce quâils amĂ©liorent la maĂźtrise de notre environnement ou parce quâils contribuent Ă unemeilleure qualitĂ© de vie. Les applications en matiĂšre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© sontprometteuses. Dans les secteurs industriels et agricoles, des hausses de la qualitĂ© et de laproductivitĂ© sont mises en avant par les acteurs. Enfin, les technologies de lâIdO pourrontaccompagner la transition Ă©nergĂ©tique et la lutte contre le rĂ©chauffement climatique enamĂ©liorant la gestion et lâaccĂšs aux ressources essentielles Ă©nergie, eau, air.1 CNUCED 2021, Technology and Innovation Report 2021. Catching Technological Waves Innovation withEquity, ConfĂ©rence des Nations unies sur le commerce et le Les dix autres technologies sont lâintelligence artificielle, le Big Data, la blockchain, la 5G, lâimpression 3D,la robotique, les drones, lâĂ©dition gĂ©nomique, les nanotechnologies et le photovoltaĂŻque STRATĂGIE 9 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserLe dĂ©ploiement massif de lâIdO est aussi porteur dâinterrogations et de nombreusesinconnues. Les impacts de ce phĂ©nomĂšne Ă©mergent et multidimensionnel â diversitĂ© desobjets connectĂ©s, des technologies mobilisĂ©es, des acteurs impliquĂ©s â sont encoredifficiles Ă apprĂ©hender. Quelles sont les perspectives de dĂ©veloppement rĂ©elles ? Quelsseront les usages, avec quel niveau et quelle rapiditĂ© dâadoption ? Ces technologiesauront-elles les effets escomptĂ©s en matiĂšre environnementale, au profit de la lutte contrele rĂ©chauffement climatique ? Le cadre juridique actuel est-il adaptĂ©, notamment en termesde protection des donnĂ©es et dâusage de lâintelligence artificielle ? Quels seront lesbĂ©nĂ©fices rĂ©els pour les citoyens et les entreprises ? Quelles seront les technologies et lesstandards qui sâimposeront et qui seront les promoteurs et les bĂ©nĂ©ficiaires de cestechnologies et des valeurs ainsi créées ? Lâeffet cocktail », câest-Ă -dire la prĂ©sence gĂ©nĂ©ralisĂ©e dâobjets connectĂ©s dans lessphĂšres privĂ©es et publiques de la vie quotidienne et leurs interconnexions multiples, posesous un jour nouveau les problĂ©matiques sociales et Ă©thiques du numĂ©rique surveillance,sĂ©curitĂ©, protection de la vie privĂ©e. En matiĂšre environnementale, la massificationdâobjets communicants, lâintensification de lâutilisation des rĂ©seaux et la crĂ©ation denouvelles infrastructures de stockage et de traitement pour exploiter les volumesparticuliĂšrement importants de donnĂ©es produites conduisent inĂ©vitablement Ă uneaugmentation de la consommation Ă©nergĂ©tique et Ă une empreinte environnementaleaccrue du numĂ©rique. Dans quelle mesure les bĂ©nĂ©fices environnementaux de lâIdOpourront-ils compenser voire dĂ©passer les coĂ»ts liĂ©s Ă la production des objets, Ă leurconsommation Ă©nergĂ©tique et au traitement des dĂ©chets quâil occasionnera ?Dans la lettre de mission adressĂ©e Ă France StratĂ©gie1, la ministre de la TransitionĂ©cologique, Mme Barbara Pompili, et le secrĂ©taire dâĂtat chargĂ© de la transition numĂ©riqueet des rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication M. CĂ©dric O, ont souhaitĂ© disposer dâune Ă©tudeportant sur les principaux impacts de lâInternet des objets, et notamment Ă partir de la5G, sur lâenvironnement âŠ, sur la vie quotidienne des Français, tant par leur impact social⊠que par les enjeux sociĂ©taux quâils soulĂšvent ». Cette Ă©tude rĂ©alisĂ©e sur la base desconnaissances existantes » sâappuie sur un comitĂ© dâexperts, spĂ©cifiquement créé, dontla composition devra garantir la pluralitĂ© des points de vue ».Les Ă©lĂ©ments figurant dans ce rapport rĂ©sultent de lâanalyse de multiples sourcesbibliographiques et dâinformations issues des contributions de quatorze experts de toushorizons â reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile, politiques, acadĂ©miques, institutionnels â quiont accompagnĂ© la rĂ©flexion et la prĂ©paration de ce document. Une trentaine dâauditionsont permis dâenrichir ce matĂ©riau. Sont Ă©galement prĂ©sentĂ©s des Ă©lĂ©ments sur le contexteinternational en Europe et aux Ătats-Unis, complĂ©tĂ©s par une enquĂȘte comparative1 Voir annexe STRATĂGIE 10 FĂVRIER par la Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor qui porte sur huit pays Chine, Chili, Estonie,Finlande, Inde, IsraĂ«l, Japon et NigĂ©ria1. Enfin, certains volets du rapport ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©savec lâappui des cabinets de conseil Boston Consulting Group et EY-Parthenon, qui nousont fait bĂ©nĂ©ficier de leur expertise dans ce rapport a pour objet dâapporter des clĂ©s de comprĂ©hension de lâIdO, domaine dont ilest encore difficile de mesurer lâampleur et dâapprĂ©hender tous les enjeux pour lâactionpublique. La premiĂšre partie sâattache Ă COMPRENDRE lâInternet des objets et Ă expliciter les principales notions, notamment en proposant une dĂ©finition raisonnĂ©e, endĂ©crivant les technologies mobilisĂ©es et en dressant un panorama des principauxindicateurs Ă©conomiques du secteur qui est encore quasi inexistant dans la statistiquepublique. La deuxiĂšme partie se propose dâANALYSER les enjeux sociaux et environ-nementaux que soulĂšve de façon singuliĂšre lâIdO. La troisiĂšme partie prĂ©sente despistes pour AGIR et pour accompagner le dĂ©veloppement de lâInternet des objets dans lerespect dâun certain nombre dâexigences sociales et le rapport apporte un Ă©clairage sur les Ă©volutions Ă©conomiques Ă partir de quelquesindicateurs, il nâaborde pas les enjeux Ă©conomiques position et compĂ©titivitĂ© des acteursfrançais, modĂšles des opĂ©rateurs, rĂ©partition de la chaĂźne de valeur, concurrence, confor-mĂ©ment Ă la lettre de mission. MĂȘme si ces sujets nâentraient pas dans le pĂ©rimĂštre de lamission confiĂ©e Ă France StratĂ©gie, le rapport souligne la nĂ©cessitĂ© de mener des Ă©tudescomplĂ©mentaires qui permettront dâĂ©clairer la construction dâune vision stratĂ©gique Ă©co-nomie de la donnĂ©e, chaĂźnes de valeur des acteurs, dĂ©finition des marchĂ©s pertinents, etc..Une rĂ©alitĂ© complexe Ă quantifierConnecter des objets entre eux et Ă lâInternet est devenu facile, les usages possibles sontmultiples et la croissance du nombre dâobjets connectĂ©s est extrĂȘmement rapide. LâIdOest partout, mais il nâexiste pas encore de dĂ©finition globalement acceptĂ©e au niveaumondial, du fait de la diversitĂ© des objets Ă considĂ©rer. Ce rapport propose une dĂ©finitionenglobante et dynamique soulignant notamment les interactions possibles entre les objetset leur environnement. Comme pour de nombreuses dĂ©finitions actuellement utilisĂ©es etdans une vision additive de lâIdO, nous choisissons de considĂ©rer seulement les objets quinâĂ©taient pas dĂ©jĂ constituants dâInternet Lâinternet des objets est un ensemble dâobjets connectĂ©s et de technologies de rĂ©seauxqui, Ă lâexclusion des stations de travail, des tablettes, des tĂ©lĂ©phones portables et dessmartphones, se conjuguent en associant 1 Les critĂšres qui ont prĂ©sidĂ© au choix de ces pays sont prĂ©sentĂ©s en annexe STRATĂGIE 11 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserï des objets physiques qui possĂšdent des capteurs connectĂ©s, Ă©ventuellement dotĂ©s de capacitĂ©s de calcul et qui sont en mesure dâinteragir avec leur environnement ;ï des rĂ©seaux de communication numĂ©riques filaires ou non filaires qui permettent de communiquer les donnĂ©es issues de ces objets ;ï des espaces de stockage distants pour les donnĂ©es recueillies ;ï des applications de traitement des donnĂ©es qui engagent des processus dĂ©cisionnels Ă mĂȘme de rĂ©troagir sur des objets physiques inanimĂ©s ou objet ou un ensemble dâobjets de lâIdO est appelĂ© un dispositif IdO. »Comme câest le cas pour dâautres vagues de transformation dans le domaine numĂ©rique, lesprojections concernant le nombre dâobjets connectĂ©s ou le chiffre dâaffaires de lâIdO fourniespar diffĂ©rentes institutions publiques ou privĂ©es ne portent pas sur les mĂȘmes sont peu robustes et probablement surestimĂ©es. Nous avons constatĂ© lâabsenceaujourdâhui dâoutils statistiques fiables permettant de mesurer la volumĂ©trie et lâampleurde la croissance du nombre dâobjets concernĂ©s, la part des rĂ©seaux utilisĂ©s pour cesnouveaux usages ou mĂȘme le volume de donnĂ©es gĂ©nĂ©rĂ©es par les applications nombre dâobjets connectĂ©s estimĂ©s pour lâannĂ©e 2020 selon les sources consultĂ©esvarie dans une fourchette allant de 18 milliards Ă 78 milliards au niveau mondial. LâAdemeet lâArcep estiment leur nombre Ă 1,8 milliard en Europe dont 244 millions pour laFrance1. MalgrĂ© ces Ă©carts importants, si lâon considĂšre les tendances sur les six derniĂšresannĂ©es, quelle que soit la source, quâil sâagisse de prĂ©visions ou dâestimations du rĂ©alisĂ©,toutes concordent sur le constat dâune trĂšs forte croissance des objets connectĂ©s, dont lenombre aurait doublĂ© en six ans. Pour Ă©tablir ses projections relatives Ă la consommationĂ©nergĂ©tique du numĂ©rique, lâAgence internationale de lâĂ©nergie AIE estime que le stockdu nombre dâobjets connectĂ©s va plus que doubler de 2020 Ă 2030, passant de20 milliards soit la borne basse de la fourchette mentionnĂ©e supra Ă environ45 milliards2. En termes de marchĂ©, la CNUCED3 estime que ce marchĂ© sâĂ©levait Ă 130 milliards de dollars en 2018 et quâil devrait ĂȘtre multipliĂ© par plus de dix dâici 2025 pouratteindre 1 500 milliards de dollars. Selon ces mĂȘmes estimations, la France et leRoyaume-Uni reprĂ©sentent 3 % chacun du marchĂ© mondial, soit 45 milliards de dollars,une part lĂ©gĂšrement infĂ©rieure Ă leurs parts dans le PIB Ademe et Arcep 2022, Ăvaluation de lâimpact environnemental du numĂ©rique en France et analyseprospective, janvier. Ademe Agence de la transition Ă©cologique. Arcep AutoritĂ© de rĂ©gulation descommunications Ă©lectroniques, des postes et de la distribution de la AIE 2019, Total Energy Model for Connected Devices, IEA 4E EDNA, programme de coopĂ©rationtechnique de lâAgence internationale de lâĂ©nergie, CNUCED 2021, Technology and Innovation Report 2021, op. STRATĂGIE 12 FĂVRIER France, lâintensitĂ© de lâusage de lâIdO â câest-Ă -dire la frĂ©quence de recours Ă desapplications de lâIdO â est relativement limitĂ©e et trĂšs variable selon les Insee TIC entreprises 20201 montre quâen moyenne 10 % des entreprises dedix salariĂ©s ou plus utilisaient lâInternet des objets. Cette proportion est trois fois plusĂ©levĂ©e 29 % pour les entreprises de 250 salariĂ©s ou plus, qui prennent en charge unnombre plus important dâĂ©quipements et de produits. Elle varie aussi selon les secteurs,avec des valeurs supĂ©rieures Ă la moyenne dans les transports 16 %, les TIC 12 % etlâindustrie 11 % et des valeurs infĂ©rieures Ă la moyenne dans le commerce de gros, lecommerce et la rĂ©paration automobile, ainsi que dans lâhĂ©bergement et la restaurationune proportion autour de 7 %. Pour ces derniers secteurs, une des explications avancĂ©espar lâInsee rĂ©siderait dans la plus faible proportion de grandes sociĂ©tĂ©s 7 % desentreprises y emploient 50 personnes ou plus, contre 15 % dans lâensemble des secteurs.Des impacts environnementaux avĂ©rĂ©s mais difficiles Ă objectiverEn matiĂšre dâimpact environnemental, les estimations de gains et de bĂ©nĂ©fices comme lesestimations de coĂ»ts â consommation Ă©nergĂ©tique