🐕 Est Ce Que Outlook Utilise Des Algorithmes De Recommandation

Lameilleure dĂ©fense consiste Ă  suivre les recommandations de ce blog. La pulvĂ©risation de mots de passe est une menace sĂ©rieuse pour tous les services Internet qui utilisent des mots de passe, mais en suivant les Ă©tapes dĂ©crites dans ce blog vous bĂ©nĂ©ficierez d’une protection optimale contre ce vecteur d’attaque. Et, comme de Letraitement perçu comme aisĂ© d’une hypokaliĂ©mie, bien que pas toujours efficace (28), corrobore Ă  nouveau l’hypothĂšse de la sous-estimation de la gravitĂ© du trouble. De façon similaire, les Ă©tudes aux urgences sur l’hypokaliĂ©mie sont beaucoup moins nombreuses que pour l’hyperkaliĂ©mie alors que le trouble est prĂ©sent de Lesujet est de crĂ©er un algorithme qui, lors du jeu du pendu, est capable donner les lettres les plus judicieuses Ă  proposer pour trouver le mot. On supposera que la recherche se fera dans un dictionnaire. Avec le dernier stock, s'il reste plusieurs solutions, l'algorithme devra, pour finir, trouver et donner en sortie la lettre qui reviens RĂ©pondre 3 on une question Bonsoir Parmi ces sites web, lesquels utilisent des algorithmes de recommandation ? Outlook WikipĂ©dia Spotify Twitter Facebook Skype Merci beaucoup - rĂ©ponse sur le e-connaissances.com Lesaspects abordĂ©s portaient sur des mĂ©thodes de recherche qualitative, de recherche quantitative et de l’analyse de donnĂ©es ; une combinaison de techniques qui ressemble en fait beaucoup Ă  ce qui est pratiquĂ© dans le cadre d’études de marchĂ©. Les systĂšmes de recommandation sont Ă©valuĂ©s Ă  l’aide de mesures orientĂ©es systĂšme. Eneffet, Amazon .com utilise des algorithmes de recommandation pour personnaliser son site web en fonction des intĂ©rĂȘts de chaque client. Ces algorithmes sont basĂ©s sur le filtrage collaboratif Item-to-Item. Le calcul en temps rĂ©el s’adapte au nombre de clients et au nombre de produits dans le catalogue. RRLKWk. 1 SimultanĂ©ment partenaire, concurrent et rival systĂ©mique, la Chine n’en pose pas moins des dĂ©fis de plus en plus sĂ©rieux Ă  l’Europe, touchant ses valeurs et intĂ©rĂȘts fondamentaux. En dĂ©ployant des sanctions Ă©conomiques en rĂ©ponse Ă  l’ouverture par la Lituanie d’un bureau de reprĂ©sentation de TaĂŻwan, elle sape l’intĂ©gritĂ© du marchĂ© unique europĂ©en et de la politique commerciale commune ; en sanctionnant des parlementaires, des universitaires et des instituts de recherche pour des allĂ©gations de dĂ©sinformation », elle bafoue dĂ©libĂ©rĂ©ment les principes dĂ©mocratiques de l’Europe et sa libertĂ© d’expression ; en proclamant son partenariat stratĂ©gique sans limites » avec Moscou et en soutenant tacitement la Russie malgrĂ© son offensive en Ukraine, elle choisit une politique de sĂ©curitĂ© antagonique de celle de l’Union europĂ©enne UE. Dans le mĂȘme temps, la Chine a fait de la limitation de sa dĂ©pendance Ă  l’égard des fournisseurs Ă©trangers et des vulnĂ©rabilitĂ©s qui pourraient y ĂȘtre associĂ©es une prioritĂ© de politique Ă©conomique, dans un contexte de ralentissement marquĂ© de sa croissance. 2 La stratĂ©gie de l’UE vis-Ă -vis de la Chine doit ĂȘtre réévaluĂ©e en consĂ©quence, selon trois dimensions principales. Dans le domaine traditionnel de la politique commerciale, l’application Ă©quitable des rĂšgles de l’OMC et leur rĂ©forme restent la meilleure solution pour l’UE, mais peu de progrĂšs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans ce sens. Pour amĂ©liorer l’influence de l’UE, nous recommandons le maintien d’une utilisation active, mais sĂ©lective, des instruments de dĂ©fense commerciale. Quant aux instruments dits autonomes », le dĂ©fi sera dĂ©sormais d’en faire une utilisation efficace et cohĂ©rente, en y mettant les moyens humains et politiques que cela nĂ©cessite. En revanche, nous ne recommandons pas de relancer le processus de ratification de l’accord global sur l’investissement CAI, qui est dans l’impasse. 3 La deuxiĂšme dimension concerne plusieurs nouveaux sujets » la dĂ©fense des droits de l’homme, pour laquelle l’utilisation des politiques commerciale et d’investissement est lĂ©gitime mais dont la mise en Ɠuvre, complexe, nĂ©cessite des efforts de coordination et de partage d’information pour dĂ©finir un cadre adaptĂ© de devoir de vigilance ; le changement climatique, contre lequel la mise en Ɠuvre d’un mĂ©canisme d’ajustement carbone aux frontiĂšres doit rester une prioritĂ©, avec la question clĂ© de la prise en compte des politiques climatiques chinoises, tout en veillant Ă  bĂątir des positions industrielles fortes dans les technologies vertes ; et la rĂ©glementation des donnĂ©es, pour laquelle les approches irrĂ©conciliables des donnĂ©es personnelles ne doivent pas empĂȘcher de rechercher l’interopĂ©rabilitĂ© pour les usages industriels, en utilisant les conditions de rĂ©ciprocitĂ© comme levier. 4 Finalement, l’UE doit placer la sĂ©curitĂ© et la souverainetĂ© Ă©conomiques au cƓur de sa stratĂ©gie vis-Ă -vis de la Chine. Au-delĂ  de l’amĂ©lioration nĂ©cessaire de la capacitĂ© de surveillance, de recherche et d’intelligence Ă©conomique de l’UE, il s’agit de minimiser les vulnĂ©rabilitĂ©s et consolider des points forts dans des secteurs stratĂ©giques. Cela nĂ©cessite une approche intĂ©grĂ©e, soutenue par une capacitĂ© institutionnelle plus forte. Introduction 5 Lorsqu’un accord a Ă©tĂ© conclu sur un traitĂ© bilatĂ©ral d’investissement entre la Chine et l’Union europĂ©enne UE, le 30 dĂ©cembre 2020, il a Ă©tĂ© saluĂ© comme un succĂšs diplomatique retentissant. Moins de trois mois plus tard, le processus de ratification Ă©tait brutalement paralysĂ© la Chine annonçait des sanctions visant dix personnes et quatre entitĂ©s, en rĂ©torsion Ă  celles de l’UE Ă  l’encontre d’entitĂ©s chinoises accusĂ©es de violations des droits de l’Homme dans le Xinjiang. Cet Ă©pisode illustre la difficultĂ© de gĂ©rer la relation avec un pays qui est Ă  la fois un partenaire de coopĂ©ration [et] de nĂ©gociation 
, un concurrent Ă©conomique 
 et un rival systĂ©mique » [1]. La Chine est en effet trĂšs particuliĂšre pour l’UE, de par sa puissance, son dynamisme et ses diffĂ©rences. Trois ans plus tard, l’évolution rapide de la situation appelle dĂ©jĂ  un rĂ©examen de cette contexte des relations Ă©conomiques entre la Chine et l’Union europĂ©enneUne relation Ă©troite et dĂ©sĂ©quilibrĂ©e 6 La Chine est l’un des partenaires Ă©conomiques les plus importants de l’UE, et les relations s’intensifient les imports en provenance de la Chine sont passĂ©s de 25 milliards d’euros par mois Ă  la fin 2019 Ă  plus de 40 milliards d’euros dĂ©but 2022. Tous les pays membres ont un lien Ă©conomique avec la Chine, de façon directe ou indirecte en raison des interdĂ©pendances au sein de l’UE, via deux canaux principaux le commerce de biens et les flux d’investissements directs Ă©trangers IDE. Alors que l’ampleur des IDE est trĂšs inĂ©gale graphique 1b, les flux commerciaux sont substantiels pour tous les pays membres voir le graphique 1a et Huotari et al., 2022, pour les liens indirects. Cependant, le contraste est remarquable entre des pays comme les Pays-Bas, la Finlande, l’Allemagne, la Hongrie, Malte ou la RĂ©publique tchĂšque, et d’autres comme l’Italie, l’Espagne, la Roumanie, la Croatie, la Lettonie ou la Lituanie oĂč les relations Ă©conomiques avec la Chine sont bien moindres. Dans ce contexte, la France se place dans une situation intermĂ©diaire, avec des relations bilatĂ©rales avec la Chine bien plus faibles que celles de l’Allemagne, mĂȘme si la diffĂ©rence entre les intensitĂ©s des exports diminue lorsque sont pris en compte les liens inĂ©gale des relations Ă©conomiques entre la Chine et l’Union europĂ©enneaCommerce en % du PIBCommerce en % du PIBLecture La ligne en pointillĂ©s reprĂ©sente l’axe Y = X, c’est-Ă -dire la situation pour laquelle l’intensitĂ© des imports et des exports en fonction du PIB est la directs Ă©trangers en % du PIBInvestisements directs Ă©trangers en % du PIBLecture IntensitĂ© des IDE depuis et vers la Chine, en pourcentage du PIB, pendant la pĂ©riode 2001-2021. La ligne en pointillĂ©s reprĂ©sente l’axe Y = X..L’intensitĂ© inĂ©gale des relations Ă©conomiques entre la Chine et l’Union europĂ©enne 7 Bien que la spĂ©cialisation des exportations chinoises se rapproche de celle de plusieurs pays de l’UE, il subsiste des diffĂ©rences notables, comme la part importante de produits classĂ©s comme Ă©tant de haute technologie Ă©lectronique grand public par exemple ou encore des positions fortes dans de nouveaux produits clĂ©s, tels les vĂ©hicules Ă©lectriques voir Huotari et al., 2022, op. cit.. Ces relations commerciales se caractĂ©risent par ailleurs par leur dĂ©sĂ©quilibre. Celui-ci s’est aggravĂ© derniĂšrement, reflet de la difficultĂ© persistante du gouvernement chinois Ă  atteindre son objectif de rééquilibrer son Ă©conomie. Ces dĂ©sĂ©quilibres durables ne sont pas soutenables et l’accroissement des pressions concurrentielles dans les industries clĂ©s est susceptible de crĂ©er de nouvelles frictions. 8 S’ils ont sensiblement diminuĂ© par rapport Ă  leur pic de 2016 et 2017, les IDE chinois vers l’UE semblent s’ĂȘtre dĂ©sormais stabilisĂ©s, Ă  un niveau comparable aux flux entrants en Chine. Les investissements greenfield », consistant Ă  crĂ©er des structures entiĂšrement nouvelles, en sont la composante la plus dynamique et reprĂ©sentent 30 % des IDE chinois vers l’UE, soit plus de 2,5 milliards de dollars en 2020 et 2021. Les IDE europĂ©ens, principalement portĂ©s par les grandes multinationales allemandes, ont Ă©galement atteint des niveaux records en 2021. Des ouvertures de marchĂ© ciblĂ©es et sĂ©lectives, notamment dans les secteurs financier et automobile, constituent des nouvelles opportunitĂ©s pour les grandes entreprises internationale et prioritĂ©s de politique Ă©conomique la Chine change d’approche 9 L’approche de PĂ©kin sur la mondialisation et les interdĂ©pendances a considĂ©rablement Ă©voluĂ©, notamment depuis l’escalade des tensions avec Washington en 2018. Il est trĂšs probable que la guerre Ă©conomique de l’ Occident » contre la Russie accentue les prĂ©occupations des dirigeants de PĂ©kin quant Ă  leurs propres dĂ©pendances et vulnĂ©rabilitĂ©s et accĂ©lĂšre une Ă©volution vers plus d’autonomie. La stratĂ©gie de double circulation » Dual Circulation Strategy, DCS dĂ©finie par le prĂ©sident Xi Jinping en avril 2020 visait dĂ©jĂ  Ă  gĂ©rer l’interdĂ©pendance de la Chine avec le reste du monde en renforçant l’innovation autochtone et l’autonomie. La DCS vise Ă  protĂ©ger la Chine des chocs extĂ©rieurs en rĂ©duisant la dĂ©pendance Ă  l’égard de la demande extĂ©rieure exportations vers les Ă©conomies avancĂ©es par la stimulation de la consommation intĂ©rieure, des dĂ©penses de politique sociale et des relations avec les Ă©conomies en voie de dĂ©veloppement. Elle s’appuie sur une planification ambitieuse de la politique industrielle chinoise, dĂ©veloppĂ©e dans la stratĂ©gie Made in China 2025 ». Celle-ci vise Ă  faire de la Chine une puissance manufacturiĂšre de rĂ©fĂ©rence dans les domaines Ă  haute valeur ajoutĂ©e, tout en diversifiant les chaĂźnes d’approvisionnement pour garantir l’accĂšs aux intrants, aux ressources et aux technologies. Elle cherche Ă©galement Ă  localiser les activitĂ©s de R&D en Chine chaque fois que cela est possible. 10 La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a donnĂ© un coup d’accĂ©lĂ©rateur Ă  la stratĂ©gie d’autosuffisance de la Chine, notamment en raison des restrictions imposĂ©es aux exportations de technologies amĂ©ricaines vers certaines entreprises chinoises. Le fait que les technologies essentielles restent largement importĂ©es ou fabriquĂ©es Ă  l’étranger est de plus en plus considĂ©rĂ© comme inacceptable. Des centaines de milliards de yuans ont Ă©tĂ© allouĂ©es au soutien de l’innovation, via des mĂ©canismes traditionnels d’aides d’État comme les prĂȘts Ă  des conditions prĂ©fĂ©rentielles ou les subventions, et des outils plus rĂ©cents comme les fonds d’État ou le financement des valeurs axĂ©es sur la technologie [2]. 11 Une sĂ©rie de mesures ont en outre Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es, y compris des nouvelles rĂšgles visant Ă  soutenir les dimensions de sĂ©curitĂ© nationale dans les relations Ă©conomiques. Par exemple, des examens de sĂ©curitĂ© nationale sont dĂ©sormais requis pour les entreprises qui investissent dans des infrastructures d’information critiques » IIC, un terme qui n’est pas dĂ©fini avec prĂ©cision. La Chine dĂ©ploie Ă©galement des outils moins explicites qui ont un impact plus large sur les chaĂźnes d’approvisionnement. Les demandes officieuses montent pour que les chaĂźnes de valeur technologiques deviennent autonomes et contrĂŽlables » A&C, afin de s’assurer que les processus de production ne sont pas exposĂ©s Ă  des sanctions ou Ă  des mesures coercitives Ă©trangĂšres. Dans les domaines technologiques critiques, la Chine vise ainsi soit Ă  dĂ©velopper la production domestique, soit Ă  relocaliser entiĂšrement les chaĂźnes de valeur technologiques Ă©trangĂšres. Pour les producteurs Ă©trangers, cela se traduit par un supplĂ©ment de contraintes sur la production locale et d’obstacles Ă  l’accĂšs au marchĂ© pour les technologies concernĂ©es. Les entreprises europĂ©ennes en Chine indiquent qu’elles sont de ce fait confrontĂ©es Ă  des pressions croissantes qui les obligent souvent Ă  dissocier leurs opĂ©rations en Chine de leurs opĂ©rations mondiales, avec un impact potentiellement nĂ©gatif sur leur activitĂ© [3]. 12 La situation est trĂšs variable selon les secteurs. Lorsque les entreprises sont en mesure d’apporter des technologies pour lesquelles il n’existe pas de bon substitut local semi-conducteurs, logiciels, intrants chimiques et machines, elles sont les bienvenues. Dans le cas contraire tĂ©lĂ©communications, services numĂ©riques
, elles sont en revanche confrontĂ©es Ă  des obstacles croissants et se trouvent souvent exclues du marchĂ©. Dans les secteurs jugĂ©s non sensibles automobile, cosmĂ©tiques
, les producteurs Ă©trangers sont considĂ©rĂ©s comme utiles pour stimuler la concurrence, et leur traitement par les autoritĂ©s est caractĂ©risĂ© par une nĂ©gligence bienveillante [4]. 13 Une Ă©tude rĂ©cente [5] confirme que l’écosystĂšme chinois de R&D est considĂ©rĂ© comme de plus en plus dynamique et que le travail d’innovation basĂ© en Chine est de plus en plus intĂ©grĂ© dans les efforts mondiaux des entreprises. Dans le mĂȘme temps, celles-ci subissent des pressions croissantes pour localiser en Chine les Ă©tapes de production et d’innovation Ă  plus forte valeur ajoutĂ©e, conditions devenant de fait nĂ©cessaire pour permettre leur rĂ©ussite sur le marchĂ© chinois. De telles pratiques seraient clairement en contradiction avec le principe du traitement national elles doivent ĂȘtre vigoureusement combattues en cas de non-respect de ce principe, car elles reprĂ©sentent alors une menace importante pour la vitalitĂ© du systĂšme d’innovation de l’ 1. La stratĂ©gie d’autosuffisance et de sĂ©curitĂ© Ă©conomique de la Chine se traduit pour les entreprises europĂ©ennes par des obstacles supplĂ©mentaires et par une forte pression Ă  la localisation sur le sol chinois des activitĂ©s de production et d’innovation Ă  forte valeur prĂ©occupations traditionnelles de politique commerciale 14 L’objectif traditionnel de la politique commerciale de l’UE est de garantir des conditions de concurrence Ă©quitables. La relation avec la Chine pose Ă  cet Ă©gard de nombreux problĂšmes [6]. Tout d’abord, malgrĂ© le niveau relativement faible des droits de douane appliquĂ©s en Chine, l’accĂšs effectif au marchĂ© reste une prĂ©occupation majeure, tant pour le commerce que pour l’investissement, du fait de la maniĂšre dont les rĂ©glementations sont appliquĂ©es dans la pratique. Ensuite, en dĂ©pit des engagements de la Chine, les transferts forcĂ©s de technologie restent trĂšs rĂ©pandus, mĂȘme si, dans de nombreux cas, ils ne rĂ©sultent pas d’obligations lĂ©gales. Enfin, les subventions Ă  l’industrie jouent un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans l’allocation des ressources entre les entreprises et les secteurs en Chine, atteignant une ampleur inĂ©galĂ©e dans le monde. Elles sont en outre mouvantes au-delĂ  des subventions directes, les modalitĂ©s de l’implication de l’État Ă©voluent rapidement vers une financiarisation du capitalisme d’État » et l’utilisation ciblĂ©e des marchĂ©s comme multiplicateurs du soutien de l’État. Le recours croissant Ă  des conditions prĂ©fĂ©rentielles de financement par actions dans les secteurs de haute technologie en est une illustration voir Huotari et al. 2022, op. cit..Constat 2. La concurrence en Chine est faussĂ©e par le manque de transparence et d’équitĂ© dans l’application des rĂ©glementations, et par la persistance de transferts technologiques forcĂ©s. Les aides publiques protĂ©iformes sont Ă  l’origine de distorsions les rĂšgles de l’OMC et pousser Ă  sa rĂ©forme 15 Pour traiter ces questions traditionnelles de politique commerciale, il est prĂ©fĂ©rable pour l’UE, du point de vue de ses intĂ©rĂȘts comme de ses valeurs, de privilĂ©gier des solutions fondĂ©es sur des rĂšgles – en cohĂ©rence avec la nature institutionnelle de l’UE, qui est elle-mĂȘme fondĂ©e sur des rĂšgles internationales et a moins de cohĂ©sion politique qu’un État, un handicap dans les rapports de force [7]. L’approche conflictuelle suivie sous l’administration Trump n’a d’ailleurs guĂšre produit de rĂ©sultats probants – ni mĂȘme de stratĂ©gie cohĂ©rente. 16 En pratique, les efforts pour obtenir une application adĂ©quate des rĂšgles se sont avĂ©rĂ©s frustrants, mĂȘme s’ils ne sont pas totalement infructueux. Un exemple est la difficultĂ© de mettre fin aux transferts forcĂ©s de technologie, malgrĂ© des annĂ©es de plaintes Ă  ce sujet, y compris auprĂšs l’OMC en 2018 voir Huotari et al., 2022, op. cit.. Des cas plus rĂ©cents montrent que faire respecter leur propriĂ©tĂ© intellectuelle en Chine reste difficile pour les entreprises de l’UE [8]. Autre exemple, la paralysie de l’Organe de rĂšglement des diffĂ©rends mĂȘme si la crĂ©ation d’un arrangement d’arbitrage d’appel provisoire multipartite MPIA a maintenu la possibilitĂ© de dĂ©cisions exĂ©cutoires entre les membres, dont la Chine, il ne peut jouer le mĂȘme rĂŽle institutionnel. Plus largement, la frustration vient de la difficultĂ© pour ce systĂšme de remĂ©dier Ă  l’opacitĂ© et aux obstacles informels qui, sans ĂȘtre spĂ©cifiques Ă  la Chine, sont particuliĂšrement importants dans son Ă©conomie. 17 Le domaine dans lequel cette frustration est la plus forte est probablement celui des subventions industrielles. L’accord de l’OMC sur les subventions et les mesures compensatoires dĂ©finit des rĂšgles Ă  cet Ă©gard, soit en interdisant les aides qui faussent excessivement la concurrence parce qu’elles sont subordonnĂ©es aux rĂ©sultats Ă  l’exportation ou Ă  l’utilisation de produits locaux, soit en rendant passibles de poursuites celles qui sont prĂ©judiciables aux pays partenaires. Dans la pratique, cependant, ce cadre ne parvient pas Ă  corriger les distorsions de concurrence, principalement parce que ses rĂšgles sont trop restrictives dans leur dĂ©finition ou trop exigeantes dans les preuves qu’elles nĂ©cessitent [9]. 18 L’UE a fait des propositions concrĂštes concernant la rĂ©forme de l’OMC en gĂ©nĂ©ral, et les questions liĂ©es aux subventions en particulier [10], et a rĂ©cemment rĂ©affirmĂ© sa volontĂ© de travailler dans ce sens [11]. Ces efforts doivent ĂȘtre poursuivis. Dans ce domaine oĂč les enjeux ne sont pas de nature principalement bilatĂ©rale, seul un cadre institutionnel multilatĂ©ral, avec la pression des pairs qui lui est associĂ©e, est efficace pour permettre un rĂšglement des diffĂ©rends fondĂ© sur des rĂšgles. Les perspectives d’une rĂ©forme substantielle restent cependant lointaines un accord multilatĂ©ral est clairement hors de portĂ©e dans un avenir proche, et mĂȘme un accord plurilatĂ©ral, qui nĂ©cessiterait une convergence sur le fond entre les principaux acteurs, paraĂźt difficile Ă  obtenir. Le contexte est peu propice, notamment parce que la Chine n’est guĂšre incitĂ©e Ă  accepter de nouvelles rĂšgles susceptibles de contraindre ses politiques industrielles [12]. Si les efforts pour dialoguer avec la Chine sur cette question doivent ĂȘtre poursuivis, en coordination avec les pays de mĂȘme sensibilitĂ©, ils doivent s’accompagner de politiques actives visant Ă  minimiser le coĂ»t de ces subventions pour l’UE, et Ă  amĂ©liorer sa position de nĂ©gociation en limitant les avantages que la Chine peut tirer des pratiques qui faussent la instruments de dĂ©fense commerciale 19 Les instruments de dĂ©fense commerciale sont spĂ©cifiquement conçus pour rĂ©pondre aux situations de concurrence dĂ©loyale. Les mesures antidumping sont les plus utilisĂ©es par l’UE fin 2020, 91 Ă©taient en vigueur Ă  l’encontre d’importations chinoises [13]. Huit mesures destinĂ©es Ă  compenser des subventions industrielles Ă©taient en outre appliquĂ©es contre les importations chinoises Ă  cette date, ainsi qu’une mesure contre les subventions chinoises accordĂ©es aux entreprises Ă  capitaux chinois basĂ©es en Égypte et exportant depuis ce pays vers l’UE. 20 Les mesures antidumping entraĂźnent de trĂšs fortes baisses des volumes d’importation, souvent de l’ordre de 60 Ă  90 %. Elles couvrent prĂšs de 11 % des importations totales en 2021, une part qui a fortement augmentĂ© au cours de la derniĂšre dĂ©cennie graphique 2. C’est un niveau lĂ©gĂšrement infĂ©rieur Ă  celui des États-Unis, oĂč 12 % des importations chinoises sont concernĂ©es en 2019 Bown et al., 2020 [14]. Cet instrument a donc un impact trĂšs significatif sur le commerce bilatĂ©ral avec la Chine. C’est pourquoi le diffĂ©rend lancĂ© par la Chine Ă  l’OMC en dĂ©cembre 2016 au sujet de la maniĂšre dont elle Ă©tait traitĂ©e dans la procĂ©dure antidumping de l’UE revĂȘtait une importance particuliĂšre. Il reposait sur l’affirmation selon laquelle, aprĂšs l’expiration de la pĂ©riode de transition de 15 ans, la Chine devait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une Ă©conomie de marchĂ© et, Ă  ce titre, traitĂ©e comme les autres partenaires commerciaux dans les procĂ©dures antidumping. Ce diffĂ©rend a Ă©tĂ© abandonnĂ© par la Chine en juin 2019, validant de facto l’approche de l’UE qui permet de continuer Ă  appliquer la mĂ©thode dite du pays analogue » lorsque l’ingĂ©rence de l’État fausse significativement le marchĂ© chinois [15]. En pratique, l’antidumping reste donc l’instrument clĂ© de dĂ©fense commerciale pour l’UE, Ă  la fois puissant et moins difficile Ă  mettre en Ɠuvre que les des importations depuis la Chine visĂ©es par des mesures antidumping en %Part des importations depuis la Chine visĂ©es par des mesures antidumping en %Lecture La part des importations couverte est calculĂ©e sur la base de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dent l’ouverture de l’enquĂȘte pour antidumping.. 