et empreinte carbone â doivent aussi ĂȘtreconsidĂ©rĂ©es avec prĂ©caution. Alors que de nombreux acteurs du marchĂ© ont intĂ©rĂȘt Ă surestimer les perspectives de bĂ©nĂ©fices, la recherche acadĂ©mique et les publicationsinstitutionnelles les plus robustes portent elles avant tout sur les estimations des au vu de ces diffĂ©rentes estimations, si les bĂ©nĂ©fices de lâIdO sont mesurablesindividuellement au sein dâune entreprise dans une chaĂźne de production, lâimpact global estplus difficile Ă Ă©valuer. Mais il est dâores et dĂ©jĂ avĂ©rĂ© que lâIdO contribuera Ă lâaugmentationde lâempreinte carbone globale du numĂ©rique. Pour la seule consommation Ă©nergĂ©tique,cela pourrait reprĂ©senter plus de 200 TWh de consommation supplĂ©mentaire Ă lâhorizon2025 au niveau mondial, sur une consommation globale du numĂ©rique qui devrait se situerentre 5 700 et 7 300 TWh par an2. En France, les travaux rĂ©cents de lâAdeme et de lâArcepont permis dâestimer la consommation Ă©lectrique annuelle du numĂ©rique Ă plus 48 TWh/an,soit 10 % de la consommation Ă©lectrique annuelle française3. Sur la base dâun nombre dâobjetsconnectĂ©s installĂ©s en France de 244 millions, consommant en moyenne 30 kWh/an4, la1 Insee 2020, Les TIC et le commerce Ă©lectronique dans les entreprises en 2020. EnquĂȘte Technologiesde lâinformation et de la communication TIC auprĂšs des entreprises », Insee RĂ©sultats, Citizing, KPMG et Virtus management 2020, Ătude relative Ă lâĂ©valuation des politiques publiques pour rĂ©duirelâempreinte environnementale du numĂ©rique, Ă©tude rĂ©alisĂ©e Ă la demande de la commission de lâamĂ©nagementdu territoire et du dĂ©veloppement durable du SĂ©nat, juin ; Hugues Ferreboeuf, audition du 28 octobre Ademe et Arcep 2022, Ăvaluation de lâimpact environnemental du numĂ©rique en FranceâŠ, op. Sur la base dâune estimation dâune consommation Ă©lectrique moyenne dâun objet connectĂ© de 30 kWhfournie par le cabinet BCG, toutefois, lâĂ©tude Ademe et Arcep 2022 fourni des valeurs plus basses 1 smartphone = 3,9 kWh/an usage individuel, 1 tablette = 18,6 kWh/an, 1 enceinte connectĂ©e = 23 kWh/ STRATĂGIE 13 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserconsommation Ă©lectrique des objets connectĂ©s serait dâenviron 7,2 TWh/an, soit 15 % de laconsommation des biens et services Ă lâempreinte carbone du numĂ©rique en France, elle est estimĂ©e actuellement Ă prĂšsde 17 MtCO2eq1 dont 460 000 tCO2eq pour le seul IdO. Ă lâhorizon 2040, elle pourraitsâĂ©lever Ă plus de 6 MtCO2eq2, sur les 24 MtCO2eq pour le numĂ©rique dans sa lâimpact environnemental de lâIdO implique des choixtechnologiques et des usages guidĂ©s par le critĂšre de sobriĂ©tĂ©Les technologies de communication jouent un rĂŽle dĂ©terminant dans lâIdO. Certainesapplications peuvent avoir besoin de bande passante importante, comme la rĂ©alitĂ©virtuelle, dâautres nĂ©cessitent une durabilitĂ© longue, par exemple les capteursenvironnementaux, qui ne peuvent pas ĂȘtre rechargĂ©s frĂ©quemment. De façon gĂ©nĂ©rale,le choix dâune technologie rĂ©seaux pour la mise en Ćuvre dâun service IdO se dĂ©clineautour de cinq dimensions la connectivitĂ©, la bande passante, le dĂ©lai, la fiabilitĂ© et lasĂ©curitĂ© des communications. Or lâempreinte environnementale est trĂšs diffĂ©rente selonles rĂ©seaux mobilisĂ©s. PrivilĂ©gier des choix de technologies de rĂ©seaux decommunication peu consommatrices de ressources devrait permettre de rĂ©duirelâempreinte environnementale de lâ caractĂ©ristiques techniques des rĂ©seaux existants â dĂ©bit, consommation Ă©nergĂ©tique,couverture, latence â permettent de rĂ©pondre aux diffĂ©rents cas applicatifs et de couvrirun large spectre dâusages possibles. Les rĂ©seaux 5G ne constituent quâune solution parmidâautres. Si leur efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique est plus Ă©levĂ©e que celles des rĂ©seauxprĂ©dĂ©cesseurs 2G, 3G, 4G, elle est toute relative au regard dâautres solutions plusadaptĂ©es Ă de nombreux cas dâusages de lâIdO objets connectĂ©s du quotidien, smartcompteurs, capteurs environnementaux, etc..Les donnĂ©es au cĆur des enjeux sociaux individuels et collectifs de lâIdOsâinvitent dans lâorganisation des collectifs de travailLe dĂ©veloppement de lâIdO implique la prĂ©sence de capteurs qui collectent, parfois Ă notreinsu, une variĂ©tĂ© et un nombre important de donnĂ©es. Certes, la collecte et le traitementdes donnĂ©es personnelles sont soumis au respect du droit fondamental des individus et Ă la protection de leur vie privĂ©e, prĂ©vus au titre du RĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des1 Ademe et Arcep 2022, op. Citizing, KPMG et Virtus management 2020, Ătude relative Ă lâĂ©valuation des politiques publiques pour rĂ©duirelâempreinte environnementale du numĂ©rique, op. cit. ; Hugues Ferreboeuf, audition du 28 octobre Citizing, KPMG et Virtus management 2020, op. STRATĂGIE 14 FĂVRIER RGPD. Mais cette collecte massive et systĂ©matique par des capteurs ou objetssouvent invisibles pose de nouvelles questions, par exemple sur les conditionsdâexercice des droits de lâusager droit dâaccĂšs, de rectification ou dâeffacement,opposition au traitement, etc. ou sur les modalitĂ©s dâobtention de son ailleurs, les questions relatives au statut de donnĂ©es Ă caractĂšre non personnel nerelevant pas de la catĂ©gorie des donnĂ©es personnelles se posent avec acuitĂ©. CesdonnĂ©es sont gĂ©nĂ©rĂ©es Ă partir des millions de capteurs disposĂ©s dans les espacesprofessionnels, les espaces publics et les collectivitĂ©s, notamment avec le dĂ©veloppementde services intelligents » gestion des dĂ©chets, des rĂ©seaux de distribution des fluides,du trafic, entretien de la voierie, etc.. Pourtant, le statut juridique de cette catĂ©gorie dedonnĂ©es est incertain et les possibilitĂ©s de partage et de crĂ©ation de valeur Ă partir de leurexploitation sont encore trop limitĂ©es. Ces sujets doivent devenir un sujet de rĂ©flexioncollective et, demain peut-ĂȘtre, de espaces privĂ©s et espaces publics, le dĂ©ploiement de lâIdO dans les espaces profes-sionnels est encore relativement peu Ă©tudiĂ©. Si lâIdO concerne aujourdâhui surtout lestravailleurs des secteurs qui sâen sont emparĂ©s le plus rapidement transports et logistique,TIC, certaines industries, etc., il touchera Ă terme tous les milieux professionnels. LedĂ©ploiement de lâIdO offre des potentialitĂ©s importantes pour modifier et optimiser lesorganisations de travail, pour superviser la qualitĂ© des produits et les processus. Il peutcontribuer Ă amĂ©liorer les conditions de travail â par exemple par la dĂ©tection continuede lâenvironnement des travailleurs pour anticiper des risques physiques ou psycholo-giques ou pour adapter en temps rĂ©el cet environnement luminositĂ©, tempĂ©rature, etc.. Ilparticipe, comme de nombreuses mutations numĂ©riques, Ă la redĂ©finition de certainsmĂ©tiers et des compĂ©tences associĂ©es, avec un effet global sur lâemploi qui reste Ă ce jourdifficile Ă apprĂ©hender. Mais lâIdO peut aussi sâaccompagner dâune intensification dutravail, affectant tant la responsabilitĂ© que lâautonomie des travailleurs, et surtout exposerles salariĂ©s Ă une surveillance renforcĂ©e de leur travail. Ce sont des enjeux importants quine doivent pas ĂȘtre omis dans les agendas des partenaires sociaux et du dialoguesocial, et qui nĂ©cessitent une apprĂ©hension fine des pouvoirs cadres juridiques fragmentĂ©s et en constructionIl nâexiste pas de rĂ©glementation spĂ©cifique Ă lâIdO. Le cadre juridique des objets connectĂ©scouvre aujourdâhui une grande diversitĂ© des champs du droit et de la rĂ©gulation protectiondes donnĂ©es personnelles, cybersĂ©curitĂ©, droit de la concurrence, de la consommation,des tĂ©lĂ©communications, de lâenvironnement, de la santĂ©, etc. En France, le cadrejuridique de lâIdO sâappuie aussi sur la rĂ©glementation europĂ©enne existante ou en coursdâĂ©laboration cybersĂ©curitĂ©, sĂ©curitĂ© des produits, etc.. Il est complexe Ă apprĂ©hender,pour les entreprises notamment, et de nombreuses questions juridiques restent ensuspens comme la dĂ©termination des responsabilitĂ©s en cas de produits dĂ©fectueux ou deFRANCE STRATĂGIE 15 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserdommage provoquĂ© par les objets connectĂ©s. Les expĂ©riences Ă©trangĂšres montrent queles pays qui se sont dotĂ©s dâun cadre juridique spĂ©cifique disposent Ă©galement dâunestratĂ©gie globale pour lâIdO par exemple les Ătats-Unis.Les Ă©lĂ©ments collectĂ©s et analysĂ©s Ă lâoccasion de cette mission confirment la nĂ©cessitĂ©de conduire une analyse juridique approfondie, notamment sur les dispositionsactuelles du droit de la consommation et de la cybersĂ©curitĂ© selon les spĂ©cificitĂ©sprĂ©sentĂ©es par les objets connectĂ©s. En outre, lâIdO Ă©tant par nature Ă la frontiĂšre denombreux domaines de lâaction publique, le champ des compĂ©tences des autoritĂ©sadministratives ou des agences en charge de ces domaines dâapplication pourrait ĂȘtreamenĂ© Ă ĂȘtre prĂ©cisĂ© au vu des questions spĂ©cifiques risques de cyberattaque accrus par lâIdOLâInternet des objets va considĂ©rablement Ă©tendre les failles potentielles et la surfacedâattaque disponible pour des actes de malveillance ou des vols de donnĂ©es. La maturitĂ©des technologies mobilisĂ©es est encore inĂ©gale, ce qui ajoute une source de la recherche mais aussi intensifier le travail au sein des enceintes internationalespour favoriser des standards europĂ©ens sont des leviers pour mieux maĂźtriser ces outre, les objets connectĂ©s peuvent devenir les tremplins dâactions trĂšs domma-geables, en raison de leur capacitĂ© Ă produire des effets physiques » et systĂ©miquessusceptibles de toucher les collectivitĂ©s ou les infrastructures stratĂ©giques. Cesrisques systĂ©miques sont insuffisamment pris en environnementales, droits des utilisateurs, souverainetĂ©technologique une stratĂ©gie europĂ©enne de lâIdO doit Ă©mergerLes enjeux que soulĂšvent lâĂ©laboration et lâadoption des standards, ainsi que lâĂ©volutiondes protocoles notamment IP, identification des objets sur le rĂ©seau, etc., sont dĂ©jĂ trĂšslargement dĂ©battus au niveau international oĂč des acteurs Ă©tatiques et privĂ©s tententdâimposer leurs standards et leurs technologies. Ces standards auront des rĂ©percussionssur la nature des services proposĂ©s mais aussi sur la protection et la sĂ©curitĂ© desutilisateurs, quâil sâagisse de particuliers, de personnes morales ou de collectivitĂ©s, et plusglobalement sur le fonctionnement dâInternet et de son et la France ont des atouts Ă faire valoir â des entreprises, des acteurs, dessolutions technologiques, des Ă©quipes de recherche â qui devraient permettre dedĂ©velopper une vĂ©ritable filiĂšre de lâIdO au profit des entreprises du numĂ©rique mais bienau-delĂ dâouvrir une voie originale par rapport aux modĂšles amĂ©ricains et STRATĂGIE 16 FĂVRIER cinq principaux constats issus de lâanalyseĂ lâissue de nos travaux, nous dressons cinq principaux constats qui montrent que lâInternetdes objets est bien plus quâune simple Ă©volution technologique.ï· LâIdO a dĂ©jĂ et va avoir un impact croissant sur la sociĂ©tĂ©, les citoyens et les entreprises. Il va transformer nos rapports au numĂ©rique et en particulier les interactions humain-machine. Son omniprĂ©sence et sa relative invisibilitĂ© vont avoir des consĂ©quences sur la vie privĂ©e ainsi que sur le travail et son organisation. Lâampleur et la diversitĂ© du phĂ©nomĂšne sont telles quâil est difficile dâen Ă©valuer de maniĂšre robuste lâĂ©volution, ne serait-ce quâĂ cinq ans. Il faut disposer de moyens dâobservation plus prĂ©cis pour amĂ©liorer la comprĂ©hension des enjeux â techniques, Ă©thiques, environnementaux ou Ă©conomiques â, par la puissance publique et par la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral.ï· LâIdO va constituer une composante importante de lâimpact environnemental du numĂ©rique. La massification des usages et des infrastructures rĂ©seaux, edge, cloud, Ă©quipements conduit Ă une augmentation significative de la consommation Ă©nergĂ©tique et de lâempreinte carbone â hausse Ă mettre en regard des bĂ©nĂ©fices potentiels sur la maĂźtrise des autres dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques et des engagements de lâaccord de Paris. Nous proposons plusieurs recommandations pour rĂ©duire cet impact en tenant compte de lâensemble des dimensions de lâIdO, du choix des rĂ©seaux au recyclage des Ă©quipements.ï· LâIdO accroĂźt les surfaces de vulnĂ©rabilitĂ© et prĂ©sente des risques renouvelĂ©s en matiĂšre de cybersĂ©curitĂ©. Aux risques dĂ©jĂ connus de vols de donnĂ©es ou dâactes de malveillance sâajoutent des risques dâattaques systĂ©miques Ă trĂšs grande Ă©chelle. Nos propositions visent Ă amĂ©liorer la coordination de lâaction publique dans ce domaine.ï· Les dĂ©veloppements de lâIdO se jouent largement hors de nos frontiĂšres. Les technologies impliquĂ©es sont de maturitĂ© inĂ©gale, avec des incertitudes techniques qui restent Ă lever. Les dĂ©fis ne sont pas seulement techniques mais aussi gĂ©o- politiques. La France comme lâEurope disposent dâatouts pour jouer un rĂŽle dans cette compĂ©tition. Nos propositions soulignent lâimportance de la recherche et dâune prĂ©sence plus active dans les instances de gouvernance de lâInternet mondial.ï· LâIdO se fonde sur un cadre de rĂ©gulation dĂ©jĂ riche, avec de nombreuses dispositions au niveau europĂ©en et national, mais fragmentĂ© et gĂ©nĂ©rateur de complexitĂ©, pour les entreprises notamment. Pour la protection des donnĂ©es personnelles, le cadre juridique actuel fondĂ© sur le RGPD couvre la majoritĂ© des situations dâutilisation de lâIdO. Mais certaines applications ne permettent pas la mise en Ćuvre dâun consente- ment libre et Ă©clairĂ© et il reste des incertitudes sur le statut des donnĂ©es non personnelles produites dans le cadre dâapplications IdO, ainsi que sur la protection des consommateurs. Nos propositions visent Ă assurer une meilleure protection de la vie privĂ©e et des droits fondamentaux des utilisateurs mais aussi Ă lever des incertitudes sur le statut des donnĂ©es non personnelles tout en proposant de favoriser leur STRATĂGIE 17 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserSynthĂšse des recommandationsLe rapport propose plusieurs pistes dâaction qui, en raison de lâampleur du champ Ă©tudiĂ© etdes dĂ©lais de rĂ©alisation de lâĂ©tude, sont des premiĂšres pistes qui restent Ă instruire en recommandations visent Ă Ă©clairer le lĂ©gislateur, les citoyens et les entreprises, pour leurpermettre de sâapproprier nos travaux et dâen saisir les principaux enjeux. Elles ont aussivocation Ă anticiper les sujets sur lesquels une action publique pourrait ĂȘtre nĂ©cessaire. Nosrecommandations sâorganisent autour de cinq les moyens de dĂ©velopper une vision stratĂ©gique de lâInternetdes objets observer, mesurer, comprendre, protĂ©ger1 â Disposer dâun outil dâobservation dĂ©diĂ© portant sur les technologies, le niveau de dĂ©ploiement, les acteurs et les usages, pour favoriser lâĂ©mergence dâune vision stratĂ©gique de lâIdO tant pour la puissance publique que pour les acteurs du â IntĂ©grer systĂ©matiquement au sein du nouvel Observatoire des impacts environne- mentaux du numĂ©rique, prĂ©vu au titre de la loi REEN du 15 novembre 2021, un volet IdO en prenant en compte lâensemble des dispositifs impliquĂ©s dans son fonctionnement capteurs, rĂ©seaux, usage et stockage sur tout le cycle de vie des â Faciliter la connaissance des rĂ©glementations, normes, certifications, et animer une veille sur les Ă©volutions des cas dâusage et des lĂ©gislations Ă©trangĂšres pour lâinformation des â Mieux Ă©valuer les risques systĂ©miques de cyberattaques spĂ©cifiques Ă lâInternet des objets impacts, coĂ»ts, mesures de rĂ©silience et mieux articuler les compĂ©tences des organismes en charge de la prĂ©vention et de la lutte contre ces menaces, notamment dans le cadre de la stratĂ©gie cyber dĂ©finie au niveau la recherche et intensifier la prĂ©sence française dans les instancesde gouvernance de lâInternet5 â Encourager et promouvoir les travaux de recherche notamment ceux qui favorisent lâinteropĂ©rabilitĂ© et la portabilitĂ© des solutions IdO, tout en soutenant les initiatives des acteurs français et europĂ©ens organismes de recherche, entreprises quand elles existent systĂšme dâexploitation tel que RIOT, adoption dâidentifiants uniques et travaux de lâAFNIC, par exemple.6 â PrĂ©parer et soutenir la reprĂ©sentation française dans les institutions internationales et europĂ©ennes et dans les instances de normalisation et de gouvernance de lâInternet UIT,FRANCE STRATĂGIE 18 FĂVRIER 3GPP, W3C, IETF, IGF1 en privilĂ©giant comme les AmĂ©ricains et les Chinois des reprĂ©sentations mixtes diplomates, scientifiques, parties prenantes.7 â Permettre la mise en place dâexpĂ©rimentations Ă grande Ă©chelle visant Ă valider des propositions techniques et Ă Ă©valuer leur impact environnemental et â Encourager la coopĂ©ration internationale, en particulier sur le partage des donnĂ©es environnementales recueillies par les objets connectĂ©s, notamment celles relatives aux risques le dĂ©veloppement dâun IdO Ă©thique et respectueux des utilisateurs9 â Informer le citoyen sur la protection de ses donnĂ©es personnelles, de sa vie privĂ©e et de ses libertĂ©s et droits fondamentaux ainsi que sur la protection de sa sĂ©curitĂ© et de la confidentialitĂ© de ses donnĂ©es par une information disponible sur les produits, ou par des campagnes dâinformation publiques associant les diffĂ©rentes parties â Lâutilisation de lâIdO dans les interventions mĂ©dicales doit faire lâobjet dâune dĂ©claration explicite aux professionnels de santĂ© et aux patients. Explorer la possibilitĂ© dâĂ©tendre cette dĂ©marche Ă dâautres cas dâusage considĂ©rĂ©s comme â Consolider la mise en Ćuvre dâune information claire et, lorsque cela est nĂ©cessaire, dâun consentement libre, spĂ©cifique, Ă©clairĂ© et univoque » pour les services de lâIdO, dans le respect du â Informer les usagers de la prĂ©sence de capteurs et de la possibilitĂ© de traçage de leurs objets connectĂ©s personnels, notamment dans les espaces publics quâils frĂ©quentent rues, espaces commerciaux, lieux de loisirs, etc., Ă lâimage des dispositions relatives Ă la vidĂ©osurveillance. Introduire un droit Ă lâarrĂȘt ou Ă la dĂ©connexion dâun dispositif â Adapter le cadre rĂ©glementaire actuel pour permettre un bon niveau de protection des publics vulnĂ©rables avec une attention particuliĂšre pour les personnes mineures, ĂągĂ©es, en perte dâautonomie, etc..14 â Expertiser les enjeux spĂ©cifiques de lâIdO sur le lieu de travail santĂ© et sĂ©curitĂ©, emploi et conditions de travail, droits des donnĂ©es et surveillance du travail Ă diffĂ©rents niveaux rĂšglementation, dialogue social, pratiques de entreprises notamment dans le cadre des travaux menĂ©s par lâobservatoire LaborIA. Ces travaux doivent sâaccompagner dâune rĂ©flexion juridique Ă lâintersection du droit du travail, du droit civil et du â Confier au ComitĂ© national pilote dâĂ©thique du numĂ©rique lâorganisation dâune rĂ©flexion associant la CNIL, le DĂ©fenseur des droits et la Commission nationale1 Voir le glossaire en annexe 4. 19 FĂVRIER 2022FRANCE monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriser consultative des droits de lâhomme sur les enjeux Ă©thiques et la protection des libertĂ©s et droits fondamentaux relative Ă la conception et Ă la mise en Ćuvre des usages de lâ â Ătendre le champ de compĂ©tence de la Commission nationale du dĂ©bat public CNDP aux questions et aux enjeux du numĂ©rique, conformĂ©ment Ă la recommandation de cette commission du 21 fĂ©vrier 2021, sur les projets de rĂ©vision de lâarticle R 121-2, afin notamment de lui donner les outils lui permettant dâintervenir sur lâensemble des questions relatives Ă lâ le dĂ©veloppement dâun IdO sobre et responsable17 â Mieux organiser les filiĂšres de recyclage pour quâelles sâadaptent aux objets connectĂ©s, y compris les produits hors filiĂšre Ă©lectronique et Ă©lectrique qui deviendront connectĂ©s textiles, Ă©lectromĂ©nagers, petits Ă©quipements, depuis les filiĂšres de tri jusquâau recyclage, dans la perspective notamment de la rĂ©vision de la directive europĂ©enne sur les DEEE dĂ©chets des Ă©quipements Ă©lectroniques et Ă©lectriques.18 â Inclure les dispositifs IdO dans le rĂ©fĂ©rentiel gĂ©nĂ©ral dâĂ©coconception des services numĂ©riques, prĂ©vu au titre de la loi REEN du 15 novembre â IntĂ©grer dans la gestion du spectre radioĂ©lectrique des dispositifs dâincitation Ă des choix dâimplĂ©mentation frugaux Ă©nergĂ©tique, donnĂ©es, ressources, algorithmes.20 â Mettre Ă disposition des acheteurs publics et des prescripteurs, en particulier auprĂšs des collectivitĂ©s, des outils dâaide Ă la dĂ©cision bonnes pratiques, simulateurs indĂ©pendants pour mesurer lâefficacitĂ© et les bĂ©nĂ©fices environnementaux du dĂ©ploiement dâune solution IdO coĂ»ts/bĂ©nĂ©fices, proportionnalitĂ©, finalitĂ©, transparence, etc. afin de nourrir les stratĂ©gies territoriales pour un numĂ©rique responsable prĂ©vues au titre de la loi REEN du 15 novembre 2021. Cette disposition pourrait Ă©galement ĂȘtre appliquĂ©e dans le cadre de la mise en Ćuvre de lâarticle 36 de la loi n° 2021-1104 du 22 aoĂ»t 2021 portant sur la lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique et le renforcement de la rĂ©silience face Ă ses â IntĂ©grer dans les certifications ou labels existants Ă lâattention du grand public des mentions spĂ©cifiques relatives aux objets connectĂ©s et aux services associĂ©s permettant de sâinformer sur lâimpact de leurs usages mais aussi sur le niveau de confiance de ces dispositifs fiabilitĂ©, privacy by design, transparence, proportionnalitĂ©, Ă©thique, etc. ou encore sur les risques â IntĂ©grer explicitement les objets connectĂ©s grand public dans la liste des produits concernĂ©s par lâindice de rĂ©parabilitĂ© prĂ©vu au titre de lâarticle 16 de la loi n° 2020-105 du 10 fĂ©vrier 2020 relative Ă la lutte contre le gaspillage et Ă lâĂ©conomie circulaire, dite loi STRATĂGIE 20 FĂVRIER un IdO de confiance pour les entreprises, les citoyens et les acteurspublics23 â CrĂ©er les conditions favorables au partage maĂźtrisĂ© et Ă la valorisation des donnĂ©es qui vont ĂȘtre massivement recueillies par les dispositifs IdO, en favorisant lâĂ©mergence dâacteurs en capacitĂ© dâoffrir aux entreprises et aux personnes publiques des garanties sur la sĂ©curitĂ© des Ă©changes, leur confidentialitĂ© et lâintĂ©gritĂ© des donnĂ©es â DĂ©finir un statut de donnĂ©es sensibles au-delĂ des donnĂ©es personnelles ou mĂ©dicales