21 Cet instrument n’est toutefois pas en mesure d’équilibrer Ă  lui seul les consĂ©quences des subventions industrielles chinoises, et ce pour plusieurs raisons. La premiĂšre est que le recours Ă  un tel instrument de dĂ©fense commerciale est par dĂ©finition supposĂ© exceptionnel, rĂ©pondant Ă  des situations de concurrence dĂ©loyale. Si la rĂ©forme des instruments de dĂ©fense commerciale de 2018 a ouvert la voie au lancement d’enquĂȘtes par la Commission de maniĂšre spontanĂ©e ex officio », dans la pratique, elles font suite Ă  des plaintes de l’industrie. Du fait de leur complexitĂ© et de leur coĂ»t, deux tiers de ces plaintes se concentrent dans quelques secteurs, comme les mĂ©taux ou les produits mĂ©talliques et les produits chimiques [16]. Une telle concentration risque d’une part de crĂ©er des comportements de captation de rente dans certains secteurs lorsque les capacitĂ©s d’influence et de coordination conjuguĂ©es Ă  la connaissance fine de ces instruments rendent les procĂ©dures possibles et rentables, et d’autre part d’exclure des secteurs oĂč ces conditions ne sont pas rĂ©unies malgrĂ© la rĂ©alitĂ© d’une concurrence faussĂ©e par des subventions. Pour ces raisons, l’utilisation maximale des procĂ©dures antidumping ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un objectif en 1. Renforcer la coopĂ©ration internationale pour obtenir de la Chine une coordination sur les subventions industrielles. Utiliser de maniĂšre active mais sĂ©lective les instruments de dĂ©fense commerciale. 22 L’autre limite importante des instruments de dĂ©fense commerciale est qu’ils ne peuvent traiter que les distorsions de concurrence sur le marchĂ© des biens de l’UE. Ils ne sont ainsi d’aucune utilitĂ© sur le marchĂ© chinois comme sur les marchĂ©s tiers, et ne couvrent pas les services. Dans ce contexte, l’UE s’est concentrĂ©e sur deux outils supplĂ©mentaires pour tenter de rééquilibrer les relations en matiĂšre de commerce et d’investissement avec la Chine l’accord global sur l’investissement CAI et une boĂźte Ă  outils d’instruments bilatĂ©ral d’investissement 23 Pendant des annĂ©es et jusqu’à rĂ©cemment, le CAI a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une prioritĂ© pour structurer la relation bilatĂ©rale avec la Chine. De fait, l’accord comprend des engagements importants de la part de la Chine concernant l’accĂšs au marchĂ© pour les investissements dans plusieurs secteurs, le comportement des entreprises d’État, la transparence des subventions et les transferts forcĂ©s de technologie. Compte tenu du peu de concessions rĂ©elles faites par l’UE, cet accord a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par la Commission comme un accord permettant un rééquilibrage substantiel des relations Ă©conomiques bilatĂ©rales. Cependant, ses bĂ©nĂ©fices potentiels nous semblent avoir Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©s, en raison de l’incertitude liĂ©e Ă  la maniĂšre dont il sera effectivement appliquĂ© et parce que nombre de concessions apparentes Ă©taient des changements que la Chine Ă©tait de toute façon disposĂ©e Ă  faire [17]. 24 Quoi qu’il en soit, l’accord est aujourd’hui dans l’impasse les sanctions rĂ©ciproques ont arrĂȘtĂ© pour de bon le processus de ratification au Parlement europĂ©en, et son aboutissement dans un avenir proche semble trĂšs improbable. L’accord de principe a donc Ă©tĂ© annoncĂ© alors que les conditions politiques de sa mise en Ɠuvre n’étaient pas rĂ©unies. Cela remet en cause la prioritĂ© donnĂ©e Ă  cet accord pour rééquilibrer la relation Ă©conomique bilatĂ©rale. La mise en avant des concessions obtenues de la Chine pour un rééquilibrage de la relation Ă©conomique est rĂ©vĂ©latrice du point faible de l’approche si l’accord Ă©tait rĂ©ellement asymĂ©trique, quelles Ă©taient les incitations pour la Chine Ă  le faire respecter ? Et si son application est sujette Ă  caution, quelle est sa valeur pour l’UE ? La dimension politique de tels accords, frĂ©quemment prĂ©sentĂ©s comme des partenariats, ressort souvent ; ce n’est pas le cas ici, comme l’ont montrĂ© les sanctions quelques mois plus tard. C’est pourquoi, dans les circonstances actuelles, tant que le contexte politique ne s’amĂ©liore pas de maniĂšre significative, de sorte que les sanctions soient levĂ©es et que les deux parties s’entendent sur un programme complet programme de coopĂ©ration, nous ne considĂ©rons pas que la ratification du CAI doive ĂȘtre une 2. Ne pas faire de la ratification du CAI une prioritĂ© dans les circonstances boĂźte Ă  outils des instruments autonomes 25 Au contraire, l’UE ne doit pas s’attendre Ă  ce que le rééquilibrage vienne de concessions chinoises, mais plutĂŽt de ses propres initiatives pour dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts et ses valeurs. Cette logique sous-tend depuis quelques annĂ©es le dĂ©veloppement d’instruments autonomes, portant sur des domaines clĂ©s variĂ©s, mĂȘme si aucun d’entre eux n’est spĂ©cifique Ă  la Chine [18] la nomination d’un procureur commercial » europĂ©en. Ce changement institutionnel, trop rĂ©cent pour ĂȘtre Ă©valuĂ©, est censĂ© incarner et accompagner l’orientation vers la mise en Ɠuvre des accords et engagements commerciaux ;le rĂšglement d’application 2021/167 adaptant la pratique de l’UE en matiĂšre d’application et d’exĂ©cution des rĂšgles commerciales Ă  un contexte oĂč le systĂšme de rĂšglement des diffĂ©rends de l’OMC est de facto paralysĂ© ;l’instrument relatif aux marchĂ©s publics internationaux, adoptĂ© en mars 2022, vise Ă  rééquilibrer les conditions d’accĂšs aux marchĂ©s publics avec les pays tiers qui n’ont pas pris d’engagements analogues. Vis-Ă -vis de la Chine, un tel instrument apparaĂźt lĂ©gitime et nĂ©cessaire pour assurer la rĂ©ciprocitĂ©, mais son efficacitĂ© risque d’ĂȘtre amoindrie par le fait que ce sont les États membres, et non la Commission, qui dĂ©cideront d’éventuelles exemptions. Une prise de dĂ©cision centralisĂ©e serait plus efficace, en termes d’indĂ©pendance comme de cohĂ©rence ;le rĂšglement sur les subventions Ă©trangĂšres la Commission a fait circuler une proposition, qui est actuellement Ă©tudiĂ©e par le Parlement europĂ©en PE. Ce rĂšglement est nĂ©cessaire pour contrer l’impact des subventions Ă©trangĂšres sur le marchĂ© intĂ©rieur par le biais des investissements Ă©trangers ou des fusions-acquisitions. 26 Bien que le rĂšglement sur les subventions Ă©trangĂšres doive encore ĂȘtre finalisĂ©, l’enjeu est dĂ©sormais la mise en Ɠuvre cohĂ©rente et efficace de cette panoplie d’outils. Cela nĂ©cessitera des ressources substantielles et du capital politique, en assurant la transition d’une stratĂ©gie de nĂ©gociation Ă  une stratĂ©gie d’ 3. Finaliser le rĂšglement sur les subventions Ă©trangĂšres et mettre l’accent sur l’utilisation efficace de la panoplie d’instruments nouveaux » sujets 27 Des enjeux qui n’appartiennent pas au domaine traditionnel des politiques de commerce et d’investissement jouent un rĂŽle de plus en plus important dans la dĂ©finition et la gestion de la politique Ă©conomique de l’UE vis-Ă -vis de la Chine. C’est notamment le cas des droits de l’Homme, du changement climatique et de la rĂ©glementation de l’économie droits de l’Homme 28 La politique commerciale commune est une composante de l’action extĂ©rieure de l’Union, avec les objectifs qui y sont associĂ©s, dont la dĂ©fense des droits de l’Homme article 21 du TraitĂ© de l’Union europĂ©enne. Par consĂ©quent, les relations Ă©conomiques ne peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©es de questions telles que les violations massives et continues des droits de l’Homme en Chine, le non-respect des engagements internationaux Hong Kong, Convention des Nations unies sur le droit de la mer et le renforcement de la dimension autoritaire du pouvoir dans le pays. Les questions relatives aux droits figurent d’ailleurs explicitement dans des accords et instruments spĂ©cifiques [19]. 29 Le dĂ©fi le plus immĂ©diat demeure la rĂ©pression des OuĂŻghours au Xinjiang. Si la rĂ©cente ratification par la Chine de deux conventions de l’OIT sur le travail forcĂ© est positive sur le principe, ce sont des progrĂšs concrets qui sont attendus. C’est ce qui a motivĂ© les propositions visant Ă  bannir du marchĂ© unique les produits issus du travail forcĂ©, une mesure dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ©e par les États-Unis en dĂ©cembre 2021. Au-delĂ  de l’interdiction des produits issus du travail forcĂ©, dĂ©jĂ  ancienne aux États-Unis, l’enjeu de ces nouvelles lĂ©gislations est le dĂ©placement la charge de la preuve vers les entreprises, avec des exigences importantes en matiĂšre d’enquĂȘtes et de rapports. 30 L’exposition directe aux exportations de la rĂ©gion du Xinjiang est, en rĂ©alitĂ©, relativement limitĂ©e pour l’UE. Selon les statistiques officielles, les exportations mondiales de la rĂ©gion du Xinjiang sont estimĂ©es Ă  environ 15 milliards d’euros de marchandises en 2021. Les principaux produits d’exportation sont les produits Ă©lectriques, le concentrĂ© de tomates, les chaussures et les textiles. Plus de 80 % de ces exportations sont traditionnellement destinĂ©es Ă  l’Asie centrale. Moins de 1 % des exportations du Xinjiang sont le fait d’entreprises Ă  capitaux Ă©trangers, cette part ayant considĂ©rablement diminuĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es. Cependant, l’exposition indirecte par le biais des chaĂźnes d’approvisionnement internes Ă  la Chine modifie sensiblement ce constat. Selon les organisations de dĂ©fense des droits de l’Homme, jusqu’à 20 % de tous les produits Ă  base de coton et jusqu’à 97 % de tous les panneaux solaires Ă  base de polysilicium dans le monde sont hautement susceptibles d’ĂȘtre issus de travail forcĂ© ouĂŻghour. Compte tenu de ce contexte, les canaux et la portĂ©e exacte de l’implication europĂ©enne dans les violations des droits de l’Homme en Chine resteront difficiles Ă  dĂ©terminer. 31 Certains États membres, comme la France et les Pays-Bas, ont dĂ©jĂ  adoptĂ© une lĂ©gislation visant Ă  renforcer la responsabilitĂ© des entreprises et ont introduit des processus de devoir de vigilance. D’autres gouvernements envisagent des actions similaires, notamment l’Allemagne, l’Autriche, la SuĂšde, la Finlande et le Danemark. Au niveau europĂ©en, le Parlement europĂ©en a proposĂ© une initiative lĂ©gislative en mars 2021 et la Commission a publiĂ© sa proposition de directive le 23 fĂ©vrier 2022. 32 LĂ©gitimes, les mesures relatives au commerce et aux investissements ne sont qu’une composante limitĂ©e des politiques de l’UE et leur efficacitĂ© ne doit pas ĂȘtre surestimĂ©e, compte tenu de leur application complexe et des nombreuses possibilitĂ©s de contournement. Il convient donc de prĂȘter une attention particuliĂšre Ă  la cohĂ©rence et Ă  l’adĂ©quation des rĂ©glementations, qui doivent exiger des entreprises des moyens proportionnels Ă  leurs capacitĂ©s, conformĂ©ment aux principes directeurs des Nations unies et aux lignes directrices de l’OCDE, en tenant compte des spĂ©cificitĂ©s sectorielles. Le succĂšs de ces actions Ă©tant difficile Ă  dĂ©finir et Ă  Ă©valuer, en particulier vis-Ă -vis de la Chine, leur mise en Ɠuvre doit laisser suffisamment de place Ă  des ajustements 4. En utilisant les politiques commerciales et d’investissement pour lutter contre les violations des droits de l’Homme, s’appuyer sur la coordination internationale et veiller Ă  la proportionnalitĂ© des rĂ©glementations et l’adaptabilitĂ© des lutte contre le changement climatique 33 Lutter efficacement contre le changement climatique est une responsabilitĂ© commune essentielle sur laquelle l’UE et la Chine devraient dĂ©velopper leur partenariat. La proposition de mĂ©canisme d’ajustement carbone Ă  la frontiĂšre MACF publiĂ©e par la Commission en juillet 2021 revĂȘt une importance centrale. Son succĂšs dĂ©pendra de la capacitĂ© de l’UE Ă  en faire non pas une source de conflits commerciaux, mais une incitation pour les partenaires Ă  accĂ©lĂ©rer leur propre transition. 34 Avec des consĂ©quences Ă©conomiques limitĂ©es Ă  court terme pour la Chine, ce mĂ©canisme pourrait ĂȘtre beaucoup plus consĂ©quent Ă  long terme, surtout si l’on considĂšre l’extension et l’intensification de la taxation du carbone. En supposant que le prix relatif du carbone entre la Chine et l’UE reste inchangĂ© au fil du temps, Bellora et FontagnĂ© 2022 [20] modĂ©lisent les effets que ce mĂ©canisme pourrait avoir sur le commerce bilatĂ©ral les importations de l’UE en provenance de Chine pourraient diminuer de 5 % pour l’ensemble des produits manufacturĂ©s d’ici 2040, et de 20 % ou plus pour les mĂ©taux, les produits mĂ©talliques et les produits chimiques. 35 En pratique, la façon dont le MACF tiendra compte les politiques chinoises jouera sans doute un rĂŽle essentiel. La Chine a lancĂ© en juin 2021 son systĂšme national d’échange de quotas d’émission, mais son ambition est limitĂ©e et n’est pas directement comparable au systĂšme d’échange europĂ©en [21]. Sans prĂ©juger de leur ambition future, les politiques chinoises pourraient prendre des formes diffĂ©rentes de celles engagĂ©es par l’UE, comme des contraintes sur la capacitĂ© des centrales au charbon ou une taxe carbone, par exemple. 36 Bien qu’il n’y ait pas d’équivalence directe entre ces politiques et un systĂšme d’échange, les efforts correspondants doivent ĂȘtre pris en compte. Pour ce faire, l’accent doit ĂȘtre mis sur les enjeux de comparabilitĂ© des politiques mises en place tout en maintenant l’élan vers la mise en Ɠuvre du MACF. L’OMC et/ou l’OCDE seraient bien placĂ©es pour accueillir une telle initiative qui pourrait prendre la forme du forum de comparabilitĂ© proposĂ© par Lamy et al. 2021, 2022 [22]. Une coordination autour de prix minimums pourrait Ă©galement ĂȘtre envisagĂ©e, afin de former un club de pays coopĂ©rant Ă  la transformation des secteurs industriels et appliquant ensemble un mĂ©canisme commun d’ajustement [23]. Étant donnĂ© l’urgence de la lutte contre le changement climatique, ces initiatives ne doivent pas retarder la mise en Ɠuvre du MACF, qui doit rester prioritaire. 37 Si tous les efforts doivent ĂȘtre mis en Ɠuvre pour favoriser la coordination sur le climat, nous ne pensons pas que le fait de la lier Ă  un impĂ©ratif de coopĂ©ration dans d’autres domaines soit un moyen efficace d’avancer sur ces sujets. 38 ParallĂšlement, la dimension technologique et industrielle de la transition Ă©cologique est un autre dĂ©fi vis-Ă -vis duquel la relation avec la Chine est susceptible de jouer un rĂŽle important. 39 Elle dĂ©tient en effet une position stratĂ©gique dans nombre de matiĂšres premiĂšres, technologies et marchĂ©s concernĂ©s, renforcĂ©e par la prioritĂ© donnĂ©e Ă  ces secteurs dans sa politique industrielle. Les avancĂ©es chinoises constituent Ă  cet Ă©gard un dĂ©fi, qui peut avoir des effets bĂ©nĂ©fiques, mais suscite des inquiĂ©tudes liĂ©es aux conditions de concurrence, aux subventions industrielles et Ă  l’enchevĂȘtrement des systĂšmes d’innovation. Du fait de leur importance stratĂ©gique, ces secteurs mĂ©ritent une attention particuliĂšre et justifient des politiques ambitieuses afin de s’assurer que l’UE bĂątisse des positions fortes tant dans la recherche appliquĂ©e que dans l’ 5. Sans diffĂ©rer la mise en Ɠuvre du MACF, engager un dialogue sur la prise en compte des politiques climatiques chinoises dans un cadre plurilatĂ©ral. Consacrer des efforts spĂ©cifiques pour les technologies vertes dans la recherche et l’ numĂ©rique 40 Les politiques visant Ă  rĂ©glementer et Ă  taxer le transfert et l’utilisation des informations, des donnĂ©es, des logiciels et des technologies sous-tendent l’avenir du commerce. Étant l’une des principales puissances numĂ©riques, la Chine aura une influence considĂ©rable sur l’établissement des rĂšgles numĂ©riques mondiales, y compris au sein de l’OMC ; elle tente d’ailleurs dĂ©jĂ  de façonner les rĂšgles du commerce numĂ©rique, par exemple par le biais du Partenariat Ă©conomique rĂ©gional d’ensemble RCEP. Ses pratiques sont souvent antagoniques de celles de l’UE la Chine est l’un des pays les plus restrictifs en matiĂšre de commerce numĂ©rique, qu’il s’agisse de fiscalitĂ©, d’accĂšs au marchĂ©, d’établissement, de donnĂ©es ou d’échanges ;la Chine applique des politiques numĂ©riques fondamentalement restrictives, oĂč la surveillance est omniprĂ©sente. Depuis la promulgation de la loi sur la cybersĂ©curitĂ© de 2017, les entreprises Ă©trangĂšres sont obligĂ©es de se conformer Ă  de nombreuses rĂšgles de cybersĂ©curitĂ©, notamment Ă  des processus intrusifs de certification et d’examen de la sĂ©curitĂ© ;il existe peu de restrictions Ă  l’ingĂ©rence du gouvernement sur les marchĂ©s numĂ©riques ;les entreprises sont confrontĂ©es Ă  des exigences croissantes de localisation, notamment pour l’hĂ©bergement de donnĂ©es et les services de cloud, Ă  un large Ă©ventail de restrictions pour les flux transfrontaliers et le transfert de donnĂ©es, et Ă  des droits de douane sur les transmissions Ă©lectroniques ;la Chine pratique des politiques mercantiles actives dans le commerce numĂ©rique, notamment par le biais des politiques industrielles, de soutien aux champions nationaux, et des marchĂ©s publics de produits technologiques. 41 Ces restrictions, Ă©galement nĂ©fastes pour la compĂ©titivitĂ© de la Chine dans les services numĂ©riques, rendent difficile toute coordination en la matiĂšre. L’imbrication entre les fournisseurs chinois de plateformes numĂ©riques et les marchĂ©s mondiaux, en particulier les services impliquant des donnĂ©es personnelles, est susceptible de s’accroĂźtre comme l’illustrent les enquĂȘtes en cours sur TikTok mais demeure limitĂ©e. Les perspectives sont toutefois diffĂ©rentes pour les services numĂ©riques liĂ©s aux produits et Ă  la production industrielle, pour lesquels l’accĂšs au marchĂ© chinois risque d’ĂȘtre problĂ©matique, nĂ©cessitant une redĂ©finition des conditions de rĂ©ciprocitĂ©. Plus de la moitiĂ© des entreprises allemandes interrogĂ©es dans une enquĂȘte rĂ©cente s’attendent Ă  ce que les diffĂ©rences rĂ©glementaires relatives au numĂ©rique les empĂȘchent de servir le marchĂ© chinois par les exportations, la production en Chine devenant leur seule option [24]. Les rĂ©glementations de cybersĂ©curitĂ© et de protection des donnĂ©es sont ainsi devenues l’une des dix prĂ©occupations majeures des entreprises europĂ©ennes en Chine, et mĂȘme l’une des cinq premiĂšres pour celles originaires d’ 6. Faire des conditions de rĂ©ciprocitĂ© un levier pour aider les entreprises europĂ©ennes Ă  obtenir la transfĂ©rabilitĂ© des donnĂ©es industrielles depuis et vers la Chine, sous rĂ©serve de sĂ©curitĂ© et de la souverainetĂ© et la sĂ©curitĂ© Ă©conomiques au cƓur des objectifs de l’UE 42 Au-delĂ  de leur politisation croissante, les relations Ă©conomiques de l’UE avec la Chine apparaissent dĂ©sormais exposĂ©es Ă  des risques significatifs de perturbations majeures, avec des enjeux Ă©conomiques bien plus Ă©levĂ©s que ceux vis-Ă -vis de la Russie [25]. Nous estimons que mettre fin Ă  l’interdĂ©pendance Ă©conomique n’est pas une rĂ©ponse adaptĂ©e les Ă©changes sont Ă  l’origine de gains Ă©conomiques significatifs [26] et, malgrĂ© les asymĂ©tries constatĂ©es, ils crĂ©ent des intĂ©rĂȘts communs qui sont indispensables pour nourrir des relations durables et constructives, y compris dans la rĂ©ponse aux dĂ©fis communs. Cela justifie toutefois de placer la souverainetĂ© et la sĂ©curitĂ© Ă©conomiques au cƓur des objectifs de la politique de l’UE vis-Ă -vis de la Chine, afin de minimiser les vulnĂ©rabilitĂ©s, d’avoir les moyens d’agir de maniĂšre indĂ©pendante et de poursuivre des objectifs fondamentaux. Le but d’une telle stratĂ©gie est donc de construire une interdĂ©pendance plus sĂ»re, et non un dĂ©couplage total. 43 MĂȘme si l’UE pĂątit de la politique chinoise de sĂ©curitĂ© Ă©conomique, il n’est pas souhaitable de l’imiter ; en revanche, il y a beaucoup Ă  apprendre de ses principaux partenaires asiatiques. Le Japon, la CorĂ©e du Sud, TaĂŻwan et l’Australie entretiennent avec la Chine des liens Ă©conomiques beaucoup plus Ă©troits que l’UE et ses États membres, occasionnellement teintĂ©s de graves diffĂ©rends, de tensions et de sanctions. Dans ces Ă©pisodes, ils ont gĂ©nĂ©ralement fait preuve d’une rĂ©silience remarquable, s’adaptant par des rĂ©ponses concrĂštes sans pour autant renoncer aux avantages de leurs Ă©changes avec la Chine. Ainsi, confrontĂ© Ă  la rupture d’approvisionnement de terres rares par la Chine suite au diffĂ©rend bilatĂ©ral de 2010 autour des Ăźles Senkaku/Diaoyu [27], le Japon a menĂ© une politique volontariste pour rĂ©duire durablement sa dĂ©pendance dans ce domaine, ramenant la part de la Chine dans ses importations de 90 % en 2008 Ă  58 % en 2020. Le TrĂ©sor australien a amĂ©liorĂ© le renseignement et l’évaluation stratĂ©gique des capacitĂ©s, des intentions et des vulnĂ©rabilitĂ©s de la Chine, y compris en dĂ©veloppant les analyses qui sous-tendent les stratĂ©gies de diversification. La CorĂ©e du Sud et TaĂŻwan ont construit des positions Ă©conomiques trĂšs fortes les rendant indispensables dans des secteurs stratĂ©giques notamment les semi-conducteurs, prĂ©cieuse pour faire face aux Ă©pisodes de l’interdĂ©pendance avec la Chine plus sĂ»re 44 Une Ă©valuation sophistiquĂ©e et dynamique des dĂ©pendances europĂ©ennes est nĂ©cessaire pour renforcer la souverainetĂ© Ă©conomique et la sĂ©curitĂ© de l’UE vis-Ă -vis de la Chine [28]. 