pour les donnĂ©es industrielles ou celles qui, recueillies dans le cadre de dĂ©ploiement massif de dispositifs dâobservation camĂ©ras, capteurs pourraient prĂ©senter des risques stratĂ©giques ou de sĂ©curitĂ© nationale certaines donnĂ©es dâurbanisme ou dâĂ©quipement des collectivitĂ©s ou dans le domaine de lâagriculture.25 â Veiller Ă prĂ©server des pratiques concurrentielles sur les diffĂ©rents maillons du marchĂ© de lâIdO, y compris pour les dispositifs palliant lâabsence dâinteropĂ©rabilitĂ© assistants conversationnels notamment.26 â ProcĂ©der aux analyses juridiques permettant notamment de dĂ©finir lâĂ©chelle des responsabilitĂ©s sur la chaĂźne des usages afin de clarifier les niveaux de responsabilitĂ© entre les diffĂ©rents intervenants dans la mise en Ćuvre dâune solution IdO les fabricants de capteurs, les opĂ©rateurs de rĂ©seaux et de plateformes, les entreprises qui commercialisent le service.27 â Analyser lâopportunitĂ© dâune loi cyber globale compte tenu de lâĂ©tendue du champ des usages de lâIdO et du caractĂšre interministĂ©riel des administrations concernĂ©es Ă lâoccasion de lâadoption du Cyber Security Act â Accompagner les acheteurs publics collectivitĂ©s, hĂŽpitaux, universitĂ©s, etc. dans la mise en Ćuvre et lâachat de solutions incluant des objets connectĂ©s, en mettant Ă leur disposition des ressources guide dâachat, bonnes pratiques rĂ©alisĂ©es en collaboration avec lâANSSI, la CNIL, lâAdeme et lâ â Cartographier les compĂ©tences respectives des rĂ©gulateurs publics susceptibles de couvrir le champ de lâIdO tĂ©lĂ©com, donnĂ©es, concurrence, droit des consommateurs, etc. afin dâidentifier les lacunes existantes par exemple, compĂ©tences Arcep sur dâautres acteurs que tĂ©lĂ©com pour le recueil des donnĂ©es relatives Ă lâObservatoire des impacts environnementaux du numĂ©rique mais aussi de mesurer les moyens Ă mettre Ă leur disposition pour lâexercice de leur â ProcĂ©der pour lâIdO Ă une analyse juridique fondĂ©e sur une approche dâanalyse des risques, complĂ©mentaire de la dĂ©marche engagĂ©e Ă lâoccasion de la proposition europĂ©enne dâArtificial Intelligence Act qui dĂ©finit les typologies de risques inacceptable, Ă©levĂ©, limitĂ© et minimal. Cette approche permettrait dâĂ©laborer des protocoles de conformitĂ© pour les entreprises et les STRATĂGIE 21 FĂVRIER LâInternet des choses », lâInternet de toutes choses1 » ou encore le systĂšme nerveuxplanĂ©taire2 »⊠Les expressions ne manquent pas pour qualifier le phĂ©nomĂšne. La pluscourante, lâInternet des objets IdO sâest imposĂ©e dans le vocabulaire français en anglaisInternet of Things ou IoT. Elle dĂ©signe la mise en rĂ©seau, au moyen dâInternet, dâobjetsphysiques comme une ampoule Ă©lectrique, un bracelet, une brosse Ă dent, un pacemaker,une poupĂ©e, un thermostat, un pluviomĂštre, un dĂ©tecteur de C02, une camĂ©ra, un vĂ©lo,une voiture, un vĂȘtement, etc. Sâagit-il dâune simple Ă©volution technologique ou dâunetransformation plus profonde de notre environnement ? Pour lâEuropean Research Clusteron the Internet of Things3, lâIdO prĂ©sente des caractĂ©ristiques nouvelles dĂ©signĂ©es souslâacronyme des 5A Anything, Anyone, Anytime, Any place, Any service, Any lâInternet des objets, nous sommes entrĂ©s dans une nouvelle Ă©tape historique delâĂ©volution des entitĂ©s connectĂ©es dĂ©crite par Tim Berners-Lee en 20065. AprĂšs Internet,le rĂ©seau des machines informatiques en 1974 ; aprĂšs le Web, lâInternet des documentsen 1990 et aprĂšs le rĂ©seau des personnes via les rĂ©seaux sociaux dĂšs 2004 ; voici venule temps de lâInternet des objets, lâInternet des entitĂ©s cyber-physiques, instancecontemporaine de la cybernĂ©tique de Norbert Wiener6. Ce dĂ©veloppement majeur pose defaçon renouvelĂ©e la question du contrĂŽle, dans ses multiples dimensions. MaĂźtrise facilitĂ©ede notre environnement, meilleures prĂ©visions, anticipations, mesures qui participeront aupilotage et Ă la maintenance de nombreuses applications nĂ©cessaires au bon fonction-nement dâune sociĂ©tĂ© toujours plus complexe. Mais aussi contrĂŽles que ces technologies1 Inria 2021a, Internet des objets. DĂ©fis sociĂ©taux et domaine de recherche scientifique pour lâInternet desObjets IoT, Livre blanc, n° 5, Institut national de recherche en sciences et technologies du numĂ©rique, Forbes 2012, How the Internet of Things will change almost everything », par E. Savitz, 17 Voir la prĂ©sentation sur le site de lâ Nâimporte quoi, nâimporte qui, nâimporte quand, nâimporte oĂč, sur nâimporte quel terminal et nâimporte quelrĂ©seau. »5 Voir en particulier Berners-Lee T. 2006, Linked Data », Wiener N. 1962, CybernĂ©tique et sociĂ©tĂ©. Lâusage humain des ĂȘtres humains, Paris, Ăditions des Deux STRATĂGIE 23 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriservolontiers invasives pourraient exercer sur nos vies, impliquant une vigilance accrue delâutilisateur sur les conditions dâexercice de ses droits, ainsi que la maĂźtrise etlâencadrement du phĂ©nomĂšne par les pouvoirs publics. Les impacts de cetteinterconnexion numĂ©rique globale vont ĂȘtre considĂ©rables, comme le rĂ©sume le Livre blancpubliĂ© en dĂ©cembre 2021 par lâInria. De la mĂȘme maniĂšre quâInternet a profondĂ©ment bouleversĂ© notre sociĂ©tĂ©, lâInternet des objets ⊠impactera tous les secteurs de lâactivitĂ© humaine notre habitat, nos vĂ©hicules, notre environnement de travail, nos usines, nos villes, notre agriculture, nos systĂšmes de santé⊠De mĂȘme, tous les niveaux de la sociĂ©tĂ© individus, entreprises, Ătats sont dâores et dĂ©jĂ concernĂ©s, de lâurbain au rural, ainsi que la nature1. »Câest dans ce contexte que ce rapport est rĂ©alisĂ©, Ă la demande de la ministre de laTransition Ă©cologique et du secrĂ©taire dâĂtat chargĂ© de la transition numĂ©rique et descommunications Ă©lectroniques, afin dâanalyser les principaux impacts sociaux etenvironnementaux de lâInternet des des objets est porteur de promesses il peut amĂ©liorer le contrĂŽle et la maĂźtrisede notre environnement et contribuer Ă une meilleure qualitĂ© de vie grĂące Ă de nouveauxservices dans le domaine des transports, de la logistique, de la distribution, dans la gestiondes villes et des espaces urbains. Les applications en matiĂšre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© sontĂ©galement prometteuses. Dans les domaines industriel et agricole, des perspectivesdâaccroissement de la qualitĂ© et de la productivitĂ© sont mises en avant par les les technologies de lâIdO pourront accompagner la transition Ă©nergĂ©tique et la luttecontre le rĂ©chauffement climatique en amĂ©liorant la gestion et lâaccĂšs aux ressources lesplus essentielles Ă©nergie, eau, air. Nous avons voulu dans ce rapport, par une approchefondĂ©e sur les usages, illustrer concrĂštement les potentialitĂ©s de ces technologies, jaugerleur maturitĂ© et lorsque câest possible, Ă©tayer quantitativement ces des objets gĂ©nĂ©ralise les passerelles entre le monde numĂ©rique et le mondephysique. Si le degrĂ© de maturitĂ© des cas dâusage que nous avons observĂ©s est encoreinĂ©gal, lâIdO est dĂ©jĂ prĂ©sent dans de nombreux secteurs dâactivitĂ©. Son adoptiongĂ©nĂ©ralisĂ©e dans les sphĂšres privĂ©es et publiques de la vie quotidienne pose sous un journouveau les problĂ©matiques sociales et Ă©thiques que le numĂ©rique a fait Ă©merger dans ledĂ©bat public lâInternet des objets met au carrĂ© toutes les difficultĂ©s identifiĂ©esinitialement avec le numĂ©rique privacy, domination industrielle, libertĂ©s individuelles,surveillance, dĂ©mocratie, »1 Inria 2021a, Internet des objetsâŠ, op. cit., p. Henri Verdier, audition du 18 novembre STRATĂGIE 24 FĂVRIER des objets est aussi porteur de nouvelles questions, aux dimensions socialesinĂ©dites. Alors que nous disposions jusquâici dâun accĂšs explicite Ă notre environnementnumĂ©rique, via des interactions et des interfaces facilement identifiables Ă©cran, clavier,avec la capacitĂ© de choisir les moments de nos connexions, lâIdO bouscule notre rapportaux interactions traditionnelles entre humains et machines. Les objets connectĂ©s disposentrarement dâun Ă©cran ou dâun clavier, mais proposent dâautres modes dâinteraction enutilisant le son comme la voix, la vidĂ©o, la reconnaissance de prĂ©sence ou de mouvements,ou encore des donnĂ©es autre caractĂ©ristique propre Ă lâInternet des objets est la transformation de notrerapport Ă lâespace et au temps. Les dispositifs seront Ă la fois omniprĂ©sents1 et souventinvisibles dans notre sphĂšre privĂ©e comme dans les espaces publics ou sur nos lieux detravail. Il en dĂ©coule la difficultĂ©, voire lâimpossibilitĂ©, pour une personne de choisir dâĂȘtreou non dans le champ de lâIdO, dâĂȘtre ou non connectĂ©e. Surgissent ainsi des propriĂ©tĂ©snouvelles et spĂ©cifiques qui viennent se heurter notamment Ă la notion de tenu de lâampleur du dĂ©veloppement attendu3, les impacts environnementaux dela mise en place de lâIdO doivent ĂȘtre Ă©valuĂ©s. Chaque composante de ce nouvel Internetâ les objets, les rĂ©seaux, les centres de mĂ©morisation et de traitement des informations âconsomme des ressources matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques, produit pour certaines des ondesĂ©lectromagnĂ©tiques et gĂ©nĂšre des dĂ©chets. Ces mĂȘmes dispositifs peuvent ĂȘtre utilisĂ©spour mieux contrĂŽler ces impacts sur lâenvironnement. Ce rapport analyse les diffĂ©rentesvariables dâune balance bĂ©nĂ©fices/risques dont les Ă©lĂ©ments de formalisation objectifs nesont pas simples Ă dĂ©terminer et Ă Ă©valuer. Parmi les points dâattention, lâutilisationappropriĂ©e des rĂ©seaux cellulaires 4G et 5G est abordĂ©e, ainsi que lâanalyse des questionsde maintenance, de marchĂ© de seconde main et de il existe encore de nombreuses inconnues sur ce que lâon pourrait appeler lâeffetcocktail » de lâInternet des objets, qui offre des possibilitĂ©s dâinterconnexion entre rĂ©seauxencore inexplorĂ©es et dont on ne mesure ni lâampleur ni les consĂ©quences. Il estparticuliĂšrement difficile dâanticiper les effets quâauront la multiplication de ces dispositifscommunicants, leur interconnexion et leurs potentialitĂ©s dâĂ©changes, de mĂ©morisation etde traitement dâinformations. Les consĂ©quences tant techniques que sociales,Ă©conomiques et environnementales peuvent ĂȘtre trĂšs fortement structurantes. Aujourdâhuidifficilement prĂ©visibles, elles nâen nĂ©cessitent pas moins dĂšs Ă prĂ©sent une rĂ©flexion sur1 Le terme anglais pervasive » est souvent utilisĂ© dans la littĂ©rature pour dĂ©finir cette notion dâ Cunche M., Le MĂ©tayer D. et Morel V. 2019, A generic information and consent framework for the IoT »,Trustcom 2019, 18th IEEE International Conference on Trust, Security and Privacy in Computing andCommunications, Rotorua, Nouvelle-ZĂ©lande, Les chiffres diffĂšrent mais on pourrait arriver Ă 180 milliards dâobjets connectĂ©s au niveau mondial en 2028,selon le cabinet dâanalyse spĂ©cialisĂ© IoT Analytics voir notre chapitre 3 sur ce chiffrage.FRANCE STRATĂGIE 25 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserleurs enjeux potentiels et sur leur respect des valeurs fondamentales que collectivementnous souhaitons mettre en Ćuvre et dĂ©fendre. Il sâagit de se donner les moyens decontrĂŽler lâusage de cette technologie, tant Ă titre individuel que complexitĂ© dâun autre ordre vient sâajouter Ă