45 L’accent doit ĂȘtre mis sur les dĂ©pendances stratĂ©giques, dĂ©finies par la Commission europĂ©enne comme les dĂ©pendances qui sont considĂ©rĂ©es comme d’importance critique pour les intĂ©rĂȘts stratĂ©giques de l’UE et de ses États membres, tels que la sĂ©curitĂ©, la sĂ»retĂ©, la santĂ© et la transition Ă©cologique et numĂ©rique » cf. Commission europĂ©enne, 2021c, op. cit.. L’importance critique des secteurs doit ĂȘtre Ă©valuĂ©e de maniĂšre qualitative, sur la base de leur caractĂšre indispensable ou de leur intĂ©rĂȘt stratĂ©gique, en particulier pour les infrastructures critiques et les secteurs liĂ©s aux enjeux de dĂ©fense. La vulnĂ©rabilitĂ©, en revanche, doit ĂȘtre Ă©valuĂ©e Ă  un niveau fin, sur la base des statistiques commerciales dĂ©taillĂ©es. L’objectif est d’identifier les cas oĂč l’approvisionnement dĂ©pend d’un nombre limitĂ© de sources extra-europĂ©ennes, avec des possibilitĂ©s de substitution limitĂ©es. Bien que leur frĂ©quence varie considĂ©rablement d’une mĂ©thode Ă  l’autre, les analyses montrent que de telles dĂ©pendances ne sont pas rares [29], notamment pour certaines matiĂšres premiĂšres, les composants Ă©lectroniques, les produits chimiques et les ingrĂ©dients pharmaceutiques. Elles concluent invariablement que le principal partenaire vis-Ă -vis duquel de telles dĂ©pendances stratĂ©giques apparaissent est la Chine. Un cas extrĂȘme et important est celui des terres rares, dont la Chine assure 98 % de l’approvisionnement de l’UE cf. Commission europĂ©enne, 2020, op. cit.. 46 La dĂ©pendance Ă  l’égard du marchĂ© chinois a Ă©galement son importance. La Chine a dĂ©jĂ  utilisĂ© l’accĂšs Ă  son marchĂ© comme un outil de sanction ou de coercition, par exemple rĂ©cemment contre l’Australie et la Lituanie, et contre les entreprises europĂ©ennes qui prennent des mesures contre le travail forcĂ© au Xinjiang. Une dĂ©pendance excessive Ă  l’égard du marchĂ© chinois peut donc ĂȘtre une source de vulnĂ©rabilitĂ©. De fait, de nombreuses grandes entreprises europĂ©ennes sont fortement exposĂ©es Ă  la Chine bien que les estimations varient, il apparaĂźt clairement qu’une part substantielle d’entre elles, probablement de l’ordre d’un tiers, tirent plus de 10 % de leurs revenus totaux de la Chine [30]. Toutefois, ce chiffre regroupe l’ensemble des revenus, quel que soit le lieu de production. Du point de vue des politiques publiques, cependant, les filiales en Chine comptent moins que les unitĂ©s europĂ©ennes, car elles sont moins directement liĂ©es Ă  l’emploi et Ă  la production en Europe. Se concentrer sur les exportations vers la Chine fournit donc une autre mesure de l’exposition au marchĂ© chinois, et les calculs basĂ©s sur les donnĂ©es des entreprises françaises tĂ©moignent d’ordres de grandeur assez diffĂ©rents [31] en 2019, les exportations vers la Chine reprĂ©sentaient plus de 5 % de la production sur le territoire français pour seulement 1,7 % des entreprises manufacturiĂšres françaises, et pour 4,3 % des grandes cf. tableau et Huotari, 2022, op. cit.. En somme, l’exposition au marchĂ© chinois est bien plus importante si l’on considĂšre l’ensemble des revenus des entreprises de l’UE sur le marchĂ© chinois. Si les investisseurs privĂ©s » se prĂ©occupent du premier cas – et devraient ĂȘtre conscients de l’ampleur de leur exposition au risque gĂ©opolitique en Chine –, les politiques publiques devraient principalement se concentrer sur le second. En consĂ©quence, la puissance publique devrait reconsidĂ©rer l’opportunitĂ© de fournir des garanties gouvernementales pour les investissements privĂ©s en Chine, en fonction du contexte plus large de la relation bilatĂ©rale. 47 La dĂ©pendance d’entreprises similaires ou de secteurs entiers vis-Ă -vis du marchĂ© chinois peut ĂȘtre une autre source de vulnĂ©rabilitĂ©, face aux stratĂ©gies chinoises qui limitent de facto la concurrence Ă©trangĂšre. Cela constitue un enjeu de compĂ©titivitĂ© Ă  long terme pour l’Europe lorsque les activitĂ©s Ă  plus forte valeur ajoutĂ©e et Ă  forte intensitĂ© d’innovation sont systĂ©matiquement dĂ©localisĂ©es. Pour faire face Ă  ces menaces, il faut surveiller de prĂšs l’évolution des relations entre l’Europe et la Chine en matiĂšre de R&D et de systĂšmes d’ 7. Renforcer la capacitĂ© d’analyse de l’UE sur les vulnĂ©rabilitĂ©s, la rĂ©silience et les dĂ©fis de compĂ©titivitĂ© associĂ©s Ă  l’intrication des relations Ă©conomiques et d’innovation de l’UE avec la Ă  l’export vers la Chine parmi les firmes françaises productrices de biens selon leur taille proportion d’entreprises selon la part que les exports vers la Chine reprĂ©sentent dans leur chiffre d’affaires dĂ©clarĂ© en France, en %PMEETIGEEnsemblePas d’export88,741,422,685,1Part des exports vers la Chine dans le chiffre d’affaires dĂ©clarĂ© en France 20 %0,30,40,00,3Part des exports vers la Chine dans le chiffre d’affaires de la catĂ©gorie0,50,91,61,3Part de la catĂ©gorie dans les ventes totales dĂ©clarĂ©es en France11,929,758,3100,0DĂ©pendance Ă  l’export vers la Chine parmi les firmes françaises productrices de biens selon leur taille proportion d’entreprises selon la part que les exports vers la Chine reprĂ©sentent dans leur chiffre d’affaires dĂ©clarĂ© en France, en %Champ Entreprises productrices de biens uniquement, hors agriculture et industries rĂ©ponses europĂ©ennes ? 48 Pour faire face Ă  ces dĂ©pendances stratĂ©giques, il faut poursuivre deux objectifs la rĂ©silience – limiter les vulnĂ©rabilitĂ©s et se renforcer pour absorber les chocs – et l’influence – renforcer la capacitĂ© Ă  agir et Ă  façonner les enjeux internationaux, en fixant des rĂšgles, en influençant les partenaires et en se dotant de positions concurrentielles fortes. 49 Plusieurs objectifs doivent ĂȘtre poursuivis pour amĂ©liorer la rĂ©silience utiliser les forums multilatĂ©raux pour s’attaquer aux violations des accords internationaux et se coordonner avec des partenaires partageant ces objectifs. L’UE vient de lancer une procĂ©dure devant l’OMC Ă  propos de la Lituanie. D’autres, comme l’Australie, l’ont fait avec succĂšs dans des Ă©pisodes de coercition. Le format G7, le Conseil Commerce et Technologie » UE-États-Unis et les dialogues avec le Japon et l’Australie peuvent servir Ă  coordonner l’interprĂ©tation des rĂšgles internationales et les propositions d’évolution de celles-ci ;un accĂšs sĂ©curisĂ© aux matiĂšres premiĂšres critiques. MalgrĂ© les quatre communications publiĂ©es par la Commission europĂ©enne sur ce sujet depuis 2011, la situation reste prĂ©occupante, surtout dans un contexte oĂč la transition Ă©cologique va transformer, et dans de nombreux cas augmenter, la dĂ©pendance Ă  l’égard de matiĂšres premiĂšres spĂ©cifiques. La mise en pratique des plans d’action proposĂ©s devrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une prioritĂ©, notamment par le biais d’une stratĂ©gie de diversification proactive [32] ;sĂ©curiser les chaĂźnes d’approvisionnement critiques. La diversification, le friend-shoring » l’approvisionnement via des pays amis » et dans certains cas le stockage devraient ĂȘtre envisagĂ©s en premier lieu, en raison de leur rapport coĂ»t-efficacitĂ©. Les pouvoirs publics pourraient contribuer Ă  fournir des informations prĂ©cises et Ă  sensibiliser les acteurs privĂ©s. Il convient d’envisager des mesures d’incitation plus ciblĂ©es Ă  l’intention des industries et des entreprises afin qu’elles diversifient leurs approvisionnements et leur expansion sur les marchĂ©s mondiaux en dehors de la Chine, mais uniquement pour certains produits d’importance critique pour lesquels les vulnĂ©rabilitĂ©s sont importantes ;protĂ©ger les infrastructures et les biens essentiels. La rĂ©silience doit Ă©galement ĂȘtre prise en compte au niveau des infrastructures et des Ă©cosystĂšmes techno- logiques Ă©mergents par le biais d’une mĂ©thode robuste et cohĂ©rente, comme celle dĂ©veloppĂ©e pour la boĂźte Ă  outils de l’UE pour la sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux 5G » ;amĂ©liorer la surveillance et le contrĂŽle des flux Ă©conomiques. MalgrĂ© des amĂ©liorations significatives, des questions subsistent quant Ă  la capacitĂ© des autoritĂ©s europĂ©ennes Ă  contrĂŽler correctement le bĂ©nĂ©ficiaire final lorsque des schĂ©mas complexes sont en jeu, ou lorsque les investissements sont infĂ©rieurs aux seuils Ă©tablis. RĂ©cemment, l’UE a Ă©galement mis Ă  niveau et modernisĂ© son rĂšglement sur le contrĂŽle des exportations, ce qui est susceptible d’augmenter les cas liĂ©s Ă  la Chine. La pertinence d’un filtrage des investissements sortants est Ă©galement Ă  réévaluer, en considĂ©rant les exemples Ă©tablis ou dĂ©battus en CorĂ©e du Sud, Ă  TaĂŻwan, et maintenant aux États-Unis ;prĂ©venir les transferts indĂ©sirables de propriĂ©tĂ© intellectuelle et de technologie, en amĂ©liorant l’examen des transferts de technologie et des coopĂ©rations de recherche avec la Chine et en renforçant la coordination avec des partenaires en matiĂšre de cybersĂ©curitĂ© vis-Ă -vis de la Chine. 50 Pour amĂ©liorer la pertinence de la stratĂ©gie europĂ©enne vis-Ă -vis de la Chine, il convient de promouvoir des objectifs supplĂ©mentaires, plus offensifs renforcer les positions dans les nouvelles technologies en s’appuyant sur les Ă©cosystĂšmes industriels. Alors que l’innovation radicale prend de plus en plus d’importance, l’ambition des politiques industrielles chinoises renforce la nĂ©cessitĂ© de stimuler la recherche fondamentale et l’industrialisation prĂ©coce, de crĂ©er de nouveaux marchĂ©s lĂ  oĂč ils sont nĂ©cessaires et de catalyser le dĂ©veloppement de nouveaux Ă©cosystĂšmes technologiques. La nouvelle stratĂ©gie industrielle europĂ©enne dĂ©finie en 2020, qui vise Ă  amĂ©liorer la cohĂ©rence entre les politiques de concurrence et les politiques industrielles, en favorisant notamment les alliances industrielles, est la bienvenue pour relever ces dĂ©fis. Mais cela ne va pas sans poser certains problĂšmes, et le dĂ©bat sur les rĂšgles rĂ©visĂ©es en matiĂšre d’aides d’État appliquĂ©es aux PIIEC projets importants d’intĂ©rĂȘt europĂ©en commun [33] souligne la nĂ©cessitĂ© de contrĂŽler minutieusement l’utilisation de ces instruments, en veillant Ă  ce qu’ils soient effectivement ouverts Ă  une large participation et Ă  ce qu’ils ne servent pas de couverture Ă  une course aux subventions entre les États membres [34] ; consolider les positions fortes. Être leader dans des secteurs importants renforce la position de nĂ©gociation en cas de tension. Compte tenu de l’inertie de nombreux domaines technologiques, consolider une position forte [35] est souvent une stratĂ©gie plus rentable que de remĂ©dier aux vulnĂ©rabilitĂ©s ;rĂ©glementer et fixer des normes au niveau mondial. Si l’UE a acquis une influence croissante au cours des derniĂšres dĂ©cennies en influençant les normes de jure et de facto dans le monde entier [36], l’ effet Bruxelles » ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme acquis, d’autant que la Chine a fixĂ© des objectifs ambitieux en matiĂšre d’influence normative. La volontĂ© de renforcer l’impact rĂ©glementaire de l’UE » doit ĂȘtre Ă©tayĂ©e par une rĂ©elle capacitĂ© industrielle et d’innovation, une coordination efficace et des incitations pour les fabricants europĂ©ens Ă  investir dans des processus de standardisation. En outre, l’UE devrait demander un accĂšs effectif aux institutions chinoises qui Ă©tablissent les normes et standards comme condition prĂ©alable Ă  toute forme de coopĂ©ration bilatĂ©rale en la matiĂšre ;poursuivre une stratĂ©gie de partenariat compĂ©titive. La prioritĂ© de l’UE Ă  de nouveaux partenariats numĂ©riques internationaux va dans ce sens. Le projet Global Gateways donne lieu Ă  un ensemble de projets visibles, une coordination dĂ©cloisonnĂ©e et efficace Ă  Bruxelles, une meilleure inclusion des États membres via la prĂ©sidence tournante du Conseil et du secteur privĂ© via le conseil consultatif. 51 Ces objectifs s’écartant d’une optimisation Ă©conomique immĂ©diate, leur poursuite aura inĂ©vitablement un coĂ»t. L’ambition des rĂ©ponses dĂ©pendra des moyens consacrĂ©s, et de leur rapport coĂ»t-efficacitĂ©. 52 Compte tenu de l’étendue des domaines politiques concernĂ©s et de la nĂ©cessitĂ© d’une mise en Ɠuvre plus cohĂ©rente et plus efficace, une adaptation institutionnelle paraĂźt justifiĂ©e, afin d’amĂ©liorer Ă  la fois l’information et la dĂ©cision. Les initiatives des gouvernements japonais, nĂ©erlandais ou australien visant Ă  accroĂźtre le niveau d’attention et de coordination entre les ministĂšres sur les questions de sĂ©curitĂ© Ă©conomique montrent la voie Ă  suivre. L’Europe bĂ©nĂ©ficierait de la mise en place d’un systĂšme Ă©quivalent de conseil, de recherche et de soutien en matiĂšre de renseignement, qui Ă©value les vulnĂ©rabilitĂ©s spĂ©cifiques et les dĂ©fis de rĂ©silience associĂ©s. Au-delĂ  de l’analyse et de la coordination, la gestion des relations de l’UE avec la Chine est dĂ©sormais du ressort des dirigeants politiques du plus haut niveau chefsache, comme le soulignait dĂ©jĂ  la vision stratĂ©gique » de l’UE de 2019. À cet Ă©gard, il pourrait ĂȘtre utile de rĂ©unir la direction politique des relations Ă©conomiques extĂ©rieures de l’UE sous l’autoritĂ© d’un vice-prĂ©sident exĂ©cutif de la 8. PrivilĂ©gier une approche intĂ©grĂ©e des dĂ©fis de la sĂ©curitĂ© Ă©conomique et de la souverainetĂ© vis-Ă -vis de la Chine, tenant compte de l’efficacitĂ© des rĂ©ponses au regard de leur coĂ»t. Renforcer la capacitĂ© institutionnelle de l’UE, par exemple en crĂ©ant un poste de vice-prĂ©sident exĂ©cutif de la Commission europĂ©enne, chargĂ© des relations Ă©conomiques extĂ©rieures. 53 La gestion des relations Ă©conomiques bilatĂ©rales avec la Chine est de plus en plus imbriquĂ©e dans des questions stratĂ©giques plus larges, liĂ©es Ă  la souverainetĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ© de l’UE. Une telle adaptation sera un dĂ©fi, qui peut s’avĂ©rer coĂ»teux Ă  diffĂ©rents Ă©gards et doit ĂȘtre apprĂ©hendĂ© dans une perspective intĂ©grĂ©e. Pour le relever de façon coordonnĂ©e, les prioritĂ©s doivent ĂȘtre la cohĂ©rence, l’unitĂ© et la auteurs tiennent Ă  remercier Kevin Parra Ramirez, conseiller scientifique au CAE, et Madeleine PĂ©ron, Ă©conomiste au CAE, pour leur excellente contribution Ă  la prĂ©paration de cette Note. Ils sont Ă©galement redevables Ă  Pierre Cotterlaz et Kevin Lefebvre, qui ont effectuĂ© des calculs spĂ©cifiques pour cette Note, ainsi qu’à Max Zenglein et Cecilia Bellora, qui ont partagĂ© des documents non publiĂ©s liĂ©s Ă  leurs recherches. Ils sont Ă©galement reconnaissants Ă  ceux, trop nombreux pour ĂȘtre nommĂ©s individuellement, qui ont acceptĂ© de partager leur expertise lors des auditions, ainsi qu’aux membres du CAE, pour leurs Note s’appuie sur des travaux dĂ©taillĂ©s dans le Focus du CAE associĂ© Huotari M., S. Jean, K. Parra Ramirez et M. PĂ©ron 2022 Dissecting EU-China Economic Relations », Focus du CAE, n° 086-2022, juillet. Notes [1] Commission europĂ©enne 2019 EU-China. A Strategic Outlook, EC and HR/VP Contribution to the European Council, mars, p. 1. [2] Voir Huotari et al. 2022 op. cit. et Chimist F. 2021 Chasing the Gost of Transatlantic Cooperation to Level the Playing Field with China Time for Action, MERICS China Monitor, octobre. [3] Voir European Union Chamber of Commerce in China EUCCC 2021a Business Confidence Survey 2021, Rapport de l’EUCCC, juin, et European UnionChamber of Commerce in China EUCCC 2021b European Business in China », EUCCC Position Paper, n°2021/222, septembre. [4] Voir EUCCC 2021a et b et MERICS 2022 China’s Innovation Ecosystem Right for Many but not for All », Ă  paraĂźtre, basĂ© sur une enquĂȘte et des entretiens semi-structurĂ©s approfondis avec des entreprises europĂ©ennes du groupe de travail R&D de l’EUCCC. [5] MERICS 2022 op. cit. [6] Voir le Focus associĂ© pour une description plus dĂ©taillĂ©e des enjeux, cf. Huotari, 2022, op. cit. [7] Pour une analyse approfondie de la maniĂšre dont le multilatĂ©ralisme reste utile pour traiter avec la Chine, voir Mavroidis et A. Sapir 2021 China and the WTO. Why Multilateralism Still Matters, Princeton University Press. [8] Voir le cas soulevĂ© par l’UE contre la Chine en fĂ©vrier 2022 pour avoir empĂȘchĂ© les entreprises de l’UE de s’adresser Ă  un tribunal Ă©tranger pour protĂ©ger et utiliser leurs brevets OMC, DS611. [9] Il convient Ă©galement de noter que les exigences en matiĂšre de notifications ne sont pas bien respectĂ©es, notamment par la Chine, dont les derniĂšres notifications ont Ă©tĂ© Ă©mises en 2019, pour les annĂ©es 2017 et 2018, et Ă©taient loin d’ĂȘtre complĂštes comme indiquĂ© dans SecrĂ©tariat de l’OMC 2021 Examen des politiques commerciales Chine, Rapport, septembre. [10] Commission europĂ©enne 2018 Document de rĂ©flexion de l’UE sur la rĂ©forme de l’OMC, 18 septembre. [11] Commission europĂ©enne 2021a Examen de la politique commerciale. Une politique commerciale ouverte, durable et affirmĂ©e, fĂ©vrier. [12] Le dialogue dit trilatĂ©ral » avec les États-Unis et le Japon n’a eu aucun rĂ©sultat visible entre janvier 2020 et sa rĂ©cente relance, ce qui suggĂšre que mĂȘme la coordination entre des pays qui partagent des vues similaires sur de nombreuses questions est complexe. [13] Commission europĂ©enne 2021b 39th Annual Report from the Commission to the European Parliament and the Council on the EU’s Anti-Dumping, Anti-Subsidy and Safeguard activities and the Use of Trade Defence Instruments by Third Countries targeting the EU in 2020, Document de travail accompagnant le rapport de la Commission au Parlement europĂ©en et au Conseil, SWD2021 234 final. [14] Bown et al. 2020 trouvent un taux de couverture nettement infĂ©rieur pour l’UE, principalement parce qu’ils mesurent les parts d’importation au cours de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dant la mise en Ɠuvre des mesures, alors que nous nous fondons sur l’annĂ©e prĂ©cĂ©dant l’ouverture de l’enquĂȘte, voir Bown M. Cieszkowsky, A. Erbahar et J. Signoret 2020 Temporary Trade Barriers Database », Banque mondiale. [15] Voir Bellora C. et S. Jean. 2016 Granting Market Economy Status to China in the EU An Economic Impact Assessment », CEPII Policy Brief, n° 11. [16] Cf. Cour des comptes europĂ©enne 2020 Instruments de dĂ©fense commerciale le systĂšme de protection des entreprises de l’UE contre les importations faisant l’objet d’un dumping ou subventionnĂ©es fonctionne bien, Rapport spĂ©cial 2020/17. [17] Voir Godement F. 2021 Wins and losses in the EU-China Investment Agreement CAI, Institut Montaigne, fĂ©vrier. [18] Les instruments qui relĂšvent de la souverainetĂ© et de la sĂ©curitĂ© Ă©conomiques, comme le contrĂŽle des investissements, l’instrument anti-coercition ou le contrĂŽle des exportations, sont traitĂ©s dans la section suivante. [19] Par exemple, l’accord CAI visait Ă©galement Ă  Ă©tablir un point d’ancrage plus solide pour l’application des droits du travail en Chine. [20] Bellora C. et L. FontagnĂ© 2022 L’UE Ă  la recherche d’un mĂ©canisme d’ajustement aux frontiĂšres du carbone compatible avec l’OMC », Document de travail du CEPII, n° 2022-01, mars. Commentaires basĂ©s sur les rĂ©sultats dĂ©taillĂ©s fournis par les auteurs. [21] Le systĂšme d’échange chinois s’applique au seul secteur de l’électricitĂ© avec un prix fluctuant autour de 8 dollars par tonne jusqu’à prĂ©sent ; il repose sur des rĂ©fĂ©rences spĂ©cifiques Ă  chaque technologie et un systĂšme d’allocations gratuites. Voir par exemple Tu 2021 China’s Long Quest for an Appropriate Carbon Pricing Regime » in Can the Biggest Emitters Set Up a Climate Club ? Une revue des dĂ©bats internationaux sur la tarification du carbone, Mathieu ed., Études de l’IFRI. [22] Lamy P., G. Pons et P. Leturcq 2021 GT6. Vers un mĂ©canisme d’ajustement carbone aux frontiĂšres », Europe Jacques Delors Policy Paper, juillet et Lamy P., G. Pons, I. Garzon et L. Kauffmann 2022 GT8. Aspects internes et internationaux du MACF de l’UE », Europe Jacques Delors Policy Paper, fĂ©vrier. [23] Voir par exemple Goldthau A. et S. Tagliapietra 2022 How an Open Climate Club Can Generate Carbon Dividends for the Poor, Euractiv Network, janvier. [24] Voir Matthes J. 2021 Wettbewerbsverzerrungen durch China. Akademische Evidenz und Ergebnisse einer Befragung Deutscher Unternehmen », IW-Report, n° 11. [25] En 2021, 22,3 % des importations de l’UE provenaient de Chine, contre 7,7 % de Russie. ParallĂšlement, 10,2 % des exportations de l’UE Ă©taient destinĂ©es Ă  la Chine, contre 4,1 % Ă  la Russie. [26] Sur les gains pour les consommateurs français, voir par exemple Carluccio J., P. Gautier et S. Guilloux-Nefussi 2018 Dissecting the Impact of Imports from Low-Wage Countries on French Consumer Prices », Banque de France Working Paper, n° 672. [27] Voir, par exemple, l’article du Quartz du 23 avril 2021 Japan’s Global Rare Earths Quest Holds Lessons for the US and Europe, [28] Voir notamment Bonneau C. et M. Nakaa 2020 VulnĂ©rabilitĂ© des approvisionnements français et europĂ©ens », TrĂ©sor-Eco, n° 274, dont la mĂ©thodologie a Ă©tĂ© reprise et Ă©tendue dans Commission europĂ©enne 2021c DĂ©pendances et capacitĂ©s stratĂ©giques », Document de Travail des Services de la Commission, n° SWD 352. Voir Ă©galement Zenglein 2020 Mapping and Recalibrating Europe’s Economic Interdependence with China », MERICS China Monitor, 18 novembre et Jaravel X. et I. MĂ©jean 2021 Quelle stratĂ©gie de rĂ©silience dans la mondialisation ? », Note du CAE, n° 64, avril. Pour les matiĂšres critiques, diffĂ©rentes mĂ©thodologies peuvent ĂȘtre utilisĂ©es, en s’appuyant sur les informations spĂ©cifiques sur les rĂ©serves et la production disponibles dans ce cas par exemple, Commission europĂ©enne 2020 Critical Raw Materials Resilience Charting a Path Towards Greater Security and Sustainability », n° COM2020/474, septembre. Pour des Ă©valuations plus globales, voir Ă©galement les rapports de prospective stratĂ©gique de la Commission europĂ©enne, publiĂ©s chaque annĂ©e depuis 2020, et les tableaux de bord de rĂ©silience associĂ©s. [29] La part des produits concernĂ©s est Ă©valuĂ©e Ă  2,4 % par Bonneau et Nakaa 2020, op. cit., 2,7 % par la Commission europĂ©enne 2021c, 11,8 % par Zenglein 2020, op. cit., et 6,4 % par Jaravel et MĂ©jean 2021, op. cit.. [30] Voir Huotari et al. 2022, op. cit. pour une analyse plus dĂ©taillĂ©e. [31] Un autre canal reliant directement la production en Europe Ă  la demande chinoise est celui des ventes aux voyageurs chinois, qui sont importantes, en particulier pour les produits de luxe. [32] Au niveau français, le Rapport Varin, remis au gouvernement dĂ©but 2022 dans