ce tableau dĂ©jĂ trĂšs riche. Il est en effetdifficile de dĂ©finir lâensemble des acteurs impliquĂ©s dans cette technologie et de percevoir,Ă ce stade, qui seront les bĂ©nĂ©ficiaires de la valeur produite. Les auteurs du premier Codedu droit du numĂ©rique soulignent la complexitĂ© de lâĂ©conomie de lâInternet des objets. Dans la chaĂźne Ă©conomique, allant de la production Ă lâutilisation dâun objet connectĂ©, il y a dâabord en amont le fabricant qui produit lâobjet ; souvent avec le concours dâun partenaire technologique qui lui sâoccupe de la âconnectivité⠻ de lâobjet capacitĂ© Ă se connecter, notamment en concevant et/ou choisissant les capteurs ; le tout â bien souvent â sous le contrĂŽle dâun maĂźtre dâĆuvre sous la marque duquel le produit sera commercĂ© ⊠Interviendra ensuite un prestataire de service qui opĂ©rera Ă partir des donnĂ©es collectĂ©es et transmises par lâobjet lors de son usage ⊠Enfin lâobjet sera commercialisĂ© auprĂšs des clients finaux consommateurs ou professionnel par lâintermĂ©diaire dâun distributeur le vendeur1. »Comme cela a pu ĂȘtre le cas par le passĂ© pour bon nombre dâinnovations profondes, il estvraisemblable que le dĂ©ploiement de lâInternet des objets sâeffectuera de façondĂ©centralisĂ©e, par le marchĂ©, et quâil devra sâopĂ©rer dans un cadre de rĂ©gulation multiples usages possibles, mais aussi lâimpact environnemental que les dispositifsIdO peuvent avoir dans un contexte dâurgence climatique qui nâest plus celui desprĂ©cĂ©dentes vagues dâinnovations, interrogent la pertinence du cadre actuel de rĂ©gulationet lâopportunitĂ© de son Ă©volution â questions qui seront aussi abordĂ©es dans ce existe donc de nombreuses incertitudes sur ce que sera lâInternet des objets Ă lâhorizon2030 quelles sont les perspectives de dĂ©veloppement et de maturitĂ© technologique ?Comment anticiper les usages et leur adoption ? Quelles seront les technologies et lesstandards les plus utilisĂ©s ? Quels seront les acteurs majeurs de ces marchĂ©s ? Quelsseront les bĂ©nĂ©fices rĂ©els pour les citoyens et les entreprises ? Ces technologies auront-elles les effets escomptĂ©s en matiĂšre environnementale, au profit de la lutte contre lerĂ©chauffement climatique et en limitant leurs externalitĂ©s nĂ©gatives ?Les objectifs de ce rapport sont dâabord de clarifier Ă lâattention dâun public de nonspĂ©cialistes ce que recouvre lâInternet des objets, en prĂ©sentant dans une formepĂ©dagogique les principaux concepts de lâIdO, tout en exposant une vision globaledes enjeux sociaux et environnementaux qui en Mattatia F., Berthault D. et Degos L. 2021, Code du numĂ©rique. Ădition 2022, Paris, Lexis-Nexis,coll. Code bleu », 1re STRATĂGIE 26 FĂVRIER rapport nâa pas vocation Ă traiter des enjeux Ă©conomiques, des perspectives decompĂ©titivitĂ© et de productivitĂ© qui sont les moteurs du dĂ©veloppement de lâIdO. Au coursdes auditions et dans les travaux rĂ©alisĂ©s en appui du rapport, ces points ont pourtant Ă©tĂ©rĂ©guliĂšrement abordĂ©s. Les atouts de la France et de lâEurope sont nombreux, mĂȘme sâilexiste des risques importants inhĂ©rents Ă lâĂ©tat global de lâĂ©conomie numĂ©rique globalisĂ©edomination industrielle, privacy, souverainetĂ©, Si nous avons pu approcherponctuellement ces thĂ©matiques, il ne sâagit pas du sujet principal de la mission qui nousa Ă©tĂ© confiĂ©e. Notre dĂ©marche sâest appuyĂ©e sur lâobservation de cas dâusage qui nousont permis de conduire une premiĂšre analyse, laquelle sâest enrichie de lâapport de plus detrente auditions2 conduites entre les mois de septembre et dĂ©cembre avons dâabord cherchĂ© Ă COMPRENDRE lâInternet des objets en nous soumettantĂ lâexercice dâune dĂ©finition raisonnĂ©e, en dĂ©crivant les principales technologies mobilisĂ©eset en dressant un panorama des principaux indicateurs Ă©conomiques du deuxiĂšme partie du rapport propose dâANALYSER les enjeux sociaux, environne-mentaux et rĂ©glementaires au travers de cas dâusage nous prĂ©sentons dans une troisiĂšme et derniĂšre partie des pistes pour AGIR. LedĂ©ploiement de lâInternet des objets est dâores et dĂ©jĂ une rĂ©alitĂ© et nous proposons icides mesures qui permettront dâaccompagner son dĂ©veloppement dans le respect desexigences sociales et Voir aussi Ă ce sujet Toledano J. 2020, GAFA. Reprenons le pouvoir !, Paris, Odile Voir la liste des personnes auditionnĂ©es en annexe STRATĂGIE 27 FĂVRIER PARTIE COMPRENDRE LES CONCEPTS,LES TECHNOLOGIES ET LâĂCONOMIEFRANCE STRATĂGIE 29 FĂVRIER 1 UNE DĂFINITION MOUVANTE1. Un peu dâhistoireAu dĂ©part simple solution technologique, lâInternet des objets IdO ou en anglais Internetof Things » IoT est devenu un des Ă©lĂ©ments clĂ©s de la transformation numĂ©rique et delâInternet que nous connaissons. Certains acteurs y voient la derniĂšre Ă©volution majeuredes technologies de lâInternet. Dans les annĂ©es 1970, le rĂ©seau des rĂ©seaux a permis deconnecter les machines entre elles, puis dans les annĂ©es 1990 et 2000, il a rendu possiblelâĂ©change dâinformations, via les services de messagerie, le World Wide Web et lesrĂ©seaux sociaux. Câest dĂ©sormais le dĂ©veloppement de lâIdO qui transforme en profondeurle monde de lâ lâorigine de lâInternet, nous avons appris Ă communiquer via des objets dĂ©diĂ©s,ordinateur, tablette, smartphone, terminal bancaire, etc. Mais lâIdO constitue une nouvelleĂ©tape, puisquâil rend communicants des objets du quotidien dont la fonction premiĂšre nâestpas de communiquer vĂȘtements, montres, appareils Ă©lectro-mĂ©nagers, vĂ©hicules, objets deviennent intelligents » et acquiĂšrent la capacitĂ© de collecter des donnĂ©es,de les traiter, de les Ă©changer et de les acheminer vers dâautres machines, pour in finesâadapter voire agir sur ces machines ou sur leur Ă©volution constitue une rĂ©volution anthropologique qui ouvre des possibilitĂ©s inĂ©ditesde dialogue entre des entitĂ©s du monde physique. SynthĂšse du rapprochement entre lemonde physique et le monde numĂ©rique, lâInternet des objets offre aussi la possibilitĂ© auxobjets, aux personnes et, au-delĂ , Ă toute entitĂ© physique identifiable sur un rĂ©seau detĂ©lĂ©communication, de communiquer sans aucune interaction dâhumain-Ă -humain oudâ promesses de lâInternet des objets sont donc immenses, tant Ă lâĂ©chelle de notre viequotidienne et domestique que dans le monde des entreprises, de lâindustrie et pluslargement dans lâensemble de la sphĂšre STRATĂGIE 31 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriser Tableau 1 â Dates clĂ©s de lâInternetAnnĂ©es 1960 1989-2000 DĂ©but des annĂ©es 2000 AujourdâhuiInternet est nĂ© Une premiĂšre Internet devient universel LâInternet des objets rĂ©volution la nouvelle Ă©tape LâInternet Les technologies Web LâInternet est dĂ©sormais LâIoT est la prochaine Ă©tape connecte les permettent de lier une plateforme de vers la numĂ©risationordinateurs entre des documents. eux et transmet Le WWW est nĂ© communication universelle. oĂč tous les objets peuvent ĂȘtre des messages Web Il transporte tout le contenu interconnectĂ©s entre eux ou simples avec une capacitĂ© vocal, vidĂ©o ou avec des personnes via des rĂ©seaux dâĂ©change de informationnel, les mĂ©dias de communication, dans et entre lesdonnĂ©es limitĂ©e. espaces privĂ©s, publics et industriels, sociaux permettant et rendre compte de leur Ă©tat et/ou de le contenu gĂ©nĂ©rĂ© par lâutilisateur Web lâĂ©tat de leur environnement. LâIoT est un Ă©lĂ©ment clĂ© du dĂ©veloppement de lâInternet, car il se caractĂ©rise par la collecte massifiĂ©e des donnĂ©es connectĂ©es et France StratĂ©gie - BCG et EY-Parthenon2. Une dĂ©finition strictement technique ne suffit pas Ă cerner le conceptPourtant lâInternet des objets nâest pas si facile Ă dĂ©finir. De fait il existe autant dedĂ©finitions que de locuteurs et de points de vue lĂ©gislateurs, usagers, fabricants, opĂ©rateursde rĂ©seaux, utilisateurs, intĂ©grateurs de services, etc. Dans une Ă©tude de 20181, lâOCDE aanalysĂ© les diffĂ©rentes dĂ©finitions de lâIdO au niveau international en vue dâĂ©tablir une basecommune pour les travaux du ComitĂ© de la politique de lâĂ©conomie numĂ©rique CPEN. Il enressort une grande variĂ©tĂ© dâapproches par type dâobjets, par domaine dâapplication, parfonction. Cette mĂȘme Ă©tude a proposĂ© une taxonomie pour la mesure de lâIdO2. Une autreĂ©tude Ă paraĂźtre de lâOCDE3 Ă©tablit une comparaison des dĂ©finitions retenues de lâIdO par les1 OCDE 2018, IoT Measurement and Applications, OECD Digital Economy Papers, n° 271, Paris,Publications de lâ Ibid., voir plus loin le Graphique OCDE 2022, Ă paraĂźtre, Measuring the Internet of Things, Working Party on Measurement and Analysis ofthe Digital Economy, Draft report dâoctobre STRATĂGIE 32 FĂVRIER 1 Une dĂ©finition mouvantediffĂ©rents organismes statistiques de pays membres dans le cadre des enquĂȘtes publiquessur lâutilisation des technologies de lâinformation et de la communication TIC.Quelles sont les divergences de point de vue qui rendent si difficile cette dĂ©finitionpartagĂ©e1 ? Le premier point dâachoppement porte sur le pĂ©rimĂštre concernĂ©. De quelsobjets connectĂ©s parle-t-on lorsque quâon parle dâInternet des objets ?En fait, les expressions objets connectĂ©s » et Internet des objets » sont souventutilisĂ©es Ă tort lâune pour lâautre, car elles ne recouvrent pas les mĂȘmes notions. Un objetconnectĂ© ne donne aucune prĂ©cision quant Ă la nature et aux effets de la connexion, il estsimplement connectĂ© Ă un rĂ©seau informatique dont on ignore a priori la structure et lafinalitĂ©. Le terme Internet des objets » indique que lâon considĂšre une structure globaleen capacitĂ© de relier un ensemble dâobjets numĂ©riques, de traiter les donnĂ©es qui en sontextraites et mĂȘme dâagir en fonction de celles-ci, pour en faire un systĂšme principales sources de divergences dans les dĂ©finitions portent sur la prise en compte ounon des objets numĂ©riques complexes traditionnels les ordinateurs, les tĂ©lĂ©phones, lestĂ©lĂ©viseurs, les voitures connectĂ©es, etc. Certaines dĂ©finitions les intĂšgrent quand dâautreschoisissent de ne prendre en compte que les nouvelles catĂ©gories dâobjets connectĂ©s les capteurs, les compteurs intelligents, les objets connectĂ©s du quotidien lunettes,montres, Ă©lectro-mĂ©nager, tĂ©lĂ©vision, etc., les puces RFID. Ce rapport aborde en prioritĂ©cette seconde catĂ©gorie, en considĂ©rant que nous sommes Ă un moment de bascule oĂč cesobjets dont lâusage premier nâĂ©tait pas nĂ©cessairement de communiquer vont constituer unepart croissante des objets connectĂ©s. Ils sont dĂ©sormais plus nombreux Ă ĂȘtre dotĂ©s decapacitĂ©s de calcul, de mĂ©morisation et de communication qui peuvent dĂ©pendre dâĂ©lĂ©mentsexternes comme des serveurs, des stations de travail ou des smartphones. DâautresdĂ©finitions ne considĂšrent pas comme objet connectĂ© un capteur sans capacitĂ© de traitementde lâinformation et de calcul, qui se bornerait Ă retransmettre ce quâil mesure. Ainsi, seloncertaines dĂ©finitions, le tag RFID ne serait pas un objet premiĂšre difficultĂ© rend pĂ©rilleuses toutes les tentatives de mesurer le nombre desobjets aujourdâhui connectĂ©s. Certaines projections estiment Ă plusieurs centaines demillions le nombre dâobjets connectĂ©s, dâautres Ă plusieurs milliards. 15 milliards dâobjetsseraient connectĂ©s dans le monde pour lâIDATE, contre quelque 180 milliards dâobjetsconnectĂ©s au niveau mondial en 2028 pour IoT dĂ©finitions retiennent la notion dâune interaction entre lâobjet et sonenvironnement ou boucle de rĂ©troaction ». Cette interaction peut concerner dâautresmachines Machine-to-machine, M2M ou des usagers Human-to-machine, H2M. Elle1 OCDE 2018, IoT Measurement and Applications, op. cit., et Inria 2021a, Internet des objetsâŠ, op. Site web STRATĂGIE 33 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserpermet de gĂ©nĂ©rer des informations qui, une fois traitĂ©es, peuvent conduire Ă une prise dedĂ©cision ou dĂ©clencher une procĂ©dure. Les boucles de rĂ©troactions peuvent sâimbriquerles unes dans les autres et former ainsi des systĂšmes particuliĂšrement certaines dĂ©finitions apportent des prĂ©cisions sur les infrastructures qui charpententlâIdO, comme la nature des rĂ©seaux ou des infrastructures de stockage des donnĂ©es. EncadrĂ© 1 â Quelques dĂ©finitionsUnion internationale des tĂ©lĂ©communications UIT, 2012 LâInternet des objets est une infrastructure mondiale pour la sociĂ©tĂ© delâinformation, qui permet de disposer de services Ă©voluĂ©s en interconnectant desobjets physiques ou virtuels grĂące aux technologies de lâinformation et de lacommunication interopĂ©rables existantes ou en Ă©volution. »Commission europĂ©enne, 2014 The Internet of Things enables objects sharing information with otherobjects/members in the network, recognizing events and changes so to reactautonomously in an appropriate manner. The IoT therefore builds oncommunication between things machines, buildings, cars, animals, etc. that leadsto action and value creation1. »OCDE, 2015 et 2018 LâInternet des objets comprend tous les appareils et objets dont lâĂ©tat peut ĂȘtremodifiĂ© via lâInternet, avec ou sans la participation active des individus. Alors queles objets connectĂ©s peuvent nĂ©cessiter lâintervention de dispositifs considĂ©rĂ©scomme faisant partie de âlâInternet traditionnelâ, cette dĂ©finition exclut les tablettesportables et les smartphones dĂ©jĂ pris en compte dans les mesures actuelles duhaut dĂ©bit de lâOCDE. » La dĂ©finition a fait lâobjet dâune rĂ©vision en 2018, afin dâenexclure les ordinateurs, les smartphones et les tablettes qui sont dĂ©jĂ pris encompte dans dâautres outils de mesures de lâ 2017 A network of dedicated physical objects things that contain embeddedtechnology to sense or interact with their internal state or the external LâInternet des objets permet le partage dâinformation entre des objets appartenants Ă un mĂȘme rĂ©seau envue de reconnaĂźtre les Ă©vĂ©nements ou les changements et de rĂ©agir de maniĂšre autonome et adaptĂ©e. LâIdOsâappuie donc sur la communication entre les choses machines, bĂątiments, voitures, animaux, etc. quiconduit Ă interagir avec leur environnement et Ă la crĂ©ation de valeur. » traduction des auteurs.2 Pour les dĂ©tails de la justification de la taxonomie retenue, voir OCDE 2018, op. STRATĂGIE 34 FĂVRIER 1 Une dĂ©finition mouvanteThis excludes general purpose devices such as smartphones, tablets and PCs âŠthe layers define what capabilities an IoT component, function or process mustpossess, while the tiers define where a component, function or process operatesin the IoT architecture. The interfaces define how data and control flow into, out ofand through the system1. »European Union Agency for Network and Information Security ENISA, 2017 A cyber-physical ecosystem of interconnected sensors and actuators, whichenable intelligent decision making2. »Inria, 2021 Dans ce document, nous considĂ©rons lâIoT comme la forme tangible dâunecomposante importante de lâInternet de nouvelle gĂ©nĂ©ration. De ce point de vue,lâIoT reprĂ©sente un ensemble de technologies de portĂ©e gĂ©nĂ©rale, qui jettent desponts entre le monde numĂ©rique et le monde physique ; comblent lâĂ©cart entre lestechnologies Internet et des systĂšmes embarquĂ©s de plus en plus variĂ©s ⊠lâIoTcomme un Ă©quivalent de lâInternet du Tout Internet of Everything, terminologieCisco/W3C, de lâInternet physique Physical Web, Google, de lâinformatiquephysique Physical Computing, Arduino, de la communication entre machinesMachine-to-Machine, M2M, des systĂšmes cyberphysiques Cyber-PhysicalSystems, thĂ©orie des asservissements ou du World-Sized Web. »Arcep, 2016 LâInternet des objets correspond Ă un ensemble dâobjets connectĂ©s, et detechnologies de rĂ©seaux qui se conjuguent en associant des objets physiquesqui possĂšdent des technologies embarquĂ©es de capteurs, dâintelligence et deconnectivitĂ©, leur permettant de communiquer avec dâautres objets ; des rĂ©seauxde communications Ă©lectroniques qui permettent de transporter les donnĂ©es issuesdes objets ; des applications de traitement des donnĂ©es qui apportent les outilspour le stockage, la corrĂ©lation et lâanalyse de ces donnĂ©es. Câest dâailleurssouvent dans ce cloud que se trouvent les processus dĂ©cisionnels Ă mĂȘme derĂ©troagir sur les objets physiques. »1 Un rĂ©seau dâobjets physiques dĂ©diĂ©s qui contiennent une technologie intĂ©grĂ©e pour dĂ©tecter ou interagir avecleur environnement externe et modifier leur Ă©tat interne en consĂ©quence. Cela exclut les appareils Ă usage gĂ©nĂ©raltels que les smartphones, les tablettes et les PC ⊠les couches dĂ©finissent les capacitĂ©s quâun composant, unefonction ou un processus IdO doit possĂ©der, tandis que les niveaux dĂ©finissent un composant, une fonction ou unprocessus de lâarchitecture globale du dispositif de lâIdO. Les interfaces dĂ©finissent la façon dont les donnĂ©es et lecontrĂŽle circulent dans, hors et Ă travers le systĂšme. » traduction des auteurs.2 Un Ă©cosystĂšme cyberphysique de capteurs et dâactionneurs interconnectĂ©s, qui permet une prise dedĂ©cision intelligente. » traduction des auteurs.FRANCE STRATĂGIE 35 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserTableau 2 â CritĂšres retenus pour dĂ©finir lâInternet des objets, selon les sources Typologie des objets Notion Espace Notion dâinteraction de rĂ©seau de stockage avec lâenvironnement NonUiT Inclut les objets virtuels Oui Non Non NonOCDE, 2018 Ne prend pas en Oui Non Oui compte les PC, tablettes, smartphones Oui OuiEnisa Non prĂ©cisĂ© Non OuiGartner Ne prend pas en Non Oui compte les PC, tablettes, smartphonesInria Ne prend pas en Oui Oui compte les PC, Oui Oui tablettes, smartphonesARCEP Non prĂ©cisĂ©Source France StratĂ©gie3. DĂ©finition et concepts retenus dans ce rapportOn le voit, lâambition dâune dĂ©finition partagĂ©e est encore loin dâĂȘtre atteinte. Dans le cadrede ce rapport, le comitĂ© dâexperts sâest accordĂ© sur la dĂ©finition proposĂ©e par lâArcep1, eny apportant quelques prĂ©cisions et nuances LâInternet des objets est un ensemble dâobjets connectĂ©s et de technologies derĂ©seaux qui se conjuguent en associant ï· des objets physiques qui possĂšdent des capteurs connectĂ©s, Ă©ventuellement dotĂ©s de capacitĂ©s de calcul et qui sont en mesure dâinteragir avec leur environnement ;ï· des rĂ©seaux de communication numĂ©riques filaires ou non filaires qui permettent de communiquer les donnĂ©es issues de ces objets ;ï· des espaces de stockages distants pour les donnĂ©es recueillies ;ï· des applications de traitement des donnĂ©es qui engagent des processus dĂ©cisionnels Ă mĂȘme de rĂ©troagir sur des objets physiques inanimĂ©s ou objet ou un ensemble dâobjets de lâIdO est appelĂ© un dispositif IdO. »1 Arcep 2016, PrĂ©parer la rĂ©volution de lâInternet des objets. Document n° 1 une cartographie des enjeux,Livre blanc, AutoritĂ© de rĂ©gulation des communications Ă©lectroniques, STRATĂGIE 36 FĂVRIER 1 Une dĂ©finition mouvantePour faire suite Ă notre propos sur les spĂ©cificitĂ©s de ces nouveaux objets connectĂ©s â quine sont pas conçus initialement pour communiquer â, nous excluons de cette dĂ©finition lesstations de travail, tablettes, tĂ©lĂ©phones portables et smartphones, bien quâil sâagissedâobjets communicants, inclus dans dâautres dĂ©finition tient compte â de la diversitĂ© des objets connectĂ©s ou connectables les compteurs intelligents Ă©lectricitĂ©, eau ou gaz, les camĂ©ras de surveillance, les vĂ©hicules avec systĂšme de communication embarquĂ©, les capteurs dissĂ©minĂ©s permettant dâoptimiser une chaĂźne de production dans une usine, lâĂ©clairage urbain ou la collecte des dĂ©chets Ă lâĂ©chelle dâune ville, la surveillance et le contrĂŽle Ă distance des appareils mĂ©nagers, les systĂšmes domotiques assurant la gestion de lâĂ©clairage, les appareils Ă©lectro- mĂ©nagers, les jouets connectĂ©s, les assistants vocaux, les tĂ©lĂ©visions connectĂ©es, les textiles connectĂ©s, les objets personnels connectĂ©s montres, etc., mais aussi les cartes avec ou sans contact ou les tags RFID ;â des multiples technologies rĂ©seaux possibles. Cette dĂ©finition est agnostique aux technologies rĂ©seaux, sur lesquelles sont dĂ©ployĂ©s les dispositifs IdO, quâil sâagisse dâun rĂ©seau privĂ© Ă lâintĂ©rieur dâun bĂątiment ou dâun rĂ©seau satellitaire suivi de containers dans le transport maritime ;â des diffĂ©rents modes de stockage des donnĂ©es qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s localement dans un rĂ©seau privĂ©, en pĂ©riphĂ©rie edge computing ou de maniĂšre centralisĂ©e cloud ;â des interactions avec lâenvironnement qui peuvent prendre la forme de remontĂ©es pĂ©riodiques dâinformations capteurs environnementaux de suivi de tempĂ©ratures, de qualitĂ© de lâair ou de suivi des sols pour lâagriculture, par exemple, alimenter un systĂšme dâalerte suivi des paramĂštres vitaux dâune personne hospitalisĂ©e via un tensiomĂštre ou un appareil dâoxygĂ©nation connectĂ© ou encore nourrir un algorithme pour des prises de dĂ©cision dans des cas dâusages critiques vĂ©hicule autonome », appelĂ© maintenant en particulier dans la lĂ©gislation vĂ©hicule Ă conduite automatisĂ©e », opĂ©rations chirurgicales Ă distance.FRANCE STRATĂGIE 37 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserBRĂVES DU MONDELe Chili possĂšde actuellement entre 50 et 60 millions dâobjets connectĂ©s Ă Internet pour19 millions dâhabitants. Selon une Ă©tude du groupe dâaudit et de conseil britannique Deloitte, leChili serait le pays dâAmĂ©rique latine le mieux adaptĂ© pour le dĂ©veloppement du marchĂ© des IdO1,sur la base dâune comparaison de 33 variables des pays appartenant Ă lâOCDE et Ă lâAmĂ©rique latineliĂ©es Ă lâinfrastructure, la rĂ©gulation, la capacitĂ© dâinnovation, la stabilitĂ© politique et Ă©conomique,lâadoption de technologies par les entreprises et le niveau de formation des ressources une Ă©tude financĂ©e par la BID Banque interamĂ©ricaine de dĂ©veloppement, les trois paysqui connaĂźtront la plus forte croissance des dĂ©penses en IdO entre 2017 et 2022 se trouvent tousen AmĂ©rique latine le Mexique, la Colombie et le IsraĂ«l, la possible explosion de lâIdO est commentĂ©e mais aucun chiffre nâest avancĂ© pourdĂ©montrer cette tendance. Seul le ministĂšre des TĂ©lĂ©communications se risque Ă une estimationde 100 000 connexions par km2 Ă terme, sans dĂ©tailler ce qui relĂšve uniquement de lâ NigĂ©ria, le secteur de lâIdO est en forte croissance, malgrĂ© les inĂ©galitĂ©s dâaccĂšs aux solutionsnumĂ©riques et aux rĂ©seaux en gĂ©nĂ©ral Ă lâĂ©chelle du pays. Le secteur y est estimĂ© Ă 1 milliard dedollars amĂ©ricains en 2025, mais peu de chiffres existent