le cadre du plan d’investissement France 2030, traite Ă©galement de cette question. [33] Smart and Selective Use of the IPCEI Instrument », document officieux conjoint de la RĂ©publique tchĂšque, du Danemark, de la Finlande, de l’Irlande, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, des Pays-Bas, de la Slovaquie, de l’Espagne et de la SuĂšde, 28 avril 2021. [34] Voir aussi Poitier N. et P. Weil 2022 Opaque and Ill-Defined The Problems with Europe’s IPCEI Subsidy Framework », Bruegel Blog Post, 26 janvier. [35] En particulier, l’UE est de loin le principal fournisseur de la Chine en matiĂšre de machines et d’équipements industriels Zenglein, 2020, op. cit., et dĂ©tient des positions trĂšs fortes dans le domaine pharmaceutique Cotterlaz P., G. Gaulier, A. Sztulman et D. Ünal 2022 Industrie pharmaceutique europĂ©enne quand rentabilitĂ© rime avec vulnĂ©rabilitĂ© », La Lettre du CEPII, n° 423, CEPII, janvier. [36] Bradford A. 2020 The Brussels Effect How the European Union Rules the World, Oxford University Press. Nous avons prĂ©parĂ© les solutions de Nous avons prĂ©parĂ© les solutions de Skype Utilise Des Algorithmes De Recommandation. Comme vous avez choisi notre site Web pour trouver la rĂ©ponse, vous ne serez pas déçu. A la fin de cet article vous saurez pourquoi ce phĂ©nomĂšne Skype Utilise Des Algorithmes De Recommandation a lieu. Qui utilise des algorithmes de recommandation? De la mĂȘme maniĂšre, facebook, twitter et google sont tous des algorithmes qui ont des utilisateurs qui essaieront de voir ce qu’ils veulent, et cela prend la dĂ©cision la plus efficace de le dĂ©couvrir. Ces commentaires permettent aux gens de voir plus facilement ce qu’ils ont dĂ©jĂ  trouvĂ©. Quels sont les algorithmes de recommandation? RĂ©sultat d'image pour Skype Utilise Des Algorithmes De Recommandation Algorithme Comment le protĂ©ger efficacement Les algorithmes, dĂ©finis comme des suites d’opĂ©rations Ă©lĂ©mentaires permettant de traiter, d’exploiter et d’optimiser de gigantesques masses de donnĂ©es, sont aujourd’hui omniprĂ©sents et reprĂ©sentent une valeur Ă©conomique grandissante pour les acteurs du numĂ©rique qui y ont recours. Si leur protection juridique est essentielle, ils ne bĂ©nĂ©ficient pas d’un rĂ©gime de protection spĂ©cifique au titre du droit de la propriĂ©tĂ© intellectuelle mais peuvent, sous certaines conditions, ĂȘtre protĂ©gĂ©s de maniĂšre indirecte en tant qu’élĂ©ment intĂ©grĂ© Ă  un logiciel et/ou Ă  une invention, en tant que secret d’affaires ou encore grĂące aux contrats. L’APP, en partenariat avec la revue Expertises, vous propose d’assister Ă  l’interview d’Audrey LEFEVRE, avocat intervenant en droit de la propriĂ©tĂ© intellectuelle et associĂ©e au sein du cabinet LefĂšvre Avocats, qui nous Ă©clairera sur les diffĂ©rentes protections juridiques susceptibles de s’appliquer aux algorithmes et sur les apports de la nouvelle rĂ©glementation sur les secrets d’affaires Ă  ce titre. Ce webinar s’adresse principalement aux directions techniques et juridiques du secteur informatique ainsi qu’à toute personne intervenant dans des projets d’activitĂ©s innovantes. ConfĂ©rence animĂ©e par Sylvie Rozenfeld RĂ©dactrice en chef, Expertises, Pauline PUELL Responsable juridique, APP et Audrey LefĂšvre Avocat, LEFEVRE AVOCATS. Comment Choisir les Offres à Tester avec des Notifcations Push [Tutoriel Spypush] Si vous voulez commencer Ă  faire de l'affiliation grĂące aux notifications push, ce tutoriel va sĂ»rement vous aider! Avis Recommandation Data Analyst excel powerbi python Avis Recommandation Data Analyst excel powerbi python - Liens des VidĂ©os Excel - Excel 2016 Graphique en bĂątons MaĂźtriser le Graphique de A Ă  Z Simple et AvancĂ© Raccourcis clavier TRÈS PRATIQUES que vous devez ConnaĂźtre MaĂźtriser la SĂ©lection des Cellules, Tableau - Copier Formule & Valeur Tableau de Bord RH rĂ©alisĂ© Ă  partir des Tableaux CroisĂ©s Dynamiques et des Graphiques RechercheV AvancĂ©, avec Formule matricielle, Fonction Indirect 4 MĂ©thodes Fractionner Texte Power Query - Pour plus de dĂ©tails mouradexcelvbapro Skype qwemour Tel +212670487343 - ContrĂŽle Gestion Finance Economie ContrĂŽle_de_gestion Audit ComptabilitĂ© Management Accounting Excel Excel_2016 RechercheV Recherche Microsoft powerbi power_bi powerquery power_query - Music from Image from Videos from PubliĂ© le 5 dĂ©cembre 2021, les ingĂ©nieurs de linkedin ont cependant Ă©tĂ© assez flexibles. En effet, ils ont combinĂ© ces stratĂ©gies classiques avec leurs outils internes pour obtenir de meilleurs rĂ©sultats. Linkedin utilise ainsi des algorithmes recommandĂ©s créés en interne. J'utilise skype sur un pĂ©riphĂ©rique windows 10. Bonjour, je bloque sur cette question Parmi ces sites web, lesquels utilisent des algorithmes de recommandation ? Outlook, wikipĂ©dia, spotify, twitter, facebook et skype j esais pas ce que signifie algorithme de recommendation donc je sais pas quels sites les utilisent. Merci j'espĂšre avoir une rĂ©ponse. Commencez Ă  utiliser skype connect dĂšs aujourd'hui. RAPPORTLe monde FÉV. 2022de l’Internet des objets des dynamiquesĂ  maĂźtriserLE MONDE DE L’INTERNET DES OBJETS DES DYNAMIQUES À MAÎTRISER Sous la direction scientifique de Claude Kirchner Directeur du ComitĂ© national pilote d’éthique du numĂ©rique et directeur de recherche Ă©mĂ©rite d’Inria Rapporteurs Anne Faure Mohamed Harfi Antoine Naboulet Éva Tranier FÉVRIER 2022AVANT-PROPOSDĂ©jĂ  largement prĂ©sent dans notre vie quotidienne et pourtant encore difficile Ă apprĂ©hender, l’Internet des objets l’IdO implique une Ă©volution profonde de l’Internet quenous connaissons. Il ne s’agit plus de relier des tablettes, des ordinateurs, des tĂ©lĂ©phonesentre eux, mais de rendre communiquant tout Ă©lĂ©ment du monde physique, abolissant enquelque sorte les frontiĂšres entre objets physiques et monde virtuel. C’est le caractĂšre Ă la fois Ă©mergent, avec une croissance trĂšs rapide, et multidimensionnel de l’IdO – diversitĂ©des objets concernĂ©s, des cas d’application possibles, des technologies associĂ©es – quirend difficile la comprĂ©hension des transformations sociales et des impactsenvironnementaux que provoque le dĂ©veloppement massif de l’ lettre de mission adressĂ©e par la ministre de la Transition Ă©cologique1, Mme BarbaraPompili et le secrĂ©taire d’État au numĂ©rique M. CĂ©dric O nous a fixĂ© pour objectifsd’apporter des clĂ©s de comprĂ©hension et d’analyse sur les technologies de l’Internet desobjets, et d’en Ă©valuer les principaux impacts sur l’environnement et sur la vie quotidiennedes Français, tant par leur impact social sur le dĂ©veloppement des usages que sur lesquestions qu’elles soulĂšvent notamment en matiĂšre de protection de la vie travaux prĂ©sentĂ©s ci-aprĂšs soulignent d’abord l’extrĂȘme difficultĂ© Ă  cerner un sujetaussi vaste et aussi complexe, pour un objet dont il n’existe aujourd’hui aucune dĂ©finitionarrĂȘtĂ©e, aucun outil statistique de mesure, ni cadre juridique pourquoi il Ă©tait nĂ©cessaire que France StratĂ©gie s’appuie sur un large spectre decompĂ©tences extĂ©rieures, en rĂ©unissant un comitĂ© ad hoc de quatorze experts issus dumonde acadĂ©mique, mais aussi de reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile, du monde politiqueou de membres d’institutions spĂ©cialisĂ©es2. Je tiens Ă  remercier particuliĂšrement lesnombreuses contributions de chacun des membres du comitĂ©, qui s’est rĂ©uni chaquesemaine pour des rĂ©unions de travail, pendant quatre Voir annexe 1. 3 FÉVRIER 20222 Voir annexe monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserLe travail du comitĂ© n’aurait pas Ă©tĂ© possible sans l’implication diligente de M. ClaudeKirchner, directeur du ComitĂ© national pilote d’éthique du numĂ©rique et directeur derecherche Ă©mĂ©rite d’Inria, qui a prĂ©sidĂ© le comitĂ© et animĂ© ses travaux en assurant avecrigueur le pilotage scientifique de la mission. Je l’en remercie rapport est aussi le fruit d’une trentaine d’auditions1 qui se sont tenues entre la mi-septembre et la mi-dĂ©cembre 2021. Je remercie les intervenants pour leur disponibilitĂ© etla qualitĂ© de leurs StratĂ©gie a Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’appui des cabinets Boston Consulting GroupBCG et Ernst & Young-Parthenon EY-Parthenon, dans le cadre d’une prestationfinancĂ©e par la Direction gĂ©nĂ©rale des entreprises du ministĂšre de l’Économie, desFinances et de la Relance Service Économie numĂ©rique et des contributions du rĂ©seaudes services Ă©conomiques Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor.Les travaux du cabinet BCG/EY-Parthenon nous ont permis notamment d’approfondirnotre approche des cas d’usage et de complĂ©ter notre analyse du cadre juridique dudĂ©ploiement de l’IdO, dans une perspective Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor a conduit une enquĂȘte comparative auprĂšs de huit pays,Inde, IsraĂ«l, Chine, Chili, Japon, NigĂ©ria, Finlande et Estonie. Ces derniers ont Ă©tĂ©sĂ©lectionnĂ©s avec le comitĂ© d’experts sur la base de critĂšres2 tenant compte de la maturitĂ©technologique et numĂ©rique du pays, de ses caractĂ©ristiques socioĂ©conomiques et de lanature du cadre institutionnel et politique, afin d’apprĂ©hender les diffĂ©rentes approchespour encadrer ces technologies. Ce travail nous a permis d’illustrer notre rĂ©flexion par unĂ©clairage international rapport prĂ©sente une premiĂšre analyse des enjeux dĂ©jĂ  prĂ©sents et Ă  venir mais il ditaussi l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des connaissances et des donnĂ©es disponibles, ce qui s’agissantd’un domaine aussi vaste n’est pas surprenant. C’est pourquoi il souligne les nombreuxchamps qui restent Ă  investiguer et les nombreux outils d’observation Ă  mettre en Ɠuvre,mais il permet Ă©galement de proposer les premiĂšres orientations des travaux et actions axes forts en ressortent. Les conditions d’exploitation et de valorisation des donnĂ©es collectĂ©es par des objets connectĂ©s sont au cƓur du dĂ©veloppement de ces technologies et un enjeu majeur. Pourtant de nombreuses questions restent en suspens selon que ces donnĂ©es relĂšvent du statut de donnĂ©es personnelles recueillies dans la sphĂšre privĂ©e, professionnelle1 Voir annexe Voir annexe STRATÉGIE 4 FÉVRIER ou publique ou qu’elles relĂšvent du champ des donnĂ©es Ă  caractĂšre non personnel Ă©changĂ©es entre machines. Si les premiĂšres font l’objet d’un cadre juridique qui a fait ses preuves – le RGPD, rĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es –, celui-ci devra nĂ©anmoins s’adapter aux enjeux spĂ©cifiques de l’IdO et un cadre de rĂ©gulation ad hoc doit ĂȘtre dĂ©fini pour les donnĂ©es Ă  caractĂšre non personnel. Des aspirations contradictoires existent sur la circulation des donnĂ©es collectĂ©es entre d’un cĂŽtĂ© l’aspiration Ă  un espace large de circulation et d’usage des donnĂ©es de toute nature qui constitue la condition nĂ©cessaire au dĂ©veloppement de nouveaux services et Ă  la crĂ©ation de bĂ©nĂ©fices liĂ©s Ă  ces services, et de l’autre le souhait d’encadrer le partage de ces donnĂ©es pour rester suffisamment protecteur de la vie privĂ©e, de la propriĂ©tĂ© industrielle ou intellectuelle. En outre, l’absence d’un cadre adaptĂ©, sĂ©curisĂ© et propice au partage des donnĂ©es donne un avantage certain aux grandes plateformes hĂ©gĂ©moniques, qui fixent leurs rĂšgles du jeu, en capturant les donnĂ©es et leur valeur pour leur seul bĂ©nĂ©fice. Les enjeux de sĂ©curitĂ© liĂ©s au dĂ©veloppement rapide de l’IdO sont massifs, et massi- vement sous-estimĂ©s. Les identifier, prĂ©venir les risques, dĂ©finir les protections Ă  mettre en place et les actions nĂ©cessaires Ă  la remĂ©diation des situations de crise qui ne manqueront pas de se produire doit ĂȘtre un objectif de premier plan. L’empreinte environnementale liĂ©e aux usages de l’IdO va croĂźtre rapidement. Mais elle peut rester modeste Ă  long terme, dans la part de la consommation d’énergie globale du numĂ©rique, si les solutions technologiques les moins gourmandes en Ă©nergie pour les rĂ©seaux tĂ©lĂ©communication notamment sont retenues et si la sensibilisation des usagers Ă  plus de sobriĂ©tĂ© numĂ©rique s’engage. Enfin, pour disposer d’une vision complĂšte des diffĂ©rents enjeux et Ă©laborer les diffĂ©rentes rĂ©formes Ă©voquĂ©es ci-dessus, il faut, en France et en Europe, un investissement important de recherche, pour Ă©tablir des faits et des connaissances techniques robustes et rester pertinent malgrĂ© la rapiditĂ© des Ă©volutions technologiques. Gilles de Margerie Commissaire gĂ©nĂ©ral de France StratĂ©gieFRANCE STRATÉGIE 5 FÉVRIER 9Introduction....................................................................................................................................................................23PREMIÈRE PARTIE – COMPRENDRE LES CONCEPTS, LES TECHNOLOGIES’ET L ÉCONOMIE...........................................................................................................................................................29Chapitre 1 – Une dĂ©finition mouvante ........................................................................................................31 1. Un peu d’histoire............................................................................................................................................31 2. Une dĂ©finition strictement technique ne suffit pas Ă  cerner le concept ........................32 3. DĂ©finition et concepts retenus dans ce rapport...........................................................................36Chapitre 2 – L’Internet des objets, comment ça marche ?..........................................................39 1. L’architecture capteurs, rĂ©seaux, donnĂ©es et services .......................................................39 2. Typologie des rĂ©seaux et des usages ..............................................................................................43Chapitre 3 – Chiffres et perspectives en France et dans le monde ......................................59 1. Les limites des indicateurs statistiques............................................................................................59 2. Un marchĂ© mondial en pleine expansion........................................................................................64 3. La diffusion en France et en Europe .................................................................................................70Chapitre 4 – Douze cas d’usage......................................................................................................................81 1. Des exemples remarquables dans six domaines ......................................................................81 2. Description de douze cas d’usage......................................................................................................84D P – AEUXIÈME ARTIE NALYSER LES ENJEUX ..................................................................................99Chapitre 5 – Les enjeux sociaux..................................................................................................................101 1. Enjeux individuels ......................................................................................................................................101 2. Enjeux dans le monde du travail.......................................................................................................108 3. Enjeux collectifs ..........................................................................................................................................121Chapitre 6 – Les enjeux environnementaux ou la difficile mesure des coĂ»tset bĂ©nĂ©fices .................................................................................................................................................................135 1. BĂ©nĂ©fices et coĂ»ts Ă©vitĂ©s de grandes incertitudes sur les chiffres ............................135 2. Les coĂ»ts environnementaux les travaux acadĂ©miques convergent en dĂ©pit des difficultĂ©s mĂ©thodologiques ........................................................................................................139FRANCE STRATÉGIE 7 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserChapitre 7 – Des cadres juridiques en construction ....................................................................159 1. En France, un encadrement juridique partiel de l’IdO, qui s’appuie aussi sur la rĂ©gulation europĂ©enne ..............................................................................................................159 2. Aux États-Unis, en l’absence d’un cadre juridique fĂ©dĂ©ral, certains États sont Ă  l’initiative ...........................................................................................................................................177 3. Au Royaume-Uni, la diffusion des bonnes pratiques sera-t-elle suivie de l’adoption d’une loi ?..........................................................................................................................183TROISIÈME PARTIE – CONSTATS, DÉFIS ET PISTES DE PROPOSITIONS ....................187Chapitre 8 – Constats et dĂ©fis l’IdO est bien plus qu’une simple Ă©volutiontechnologique............................................................................................................................................................189 1. Un impact majeur sur la sociĂ©tĂ©, les citoyens et les entreprises ...................................189 2. Une composante importante de l’impact environnemental du numĂ©rique...............190 3. Un accroissement considĂ©rable des surfaces de vulnĂ©rabilitĂ© .......................................191 4. Un dĂ©veloppement qui se joue largement hors de nos frontiĂšres ................................192 5. Un cadre de rĂ©gulation dĂ©jĂ  riche mais fragmentĂ© ................................................................192Chapitre 9 – Orientations et prĂ©conisations .......................................................................................195 1. Donner les moyens de dĂ©velopper une vision stratĂ©gique observer, mesurer, comprendre et protĂ©ger ..........................................................................................................................196 2. DĂ©velopper la recherche et intensifier la prĂ©sence française dans les instances de gouvernance de l’Internet...............................................................................................................196 3. Permettre le dĂ©veloppement d’un Internet des objets Ă©thique et respectueux des utilisateurs .............................................................................................................................................197 4. Soutenir le dĂ©veloppement d’un IdO sobre et responsable..............................................198 5. Concevoir un IdO de confiance pour les entreprises, les citoyens et les acteurs publics ...............................................................................................................................................................199ANNEXESAnnexe 1 – Lettre de saisine .............................................................................................................................203Annexe 2 – Composition du comitĂ© d’experts .........................................................................................205Annexe 3 – Liste des personnes rencontrĂ©es .........................................................................................207Annexe 4 – Glossaire .............................................................................................................................................211Annexe 5 – Description dĂ©taillĂ©e de cas d’usage .................................................................................215Annexe 6 – Calcul des bĂ©nĂ©fices de l’Internet des objets ...............................................................217Annexe 7 – Étude comparative dans huit pays, par la Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor .....221Bibliographie ..............................................................................................................................................................289FRANCE STRATÉGIE 8 FÉVRIER apports remarquables, des impacts omniprĂ©sents,des enjeux complexesLes objets du rapportL’Internet des objets dĂ©signe la mise en rĂ©seau, au moyen d’Internet, d’objets peut ĂȘtre une ampoule Ă©lectrique, un panneau de signalisation, un bracelet, une brosseĂ  dent, un pacemaker, une poupĂ©e, un thermostat, un pluviomĂštre, un dĂ©tecteur de CO2,une camĂ©ra, un vĂ©lo, un vĂȘtement ou encore un ensemble de capteurs actionneurs sur unechaĂźne de production industrielle