concernant le nombre dâobjets connectĂ©saujourdâhui et dans les annĂ©es Ă Japon, on compte environ 1 milliard dâobjets connectĂ©s Ă Internet â tous objets confondus âen 2021 contre 800 millions en 2018, dont prĂšs de la moitiĂ© correspondent Ă des connexions demachine Ă machine M2M et 194 millions dâobjets connectĂ©s grĂące Ă une technologie detĂ©lĂ©communication le CAICT, un think tank affiliĂ© au ministĂšre de lâIndustrie et des technologies de lâinformationqui sâappuie sur les donnĂ©es de GSMA Global System for Mobile Communications Association,la Chine comptait 3,6 milliards dâobjets connectĂ©s en 2020, soit 30 % des connexions pays prĂ©sente un dĂ©veloppement avancĂ© en IdO, Shenzhen et PĂ©kin faisant partie des cinqpremiĂšres villes accueillant les siĂšges sociaux dâentreprises de plateformes IdO Tuya, AlibabaCloud, Baidu IdO Core et Huawei Connection Management Platform.Source Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor. Ces brĂšves sont extraites des contributions du rĂ©seau des servicesĂ©conomiques. Une enquĂȘte comparative menĂ©e auprĂšs de huit pays â Inde, IsraĂ«l, Chine, Chili, Japon, NigĂ©ria,Finlande et Estonie â, sĂ©lectionnĂ©s par le comitĂ© dâexperts en fonction de leur maturitĂ© technologique, de leurscaractĂ©ristiques socioĂ©conomiques, institutionnelles et politiques, fournit des Ă©clairages thĂ©matiquesintĂ©ressants. Pour un tableau par pays et pour des sources bibliographiques complĂštes, le lecteur peut se reporterĂ lâannexe Deloitte 2018, IoT para el sector empresarial en AmĂ©rica latina, Centro de Estudios deTelecomunicaciones de AmĂ©rica Latina juillet, 250 PĂ©rez R., Sergio C. et Terry E. 2019, IoT in LAC 2019 Taking the Pulse of the Internet of Things in LatinAmerica and the Caribbean, STRATĂGIE 38 FĂVRIER 2 LâINTERNET DES OBJETS, COMMENT ĂA MARCHE ?1. Lâarchitecture capteurs, rĂ©seaux, donnĂ©es et servicesLâInternet des objets fait donc rĂ©fĂ©rence Ă un Ă©cosystĂšme dans lequel des applications etdes services sont pilotĂ©s par des donnĂ©es obtenues du monde physique et transmises pardes capteurs embarquĂ©s dans les dispositif IdO a ainsi la capacitĂ© de percevoir son environnement tempĂ©rature,humiditĂ©, prĂ©sence, etc., de traiter et de transfĂ©rer les donnĂ©es recueillies dans desapplications ou des services mobilisant notamment des algorithmes dâintelligenceartificielle et enfin dâaider Ă la prise de dĂ©cisions â dĂ©cisions qui, si le dispositif contientdes actionneurs, peuvent sâappliquer au monde dispositifs mobilisent Ă la fois des Ă©quipements physiques les capteurs, des rĂ©seauxde tĂ©lĂ©communication pour la transmission des donnĂ©es, des Ă©quipements pour lamĂ©morisation des donnĂ©es, Ă©ventuellement des actionneurs et enfin des coucheslogicielles pour le traitement des informations rĂ©parties sur lâensemble des distinguons quatre couches logicielles qui permettent de dĂ©crire une solution IdOdans son ensemble ï· une couche en contact avec les capteurs ou actionneurs de lâobjet connectĂ© qui rĂ©cupĂšre les donnĂ©es acquises et transfĂšre les ordres dâactions brique objet connectĂ© » ;ï· une couche rĂ©seau qui sâappuie sur un service de tĂ©lĂ©communication qui peut selon les contraintes opĂ©rationnelles ĂȘtre filaire ou sans fil, et prĂ©senter des caractĂ©ristiques de dĂ©bit et de portĂ©e qui dĂ©terminent les types dâapplication susceptibles dâĂȘtre utilisĂ©es brique rĂ©seau IdO » ;FRANCE STRATĂGIE 39 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserï· une couche jouant le rĂŽle dâintergiciel Middleware, dĂ©diĂ©e au stockage et au traitement des donnĂ©es collectĂ©es couche plateforme IdO » ;ï· les applications utilisant ces donnĂ©es et fournissant des services, proposĂ©es aux utilisateurs finaux applications IdO.Le Tableau 3 synthĂ©tise les quatre dimensions dâune solution IdO. Câest lâinterconnexionde ces diffĂ©rentes briques, qui peut diffĂ©rer selon les cas dâusages, les domainesdâapplications, les configurations techniques, les protocoles ou les standards, qui créé undispositif un exemple un compteur dâĂ©lectricitĂ© intelligent recueille en temps rĂ©el lesdonnĂ©es relatives Ă la consommation Ă©lectrique dâun bĂątiment, dâune entreprise ou dâunfoyer. Ce compteur communicant transmet les donnĂ©es â par rĂ©seau CPL, cellulaire, etc.â au gestionnaire du rĂ©seau de distribution qui sur sa plateforme traite ces donnĂ©es envue de les exploiter pour amĂ©liorer sa gestion relevĂ© de compteurs Ă distance, mise enservice, facturation, maintenance, etc. Les donnĂ©es recueillies, gĂ©nĂ©ralementanonymisĂ©es, sont ensuite utilisĂ©es pour le dĂ©veloppement de nouveaux services Ă lâattention du consommateur. Ces services peuvent relever dâun autre domainedâapplication que celui oĂč sâest effectuĂ© le recueil de donnĂ©es. Tableau 3 â les diffĂ©rentes dimensions dâune solution IdOObjets connectĂ©s RĂ©seau IdO Plateforme IdO Applications IdOLogiciel embarquĂ© liĂ© Infrastructure Support dâapplications ApplicationsĂ lâIdO de rĂ©seau AccĂ©der aux donnĂ©es des commercialesContrĂŽle et gestion des routeurs, dispositifs et les manipuler, ERPappareils, analyse des stations et Ă©tablir des API communesdonnĂ©es, exportation pour crĂ©er/dĂ©velopper Applications IdO Service de des applications Conçues pour des casCapteurs et semi- connectivitĂ© dâutilisation IoTconducteurs cellulaire, AgrĂ©gation et stockage capteurs, filaire, satellite, des donnĂ©esprocesseurs, Wifi, rĂ©seaux Capturer, stocker et sĂ©curiser Analytics via IdOmicrocontrĂŽleurs maillĂ©s les donnĂ©es collectĂ©es Plateformes horizon- structurĂ©es et non structurĂ©es tales permettant uneMachines connectĂ©es Ă partir de la multitude sĂ©rie dâanalyses sur voiture de capteurs les donnĂ©es capturĂ©es Gestion de la connectivitĂ© Les logiciels middleware » aident les objets » Ă dĂ©couvrir, Ă se connecter et Ă communiquer. Fournit Ă©galement une puissance de calculSource France StratĂ©gie - BCG et EY-ParthenonFRANCE STRATĂGIE 40 FĂVRIER 2 LâInternet des objets, comment ça marche ? Une multiplicitĂ© dâacteursChacune des couches dĂ©crites mobilise de multiples porteurs de solutions technologiqueshĂ©tĂ©rogĂšnes, voire non interopĂ©rables et sâappuie sur des modĂšles Ă©conomiques figure ci-dessous montre la pluralitĂ© des acteurs susceptibles de proposer des produitspour chaque brique. Ils interviennent Ă diffĂ©rents niveaux de la solution, mais aucun nedispose aujourdâhui dâune capacitĂ© Ă contrĂŽler la totalitĂ© dâune solution, mĂȘme si certainesentreprises intĂšgrent plusieurs compĂ©tences. Tableau 4 â Acteurs de lâIdO dans le monde, liste non exhaustiveNote sont inclus les services de connectivitĂ© par exemple cellulaire, rĂ©seau filaire, satellite, Wifi, rĂ©seauxmaillĂ©s et les infrastructures de rĂ©seau par exemple routeurs, stations de base.Source France StratĂ©gie - BCG et EY-ParthenonLes opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com par exemple peuvent se positionner sur une large partie de lachaĂźne de valeur â fournisseurs de capteurs, fournisseurs de connectivitĂ© sur mesure,accĂšs Ă une plateforme de donnĂ©es â, mais rarement sur le segment portant sur letraitement des donnĂ©es. Les questions posĂ©es par lâIdO nâen doivent pas moins ĂȘtreenvisagĂ©es dans leur globalitĂ©, en tenant compte de lâinterconnexion de lâensemble de acteurs, diffĂ©rents marchĂ©s mais aussi diffĂ©rents cadres rĂ©glementairesapplicables sur chacun de ces segments sont explicitĂ©s dans la suite du rapport. Ilsimpliquent des autoritĂ©s de rĂ©gulation diffĂ©rentes, dont les compĂ©tences peuvent sâexerceren complĂ©mentaritĂ© ou STRATĂGIE 41 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă Une technologie co-Ă©volutiveIl existe des liens Ă©troits entre lâInternet des objets et le dĂ©veloppement dâautrestechnologies. Ainsi lâIdO sâappuie sur les progrĂšs de technologies connues de longue datequi visent Ă dĂ©centraliser et Ă distribuer lâinformatique informatique de pĂ©riphĂ©rie ou edgecomputing. Selon lâenquĂȘte menĂ©e par Microsoft1 auprĂšs de 3 000 industriels, cette formedĂ©centralisĂ©e et distribuĂ©e qui contribue Ă la convergence de ces technologies seraessentielle dans le dĂ©ploiement Ă large Ă©chelle des solutions IdO. Graphique 1 â Exemple dâune architecture de rĂ©seau dâedge computing pour un dispositif dâIdO Source NoMore201, CC BY-SA architecture permet de disposer de capacitĂ©s de calcul et de traitement au plus prĂšsde la source de donnĂ©es â en lâoccurrence les capteurs â en pĂ©riphĂ©rie du rĂ©seau et enexploitant des objets intelligents, des tĂ©lĂ©phones mobiles ou des passerelles rĂ©seau poureffectuer des tĂąches et fournir des services en plus de serveurs centralisĂ©s. En dĂ©plaçantdes services sur le bord du rĂ©seau », il est possible de mĂ©moriser temporairement ducontenu et de fournir des services avec de meilleurs temps de rĂ©ponse et de meilleurs tauxde ce fait, le calcul en pĂ©riphĂ©rie rĂ©duit les besoins en bande passante et permet detransmettre un nombre rĂ©duit dâinformations aux centres de traitement centraux dans le1 Microsoft 2021, IoT Signals, rapport, 3e Ă©d., STRATĂGIE 42 FĂVRIER 2 LâInternet des objets, comment ça marche ?cloud. Il contribue ainsi Ă rĂ©duire le volume de donnĂ©es Ă transmettre, les contraintes decharge des rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication et la consommation Ă©nergĂ©tique liĂ©e Ă lâactivation du transfert, du traitement et du stockage des donnĂ©es dans le cloud. Mais ilimplique le dĂ©ploiement de nouveaux centres de traitement, eux aussi consommateurs decompĂ©tences, dâĂ©quipements et dâ infrastructure dĂ©centralisĂ©e implique Ă©galement un modĂšle dĂ©centralisĂ© deconfiance quand on stocke les donnĂ©es Ă la pĂ©riphĂ©rie, celles-ci sont partagĂ©es avec lesintermĂ©diaires de lâIdO est essentiel pour le dĂ©veloppement dâautres champs importants dunumĂ©rique, par exemple lâanalyse des donnĂ©es massives, le dĂ©veloppement delâapprentissage machine ML ou encore lâinformatique dite en nuage ». Ces domainespermettront de traiter et de valoriser les grands volumes de donnĂ©es issus de lâIdO. Leterme intelligence artificielle des objets » AIOT a Ă©mergĂ© rĂ©cemment. Dâautrestechnologies sâinterfacent avec lâIdO comme la blockchain, la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e ou larĂ©alitĂ© virtuelle, supports importants des univers virtuels Typologie des rĂ©seaux et des usagesLes technologies de communication jouent un rĂŽle clĂ© dans lâIdO. Le service que fournit lerĂ©seau de tĂ©lĂ©communications utilisĂ© dans un scĂ©nario dâIdO a une incidenceimportante sur la viabilitĂ© de lâapplication IdO sous-jacente. Certaines applicationspeuvent avoir besoin dâune bande passante importante, comme la rĂ©alitĂ© virtuelle, dâautresnĂ©cessitent une durabilitĂ© longue, comme les capteurs environnementaux qui ne peuventĂȘtre rechargĂ©s frĂ©quemment. Le service de communications offert par le rĂ©seau secaractĂ©rise par le niveau de qualitĂ© de service Quality of Service, QoS qui se dĂ©cline encinq dimensions la connectivitĂ©, la bande passante, le dĂ©lai, la fiabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© descommunications. Chaque technologie de rĂ©seau est Ă mĂȘme de fournir un service dansdes plages opĂ©rationnelles dĂ©finies selon ces cinq exemple, le Wifi fourni une connectivitĂ© sans fil