 Passerelle entre le monde physique et le monde virtuel,cette mise en rĂ©seau numĂ©rique globale a des impacts profonds sur tous les secteurs del’activitĂ© humaine notre habitat, nos vĂ©hicules, notre environnement de travail, nos usines,nos villes, notre agriculture, notre systĂšme de santĂ©. D’abord simple solution technologique,l’Internet des objets – IdO en français ou IoT en anglais pour Internet of Things » – estdevenu l’un des Ă©lĂ©ments clĂ©s de la transformation numĂ©rique et de l’Internet que nousconnaissons. En 2021, la ConfĂ©rence des Nations unies sur le commerce et ledĂ©veloppement1 l’a distinguĂ© parmi les onze technologies dites de des objets est porteur de promesses, comme l’illustre la soixantaine de casd’usage rĂ©pertoriĂ©s pour ce rapport – dont douze cas emblĂ©matiques prĂ©sentĂ©s en dĂ©tail –,parce qu’ils amĂ©liorent la maĂźtrise de notre environnement ou parce qu’ils contribuent Ă  unemeilleure qualitĂ© de vie. Les applications en matiĂšre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© sontprometteuses. Dans les secteurs industriels et agricoles, des hausses de la qualitĂ© et de laproductivitĂ© sont mises en avant par les acteurs. Enfin, les technologies de l’IdO pourrontaccompagner la transition Ă©nergĂ©tique et la lutte contre le rĂ©chauffement climatique enamĂ©liorant la gestion et l’accĂšs aux ressources essentielles Ă©nergie, eau, air.1 CNUCED 2021, Technology and Innovation Report 2021. Catching Technological Waves Innovation withEquity, ConfĂ©rence des Nations unies sur le commerce et le Les dix autres technologies sont l’intelligence artificielle, le Big Data, la blockchain, la 5G, l’impression 3D,la robotique, les drones, l’édition gĂ©nomique, les nanotechnologies et le photovoltaĂŻque STRATÉGIE 9 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserLe dĂ©ploiement massif de l’IdO est aussi porteur d’interrogations et de nombreusesinconnues. Les impacts de ce phĂ©nomĂšne Ă©mergent et multidimensionnel – diversitĂ© desobjets connectĂ©s, des technologies mobilisĂ©es, des acteurs impliquĂ©s – sont encoredifficiles Ă  apprĂ©hender. Quelles sont les perspectives de dĂ©veloppement rĂ©elles ? Quelsseront les usages, avec quel niveau et quelle rapiditĂ© d’adoption ? Ces technologiesauront-elles les effets escomptĂ©s en matiĂšre environnementale, au profit de la lutte contrele rĂ©chauffement climatique ? Le cadre juridique actuel est-il adaptĂ©, notamment en termesde protection des donnĂ©es et d’usage de l’intelligence artificielle ? Quels seront lesbĂ©nĂ©fices rĂ©els pour les citoyens et les entreprises ? Quelles seront les technologies et lesstandards qui s’imposeront et qui seront les promoteurs et les bĂ©nĂ©ficiaires de cestechnologies et des valeurs ainsi créées ? L’effet cocktail », c’est-Ă -dire la prĂ©sence gĂ©nĂ©ralisĂ©e d’objets connectĂ©s dans lessphĂšres privĂ©es et publiques de la vie quotidienne et leurs interconnexions multiples, posesous un jour nouveau les problĂ©matiques sociales et Ă©thiques du numĂ©rique surveillance,sĂ©curitĂ©, protection de la vie privĂ©e. En matiĂšre environnementale, la massificationd’objets communicants, l’intensification de l’utilisation des rĂ©seaux et la crĂ©ation denouvelles infrastructures de stockage et de traitement pour exploiter les volumesparticuliĂšrement importants de donnĂ©es produites conduisent inĂ©vitablement Ă  uneaugmentation de la consommation Ă©nergĂ©tique et Ă  une empreinte environnementaleaccrue du numĂ©rique. Dans quelle mesure les bĂ©nĂ©fices environnementaux de l’IdOpourront-ils compenser voire dĂ©passer les coĂ»ts liĂ©s Ă  la production des objets, Ă  leurconsommation Ă©nergĂ©tique et au traitement des dĂ©chets qu’il occasionnera ?Dans la lettre de mission adressĂ©e Ă  France StratĂ©gie1, la ministre de la TransitionĂ©cologique, Mme Barbara Pompili, et le secrĂ©taire d’État chargĂ© de la transition numĂ©riqueet des rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication M. CĂ©dric O, ont souhaitĂ© disposer d’une Ă©tudeportant sur les principaux impacts de l’Internet des objets, et notamment Ă  partir de la5G, sur l’environnement 
, sur la vie quotidienne des Français, tant par leur impact social
 que par les enjeux sociĂ©taux qu’ils soulĂšvent ». Cette Ă©tude rĂ©alisĂ©e sur la base desconnaissances existantes » s’appuie sur un comitĂ© d’experts, spĂ©cifiquement créé, dontla composition devra garantir la pluralitĂ© des points de vue ».Les Ă©lĂ©ments figurant dans ce rapport rĂ©sultent de l’analyse de multiples sourcesbibliographiques et d’informations issues des contributions de quatorze experts de toushorizons – reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile, politiques, acadĂ©miques, institutionnels – quiont accompagnĂ© la rĂ©flexion et la prĂ©paration de ce document. Une trentaine d’auditionsont permis d’enrichir ce matĂ©riau. Sont Ă©galement prĂ©sentĂ©s des Ă©lĂ©ments sur le contexteinternational en Europe et aux États-Unis, complĂ©tĂ©s par une enquĂȘte comparative1 Voir annexe STRATÉGIE 10 FÉVRIER par la Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor qui porte sur huit pays Chine, Chili, Estonie,Finlande, Inde, IsraĂ«l, Japon et NigĂ©ria1. Enfin, certains volets du rapport ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©savec l’appui des cabinets de conseil Boston Consulting Group et EY-Parthenon, qui nousont fait bĂ©nĂ©ficier de leur expertise dans ce rapport a pour objet d’apporter des clĂ©s de comprĂ©hension de l’IdO, domaine dont ilest encore difficile de mesurer l’ampleur et d’apprĂ©hender tous les enjeux pour l’actionpublique. La premiĂšre partie s’attache Ă  COMPRENDRE l’Internet des objets et Ă expliciter les principales notions, notamment en proposant une dĂ©finition raisonnĂ©e, endĂ©crivant les technologies mobilisĂ©es et en dressant un panorama des principauxindicateurs Ă©conomiques du secteur qui est encore quasi inexistant dans la statistiquepublique. La deuxiĂšme partie se propose d’ANALYSER les enjeux sociaux et environ-nementaux que soulĂšve de façon singuliĂšre l’IdO. La troisiĂšme partie prĂ©sente despistes pour AGIR et pour accompagner le dĂ©veloppement de l’Internet des objets dans lerespect d’un certain nombre d’exigences sociales et le rapport apporte un Ă©clairage sur les Ă©volutions Ă©conomiques Ă  partir de quelquesindicateurs, il n’aborde pas les enjeux Ă©conomiques position et compĂ©titivitĂ© des acteursfrançais, modĂšles des opĂ©rateurs, rĂ©partition de la chaĂźne de valeur, concurrence, confor-mĂ©ment Ă  la lettre de mission. MĂȘme si ces sujets n’entraient pas dans le pĂ©rimĂštre de lamission confiĂ©e Ă  France StratĂ©gie, le rapport souligne la nĂ©cessitĂ© de mener des Ă©tudescomplĂ©mentaires qui permettront d’éclairer la construction d’une vision stratĂ©gique Ă©co-nomie de la donnĂ©e, chaĂźnes de valeur des acteurs, dĂ©finition des marchĂ©s pertinents, etc..Une rĂ©alitĂ© complexe Ă  quantifierConnecter des objets entre eux et Ă  l’Internet est devenu facile, les usages possibles sontmultiples et la croissance du nombre d’objets connectĂ©s est extrĂȘmement rapide. L’IdOest partout, mais il n’existe pas encore de dĂ©finition globalement acceptĂ©e au niveaumondial, du fait de la diversitĂ© des objets Ă  considĂ©rer. Ce rapport propose une dĂ©finitionenglobante et dynamique soulignant notamment les interactions possibles entre les objetset leur environnement. Comme pour de nombreuses dĂ©finitions actuellement utilisĂ©es etdans une vision additive de l’IdO, nous choisissons de considĂ©rer seulement les objets quin’étaient pas dĂ©jĂ  constituants d’Internet L’internet des objets est un ensemble d’objets connectĂ©s et de technologies de rĂ©seauxqui, Ă  l’exclusion des stations de travail, des tablettes, des tĂ©lĂ©phones portables et dessmartphones, se conjuguent en associant 1 Les critĂšres qui ont prĂ©sidĂ© au choix de ces pays sont prĂ©sentĂ©s en annexe STRATÉGIE 11 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriser des objets physiques qui possĂšdent des capteurs connectĂ©s, Ă©ventuellement dotĂ©s de capacitĂ©s de calcul et qui sont en mesure d’interagir avec leur environnement ; des rĂ©seaux de communication numĂ©riques filaires ou non filaires qui permettent de communiquer les donnĂ©es issues de ces objets ; des espaces de stockage distants pour les donnĂ©es recueillies ; des applications de traitement des donnĂ©es qui engagent des processus dĂ©cisionnels Ă  mĂȘme de rĂ©troagir sur des objets physiques inanimĂ©s ou objet ou un ensemble d’objets de l’IdO est appelĂ© un dispositif IdO. »Comme c’est le cas pour d’autres vagues de transformation dans le domaine numĂ©rique, lesprojections concernant le nombre d’objets connectĂ©s ou le chiffre d’affaires de l’IdO fourniespar diffĂ©rentes institutions publiques ou privĂ©es ne portent pas sur les mĂȘmes sont peu robustes et probablement surestimĂ©es. Nous avons constatĂ© l’absenceaujourd’hui d’outils statistiques fiables permettant de mesurer la volumĂ©trie et l’ampleurde la croissance du nombre d’objets concernĂ©s, la part des rĂ©seaux utilisĂ©s pour cesnouveaux usages ou mĂȘme le volume de donnĂ©es gĂ©nĂ©rĂ©es par les applications nombre d’objets connectĂ©s estimĂ©s pour l’annĂ©e 2020 selon les sources consultĂ©esvarie dans une fourchette allant de 18 milliards Ă  78 milliards au niveau mondial. L’Ademeet l’Arcep estiment leur nombre Ă  1,8 milliard en Europe dont 244 millions pour laFrance1. MalgrĂ© ces Ă©carts importants, si l’on considĂšre les tendances sur les six derniĂšresannĂ©es, quelle que soit la source, qu’il s’agisse de prĂ©visions ou d’estimations du rĂ©alisĂ©,toutes concordent sur le constat d’une trĂšs forte croissance des objets connectĂ©s, dont lenombre aurait doublĂ© en six ans. Pour Ă©tablir ses projections relatives Ă  la consommationĂ©nergĂ©tique du numĂ©rique, l’Agence internationale de l’énergie AIE estime que le stockdu nombre d’objets connectĂ©s va plus que doubler de 2020 Ă  2030, passant de20 milliards soit la borne basse de la fourchette mentionnĂ©e supra Ă  environ45 milliards2. En termes de marchĂ©, la CNUCED3 estime que ce marchĂ© s’élevait Ă 130 milliards de dollars en 2018 et qu’il devrait ĂȘtre multipliĂ© par plus de dix d’ici 2025 pouratteindre 1 500 milliards de dollars. Selon ces mĂȘmes estimations, la France et leRoyaume-Uni reprĂ©sentent 3 % chacun du marchĂ© mondial, soit 45 milliards de dollars,une part lĂ©gĂšrement infĂ©rieure Ă  leurs parts dans le PIB Ademe et Arcep 2022, Évaluation de l’impact environnemental du numĂ©rique en France et analyseprospective, janvier. Ademe Agence de la transition Ă©cologique. Arcep AutoritĂ© de rĂ©gulation descommunications Ă©lectroniques, des postes et de la distribution de la AIE 2019, Total Energy Model for Connected Devices, IEA 4E EDNA, programme de coopĂ©rationtechnique de l’Agence internationale de l’énergie, CNUCED 2021, Technology and Innovation Report 2021, op. STRATÉGIE 12 FÉVRIER France, l’intensitĂ© de l’usage de l’IdO – c’est-Ă -dire la frĂ©quence de recours Ă  desapplications de l’IdO – est relativement limitĂ©e et trĂšs variable selon les Insee TIC entreprises 20201 montre qu’en moyenne 10 % des entreprises dedix salariĂ©s ou plus utilisaient l’Internet des objets. Cette proportion est trois fois plusĂ©levĂ©e 29 % pour les entreprises de 250 salariĂ©s ou plus, qui prennent en charge unnombre plus important d’équipements et de produits. Elle varie aussi selon les secteurs,avec des valeurs supĂ©rieures Ă  la moyenne dans les transports 16 %, les TIC 12 % etl’industrie 11 % et des valeurs infĂ©rieures Ă  la moyenne dans le commerce de gros, lecommerce et la rĂ©paration automobile, ainsi que dans l’hĂ©bergement et la restaurationune proportion autour de 7 %. Pour ces derniers secteurs, une des explications avancĂ©espar l’Insee rĂ©siderait dans la plus faible proportion de grandes sociĂ©tĂ©s 7 % desentreprises y emploient 50 personnes ou plus, contre 15 % dans l’ensemble des secteurs.Des impacts environnementaux avĂ©rĂ©s mais difficiles Ă  objectiverEn matiĂšre d’impact environnemental, les estimations de gains et de bĂ©nĂ©fices comme lesestimations de coĂ»ts – consommation Ă©nergĂ©tique et empreinte carbone – doivent aussi ĂȘtreconsidĂ©rĂ©es avec prĂ©caution. Alors que de nombreux acteurs du marchĂ© ont intĂ©rĂȘt Ă surestimer les perspectives de bĂ©nĂ©fices, la recherche acadĂ©mique et les publicationsinstitutionnelles les plus robustes portent elles avant tout sur les estimations des au vu de ces diffĂ©rentes estimations, si les bĂ©nĂ©fices de l’IdO sont mesurablesindividuellement au sein d’une entreprise dans une chaĂźne de production, l’impact global estplus difficile Ă  Ă©valuer. Mais il est d’ores et dĂ©jĂ  avĂ©rĂ© que l’IdO contribuera Ă  l’augmentationde l’empreinte carbone globale du numĂ©rique. Pour la seule consommation Ă©nergĂ©tique,cela pourrait reprĂ©senter plus de 200 TWh de consommation supplĂ©mentaire Ă  l’horizon2025 au niveau mondial, sur une consommation globale du numĂ©rique qui devrait se situerentre 5 700 et 7 300 TWh par an2. En France, les travaux rĂ©cents de l’Ademe et de l’Arcepont permis d’estimer la consommation Ă©lectrique annuelle du numĂ©rique Ă  plus 48 TWh/an,soit 10 % de la consommation Ă©lectrique annuelle française3. Sur la base d’un nombre d’objetsconnectĂ©s installĂ©s en France de 244 millions, consommant en moyenne 30 kWh/an4, la1 Insee 2020, Les TIC et le commerce Ă©lectronique dans les entreprises en 2020. EnquĂȘte Technologiesde l’information et de la communication TIC auprĂšs des entreprises », Insee RĂ©sultats, Citizing, KPMG et Virtus management 2020, Étude relative Ă  l’évaluation des politiques publiques pour rĂ©duirel’empreinte environnementale du numĂ©rique, Ă©tude rĂ©alisĂ©e Ă  la demande de la commission de l’amĂ©nagementdu territoire et du dĂ©veloppement durable du SĂ©nat, juin ; Hugues Ferreboeuf, audition du 28 octobre Ademe et Arcep 2022, Évaluation de l’impact environnemental du numĂ©rique en France
, op. Sur la base d’une estimation d’une consommation Ă©lectrique moyenne d’un objet connectĂ© de 30 kWhfournie par le cabinet BCG, toutefois, l’étude Ademe et Arcep 2022 fourni des valeurs plus basses 1 smartphone = 3,9 kWh/an usage individuel, 1 tablette = 18,6 kWh/an, 1 enceinte connectĂ©e = 23 kWh/ STRATÉGIE 13 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserconsommation Ă©lectrique des objets connectĂ©s serait d’environ 7,2 TWh/an, soit 15 % de laconsommation des biens et services Ă  l’empreinte carbone du numĂ©rique en France, elle est estimĂ©e actuellement Ă  prĂšsde 17 MtCO2eq1 dont 460 000 tCO2eq pour le seul IdO. À l’horizon 2040, elle pourraits’élever Ă  plus de 6 MtCO2eq2, sur les 24 MtCO2eq pour le numĂ©rique dans sa l’impact environnemental de l’IdO implique des choixtechnologiques et des usages guidĂ©s par le critĂšre de sobriĂ©tĂ©Les technologies de communication jouent un rĂŽle dĂ©terminant dans l’IdO. Certainesapplications peuvent avoir besoin de bande passante importante, comme la rĂ©alitĂ©virtuelle, d’autres nĂ©cessitent une durabilitĂ© longue, par exemple les capteursenvironnementaux, qui ne peuvent pas ĂȘtre rechargĂ©s frĂ©quemment. De façon gĂ©nĂ©rale,le choix d’une technologie rĂ©seaux pour la mise en Ɠuvre d’un service IdO se dĂ©clineautour de cinq dimensions la connectivitĂ©, la bande passante, le dĂ©lai, la fiabilitĂ© et lasĂ©curitĂ© des communications. Or l’empreinte environnementale est trĂšs diffĂ©rente selonles rĂ©seaux mobilisĂ©s. PrivilĂ©gier des choix de technologies de rĂ©seaux decommunication peu consommatrices de ressources devrait permettre de rĂ©duirel’empreinte environnementale de l’ caractĂ©ristiques techniques des rĂ©seaux existants – dĂ©bit, consommation Ă©nergĂ©tique,couverture, latence – permettent de rĂ©pondre aux diffĂ©rents cas applicatifs et de couvrirun large spectre d’usages possibles. Les rĂ©seaux 5G ne constituent qu’une solution parmid’autres. Si leur efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique est plus Ă©levĂ©e que celles des rĂ©seauxprĂ©dĂ©cesseurs 2G, 3G, 4G, elle est toute relative au regard d’autres solutions plusadaptĂ©es Ă  de nombreux cas d’usages de l’IdO objets connectĂ©s du quotidien, smartcompteurs, capteurs environnementaux, etc..Les donnĂ©es au cƓur des enjeux sociaux individuels et collectifs de l’IdOs’invitent dans l’organisation des collectifs de travailLe dĂ©veloppement de l’IdO implique la prĂ©sence de capteurs qui collectent, parfois Ă  notreinsu, une variĂ©tĂ© et un nombre important de donnĂ©es. Certes, la collecte et le traitementdes donnĂ©es personnelles sont soumis au respect du droit fondamental des individus et Ă la protection de leur vie privĂ©e, prĂ©vus au titre du RĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des1 Ademe et Arcep 2022, op. Citizing, KPMG et Virtus management 2020, Étude relative Ă  l’évaluation des politiques publiques pour rĂ©duirel’empreinte environnementale du numĂ©rique, op. cit. ; Hugues Ferreboeuf, audition du 28 octobre Citizing, KPMG et Virtus management 2020, op. STRATÉGIE 14 FÉVRIER RGPD. Mais cette collecte massive et systĂ©matique par des capteurs ou objetssouvent invisibles pose de nouvelles questions, par exemple sur les conditionsd’exercice des droits de l’usager droit d’accĂšs, de rectification ou d’effacement,opposition au traitement, etc. ou sur les modalitĂ©s d’obtention de son ailleurs, les questions relatives au statut de donnĂ©es Ă  caractĂšre non personnel nerelevant pas de la catĂ©gorie des donnĂ©es personnelles se posent avec acuitĂ©. CesdonnĂ©es sont gĂ©nĂ©rĂ©es Ă  partir des millions de capteurs disposĂ©s dans les espacesprofessionnels, les espaces publics et les collectivitĂ©s, notamment avec le dĂ©veloppementde services intelligents » gestion des dĂ©chets, des rĂ©seaux de distribution des fluides,du trafic, entretien de la voierie, etc.. Pourtant, le statut juridique de cette catĂ©gorie dedonnĂ©es est incertain et les possibilitĂ©s de partage et de crĂ©ation de valeur Ă  partir de leurexploitation sont encore trop limitĂ©es. Ces sujets doivent devenir un sujet de rĂ©flexioncollective et, demain peut-ĂȘtre, de espaces privĂ©s et espaces publics, le dĂ©ploiement de l’IdO dans les espaces profes-sionnels est encore relativement peu Ă©tudiĂ©. Si l’IdO concerne aujourd’hui surtout lestravailleurs des secteurs qui s’en sont emparĂ©s le plus rapidement transports et logistique,TIC, certaines industries, etc., il touchera Ă  terme tous les milieux professionnels. LedĂ©ploiement de l’IdO offre des potentialitĂ©s importantes pour modifier et optimiser lesorganisations de travail, pour superviser la qualitĂ© des produits et les processus. Il peutcontribuer Ă  amĂ©liorer les conditions de travail – par exemple par la dĂ©tection continuede l’environnement des travailleurs pour anticiper des risques physiques ou psycholo-giques ou pour adapter en temps rĂ©el cet environnement luminositĂ©, tempĂ©rature, etc.. Ilparticipe, comme de nombreuses mutations numĂ©riques, Ă  la redĂ©finition de certainsmĂ©tiers et des compĂ©tences associĂ©es, avec un effet global sur l’emploi qui reste Ă  ce jourdifficile Ă  apprĂ©hender. Mais l’IdO peut aussi s’accompagner d’une intensification dutravail, affectant tant la responsabilitĂ© que l’autonomie des travailleurs, et surtout exposerles salariĂ©s Ă  une surveillance renforcĂ©e de leur travail. Ce sont des enjeux importants quine doivent pas ĂȘtre omis dans les agendas des partenaires sociaux et du dialoguesocial, et qui nĂ©cessitent une apprĂ©hension fine des pouvoirs cadres juridiques fragmentĂ©s et en constructionIl n’existe pas de rĂ©glementation spĂ©cifique Ă  l’IdO. Le cadre juridique des objets connectĂ©scouvre aujourd’hui une grande diversitĂ© des champs du droit et de la rĂ©gulation protectiondes donnĂ©es personnelles, cybersĂ©curitĂ©, droit de la concurrence, de la consommation,des tĂ©lĂ©communications, de l’environnement, de la santĂ©, etc. En France, le cadrejuridique de l’IdO s’appuie aussi sur la rĂ©glementation europĂ©enne existante ou en coursd’élaboration cybersĂ©curitĂ©, sĂ©curitĂ© des produits, etc.. Il est complexe Ă  apprĂ©hender,pour les entreprises notamment, et de nombreuses questions juridiques restent ensuspens comme la dĂ©termination des responsabilitĂ©s en cas de produits dĂ©fectueux ou deFRANCE STRATÉGIE 15 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserdommage provoquĂ© par les objets connectĂ©s. Les expĂ©riences Ă©trangĂšres montrent queles pays qui se sont dotĂ©s d’un cadre juridique spĂ©cifique disposent Ă©galement d’unestratĂ©gie globale pour l’IdO par exemple les États-Unis.Les Ă©lĂ©ments collectĂ©s et analysĂ©s Ă  l’occasion de cette mission confirment la nĂ©cessitĂ©de conduire une analyse juridique approfondie, notamment sur les dispositionsactuelles du droit de la consommation et de la cybersĂ©curitĂ© selon les spĂ©cificitĂ©sprĂ©sentĂ©es par les objets connectĂ©s. En outre, l’IdO Ă©tant par nature Ă  la frontiĂšre denombreux domaines de l’action publique, le champ des compĂ©tences des autoritĂ©sadministratives ou des agences en charge de ces domaines d’application pourrait ĂȘtreamenĂ© Ă  ĂȘtre prĂ©cisĂ© au vu des questions spĂ©cifiques risques de cyberattaque accrus par l’IdOL’Internet des objets va considĂ©rablement Ă©tendre les failles potentielles et la surfaced’attaque disponible pour des actes de malveillance ou des vols de donnĂ©es. La maturitĂ©des technologies mobilisĂ©es est encore inĂ©gale, ce qui ajoute une source de la recherche mais aussi intensifier le travail au sein des enceintes internationalespour favoriser des standards europĂ©ens sont des leviers pour mieux maĂźtriser ces outre, les objets connectĂ©s peuvent devenir les tremplins d’actions trĂšs domma-geables, en raison de leur capacitĂ© Ă  produire des effets physiques » et systĂ©miquessusceptibles de toucher les collectivitĂ©s ou les infrastructures stratĂ©giques. Cesrisques systĂ©miques sont insuffisamment pris en environnementales, droits des utilisateurs, souverainetĂ©technologique une stratĂ©gie europĂ©enne de l’IdO doit Ă©mergerLes enjeux que soulĂšvent l’élaboration et l’adoption des standards, ainsi que l’évolutiondes protocoles notamment IP, identification des objets sur le rĂ©seau, etc., sont dĂ©jĂ  trĂšslargement dĂ©battus au niveau international oĂč des acteurs Ă©tatiques et privĂ©s tententd’imposer leurs standards et leurs technologies. Ces standards auront des rĂ©percussionssur la nature des services proposĂ©s mais aussi sur la protection et la sĂ©curitĂ© desutilisateurs, qu’il s’agisse de particuliers, de personnes morales ou de collectivitĂ©s, et plusglobalement sur le fonctionnement d’Internet et de son et la France ont des atouts Ă  faire valoir – des entreprises, des acteurs, dessolutions technologiques, des Ă©quipes de recherche – qui devraient permettre dedĂ©velopper une vĂ©ritable filiĂšre de l’IdO au profit des entreprises du numĂ©rique mais bienau-delĂ  d’ouvrir une voie originale par rapport aux modĂšles amĂ©ricains et STRATÉGIE 16 FÉVRIER cinq principaux constats issus de l’analyseÀ l’issue de nos travaux, nous dressons cinq principaux constats qui montrent que l’Internetdes objets est bien plus qu’une simple Ă©volution technologique. L’IdO a dĂ©jĂ  et va avoir un impact croissant sur la sociĂ©tĂ©, les citoyens et les entreprises. Il va transformer nos rapports au numĂ©rique et en particulier les interactions humain-machine. Son omniprĂ©sence et sa relative invisibilitĂ© vont avoir des consĂ©quences sur la vie privĂ©e ainsi que sur le travail et son organisation. L’ampleur et la diversitĂ© du phĂ©nomĂšne sont telles qu’il est difficile d’en Ă©valuer de maniĂšre robuste l’évolution, ne serait-ce qu’à cinq ans. Il faut disposer de moyens d’observation plus prĂ©cis pour amĂ©liorer la comprĂ©hension des enjeux – techniques, Ă©thiques, environnementaux ou Ă©conomiques –, par la puissance publique et par la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral. L’IdO va constituer une composante importante de l’impact environnemental du numĂ©rique. La massification