avec un dĂ©bit qui peut monter jusquâĂ 150 Mbps sur la bande des 2,4 GhZ, dont la portĂ©e est typiquement limitĂ©e en extĂ©rieur Ă une centaine de mĂštres, avec une consommation Ă©nergĂ©tique relativement Ă©levĂ©e delâordre de 20 dBm. Quant Ă lui, le ZigBee peut communiquer avec une puissance de lâordrede -1 dBm, soit mille fois moins que le Wifi, mais avec une portĂ©e dâune dizaine de mĂštresseulement et un dĂ©bit de quelques dizaines de kbps. Ces deux technologies utilisentnĂ©anmoins des bandes de frĂ©quences non rĂ©glementĂ©es. Libres dâaccĂšs, ces bandes de1 43 FĂVRIER 2022FRANCE monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriserfrĂ©quences ont lâinconvĂ©nient dâĂȘtre ouvertes aux interfĂ©rences dâautres Ă©metteursdiffusant sur le mĂȘme canal. Elles doivent alors diminuer leur puissance et leur portĂ©e, cequi rĂ©duit leur bande passante et leur fiabilitĂ©, et augmente leurs dĂ©lais car il devientnĂ©cessaire de passer par des relais. Dâautres technologies utilisent plutĂŽt des bandesrĂ©glementĂ©es, avec des licences dâutilisation spĂ©cifiques octroyĂ©es par les pouvoirspublics, ou avec une spĂ©cialisation de la bande Ă un usage particulier bande radar, parexemple.Les conditions dâaccĂšs aux rĂ©seaux hertziens dĂ©pendent de lâoctroi des autorisationsdâutilisation de frĂ©quence AUF qui reprĂ©sentent des enjeux Ă©conomiques importants pourles opĂ©rateurs et les acteurs du secteur de lâIdO. Les bandes de frĂ©quences sont desressources rares et stratĂ©giques et sont, en particulier en France, la propriĂ©tĂ© de lâ ce qui concerne les rĂ©seaux hertziens, on distingue â les frĂ©quences libres utilisĂ©es sous un rĂ©gime dâautorisation gĂ©nĂ©rale qui concerne des bandes de frĂ©quences ouvertes Ă une utilisation libre soumise Ă des conditions dâutilisation permettant la cohabitation des utilisateurs mais pouvant comporter des risques de brouillage ;â les frĂ©quences rĂ©glementĂ©es qui sont attribuĂ©es par les rĂ©gulateurs des tĂ©lĂ©coms lâArcep en France et dont la gestion est confiĂ©e Ă lâAgence nationale des frĂ©quences radio ANFR qui coordonne aussi les usages futurs au niveau international, en particulier en relation avec lâITU-R1. Ainsi, en France, 31 bandes de 10 MHz ont Ă©tĂ© attribuĂ©es aux opĂ©rateurs pour le dĂ©ploiement de la 5G, pour un bĂ©nĂ©fice de 2,78 milliards dâeuros pour le trĂ©sor rĂ©seaux IdO peuvent utiliser des frĂ©quences rĂ©gies par ces deux modes de perspectives de dĂ©veloppement de lâIdO, aussi bien en termes de croissance dunombre dâobjets Ă connecter, quâen termes de dĂ©bit de donnĂ©es Ă transporter et finalementdâexposition aux ondes Ă©lectromagnĂ©tiques, rendent nĂ©cessaire une gestion efficace de labande passante hertzienne qui est une ressource coĂ»teuse pour les opĂ©rateurs de serviceIdO et qui y allouent dâimportantes ressources. En particulier, la gestion des paramĂštresdu rĂ©seau comme lâefficacitĂ© spectrale, le nombre de bits transmis par Hz de bandepassante, la puissance dâĂ©mission, qui contrĂŽle la portĂ©e et le niveau dâinterfĂ©rence, ladensitĂ© dâĂ©metteurs, qui dĂ©finit le nombre dâobjets de lâIdO qui peuvent ĂȘtre connectĂ©sdans une mĂȘme zone gĂ©ographique, sont des critĂšres qui permettent dâassurer un servicede communications fiable et efficace Ă grande on peut diffĂ©rencier les rĂ©seaux utilisĂ©s pour lâIdO selon la prĂ©sence ou non dâuneinfrastructure de communications sous-jacente. Selon quâelles sont filaires ou sans fil1 Secteur des radiocommunications de lâUnion internationale des tĂ©lĂ©communications basĂ©e Ă STRATĂGIE 44 FĂVRIER 2 LâInternet des objets, comment ça marche ?hertziennes ou satellitaires, etc., les technologies rĂ©seaux utilisĂ©es rĂ©pondent plusspĂ©cifiquement au dĂ©ploiement de telle ou telle application de lâIdO. Par exemple, la 5G aĂ©tĂ© conçue avec une infrastructure permettant de multiplier par dix la bande passante parconnexion et de rĂ©duire la latence Ă quelques millisecondes, pour rĂ©pondre Ă des besoinsdâusages prĂ©cis, comme la mise en Ćuvre dâapplication dites critiques ».Techniquement, les dispositifs dâIdO peuvent donc utiliser â des rĂ©seaux satellitaires qui utilisent des bandes de frĂ©quences licenciĂ©es et qui offrent de la connectivitĂ© Ă de larges zones gĂ©ographiques sans le support dâinfrastructures terrestres ;â des rĂ©seaux longue portĂ©e qui utilisent des frĂ©quences libres telles que les solutions proposĂ©es par lâAlliance Lora ou lâentreprise Sigfox ;â les rĂ©seaux locaux de courte portĂ©e dont les protocoles les plus connus sont le Wifi, le Bluetooth ou encore la RFID qui se dĂ©ploient sur des licences libres dans des frĂ©quences non-rĂ©glementĂ©es ;â des offres spĂ©cifiques pour lâIdO proposĂ©es par des opĂ©rateurs Ă lâattention des entreprises et industriels Bouygues TĂ©lĂ©com a axĂ© sa communication autour de LoraWan mais propose Ă©galement du LTE-M, depuis peu Orange propose la technologie LTE-M et LoraWan et SFR propose son offre NB-IOT ;â les technologies filaires comme le xDSL1, le cĂąble coaxial ou encore la fibre, quâil ne faut pas nĂ©gliger. Ces technologies sont essentielles pour fournir la colonne vertĂ©brale Backbone de lâinfrastructure de connectivitĂ© globale que constitue lâIdO et pour permettre la mise Ă lâĂ©chelle de cette infrastructure, avec la croissance des volumes de trafic Ă transporter pour lâIdO ;â les rĂ©seaux hertziens 2G, 3G, 4G, 5G et dans lâavenir 6G dĂ©ployĂ©s par les opĂ©rateurs sur des bandes de frĂ©quences licenciĂ©es. Les opĂ©rateurs peuvent Ă©galement proposer des offres spĂ©cifiques pour lâIdO Ă lâattention des entreprises et La technique DSL consiste Ă dĂ©couper la bande de frĂ©quence disponible sur la ligne en deux voies â unepour la voix et lâautre pour les donnĂ©es, dont la plus connue est lâADSL pour Asymmetric Digital SubscriberLine, xDSL est lâacronyme de groupe qui regroupe toutes les variantes de la DSL ADSL, SDSL, STRATĂGIE 45 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriser Graphique 2 â Typologie des rĂ©seaux utilisables pour lâInternet des objetsNote 3GPP comprend les rĂ©seaux cellulaires 2G, 3G, 4G et 5GSource DiffĂ©rentes qualitĂ©s de rĂ©seaux pour diffĂ©rents usagesCes rĂ©seaux offrent des qualitĂ©s techniques qui rĂ©pondent aux diffĂ©rents besoins dedĂ©ploiement des solutions rĂ©seaux sur bandes licenciĂ©esSur les rĂ©seaux 2G et 3G on observe un dĂ©bit plus faible quâen 4G ou 5G, mais une plusgrande autonomie des Ă©quipements. La 4G prĂ©sente de forts dĂ©bits mais uneconsommation Ă©lectrique plus importante1. Lâutilisation de ces rĂ©seaux permet desgaranties dâinteropĂ©rabilitĂ© Ă lâĂ©chelle europĂ©enne et mondiale, basĂ©e sur les accordsde au-delĂ des rĂ©seaux grand public, certains acteurs industriels se dotent de rĂ©seauxcellulaires privĂ©s qui permettent des cas dâusages ciblĂ©s, le plus souvent liĂ©s aux objetscommunicants et qui facilitent notamment la maĂźtrise, la rĂ©silience et la sĂ©curitĂ© du a ouvert un guichet dâattribution de frĂ©quences pour ces rĂ©seaux privĂ©s rĂ©seaux longue portĂ©e sur bande libreBeaucoup de solutions IdO sâappuient sur des technologies de type LPWAN2, proposĂ©es parSigfox ou Lora sur les bandes de frĂ©quences libres qui se distinguent notamment par une1 PrĂ©cision apportĂ©s lors de lâaudition de lâArcep 18 novembre Low Power Wide Area Network basse consommation et longue portĂ©e ».FRANCE STRATĂGIE 46 FĂVRIER 2 LâInternet des objets, comment ça marche ?couverture trĂšs Ă©tendue 5 km Ă 40 km en espace ouvert, bonne pĂ©nĂ©tration enintĂ©rieur mais qui offrent des dĂ©bits faibles moins de 100 bit/s et des temps de latencesĂ©levĂ©s. Ces solutions consomment peu dâĂ©nergie la durĂ©e des batteries utilisĂ©es peut allerjusquâĂ dix ans et de faibles coĂ»ts de dĂ©ploiements moins de 2 dollars par chipset radio.Les solutions dĂ©ployĂ©es sur des frĂ©quences libres peuvent ĂȘtre sujettes Ă des conditionsdâutilisation dĂ©gradĂ©es en lâabsence de protection contre le brouillage. En outre, ellesprĂ©sentent des lacunes en matiĂšre dâinteropĂ©rabilitĂ© Lora et Sigfox par exemple ne sontpas interopĂ©rables. Par ailleurs, selon les pays oĂč opĂšrent ces rĂ©seaux, les bandes defrĂ©quence dites libres ne sont faciles dâaccĂšs câest le cas de la Chine oĂč lâaccĂšs auxbandes libres peut prĂ©senter un frein dans le dĂ©ploiement de ces rĂ©ponse Ă la concurrence des rĂ©seaux LPWAN bandes libres, les opĂ©rateurs derĂ©seaux cellulaires ont dĂ©veloppĂ© des standards, le NB-IoT et le LTE-M, spĂ©cialementconçus pour dĂ©velopper lâIdO sur leurs rĂ©seaux mobiles. Ces deux normes ont Ă©tĂ©conçues pour ĂȘtre compatibles avec la 5G. NB-IoT et LTE-M ont plusieurs similaritĂ©s etprĂ©sentent sensiblement les mĂȘmes avantages, comme celui de fonctionner avec peudâĂ©nergie, mais ils diffĂšrent par leur dĂ©bit et leur latence. La technologie LTE-MprĂ©sente une consommation Ă©nergĂ©tique faible et peut ĂȘtre utilisĂ©e pour des applicationsdans le domaine de la sĂ©curitĂ© usage de camĂ©ras, surveillance, etc., du transport, dutracking, du suivi mĂ©dical, etc. Le NB-IoT prĂ©sente des dĂ©bits supĂ©rieurs, une latence unpeu moins performante et une trĂšs faible consommation dâĂ©nergie. Ces caractĂ©ristiquespermettent lâutilisation de ces rĂ©seaux pour le dĂ©ploiement de compteurs intelligents, lesparcmĂštres, ou encore des capteurs pour effectuer des contrĂŽles agricoles, pour le smartgrid, pour la smart city. Ces deux technologies permettent des usages qui nĂ©cessitent unebonne pĂ©nĂ©tration au sein des rĂ©seaux de courte portĂ©eLes dispositifs IoT Ă plus courte distance Wifi, Bluetooth, Zigbee, RFID, NFC, Z-Wavesont les technologies utilisĂ©es pour acheminer les services dans les derniers mĂštres »et sont rĂ©pandus dans les cas dâusages dit grand public » pour des applications tellesque les systĂšmes dâalarme, les implants mĂ©dicaux, les tĂ©lĂ©commandes, certainesapplications de radiolocalisations industrielles ou mĂ©dicales, les talkie-walkies etmicrophones amateurs, DECT, etc. Ils utilisent majoritairement le Wifi ou le La dĂ©cision 2021-1589 de lâArcep en date du 29 juillet 2021 sur les dispositifs Ă courte portĂ©e, en coursdâhomologation par le gouvernement, vise notamment Ă ouvrir des bandes de frĂ©quences, pour Ă©largir lechamp des applications Wifi bande ISM 2,4 GHz et 5 GHz, en attendant lâhomologation Wifi6 et la dĂ©cision pour lâutilisation de labande 6 STRATĂGIE 47 FĂVRIER monde de lâInternet des objetsDes dynamiques Ă maĂźtriser Graphique 3 â SynthĂšse de la typologie des rĂ©seaux utilisĂ©s pour lâIdO selon leur portĂ©e et les dĂ©bits permisSource France StratĂ©gie Graphique 4 â SynthĂšse de la taxonomie sous-catĂ©gories de la mesure dâIdO de lâOCDE, avec les usages associĂ©s de lâIdO, selon les typologies dâusageSource comitĂ© de la politique de lâĂ©conomie numĂ©rique CPEN, OCDE 2018, op. rĂ©seaux satellitairesLe marchĂ© mondial satellitaire est en pleine transition et on assiste Ă un engouement pourdes satellites de tĂ©lĂ©communications bas dĂ©bits et les projets de constellationsciblant particuliĂšrement le marchĂ© de lâIdO se multiplient. La constellation Starlink estdisponible en France depuis mai 2021 et des acteurs français sont prĂ©sents sur ce marchĂ©avec des acteurs comme Kineis ou Eutelsat Leo.FRANCE STRATĂGIE 48 FĂVRIER
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