des usages et des infrastructures rĂ©seaux, edge, cloud, Ă©quipements conduit Ă  une augmentation significative de la consommation Ă©nergĂ©tique et de l’empreinte carbone – hausse Ă  mettre en regard des bĂ©nĂ©fices potentiels sur la maĂźtrise des autres dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques et des engagements de l’accord de Paris. Nous proposons plusieurs recommandations pour rĂ©duire cet impact en tenant compte de l’ensemble des dimensions de l’IdO, du choix des rĂ©seaux au recyclage des Ă©quipements. L’IdO accroĂźt les surfaces de vulnĂ©rabilitĂ© et prĂ©sente des risques renouvelĂ©s en matiĂšre de cybersĂ©curitĂ©. Aux risques dĂ©jĂ  connus de vols de donnĂ©es ou d’actes de malveillance s’ajoutent des risques d’attaques systĂ©miques Ă  trĂšs grande Ă©chelle. Nos propositions visent Ă  amĂ©liorer la coordination de l’action publique dans ce domaine. Les dĂ©veloppements de l’IdO se jouent largement hors de nos frontiĂšres. Les technologies impliquĂ©es sont de maturitĂ© inĂ©gale, avec des incertitudes techniques qui restent Ă  lever. Les dĂ©fis ne sont pas seulement techniques mais aussi gĂ©o- politiques. La France comme l’Europe disposent d’atouts pour jouer un rĂŽle dans cette compĂ©tition. Nos propositions soulignent l’importance de la recherche et d’une prĂ©sence plus active dans les instances de gouvernance de l’Internet mondial. L’IdO se fonde sur un cadre de rĂ©gulation dĂ©jĂ  riche, avec de nombreuses dispositions au niveau europĂ©en et national, mais fragmentĂ© et gĂ©nĂ©rateur de complexitĂ©, pour les entreprises notamment. Pour la protection des donnĂ©es personnelles, le cadre juridique actuel fondĂ© sur le RGPD couvre la majoritĂ© des situations d’utilisation de l’IdO. Mais certaines applications ne permettent pas la mise en Ɠuvre d’un consente- ment libre et Ă©clairĂ© et il reste des incertitudes sur le statut des donnĂ©es non personnelles produites dans le cadre d’applications IdO, ainsi que sur la protection des consommateurs. Nos propositions visent Ă  assurer une meilleure protection de la vie privĂ©e et des droits fondamentaux des utilisateurs mais aussi Ă  lever des incertitudes sur le statut des donnĂ©es non personnelles tout en proposant de favoriser leur STRATÉGIE 17 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserSynthĂšse des recommandationsLe rapport propose plusieurs pistes d’action qui, en raison de l’ampleur du champ Ă©tudiĂ© etdes dĂ©lais de rĂ©alisation de l’étude, sont des premiĂšres pistes qui restent Ă  instruire en recommandations visent Ă  Ă©clairer le lĂ©gislateur, les citoyens et les entreprises, pour leurpermettre de s’approprier nos travaux et d’en saisir les principaux enjeux. Elles ont aussivocation Ă  anticiper les sujets sur lesquels une action publique pourrait ĂȘtre nĂ©cessaire. Nosrecommandations s’organisent autour de cinq les moyens de dĂ©velopper une vision stratĂ©gique de l’Internetdes objets observer, mesurer, comprendre, protĂ©ger1 – Disposer d’un outil d’observation dĂ©diĂ© portant sur les technologies, le niveau de dĂ©ploiement, les acteurs et les usages, pour favoriser l’émergence d’une vision stratĂ©gique de l’IdO tant pour la puissance publique que pour les acteurs du – IntĂ©grer systĂ©matiquement au sein du nouvel Observatoire des impacts environne- mentaux du numĂ©rique, prĂ©vu au titre de la loi REEN du 15 novembre 2021, un volet IdO en prenant en compte l’ensemble des dispositifs impliquĂ©s dans son fonctionnement capteurs, rĂ©seaux, usage et stockage sur tout le cycle de vie des – Faciliter la connaissance des rĂ©glementations, normes, certifications, et animer une veille sur les Ă©volutions des cas d’usage et des lĂ©gislations Ă©trangĂšres pour l’information des – Mieux Ă©valuer les risques systĂ©miques de cyberattaques spĂ©cifiques Ă  l’Internet des objets impacts, coĂ»ts, mesures de rĂ©silience et mieux articuler les compĂ©tences des organismes en charge de la prĂ©vention et de la lutte contre ces menaces, notamment dans le cadre de la stratĂ©gie cyber dĂ©finie au niveau la recherche et intensifier la prĂ©sence française dans les instancesde gouvernance de l’Internet5 – Encourager et promouvoir les travaux de recherche notamment ceux qui favorisent l’interopĂ©rabilitĂ© et la portabilitĂ© des solutions IdO, tout en soutenant les initiatives des acteurs français et europĂ©ens organismes de recherche, entreprises quand elles existent systĂšme d’exploitation tel que RIOT, adoption d’identifiants uniques et travaux de l’AFNIC, par exemple.6 – PrĂ©parer et soutenir la reprĂ©sentation française dans les institutions internationales et europĂ©ennes et dans les instances de normalisation et de gouvernance de l’Internet UIT,FRANCE STRATÉGIE 18 FÉVRIER 3GPP, W3C, IETF, IGF1 en privilĂ©giant comme les AmĂ©ricains et les Chinois des reprĂ©sentations mixtes diplomates, scientifiques, parties prenantes.7 – Permettre la mise en place d’expĂ©rimentations Ă  grande Ă©chelle visant Ă  valider des propositions techniques et Ă  Ă©valuer leur impact environnemental et – Encourager la coopĂ©ration internationale, en particulier sur le partage des donnĂ©es environnementales recueillies par les objets connectĂ©s, notamment celles relatives aux risques le dĂ©veloppement d’un IdO Ă©thique et respectueux des utilisateurs9 – Informer le citoyen sur la protection de ses donnĂ©es personnelles, de sa vie privĂ©e et de ses libertĂ©s et droits fondamentaux ainsi que sur la protection de sa sĂ©curitĂ© et de la confidentialitĂ© de ses donnĂ©es par une information disponible sur les produits, ou par des campagnes d’information publiques associant les diffĂ©rentes parties – L’utilisation de l’IdO dans les interventions mĂ©dicales doit faire l’objet d’une dĂ©claration explicite aux professionnels de santĂ© et aux patients. Explorer la possibilitĂ© d’étendre cette dĂ©marche Ă  d’autres cas d’usage considĂ©rĂ©s comme – Consolider la mise en Ɠuvre d’une information claire et, lorsque cela est nĂ©cessaire, d’un consentement libre, spĂ©cifique, Ă©clairĂ© et univoque » pour les services de l’IdO, dans le respect du – Informer les usagers de la prĂ©sence de capteurs et de la possibilitĂ© de traçage de leurs objets connectĂ©s personnels, notamment dans les espaces publics qu’ils frĂ©quentent rues, espaces commerciaux, lieux de loisirs, etc., Ă  l’image des dispositions relatives Ă  la vidĂ©osurveillance. Introduire un droit Ă  l’arrĂȘt ou Ă  la dĂ©connexion d’un dispositif – Adapter le cadre rĂ©glementaire actuel pour permettre un bon niveau de protection des publics vulnĂ©rables avec une attention particuliĂšre pour les personnes mineures, ĂągĂ©es, en perte d’autonomie, etc..14 – Expertiser les enjeux spĂ©cifiques de l’IdO sur le lieu de travail santĂ© et sĂ©curitĂ©, emploi et conditions de travail, droits des donnĂ©es et surveillance du travail Ă  diffĂ©rents niveaux rĂšglementation, dialogue social, pratiques de entreprises notamment dans le cadre des travaux menĂ©s par l’observatoire LaborIA. Ces travaux doivent s’accompagner d’une rĂ©flexion juridique Ă  l’intersection du droit du travail, du droit civil et du – Confier au ComitĂ© national pilote d’éthique du numĂ©rique l’organisation d’une rĂ©flexion associant la CNIL, le DĂ©fenseur des droits et la Commission nationale1 Voir le glossaire en annexe 4. 19 FÉVRIER 2022FRANCE monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriser consultative des droits de l’homme sur les enjeux Ă©thiques et la protection des libertĂ©s et droits fondamentaux relative Ă  la conception et Ă  la mise en Ɠuvre des usages de l’ – Étendre le champ de compĂ©tence de la Commission nationale du dĂ©bat public CNDP aux questions et aux enjeux du numĂ©rique, conformĂ©ment Ă  la recommandation de cette commission du 21 fĂ©vrier 2021, sur les projets de rĂ©vision de l’article R 121-2, afin notamment de lui donner les outils lui permettant d’intervenir sur l’ensemble des questions relatives Ă  l’ le dĂ©veloppement d’un IdO sobre et responsable17 – Mieux organiser les filiĂšres de recyclage pour qu’elles s’adaptent aux objets connectĂ©s, y compris les produits hors filiĂšre Ă©lectronique et Ă©lectrique qui deviendront connectĂ©s textiles, Ă©lectromĂ©nagers, petits Ă©quipements, depuis les filiĂšres de tri jusqu’au recyclage, dans la perspective notamment de la rĂ©vision de la directive europĂ©enne sur les DEEE dĂ©chets des Ă©quipements Ă©lectroniques et Ă©lectriques.18 – Inclure les dispositifs IdO dans le rĂ©fĂ©rentiel gĂ©nĂ©ral d’écoconception des services numĂ©riques, prĂ©vu au titre de la loi REEN du 15 novembre – IntĂ©grer dans la gestion du spectre radioĂ©lectrique des dispositifs d’incitation Ă  des choix d’implĂ©mentation frugaux Ă©nergĂ©tique, donnĂ©es, ressources, algorithmes.20 – Mettre Ă  disposition des acheteurs publics et des prescripteurs, en particulier auprĂšs des collectivitĂ©s, des outils d’aide Ă  la dĂ©cision bonnes pratiques, simulateurs indĂ©pendants pour mesurer l’efficacitĂ© et les bĂ©nĂ©fices environnementaux du dĂ©ploiement d’une solution IdO coĂ»ts/bĂ©nĂ©fices, proportionnalitĂ©, finalitĂ©, transparence, etc. afin de nourrir les stratĂ©gies territoriales pour un numĂ©rique responsable prĂ©vues au titre de la loi REEN du 15 novembre 2021. Cette disposition pourrait Ă©galement ĂȘtre appliquĂ©e dans le cadre de la mise en Ɠuvre de l’article 36 de la loi n° 2021-1104 du 22 aoĂ»t 2021 portant sur la lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique et le renforcement de la rĂ©silience face Ă  ses – IntĂ©grer dans les certifications ou labels existants Ă  l’attention du grand public des mentions spĂ©cifiques relatives aux objets connectĂ©s et aux services associĂ©s permettant de s’informer sur l’impact de leurs usages mais aussi sur le niveau de confiance de ces dispositifs fiabilitĂ©, privacy by design, transparence, proportionnalitĂ©, Ă©thique, etc. ou encore sur les risques – IntĂ©grer explicitement les objets connectĂ©s grand public dans la liste des produits concernĂ©s par l’indice de rĂ©parabilitĂ© prĂ©vu au titre de l’article 16 de la loi n° 2020-105 du 10 fĂ©vrier 2020 relative Ă  la lutte contre le gaspillage et Ă  l’économie circulaire, dite loi STRATÉGIE 20 FÉVRIER un IdO de confiance pour les entreprises, les citoyens et les acteurspublics23 – CrĂ©er les conditions favorables au partage maĂźtrisĂ© et Ă  la valorisation des donnĂ©es qui vont ĂȘtre massivement recueillies par les dispositifs IdO, en favorisant l’émergence d’acteurs en capacitĂ© d’offrir aux entreprises et aux personnes publiques des garanties sur la sĂ©curitĂ© des Ă©changes, leur confidentialitĂ© et l’intĂ©gritĂ© des donnĂ©es – DĂ©finir un statut de donnĂ©es sensibles au-delĂ  des donnĂ©es personnelles ou mĂ©dicales pour les donnĂ©es industrielles ou celles qui, recueillies dans le cadre de dĂ©ploiement massif de dispositifs d’observation camĂ©ras, capteurs pourraient prĂ©senter des risques stratĂ©giques ou de sĂ©curitĂ© nationale certaines donnĂ©es d’urbanisme ou d’équipement des collectivitĂ©s ou dans le domaine de l’agriculture.25 – Veiller Ă  prĂ©server des pratiques concurrentielles sur les diffĂ©rents maillons du marchĂ© de l’IdO, y compris pour les dispositifs palliant l’absence d’interopĂ©rabilitĂ© assistants conversationnels notamment.26 – ProcĂ©der aux analyses juridiques permettant notamment de dĂ©finir l’échelle des responsabilitĂ©s sur la chaĂźne des usages afin de clarifier les niveaux de responsabilitĂ© entre les diffĂ©rents intervenants dans la mise en Ɠuvre d’une solution IdO les fabricants de capteurs, les opĂ©rateurs de rĂ©seaux et de plateformes, les entreprises qui commercialisent le service.27 – Analyser l’opportunitĂ© d’une loi cyber globale compte tenu de l’étendue du champ des usages de l’IdO et du caractĂšre interministĂ©riel des administrations concernĂ©es Ă  l’occasion de l’adoption du Cyber Security Act – Accompagner les acheteurs publics collectivitĂ©s, hĂŽpitaux, universitĂ©s, etc. dans la mise en Ɠuvre et l’achat de solutions incluant des objets connectĂ©s, en mettant Ă  leur disposition des ressources guide d’achat, bonnes pratiques rĂ©alisĂ©es en collaboration avec l’ANSSI, la CNIL, l’Ademe et l’ – Cartographier les compĂ©tences respectives des rĂ©gulateurs publics susceptibles de couvrir le champ de l’IdO tĂ©lĂ©com, donnĂ©es, concurrence, droit des consommateurs, etc. afin d’identifier les lacunes existantes par exemple, compĂ©tences Arcep sur d’autres acteurs que tĂ©lĂ©com pour le recueil des donnĂ©es relatives Ă  l’Observatoire des impacts environnementaux du numĂ©rique mais aussi de mesurer les moyens Ă  mettre Ă  leur disposition pour l’exercice de leur – ProcĂ©der pour l’IdO Ă  une analyse juridique fondĂ©e sur une approche d’analyse des risques, complĂ©mentaire de la dĂ©marche engagĂ©e Ă  l’occasion de la proposition europĂ©enne d’Artificial Intelligence Act qui dĂ©finit les typologies de risques inacceptable, Ă©levĂ©, limitĂ© et minimal. Cette approche permettrait d’élaborer des protocoles de conformitĂ© pour les entreprises et les STRATÉGIE 21 FÉVRIER L’Internet des choses », l’Internet de toutes choses1 » ou encore le systĂšme nerveuxplanĂ©taire2 »  Les expressions ne manquent pas pour qualifier le phĂ©nomĂšne. La pluscourante, l’Internet des objets IdO s’est imposĂ©e dans le vocabulaire français en anglaisInternet of Things ou IoT. Elle dĂ©signe la mise en rĂ©seau, au moyen d’Internet, d’objetsphysiques comme une ampoule Ă©lectrique, un bracelet, une brosse Ă  dent, un pacemaker,une poupĂ©e, un thermostat, un pluviomĂštre, un dĂ©tecteur de C02, une camĂ©ra, un vĂ©lo,une voiture, un vĂȘtement, etc. S’agit-il d’une simple Ă©volution technologique ou d’unetransformation plus profonde de notre environnement ? Pour l’European Research Clusteron the Internet of Things3, l’IdO prĂ©sente des caractĂ©ristiques nouvelles dĂ©signĂ©es sousl’acronyme des 5A Anything, Anyone, Anytime, Any place, Any service, Any l’Internet des objets, nous sommes entrĂ©s dans une nouvelle Ă©tape historique del’évolution des entitĂ©s connectĂ©es dĂ©crite par Tim Berners-Lee en 20065. AprĂšs Internet,le rĂ©seau des machines informatiques en 1974 ; aprĂšs le Web, l’Internet des documentsen 1990 et aprĂšs le rĂ©seau des personnes via les rĂ©seaux sociaux dĂšs 2004 ; voici venule temps de l’Internet des objets, l’Internet des entitĂ©s cyber-physiques, instancecontemporaine de la cybernĂ©tique de Norbert Wiener6. Ce dĂ©veloppement majeur pose defaçon renouvelĂ©e la question du contrĂŽle, dans ses multiples dimensions. MaĂźtrise facilitĂ©ede notre environnement, meilleures prĂ©visions, anticipations, mesures qui participeront aupilotage et Ă  la maintenance de nombreuses applications nĂ©cessaires au bon fonction-nement d’une sociĂ©tĂ© toujours plus complexe. Mais aussi contrĂŽles que ces technologies1 Inria 2021a, Internet des objets. DĂ©fis sociĂ©taux et domaine de recherche scientifique pour l’Internet desObjets IoT, Livre blanc, n° 5, Institut national de recherche en sciences et technologies du numĂ©rique, Forbes 2012, How the Internet of Things will change almost everything », par E. Savitz, 17 Voir la prĂ©sentation sur le site de l’ N’importe quoi, n’importe qui, n’importe quand, n’importe oĂč, sur n’importe quel terminal et n’importe quelrĂ©seau. »5 Voir en particulier Berners-Lee T. 2006, Linked Data », Wiener N. 1962, CybernĂ©tique et sociĂ©tĂ©. L’usage humain des ĂȘtres humains, Paris, Éditions des Deux STRATÉGIE 23 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriservolontiers invasives pourraient exercer sur nos vies, impliquant une vigilance accrue del’utilisateur sur les conditions d’exercice de ses droits, ainsi que la maĂźtrise etl’encadrement du phĂ©nomĂšne par les pouvoirs publics. Les impacts de cetteinterconnexion numĂ©rique globale vont ĂȘtre considĂ©rables, comme le rĂ©sume le Livre blancpubliĂ© en dĂ©cembre 2021 par l’Inria. De la mĂȘme maniĂšre qu’Internet a profondĂ©ment bouleversĂ© notre sociĂ©tĂ©, l’Internet des objets 
 impactera tous les secteurs de l’activitĂ© humaine notre habitat, nos vĂ©hicules, notre environnement de travail, nos usines, nos villes, notre agriculture, nos systĂšmes de santé  De mĂȘme, tous les niveaux de la sociĂ©tĂ© individus, entreprises, États sont d’ores et dĂ©jĂ  concernĂ©s, de l’urbain au rural, ainsi que la nature1. »C’est dans ce contexte que ce rapport est rĂ©alisĂ©, Ă  la demande de la ministre de laTransition Ă©cologique et du secrĂ©taire d’État chargĂ© de la transition numĂ©rique et descommunications Ă©lectroniques, afin d’analyser les principaux impacts sociaux etenvironnementaux de l’Internet des des objets est porteur de promesses il peut amĂ©liorer le contrĂŽle et la maĂźtrisede notre environnement et contribuer Ă  une meilleure qualitĂ© de vie grĂące Ă  de nouveauxservices dans le domaine des transports, de la logistique, de la distribution, dans la gestiondes villes et des espaces urbains. Les applications en matiĂšre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© sontĂ©galement prometteuses. Dans les domaines industriel et agricole, des perspectivesd’accroissement de la qualitĂ© et de la productivitĂ© sont mises en avant par les les technologies de l’IdO pourront accompagner la transition Ă©nergĂ©tique et la luttecontre le rĂ©chauffement climatique en amĂ©liorant la gestion et l’accĂšs aux ressources lesplus essentielles Ă©nergie, eau, air. Nous avons voulu dans ce rapport, par une approchefondĂ©e sur les usages, illustrer concrĂštement les potentialitĂ©s de ces technologies, jaugerleur maturitĂ© et lorsque c’est possible, Ă©tayer quantitativement ces des objets gĂ©nĂ©ralise les passerelles entre le monde numĂ©rique et le mondephysique. Si le degrĂ© de maturitĂ© des cas d’usage que nous avons observĂ©s est encoreinĂ©gal, l’IdO est dĂ©jĂ  prĂ©sent dans de nombreux secteurs d’activitĂ©. Son adoptiongĂ©nĂ©ralisĂ©e dans les sphĂšres privĂ©es et publiques de la vie quotidienne pose sous un journouveau les problĂ©matiques sociales et Ă©thiques que le numĂ©rique a fait Ă©merger dans ledĂ©bat public l’Internet des objets met au carrĂ© toutes les difficultĂ©s identifiĂ©esinitialement avec le numĂ©rique privacy, domination industrielle, libertĂ©s individuelles,surveillance, dĂ©mocratie, »1 Inria 2021a, Internet des objets
, op. cit., p. Henri Verdier, audition du 18 novembre STRATÉGIE 24 FÉVRIER des objets est aussi porteur de nouvelles questions, aux dimensions socialesinĂ©dites. Alors que nous disposions jusqu’ici d’un accĂšs explicite Ă  notre environnementnumĂ©rique, via des interactions et des interfaces facilement identifiables Ă©cran, clavier,avec la capacitĂ© de choisir les moments de nos connexions, l’IdO bouscule notre rapportaux interactions traditionnelles entre humains et machines. Les objets connectĂ©s disposentrarement d’un Ă©cran ou d’un clavier, mais proposent d’autres modes d’interaction enutilisant le son comme la voix, la vidĂ©o, la reconnaissance de prĂ©sence ou de mouvements,ou encore des donnĂ©es autre caractĂ©ristique propre Ă  l’Internet des objets est la transformation de notrerapport Ă  l’espace et au temps. Les dispositifs seront Ă  la fois omniprĂ©sents1 et souventinvisibles dans notre sphĂšre privĂ©e comme dans les espaces publics ou sur nos lieux detravail. Il en dĂ©coule la difficultĂ©, voire l’impossibilitĂ©, pour une personne de choisir d’ĂȘtreou non dans le champ de l’IdO, d’ĂȘtre ou non connectĂ©e. Surgissent ainsi des propriĂ©tĂ©snouvelles et spĂ©cifiques qui viennent se heurter notamment Ă  la notion de tenu de l’ampleur du dĂ©veloppement attendu3, les impacts environnementaux dela mise en place de l’IdO doivent ĂȘtre Ă©valuĂ©s. Chaque composante de ce nouvel Internet– les objets, les rĂ©seaux, les centres de mĂ©morisation et de traitement des informations –consomme des ressources matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques, produit pour certaines des ondesĂ©lectromagnĂ©tiques et gĂ©nĂšre des dĂ©chets. Ces mĂȘmes dispositifs peuvent ĂȘtre utilisĂ©spour mieux contrĂŽler ces impacts sur l’environnement. Ce rapport analyse les diffĂ©rentesvariables d’une balance bĂ©nĂ©fices/risques dont les Ă©lĂ©ments de formalisation objectifs nesont pas simples Ă  dĂ©terminer et Ă  Ă©valuer. Parmi les points d’attention, l’utilisationappropriĂ©e des rĂ©seaux cellulaires 4G et 5G est abordĂ©e, ainsi que l’analyse des questionsde maintenance, de marchĂ© de seconde main et de il existe encore de nombreuses inconnues sur ce que l’on pourrait appeler l’effetcocktail » de l’Internet des objets, qui offre des possibilitĂ©s d’interconnexion entre rĂ©seauxencore inexplorĂ©es et dont on ne mesure ni l’ampleur ni les consĂ©quences. Il estparticuliĂšrement difficile d’anticiper les effets qu’auront la multiplication de ces dispositifscommunicants, leur interconnexion et leurs potentialitĂ©s d’échanges, de mĂ©morisation etde traitement d’informations. Les consĂ©quences tant techniques que sociales,Ă©conomiques et environnementales peuvent ĂȘtre trĂšs fortement structurantes. Aujourd’huidifficilement prĂ©visibles, elles n’en nĂ©cessitent pas moins dĂšs Ă  prĂ©sent une rĂ©flexion sur1 Le terme anglais pervasive » est souvent utilisĂ© dans la littĂ©rature pour dĂ©finir cette notion d’ Cunche M., Le MĂ©tayer D. et Morel V. 2019, A generic information and consent framework for the IoT »,Trustcom 2019, 18th IEEE International Conference on Trust, Security and Privacy in Computing andCommunications, Rotorua, Nouvelle-ZĂ©lande, Les chiffres diffĂšrent mais on pourrait arriver Ă  180 milliards d’objets connectĂ©s au niveau mondial en 2028,selon le cabinet d’analyse spĂ©cialisĂ© IoT Analytics voir notre chapitre 3 sur ce chiffrage.FRANCE STRATÉGIE 25 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserleurs enjeux potentiels et sur leur respect des valeurs fondamentales que collectivementnous souhaitons mettre en Ɠuvre et dĂ©fendre. Il s’agit de se donner les moyens decontrĂŽler l’usage de cette technologie, tant Ă  titre individuel que complexitĂ© d’un autre ordre vient s’ajouter Ă  ce tableau dĂ©jĂ  trĂšs riche. Il est en effetdifficile de dĂ©finir l’ensemble des acteurs impliquĂ©s dans cette technologie et de percevoir,Ă  ce stade, qui seront les bĂ©nĂ©ficiaires de la valeur produite. Les auteurs du premier Codedu droit du numĂ©rique soulignent la complexitĂ© de l’économie de l’Internet des objets. Dans la chaĂźne Ă©conomique, allant de la production Ă  l’utilisation d’un objet connectĂ©, il y a d’abord en amont le fabricant qui produit l’objet ; souvent avec le concours d’un partenaire technologique qui lui s’occupe de la “connectivitĂ©â€ » de l’objet capacitĂ© Ă  se connecter, notamment en concevant et/ou choisissant les capteurs ; le tout – bien souvent – sous le contrĂŽle d’un maĂźtre d’Ɠuvre sous la marque duquel le produit sera commercĂ© 
 Interviendra ensuite un prestataire de service qui opĂ©rera Ă  partir des donnĂ©es collectĂ©es et transmises par l’objet lors de son usage 
 Enfin l’objet sera commercialisĂ© auprĂšs des clients finaux consommateurs ou professionnel par l’intermĂ©diaire d’un distributeur le vendeur1. »Comme cela a pu ĂȘtre le cas par le passĂ© pour bon nombre d’innovations profondes, il estvraisemblable que le dĂ©ploiement de l’Internet des objets s’effectuera de façondĂ©centralisĂ©e, par le marchĂ©, et qu’il devra s’opĂ©rer dans un cadre de rĂ©gulation multiples usages possibles, mais aussi l’impact environnemental que les dispositifsIdO peuvent avoir dans un contexte d’urgence climatique qui n’est plus celui desprĂ©cĂ©dentes vagues d’innovations, interrogent la pertinence du cadre actuel de rĂ©gulationet l’opportunitĂ© de son Ă©volution – questions qui seront aussi abordĂ©es dans ce existe donc de nombreuses incertitudes sur ce que sera l’Internet des objets Ă  l’horizon2030 quelles sont les perspectives de dĂ©veloppement et de maturitĂ© technologique ?Comment anticiper les usages et leur adoption ? Quelles seront les technologies et lesstandards les plus utilisĂ©s ? Quels seront les acteurs majeurs de ces marchĂ©s ? Quelsseront les bĂ©nĂ©fices rĂ©els pour les citoyens et les entreprises ? Ces technologies auront-elles les effets escomptĂ©s en matiĂšre environnementale, au profit de la lutte contre lerĂ©chauffement climatique et en limitant leurs externalitĂ©s nĂ©gatives ?Les objectifs de ce rapport sont d’abord de clarifier Ă  l’attention d’un public de nonspĂ©cialistes ce que recouvre l’Internet des objets, en prĂ©sentant dans une formepĂ©dagogique les principaux concepts de l’IdO, tout en exposant une vision globaledes enjeux sociaux et environnementaux qui en Mattatia F., Berthault D. et Degos L. 2021, Code du numĂ©rique. Édition 2022, Paris, Lexis-Nexis,coll. Code bleu », 1re STRATÉGIE 26 FÉVRIER rapport n’a pas vocation Ă  traiter des enjeux Ă©conomiques, des perspectives decompĂ©titivitĂ© et de productivitĂ© qui sont les moteurs du dĂ©veloppement de l’IdO. Au coursdes auditions et dans les travaux rĂ©alisĂ©s en appui du rapport, ces points ont pourtant Ă©tĂ©rĂ©guliĂšrement abordĂ©s. Les atouts de la France et de l’Europe sont nombreux, mĂȘme s’ilexiste des risques importants inhĂ©rents Ă  l’état global de l’économie numĂ©rique globalisĂ©edomination industrielle, privacy, souverainetĂ©, Si nous avons pu approcherponctuellement ces thĂ©matiques, il ne s’agit pas du sujet principal de la mission qui nousa Ă©tĂ© confiĂ©e. Notre dĂ©marche s’est appuyĂ©e sur l’observation de cas d’usage qui nousont permis de conduire une premiĂšre analyse, laquelle s’est enrichie de l’apport de plus detrente auditions2 conduites entre les mois de septembre et dĂ©cembre avons d’abord cherchĂ© Ă  COMPRENDRE l’Internet des objets en nous soumettantĂ  l’exercice d’une dĂ©finition raisonnĂ©e, en dĂ©crivant les principales technologies mobilisĂ©eset en dressant un panorama des principaux indicateurs Ă©conomiques du deuxiĂšme partie du rapport propose d’ANALYSER les enjeux sociaux, environne-mentaux et rĂ©glementaires au travers de cas d’usage nous prĂ©sentons dans une troisiĂšme et derniĂšre partie des pistes pour AGIR. LedĂ©ploiement de l’Internet des objets est d’ores et dĂ©jĂ  une rĂ©alitĂ© et nous proposons icides mesures qui permettront d’accompagner son dĂ©veloppement dans le respect desexigences sociales et Voir aussi Ă  ce sujet Toledano J. 2020, GAFA. Reprenons le pouvoir !, Paris, Odile Voir la liste des personnes auditionnĂ©es en annexe STRATÉGIE 27 FÉVRIER PARTIE COMPRENDRE LES CONCEPTS,LES TECHNOLOGIES ET L’ÉCONOMIEFRANCE STRATÉGIE 29 FÉVRIER 1 UNE DÉFINITION MOUVANTE1. Un peu d’histoireAu dĂ©part simple solution technologique, l’Internet des objets IdO ou en anglais Internetof Things » IoT est devenu un des Ă©lĂ©ments clĂ©s de la transformation numĂ©rique et del’Internet que nous connaissons. Certains acteurs y voient la derniĂšre Ă©volution majeuredes technologies de l’Internet. Dans les annĂ©es 1970, le rĂ©seau des rĂ©seaux a permis deconnecter les machines entre elles, puis dans les annĂ©es 1990 et 2000, il a rendu possiblel’échange d’informations, via les services de messagerie, le World Wide Web et lesrĂ©seaux sociaux. C’est dĂ©sormais le dĂ©veloppement de l’IdO qui transforme en profondeurle monde de l’ l’origine de l’Internet, nous avons appris Ă  communiquer via des objets dĂ©diĂ©s,ordinateur, tablette, smartphone, terminal bancaire, etc. Mais l’IdO constitue une nouvelleĂ©tape, puisqu’il rend communicants des objets du quotidien dont la fonction premiĂšre n’estpas de communiquer vĂȘtements, montres, appareils Ă©lectro-mĂ©nagers, vĂ©hicules, objets deviennent intelligents » et acquiĂšrent la capacitĂ© de collecter des donnĂ©es,de les traiter, de les Ă©changer et de les acheminer vers d’autres machines, pour in fines’adapter voire agir sur ces machines ou sur leur Ă©volution constitue une rĂ©volution anthropologique qui ouvre des possibilitĂ©s inĂ©ditesde dialogue entre des entitĂ©s du monde physique. SynthĂšse du rapprochement entre lemonde physique et le monde numĂ©rique, l’Internet des objets offre aussi la possibilitĂ© auxobjets, aux personnes et, au-delĂ , Ă  toute entitĂ© physique identifiable sur un rĂ©seau detĂ©lĂ©communication, de communiquer sans aucune interaction d’humain-Ă -humain oud’ promesses de l’Internet des objets sont donc immenses, tant Ă  l’échelle de notre viequotidienne et domestique que dans le monde des entreprises, de l’industrie et pluslargement dans l’ensemble de la sphĂšre STRATÉGIE 31 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriser Tableau 1 – Dates clĂ©s de l’InternetAnnĂ©es 1960 1989-2000 DĂ©but des annĂ©es 2000 Aujourd’huiInternet est nĂ© Une premiĂšre Internet devient universel L’Internet des objets rĂ©volution la nouvelle Ă©tape L’Internet Les technologies Web L’Internet est dĂ©sormais L’IoT est la prochaine Ă©tape connecte les permettent de lier une plateforme de vers la numĂ©risationordinateurs entre des documents. eux et transmet Le WWW est nĂ© communication universelle. oĂč tous les objets peuvent ĂȘtre des messages Web Il transporte tout le contenu interconnectĂ©s entre eux ou simples avec une capacitĂ© vocal, vidĂ©o ou avec des personnes via des rĂ©seaux d’échange de informationnel, les mĂ©dias de communication, dans et entre lesdonnĂ©es limitĂ©e. espaces privĂ©s, publics et industriels, sociaux permettant et rendre compte de leur Ă©tat et/ou de le contenu gĂ©nĂ©rĂ© par l’utilisateur Web l’état de leur environnement. L’IoT est un Ă©lĂ©ment clĂ© du dĂ©veloppement de l’Internet, car il se caractĂ©rise par la collecte massifiĂ©e des donnĂ©es connectĂ©es et France StratĂ©gie - BCG et EY-Parthenon2. Une dĂ©finition strictement technique ne suffit pas Ă  cerner le conceptPourtant l’Internet des objets n’est pas si facile Ă  dĂ©finir. De fait il existe autant dedĂ©finitions que de locuteurs et de points de vue lĂ©gislateurs, usagers, fabricants, opĂ©rateursde rĂ©seaux, utilisateurs, intĂ©grateurs de services, etc. Dans une Ă©tude de 20181, l’OCDE aanalysĂ© les diffĂ©rentes dĂ©finitions de l’IdO au niveau international en vue d’établir une basecommune pour les travaux du ComitĂ© de la politique de l’économie numĂ©rique CPEN. Il enressort une grande variĂ©tĂ© d’approches par type d’objets, par domaine d’application, parfonction. Cette mĂȘme Ă©tude a proposĂ© une taxonomie pour la mesure de l’IdO2. Une autreĂ©tude Ă  paraĂźtre de l’OCDE3 Ă©tablit une comparaison des dĂ©finitions retenues de l’IdO par les1 OCDE 2018, IoT Measurement and Applications, OECD Digital Economy Papers, n° 271, Paris,Publications de l’ Ibid., voir plus loin le Graphique OCDE 2022, Ă  paraĂźtre, Measuring the Internet of Things, Working Party on Measurement and Analysis ofthe Digital Economy, Draft report d’octobre STRATÉGIE 32 FÉVRIER 1 Une dĂ©finition mouvantediffĂ©rents organismes statistiques de pays membres dans le cadre des enquĂȘtes publiquessur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication TIC.Quelles sont les divergences de point de vue qui rendent si difficile cette dĂ©finitionpartagĂ©e1 ? Le premier point d’achoppement porte sur le pĂ©rimĂštre concernĂ©. De quelsobjets connectĂ©s parle-t-on lorsque qu’on parle d’Internet des objets ?En fait, les expressions objets connectĂ©s » et Internet des objets » sont souventutilisĂ©es Ă  tort l’une pour l’autre, car elles ne recouvrent pas les mĂȘmes notions. Un objetconnectĂ© ne donne aucune prĂ©cision quant Ă  la nature et aux effets de la connexion, il estsimplement connectĂ© Ă  un rĂ©seau informatique dont on ignore a priori la structure et lafinalitĂ©. Le terme Internet des objets » indique que l’on considĂšre une structure globaleen capacitĂ© de relier un ensemble d’objets numĂ©riques, de traiter les donnĂ©es qui en sontextraites et mĂȘme d’agir en fonction de celles-ci, pour en faire un systĂšme principales sources de divergences dans les dĂ©finitions portent sur la prise en compte ounon des objets numĂ©riques complexes traditionnels les ordinateurs, les tĂ©lĂ©phones, lestĂ©lĂ©viseurs, les voitures connectĂ©es, etc. Certaines dĂ©finitions les intĂšgrent quand d’autreschoisissent de ne prendre en compte que les nouvelles catĂ©gories d’objets connectĂ©s les capteurs, les compteurs intelligents, les objets connectĂ©s du quotidien lunettes,montres, Ă©lectro-mĂ©nager, tĂ©lĂ©vision, etc., les puces RFID. Ce rapport aborde en prioritĂ©cette seconde catĂ©gorie, en considĂ©rant que nous sommes Ă  un moment de bascule oĂč cesobjets dont l’usage premier n’était pas nĂ©cessairement de communiquer vont constituer unepart croissante des objets connectĂ©s. Ils sont dĂ©sormais plus nombreux Ă  ĂȘtre dotĂ©s decapacitĂ©s de calcul, de mĂ©morisation et de communication qui peuvent dĂ©pendre d’élĂ©mentsexternes comme des serveurs, des stations de travail ou des smartphones. D’autresdĂ©finitions ne considĂšrent pas comme objet connectĂ© un capteur sans capacitĂ© de traitementde l’information et de calcul, qui se bornerait Ă  retransmettre ce qu’il mesure. Ainsi, seloncertaines dĂ©finitions, le tag RFID ne serait pas un objet premiĂšre difficultĂ© rend pĂ©rilleuses toutes les tentatives de mesurer le nombre desobjets aujourd’hui connectĂ©s. Certaines projections estiment Ă  plusieurs centaines demillions le nombre d’objets connectĂ©s, d’autres Ă  plusieurs milliards. 15 milliards d’objetsseraient connectĂ©s dans le monde pour l’IDATE, contre quelque 180 milliards d’objetsconnectĂ©s au niveau mondial en 2028 pour IoT dĂ©finitions retiennent la notion d’une interaction entre l’objet et sonenvironnement ou boucle de rĂ©troaction ». Cette interaction peut concerner d’autresmachines Machine-to-machine, M2M ou des usagers Human-to-machine, H2M. Elle1 OCDE 2018, IoT Measurement and Applications, op. cit., et Inria 2021a, Internet des objets
, op. Site web STRATÉGIE 33 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserpermet de gĂ©nĂ©rer des informations qui, une fois traitĂ©es, peuvent conduire Ă  une prise dedĂ©cision ou dĂ©clencher une procĂ©dure. Les boucles de rĂ©troactions peuvent s’imbriquerles unes dans les autres et former ainsi des systĂšmes particuliĂšrement certaines dĂ©finitions apportent des prĂ©cisions sur les infrastructures qui charpententl’IdO, comme la nature des rĂ©seaux ou des infrastructures de stockage des donnĂ©es. EncadrĂ© 1 – Quelques dĂ©finitionsUnion internationale des tĂ©lĂ©communications UIT, 2012 L’Internet des objets est une infrastructure mondiale pour la sociĂ©tĂ© del’information, qui permet de disposer de services Ă©voluĂ©s en interconnectant desobjets physiques ou virtuels grĂące aux technologies de l’information et de lacommunication interopĂ©rables existantes ou en Ă©volution. »Commission europĂ©enne, 2014 The Internet of Things enables objects sharing information with otherobjects/members in the network, recognizing events and changes so to reactautonomously in an appropriate manner. The IoT therefore builds oncommunication between things machines, buildings, cars, animals, etc. that leadsto action and value creation1. »OCDE, 2015 et 2018 L’Internet des objets comprend tous les appareils et objets dont l’état peut ĂȘtremodifiĂ© via l’Internet, avec ou sans la participation active des individus. Alors queles objets connectĂ©s peuvent nĂ©cessiter l’intervention de dispositifs considĂ©rĂ©scomme faisant partie de “l’Internet traditionnel”, cette dĂ©finition exclut les tablettesportables et les smartphones dĂ©jĂ  pris en compte dans les mesures actuelles duhaut dĂ©bit de l’OCDE. » La dĂ©finition a fait l’objet d’une rĂ©vision en 2018, afin d’enexclure les ordinateurs, les smartphones et les tablettes qui sont dĂ©jĂ  pris encompte dans d’autres outils de mesures de l’ 2017 A network of dedicated physical objects things that contain embeddedtechnology to sense or interact with their internal state or the external L’Internet des objets permet le partage d’information entre des objets appartenants Ă  un mĂȘme rĂ©seau envue de reconnaĂźtre les Ă©vĂ©nements ou les changements et de rĂ©agir de maniĂšre autonome et adaptĂ©e. L’IdOs’appuie donc sur la communication entre les choses machines, bĂątiments, voitures, animaux, etc. quiconduit Ă  interagir avec leur environnement et Ă  la crĂ©ation de valeur. » traduction des auteurs.2 Pour les dĂ©tails de la justification de la taxonomie retenue, voir OCDE 2018, op. STRATÉGIE 34 FÉVRIER 1 Une dĂ©finition mouvanteThis excludes general purpose devices such as smartphones, tablets and PCs 
the layers define what capabilities an IoT component, function or process mustpossess, while the tiers define where a component, function or process operatesin the IoT architecture. The interfaces define how data and control flow into, out ofand through the system1. »European Union Agency for Network and Information Security ENISA, 2017 A cyber-physical ecosystem of interconnected sensors and actuators, whichenable intelligent decision making2. »Inria, 2021 Dans ce document, nous considĂ©rons l’IoT comme la forme tangible d’unecomposante importante de l’Internet de nouvelle gĂ©nĂ©ration. De ce point de vue,l’IoT reprĂ©sente un ensemble de technologies de portĂ©e gĂ©nĂ©rale, qui jettent desponts entre le monde numĂ©rique et le monde physique ; comblent l’écart entre lestechnologies Internet et des systĂšmes embarquĂ©s de plus en plus variĂ©s 
 l’IoTcomme un Ă©quivalent de l’Internet du Tout Internet of Everything, terminologieCisco/W3C, de l’Internet physique Physical Web, Google, de l’informatiquephysique Physical Computing, Arduino, de la communication entre machinesMachine-to-Machine, M2M, des systĂšmes cyberphysiques Cyber-PhysicalSystems, thĂ©orie des asservissements ou du World-Sized Web. »Arcep, 2016 L’Internet des objets correspond Ă  un ensemble d’objets connectĂ©s, et detechnologies de rĂ©seaux qui se conjuguent en associant des objets physiquesqui possĂšdent des technologies embarquĂ©es de capteurs, d’intelligence et deconnectivitĂ©, leur permettant de communiquer avec d’autres objets ; des rĂ©seauxde communications Ă©lectroniques qui permettent de transporter les donnĂ©es issuesdes objets ; des applications de traitement des donnĂ©es qui apportent les outilspour le stockage, la corrĂ©lation et l’analyse de ces donnĂ©es. C’est d’ailleurssouvent dans ce cloud que se trouvent les processus dĂ©cisionnels Ă  mĂȘme derĂ©troagir sur les objets physiques. »1 Un rĂ©seau d’objets physiques dĂ©diĂ©s qui contiennent une technologie intĂ©grĂ©e pour dĂ©tecter ou interagir avecleur environnement externe et modifier leur Ă©tat interne en consĂ©quence. Cela exclut les appareils Ă  usage gĂ©nĂ©raltels que les smartphones, les tablettes et les PC 
 les couches dĂ©finissent les capacitĂ©s qu’un composant, unefonction ou un processus IdO doit possĂ©der, tandis que les niveaux dĂ©finissent un composant, une fonction ou unprocessus de l’architecture globale du dispositif de l’IdO. Les interfaces dĂ©finissent la façon dont les donnĂ©es et lecontrĂŽle circulent dans, hors et Ă  travers le systĂšme. » traduction des auteurs.2 Un Ă©cosystĂšme cyberphysique de capteurs et d’actionneurs interconnectĂ©s, qui permet une prise dedĂ©cision intelligente. » traduction des auteurs.FRANCE STRATÉGIE 35 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserTableau 2 – CritĂšres retenus pour dĂ©finir l’Internet des objets, selon les sources Typologie des objets Notion Espace Notion d’interaction de rĂ©seau de stockage avec l’environnement NonUiT Inclut les objets virtuels Oui Non Non NonOCDE, 2018 Ne prend pas en Oui Non Oui compte les PC, tablettes, smartphones Oui OuiEnisa Non prĂ©cisĂ© Non OuiGartner Ne prend pas en Non Oui compte les PC, tablettes, smartphonesInria Ne prend pas en Oui Oui compte les PC, Oui Oui tablettes, smartphonesARCEP Non prĂ©cisĂ©Source France StratĂ©gie3. DĂ©finition et concepts retenus dans ce rapportOn le voit, l’ambition d’une dĂ©finition partagĂ©e est encore loin d’ĂȘtre atteinte. Dans le cadrede ce rapport, le comitĂ© d’experts s’est accordĂ© sur la dĂ©finition proposĂ©e par l’Arcep1, eny apportant quelques prĂ©cisions et nuances L’Internet des objets est un ensemble d’objets connectĂ©s et de technologies derĂ©seaux qui se conjuguent en associant  des objets physiques qui possĂšdent des capteurs connectĂ©s, Ă©ventuellement dotĂ©s de capacitĂ©s de calcul et qui sont en mesure d’interagir avec leur environnement ; des rĂ©seaux de communication numĂ©riques filaires ou non filaires qui permettent de communiquer les donnĂ©es issues de ces objets ; des espaces de stockages distants pour les donnĂ©es recueillies ; des applications de traitement des donnĂ©es qui engagent des processus dĂ©cisionnels Ă  mĂȘme de rĂ©troagir sur des objets physiques inanimĂ©s ou objet ou un ensemble d’objets de l’IdO est appelĂ© un dispositif IdO. »1 Arcep 2016, PrĂ©parer la rĂ©volution de l’Internet des objets. Document n° 1 une cartographie des enjeux,Livre blanc, AutoritĂ© de rĂ©gulation des communications Ă©lectroniques, STRATÉGIE 36 FÉVRIER 1 Une dĂ©finition mouvantePour faire suite Ă  notre propos sur les spĂ©cificitĂ©s de ces nouveaux objets connectĂ©s – quine sont pas conçus initialement pour communiquer –, nous excluons de cette dĂ©finition lesstations de travail, tablettes, tĂ©lĂ©phones portables et smartphones, bien qu’il s’agissed’objets communicants, inclus dans d’autres dĂ©finition tient compte ‒ de la diversitĂ© des objets connectĂ©s ou connectables les compteurs intelligents Ă©lectricitĂ©, eau ou gaz, les camĂ©ras de surveillance, les vĂ©hicules avec systĂšme de communication embarquĂ©, les capteurs dissĂ©minĂ©s permettant d’optimiser une chaĂźne de production dans une usine, l’éclairage urbain ou la collecte des dĂ©chets Ă  l’échelle d’une ville, la surveillance et le contrĂŽle Ă  distance des appareils mĂ©nagers, les systĂšmes domotiques assurant la gestion de l’éclairage, les appareils Ă©lectro- mĂ©nagers, les jouets connectĂ©s, les assistants vocaux, les tĂ©lĂ©visions connectĂ©es, les textiles connectĂ©s, les objets personnels connectĂ©s montres, etc., mais aussi les cartes avec ou sans contact ou les tags RFID ;‒ des multiples technologies rĂ©seaux possibles. Cette dĂ©finition est agnostique aux technologies rĂ©seaux, sur lesquelles sont dĂ©ployĂ©s les dispositifs IdO, qu’il s’agisse d’un rĂ©seau privĂ© Ă  l’intĂ©rieur d’un bĂątiment ou d’un rĂ©seau satellitaire suivi de containers dans le transport maritime ;‒ des diffĂ©rents modes de stockage des donnĂ©es qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©s localement dans un rĂ©seau privĂ©, en pĂ©riphĂ©rie edge computing ou de maniĂšre centralisĂ©e cloud ;‒ des interactions avec l’environnement qui peuvent prendre la forme de remontĂ©es pĂ©riodiques d’informations capteurs environnementaux de suivi de tempĂ©ratures, de qualitĂ© de l’air ou de suivi des sols pour l’agriculture, par exemple, alimenter un systĂšme d’alerte suivi des paramĂštres vitaux d’une personne hospitalisĂ©e via un tensiomĂštre ou un appareil d’oxygĂ©nation connectĂ© ou encore nourrir un algorithme pour des prises de dĂ©cision dans des cas d’usages critiques vĂ©hicule autonome », appelĂ© maintenant en particulier dans la lĂ©gislation vĂ©hicule Ă  conduite automatisĂ©e », opĂ©rations chirurgicales Ă  distance.FRANCE STRATÉGIE 37 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserBRÈVES DU MONDELe Chili possĂšde actuellement entre 50 et 60 millions d’objets connectĂ©s Ă  Internet pour19 millions d’habitants. Selon une Ă©tude du groupe d’audit et de conseil britannique Deloitte, leChili serait le pays d’AmĂ©rique latine le mieux adaptĂ© pour le dĂ©veloppement du marchĂ© des IdO1,sur la base d’une comparaison de 33 variables des pays appartenant Ă  l’OCDE et Ă  l’AmĂ©rique latineliĂ©es Ă  l’infrastructure, la rĂ©gulation, la capacitĂ© d’innovation, la stabilitĂ© politique et Ă©conomique,l’adoption de technologies par les entreprises et le niveau de formation des ressources une Ă©tude financĂ©e par la BID Banque interamĂ©ricaine de dĂ©veloppement, les trois paysqui connaĂźtront la plus forte croissance des dĂ©penses en IdO entre 2017 et 2022 se trouvent tousen AmĂ©rique latine le Mexique, la Colombie et le IsraĂ«l, la possible explosion de l’IdO est commentĂ©e mais aucun chiffre n’est avancĂ© pourdĂ©montrer cette tendance. Seul le ministĂšre des TĂ©lĂ©communications se risque Ă  une estimationde 100 000 connexions par km2 Ă  terme, sans dĂ©tailler ce qui relĂšve uniquement de l’ NigĂ©ria, le secteur de l’IdO est en forte croissance, malgrĂ© les inĂ©galitĂ©s d’accĂšs aux solutionsnumĂ©riques et aux rĂ©seaux en gĂ©nĂ©ral Ă  l’échelle du pays. Le secteur y est estimĂ© Ă  1 milliard dedollars amĂ©ricains en 2025, mais peu de chiffres existent concernant le nombre d’objets connectĂ©saujourd’hui et dans les annĂ©es Ă  Japon, on compte environ 1 milliard d’objets connectĂ©s Ă  Internet – tous objets confondus –en 2021 contre 800 millions en 2018, dont prĂšs de la moitiĂ© correspondent Ă  des connexions demachine Ă  machine M2M et 194 millions d’objets connectĂ©s grĂące Ă  une technologie detĂ©lĂ©communication le CAICT, un think tank affiliĂ© au ministĂšre de l’Industrie et des technologies de l’informationqui s’appuie sur les donnĂ©es de GSMA Global System for Mobile Communications Association,la Chine comptait 3,6 milliards d’objets connectĂ©s en 2020, soit 30 % des connexions pays prĂ©sente un dĂ©veloppement avancĂ© en IdO, Shenzhen et PĂ©kin faisant partie des cinqpremiĂšres villes accueillant les siĂšges sociaux d’entreprises de plateformes IdO Tuya, AlibabaCloud, Baidu IdO Core et Huawei Connection Management Platform.Source Direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor. Ces brĂšves sont extraites des contributions du rĂ©seau des servicesĂ©conomiques. Une enquĂȘte comparative menĂ©e auprĂšs de huit pays – Inde, IsraĂ«l, Chine, Chili, Japon, NigĂ©ria,Finlande et Estonie –, sĂ©lectionnĂ©s par le comitĂ© d’experts en fonction de leur maturitĂ© technologique, de leurscaractĂ©ristiques socioĂ©conomiques, institutionnelles et politiques, fournit des Ă©clairages thĂ©matiquesintĂ©ressants. Pour un tableau par pays et pour des sources bibliographiques complĂštes, le lecteur peut se reporterĂ  l’annexe Deloitte 2018, IoT para el sector empresarial en AmĂ©rica latina, Centro de Estudios deTelecomunicaciones de AmĂ©rica Latina juillet, 250 PĂ©rez R., Sergio C. et Terry E. 2019, IoT in LAC 2019 Taking the Pulse of the Internet of Things in LatinAmerica and the Caribbean, STRATÉGIE 38 FÉVRIER 2 L’INTERNET DES OBJETS, COMMENT ÇA MARCHE ?1. L’architecture capteurs, rĂ©seaux, donnĂ©es et servicesL’Internet des objets fait donc rĂ©fĂ©rence Ă  un Ă©cosystĂšme dans lequel des applications etdes services sont pilotĂ©s par des donnĂ©es obtenues du monde physique et transmises pardes capteurs embarquĂ©s dans les dispositif IdO a ainsi la capacitĂ© de percevoir son environnement tempĂ©rature,humiditĂ©, prĂ©sence, etc., de traiter et de transfĂ©rer les donnĂ©es recueillies dans desapplications ou des services mobilisant notamment des algorithmes d’intelligenceartificielle et enfin d’aider Ă  la prise de dĂ©cisions – dĂ©cisions qui, si le dispositif contientdes actionneurs, peuvent s’appliquer au monde dispositifs mobilisent Ă  la fois des Ă©quipements physiques les capteurs, des rĂ©seauxde tĂ©lĂ©communication pour la transmission des donnĂ©es, des Ă©quipements pour lamĂ©morisation des donnĂ©es, Ă©ventuellement des actionneurs et enfin des coucheslogicielles pour le traitement des informations rĂ©parties sur l’ensemble des distinguons quatre couches logicielles qui permettent de dĂ©crire une solution IdOdans son ensemble  une couche en contact avec les capteurs ou actionneurs de l’objet connectĂ© qui rĂ©cupĂšre les donnĂ©es acquises et transfĂšre les ordres d’actions brique objet connectĂ© » ; une couche rĂ©seau qui s’appuie sur un service de tĂ©lĂ©communication qui peut selon les contraintes opĂ©rationnelles ĂȘtre filaire ou sans fil, et prĂ©senter des caractĂ©ristiques de dĂ©bit et de portĂ©e qui dĂ©terminent les types d’application susceptibles d’ĂȘtre utilisĂ©es brique rĂ©seau IdO » ;FRANCE STRATÉGIE 39 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriser une couche jouant le rĂŽle d’intergiciel Middleware, dĂ©diĂ©e au stockage et au traitement des donnĂ©es collectĂ©es couche plateforme IdO » ; les applications utilisant ces donnĂ©es et fournissant des services, proposĂ©es aux utilisateurs finaux applications IdO.Le Tableau 3 synthĂ©tise les quatre dimensions d’une solution IdO. C’est l’interconnexionde ces diffĂ©rentes briques, qui peut diffĂ©rer selon les cas d’usages, les domainesd’applications, les configurations techniques, les protocoles ou les standards, qui créé undispositif un exemple un compteur d’électricitĂ© intelligent recueille en temps rĂ©el lesdonnĂ©es relatives Ă  la consommation Ă©lectrique d’un bĂątiment, d’une entreprise ou d’unfoyer. Ce compteur communicant transmet les donnĂ©es – par rĂ©seau CPL, cellulaire, etc.– au gestionnaire du rĂ©seau de distribution qui sur sa plateforme traite ces donnĂ©es envue de les exploiter pour amĂ©liorer sa gestion relevĂ© de compteurs Ă  distance, mise enservice, facturation, maintenance, etc. Les donnĂ©es recueillies, gĂ©nĂ©ralementanonymisĂ©es, sont ensuite utilisĂ©es pour le dĂ©veloppement de nouveaux services Ă l’attention du consommateur. Ces services peuvent relever d’un autre domained’application que celui oĂč s’est effectuĂ© le recueil de donnĂ©es. Tableau 3 – les diffĂ©rentes dimensions d’une solution IdOObjets connectĂ©s RĂ©seau IdO Plateforme IdO Applications IdOLogiciel embarquĂ© liĂ© Infrastructure Support d’applications ApplicationsĂ  l’IdO de rĂ©seau AccĂ©der aux donnĂ©es des commercialesContrĂŽle et gestion des routeurs, dispositifs et les manipuler, ERPappareils, analyse des stations et Ă©tablir des API communesdonnĂ©es, exportation pour crĂ©er/dĂ©velopper Applications IdO Service de des applications Conçues pour des casCapteurs et semi- connectivitĂ© d’utilisation IoTconducteurs cellulaire, AgrĂ©gation et stockage capteurs, filaire, satellite, des donnĂ©esprocesseurs, Wifi, rĂ©seaux Capturer, stocker et sĂ©curiser Analytics via IdOmicrocontrĂŽleurs maillĂ©s les donnĂ©es collectĂ©es Plateformes horizon- structurĂ©es et non structurĂ©es tales permettant uneMachines connectĂ©es Ă  partir de la multitude sĂ©rie d’analyses sur voiture de capteurs les donnĂ©es capturĂ©es Gestion de la connectivitĂ© Les logiciels middleware » aident les objets » Ă  dĂ©couvrir, Ă  se connecter et Ă  communiquer. Fournit Ă©galement une puissance de calculSource France StratĂ©gie - BCG et EY-ParthenonFRANCE STRATÉGIE 40 FÉVRIER 2 L’Internet des objets, comment ça marche ? Une multiplicitĂ© d’acteursChacune des couches dĂ©crites mobilise de multiples porteurs de solutions technologiqueshĂ©tĂ©rogĂšnes, voire non interopĂ©rables et s’appuie sur des modĂšles Ă©conomiques figure ci-dessous montre la pluralitĂ© des acteurs susceptibles de proposer des produitspour chaque brique. Ils interviennent Ă  diffĂ©rents niveaux de la solution, mais aucun nedispose aujourd’hui d’une capacitĂ© Ă  contrĂŽler la totalitĂ© d’une solution, mĂȘme si certainesentreprises intĂšgrent plusieurs compĂ©tences. Tableau 4 – Acteurs de l’IdO dans le monde, liste non exhaustiveNote sont inclus les services de connectivitĂ© par exemple cellulaire, rĂ©seau filaire, satellite, Wifi, rĂ©seauxmaillĂ©s et les infrastructures de rĂ©seau par exemple routeurs, stations de base.Source France StratĂ©gie - BCG et EY-ParthenonLes opĂ©rateurs tĂ©lĂ©com par exemple peuvent se positionner sur une large partie de lachaĂźne de valeur – fournisseurs de capteurs, fournisseurs de connectivitĂ© sur mesure,accĂšs Ă  une plateforme de donnĂ©es –, mais rarement sur le segment portant sur letraitement des donnĂ©es. Les questions posĂ©es par l’IdO n’en doivent pas moins ĂȘtreenvisagĂ©es dans leur globalitĂ©, en tenant compte de l’interconnexion de l’ensemble de acteurs, diffĂ©rents marchĂ©s mais aussi diffĂ©rents cadres rĂ©glementairesapplicables sur chacun de ces segments sont explicitĂ©s dans la suite du rapport. Ilsimpliquent des autoritĂ©s de rĂ©gulation diffĂ©rentes, dont les compĂ©tences peuvent s’exerceren complĂ©mentaritĂ© ou STRATÉGIE 41 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  Une technologie co-Ă©volutiveIl existe des liens Ă©troits entre l’Internet des objets et le dĂ©veloppement d’autrestechnologies. Ainsi l’IdO s’appuie sur les progrĂšs de technologies connues de longue datequi visent Ă  dĂ©centraliser et Ă  distribuer l’informatique informatique de pĂ©riphĂ©rie ou edgecomputing. Selon l’enquĂȘte menĂ©e par Microsoft1 auprĂšs de 3 000 industriels, cette formedĂ©centralisĂ©e et distribuĂ©e qui contribue Ă  la convergence de ces technologies seraessentielle dans le dĂ©ploiement Ă  large Ă©chelle des solutions IdO. Graphique 1 – Exemple d’une architecture de rĂ©seau d’edge computing pour un dispositif d’IdO Source NoMore201, CC BY-SA architecture permet de disposer de capacitĂ©s de calcul et de traitement au plus prĂšsde la source de donnĂ©es – en l’occurrence les capteurs – en pĂ©riphĂ©rie du rĂ©seau et enexploitant des objets intelligents, des tĂ©lĂ©phones mobiles ou des passerelles rĂ©seau poureffectuer des tĂąches et fournir des services en plus de serveurs centralisĂ©s. En dĂ©plaçantdes services sur le bord du rĂ©seau », il est possible de mĂ©moriser temporairement ducontenu et de fournir des services avec de meilleurs temps de rĂ©ponse et de meilleurs tauxde ce fait, le calcul en pĂ©riphĂ©rie rĂ©duit les besoins en bande passante et permet detransmettre un nombre rĂ©duit d’informations aux centres de traitement centraux dans le1 Microsoft 2021, IoT Signals, rapport, 3e Ă©d., STRATÉGIE 42 FÉVRIER 2 L’Internet des objets, comment ça marche ?cloud. Il contribue ainsi Ă  rĂ©duire le volume de donnĂ©es Ă  transmettre, les contraintes decharge des rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication et la consommation Ă©nergĂ©tique liĂ©e Ă l’activation du transfert, du traitement et du stockage des donnĂ©es dans le cloud. Mais ilimplique le dĂ©ploiement de nouveaux centres de traitement, eux aussi consommateurs decompĂ©tences, d’équipements et d’ infrastructure dĂ©centralisĂ©e implique Ă©galement un modĂšle dĂ©centralisĂ© deconfiance quand on stocke les donnĂ©es Ă  la pĂ©riphĂ©rie, celles-ci sont partagĂ©es avec lesintermĂ©diaires de l’IdO est essentiel pour le dĂ©veloppement d’autres champs importants dunumĂ©rique, par exemple l’analyse des donnĂ©es massives, le dĂ©veloppement del’apprentissage machine ML ou encore l’informatique dite en nuage ». Ces domainespermettront de traiter et de valoriser les grands volumes de donnĂ©es issus de l’IdO. Leterme intelligence artificielle des objets » AIOT a Ă©mergĂ© rĂ©cemment. D’autrestechnologies s’interfacent avec l’IdO comme la blockchain, la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e ou larĂ©alitĂ© virtuelle, supports importants des univers virtuels Typologie des rĂ©seaux et des usagesLes technologies de communication jouent un rĂŽle clĂ© dans l’IdO. Le service que fournit lerĂ©seau de tĂ©lĂ©communications utilisĂ© dans un scĂ©nario d’IdO a une incidenceimportante sur la viabilitĂ© de l’application IdO sous-jacente. Certaines applicationspeuvent avoir besoin d’une bande passante importante, comme la rĂ©alitĂ© virtuelle, d’autresnĂ©cessitent une durabilitĂ© longue, comme les capteurs environnementaux qui ne peuventĂȘtre rechargĂ©s frĂ©quemment. Le service de communications offert par le rĂ©seau secaractĂ©rise par le niveau de qualitĂ© de service Quality of Service, QoS qui se dĂ©cline encinq dimensions la connectivitĂ©, la bande passante, le dĂ©lai, la fiabilitĂ© et la sĂ©curitĂ© descommunications. Chaque technologie de rĂ©seau est Ă  mĂȘme de fournir un service dansdes plages opĂ©rationnelles dĂ©finies selon ces cinq exemple, le Wifi fourni une connectivitĂ© sans fil avec un dĂ©bit qui peut monter jusqu’à150 Mbps sur la bande des 2,4 GhZ, dont la portĂ©e est typiquement limitĂ©e en extĂ©rieur Ă une centaine de mĂštres, avec une consommation Ă©nergĂ©tique relativement Ă©levĂ©e del’ordre de 20 dBm. Quant Ă  lui, le ZigBee peut communiquer avec une puissance de l’ordrede -1 dBm, soit mille fois moins que le Wifi, mais avec une portĂ©e d’une dizaine de mĂštresseulement et un dĂ©bit de quelques dizaines de kbps. Ces deux technologies utilisentnĂ©anmoins des bandes de frĂ©quences non rĂ©glementĂ©es. Libres d’accĂšs, ces bandes de1 43 FÉVRIER 2022FRANCE monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriserfrĂ©quences ont l’inconvĂ©nient d’ĂȘtre ouvertes aux interfĂ©rences d’autres Ă©metteursdiffusant sur le mĂȘme canal. Elles doivent alors diminuer leur puissance et leur portĂ©e, cequi rĂ©duit leur bande passante et leur fiabilitĂ©, et augmente leurs dĂ©lais car il devientnĂ©cessaire de passer par des relais. D’autres technologies utilisent plutĂŽt des bandesrĂ©glementĂ©es, avec des licences d’utilisation spĂ©cifiques octroyĂ©es par les pouvoirspublics, ou avec une spĂ©cialisation de la bande Ă  un usage particulier bande radar, parexemple.Les conditions d’accĂšs aux rĂ©seaux hertziens dĂ©pendent de l’octroi des autorisationsd’utilisation de frĂ©quence AUF qui reprĂ©sentent des enjeux Ă©conomiques importants pourles opĂ©rateurs et les acteurs du secteur de l’IdO. Les bandes de frĂ©quences sont desressources rares et stratĂ©giques et sont, en particulier en France, la propriĂ©tĂ© de l’ ce qui concerne les rĂ©seaux hertziens, on distingue ‒ les frĂ©quences libres utilisĂ©es sous un rĂ©gime d’autorisation gĂ©nĂ©rale qui concerne des bandes de frĂ©quences ouvertes Ă  une utilisation libre soumise Ă  des conditions d’utilisation permettant la cohabitation des utilisateurs mais pouvant comporter des risques de brouillage ;‒ les frĂ©quences rĂ©glementĂ©es qui sont attribuĂ©es par les rĂ©gulateurs des tĂ©lĂ©coms l’Arcep en France et dont la gestion est confiĂ©e Ă  l’Agence nationale des frĂ©quences radio ANFR qui coordonne aussi les usages futurs au niveau international, en particulier en relation avec l’ITU-R1. Ainsi, en France, 31 bandes de 10 MHz ont Ă©tĂ© attribuĂ©es aux opĂ©rateurs pour le dĂ©ploiement de la 5G, pour un bĂ©nĂ©fice de 2,78 milliards d’euros pour le trĂ©sor rĂ©seaux IdO peuvent utiliser des frĂ©quences rĂ©gies par ces deux modes de perspectives de dĂ©veloppement de l’IdO, aussi bien en termes de croissance dunombre d’objets Ă  connecter, qu’en termes de dĂ©bit de donnĂ©es Ă  transporter et finalementd’exposition aux ondes Ă©lectromagnĂ©tiques, rendent nĂ©cessaire une gestion efficace de labande passante hertzienne qui est une ressource coĂ»teuse pour les opĂ©rateurs de serviceIdO et qui y allouent d’importantes ressources. En particulier, la gestion des paramĂštresdu rĂ©seau comme l’efficacitĂ© spectrale, le nombre de bits transmis par Hz de bandepassante, la puissance d’émission, qui contrĂŽle la portĂ©e et le niveau d’interfĂ©rence, ladensitĂ© d’émetteurs, qui dĂ©finit le nombre d’objets de l’IdO qui peuvent ĂȘtre connectĂ©sdans une mĂȘme zone gĂ©ographique, sont des critĂšres qui permettent d’assurer un servicede communications fiable et efficace Ă  grande on peut diffĂ©rencier les rĂ©seaux utilisĂ©s pour l’IdO selon la prĂ©sence ou non d’uneinfrastructure de communications sous-jacente. Selon qu’elles sont filaires ou sans fil1 Secteur des radiocommunications de l’Union internationale des tĂ©lĂ©communications basĂ©e Ă  STRATÉGIE 44 FÉVRIER 2 L’Internet des objets, comment ça marche ?hertziennes ou satellitaires, etc., les technologies rĂ©seaux utilisĂ©es rĂ©pondent plusspĂ©cifiquement au dĂ©ploiement de telle ou telle application de l’IdO. Par exemple, la 5G aĂ©tĂ© conçue avec une infrastructure permettant de multiplier par dix la bande passante parconnexion et de rĂ©duire la latence Ă  quelques millisecondes, pour rĂ©pondre Ă  des besoinsd’usages prĂ©cis, comme la mise en Ɠuvre d’application dites critiques ».Techniquement, les dispositifs d’IdO peuvent donc utiliser ‒ des rĂ©seaux satellitaires qui utilisent des bandes de frĂ©quences licenciĂ©es et qui offrent de la connectivitĂ© Ă  de larges zones gĂ©ographiques sans le support d’infrastructures terrestres ;‒ des rĂ©seaux longue portĂ©e qui utilisent des frĂ©quences libres telles que les solutions proposĂ©es par l’Alliance Lora ou l’entreprise Sigfox ;‒ les rĂ©seaux locaux de courte portĂ©e dont les protocoles les plus connus sont le Wifi, le Bluetooth ou encore la RFID qui se dĂ©ploient sur des licences libres dans des frĂ©quences non-rĂ©glementĂ©es ;‒ des offres spĂ©cifiques pour l’IdO proposĂ©es par des opĂ©rateurs Ă  l’attention des entreprises et industriels Bouygues TĂ©lĂ©com a axĂ© sa communication autour de LoraWan mais propose Ă©galement du LTE-M, depuis peu Orange propose la technologie LTE-M et LoraWan et SFR propose son offre NB-IOT ;‒ les technologies filaires comme le xDSL1, le cĂąble coaxial ou encore la fibre, qu’il ne faut pas nĂ©gliger. Ces technologies sont essentielles pour fournir la colonne vertĂ©brale Backbone de l’infrastructure de connectivitĂ© globale que constitue l’IdO et pour permettre la mise Ă  l’échelle de cette infrastructure, avec la croissance des volumes de trafic Ă  transporter pour l’IdO ;‒ les rĂ©seaux hertziens 2G, 3G, 4G, 5G et dans l’avenir 6G dĂ©ployĂ©s par les opĂ©rateurs sur des bandes de frĂ©quences licenciĂ©es. Les opĂ©rateurs peuvent Ă©galement proposer des offres spĂ©cifiques pour l’IdO Ă  l’attention des entreprises et La technique DSL consiste Ă  dĂ©couper la bande de frĂ©quence disponible sur la ligne en deux voies – unepour la voix et l’autre pour les donnĂ©es, dont la plus connue est l’ADSL pour Asymmetric Digital SubscriberLine, xDSL est l’acronyme de groupe qui regroupe toutes les variantes de la DSL ADSL, SDSL, STRATÉGIE 45 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriser Graphique 2 – Typologie des rĂ©seaux utilisables pour l’Internet des objetsNote 3GPP comprend les rĂ©seaux cellulaires 2G, 3G, 4G et 5GSource DiffĂ©rentes qualitĂ©s de rĂ©seaux pour diffĂ©rents usagesCes rĂ©seaux offrent des qualitĂ©s techniques qui rĂ©pondent aux diffĂ©rents besoins dedĂ©ploiement des solutions rĂ©seaux sur bandes licenciĂ©esSur les rĂ©seaux 2G et 3G on observe un dĂ©bit plus faible qu’en 4G ou 5G, mais une plusgrande autonomie des Ă©quipements. La 4G prĂ©sente de forts dĂ©bits mais uneconsommation Ă©lectrique plus importante1. L’utilisation de ces rĂ©seaux permet desgaranties d’interopĂ©rabilitĂ© Ă  l’échelle europĂ©enne et mondiale, basĂ©e sur les accordsde au-delĂ  des rĂ©seaux grand public, certains acteurs industriels se dotent de rĂ©seauxcellulaires privĂ©s qui permettent des cas d’usages ciblĂ©s, le plus souvent liĂ©s aux objetscommunicants et qui facilitent notamment la maĂźtrise, la rĂ©silience et la sĂ©curitĂ© du a ouvert un guichet d’attribution de frĂ©quences pour ces rĂ©seaux privĂ©s rĂ©seaux longue portĂ©e sur bande libreBeaucoup de solutions IdO s’appuient sur des technologies de type LPWAN2, proposĂ©es parSigfox ou Lora sur les bandes de frĂ©quences libres qui se distinguent notamment par une1 PrĂ©cision apportĂ©s lors de l’audition de l’Arcep 18 novembre Low Power Wide Area Network basse consommation et longue portĂ©e ».FRANCE STRATÉGIE 46 FÉVRIER 2 L’Internet des objets, comment ça marche ?couverture trĂšs Ă©tendue 5 km Ă  40 km en espace ouvert, bonne pĂ©nĂ©tration enintĂ©rieur mais qui offrent des dĂ©bits faibles moins de 100 bit/s et des temps de latencesĂ©levĂ©s. Ces solutions consomment peu d’énergie la durĂ©e des batteries utilisĂ©es peut allerjusqu’à dix ans et de faibles coĂ»ts de dĂ©ploiements moins de 2 dollars par chipset radio.Les solutions dĂ©ployĂ©es sur des frĂ©quences libres peuvent ĂȘtre sujettes Ă  des conditionsd’utilisation dĂ©gradĂ©es en l’absence de protection contre le brouillage. En outre, ellesprĂ©sentent des lacunes en matiĂšre d’interopĂ©rabilitĂ© Lora et Sigfox par exemple ne sontpas interopĂ©rables. Par ailleurs, selon les pays oĂč opĂšrent ces rĂ©seaux, les bandes defrĂ©quence dites libres ne sont faciles d’accĂšs c’est le cas de la Chine oĂč l’accĂšs auxbandes libres peut prĂ©senter un frein dans le dĂ©ploiement de ces rĂ©ponse Ă  la concurrence des rĂ©seaux LPWAN bandes libres, les opĂ©rateurs derĂ©seaux cellulaires ont dĂ©veloppĂ© des standards, le NB-IoT et le LTE-M, spĂ©cialementconçus pour dĂ©velopper l’IdO sur leurs rĂ©seaux mobiles. Ces deux normes ont Ă©tĂ©conçues pour ĂȘtre compatibles avec la 5G. NB-IoT et LTE-M ont plusieurs similaritĂ©s etprĂ©sentent sensiblement les mĂȘmes avantages, comme celui de fonctionner avec peud’énergie, mais ils diffĂšrent par leur dĂ©bit et leur latence. La technologie LTE-MprĂ©sente une consommation Ă©nergĂ©tique faible et peut ĂȘtre utilisĂ©e pour des applicationsdans le domaine de la sĂ©curitĂ© usage de camĂ©ras, surveillance, etc., du transport, dutracking, du suivi mĂ©dical, etc. Le NB-IoT prĂ©sente des dĂ©bits supĂ©rieurs, une latence unpeu moins performante et une trĂšs faible consommation d’énergie. Ces caractĂ©ristiquespermettent l’utilisation de ces rĂ©seaux pour le dĂ©ploiement de compteurs intelligents, lesparcmĂštres, ou encore des capteurs pour effectuer des contrĂŽles agricoles, pour le smartgrid, pour la smart city. Ces deux technologies permettent des usages qui nĂ©cessitent unebonne pĂ©nĂ©tration au sein des rĂ©seaux de courte portĂ©eLes dispositifs IoT Ă  plus courte distance Wifi, Bluetooth, Zigbee, RFID, NFC, Z-Wavesont les technologies utilisĂ©es pour acheminer les services dans les derniers mĂštres »et sont rĂ©pandus dans les cas d’usages dit grand public » pour des applications tellesque les systĂšmes d’alarme, les implants mĂ©dicaux, les tĂ©lĂ©commandes, certainesapplications de radiolocalisations industrielles ou mĂ©dicales, les talkie-walkies etmicrophones amateurs, DECT, etc. Ils utilisent majoritairement le Wifi ou le La dĂ©cision 2021-1589 de l’Arcep en date du 29 juillet 2021 sur les dispositifs Ă  courte portĂ©e, en coursd’homologation par le gouvernement, vise notamment Ă  ouvrir des bandes de frĂ©quences, pour Ă©largir lechamp des applications Wifi bande ISM 2,4 GHz et 5 GHz, en attendant l’homologation Wifi6 et la dĂ©cision pour l’utilisation de labande 6 STRATÉGIE 47 FÉVRIER monde de l’Internet des objetsDes dynamiques Ă  maĂźtriser Graphique 3 – SynthĂšse de la typologie des rĂ©seaux utilisĂ©s pour l’IdO selon leur portĂ©e et les dĂ©bits permisSource France StratĂ©gie Graphique 4 – SynthĂšse de la taxonomie sous-catĂ©gories de la mesure d’IdO de l’OCDE, avec les usages associĂ©s de l’IdO, selon les typologies d’usageSource comitĂ© de la politique de l’économie numĂ©rique CPEN, OCDE 2018, op. rĂ©seaux satellitairesLe marchĂ© mondial satellitaire est en pleine transition et on assiste Ă  un engouement pourdes satellites de tĂ©lĂ©communications bas dĂ©bits et les projets de constellationsciblant particuliĂšrement le marchĂ© de l’IdO se multiplient. La constellation Starlink estdisponible en France depuis mai 2021 et des acteurs français sont prĂ©sents sur ce marchĂ©avec des acteurs comme Kineis ou Eutelsat Leo.FRANCE STRATÉGIE 48 FÉVRIER

est ce que outlook utilise des algorithmes de recommandation